De la mi-décembre à la mi-mars, sur la Côte d’Azur, le mimosa illumine les paysages...
Dès le XVIIIe siècle, les marins au long cours, les soldats des corps expéditionnaires, les voyageurs - bref, tous ceux qui entraient en contact avec des sociétés primitives - s'approprient le tatouage et portent ce stigmate de l'exclusion comme un défi, ou pour intégrer des communautés étrangères. À l'heure où le voyage se démocratise et où les codes sociaux explosent, nombreux sont ceux qui adoptent le tatouage pour attester de leur besoin de communiquer, de leur idéalisme et de leur ouverture d'esprit. Non moins dans le but d'entrer, une fois pour toutes, dans la grande famille internationale des tatoués. Baptême de sang et d'encre Du
XVIe au XVIIIe siècle, la pratique quasi-généralisée
du tatouage chez les nations amérindiennes fascine fortement les
Français. Pour les Amérindiens, il était esthétique
sur le corps d'une femme, signe de bravoure sur le corps d'un homme et
permettait d'établir un statut social. La culture dans la peau Au
début du XIXe siècle aux îles Marquises, l'Église
interdit les décors corporels et éradique tout ce qui représente
la culture marquisienne. La dernière génération de
tatoués s'éteindra dans les années 1930. On avait
cru les îles totalement acculturées et les motifs du tatouage
traditionnel perdus à jamais… À tort ! Dans les
années soixante-dix, sous l'impulsion d'un religieux catholique,
les habitants se lancent à la recherche de leurs racines. Aristo tattoo En 1872,
l'empereur Matsuhito interdit le tatouage de peur de heurter la sensibilité
des autres nations. Ironiquement, ce furent les étrangers, et non
des moindres, qui montrèrent le plus d'intérêt pour
le tatouage japonais. Dix ans plus tard, lors d'une visite au Japon, le
roi George V d'Angleterre se faisait tatouer un grand dragon sur le bras. Ça tatoue sec sur toute la planète ! Les tatoueurs font parfois le tour du monde pour perfectionner leur art et s'instruire de celui des autres cultures. De convention en convention, ils exhibent leurs techniques traditionnelles cueillies aux quatre coins du monde. Chacun développant son propre style, sa propre empreinte. Il n'est pas rare que ces événements abritent d'autres démonstrations culturelles, telles que des danses traditionnelles ou des exposés sur les origines du tatouage. Il existe une distinction fondamentale entre le tatouage tribal et le tatouage contemporain. Avec l'avènement d'une société qui prône le choix personnel, le tatouage n'a plus besoin de représenter qui l'on est, mais qui l'on voudrait être. En ce sens, il est devenu porteur d'un certain idéalisme. Le tatouage n'exclut plus : être tatoué ne permet aujourd'hui rien d'autre que de se différencier de celui qui ne l'est pas, et d'entrer dans le clan mondial des tatoués. Des îles Samoa à New York, en passant par Paris ou Goa, le tatouage, comme l'art, s'est désormais transmuté en langage interculturel. Illustration
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