L’été indien de Milwaukee
Le week-end du 5 au 7 septembre, le pays de l’Oncle Sam s’offre un retour aux sources. L’Indian Summer Festival de Milwaukee, dans le Wisconsin, est la vitrine des traditions indigènes d’un Nouveau Monde qui ne l’a été qu’aux yeux de ceux qui ne le connaissaient pas, les Européens. C’est l’occasion pour les communautés amérindiennes de sortir de leur réserve, et de présenter aux 60 000 néophytes attendus l’étendue de leur savoir-faire artisanal, tout comme leurs rites ancestraux. Hugh !
Préparez votre voyage avec nos partenairesImmersion dans la culture amérindienne
Le nom Milwaukee, dans la langue du peuple algonquin des Ojibwa, signifie « un
lieu de rassemblement près des eaux ». La ville du Wisconsin borde en effet
le lac Michigan, au nord-est des États-Unis. C’est tout naturellement sur la
rive de celui-ci, dans le parc Henry Maier Festival, que se tient l’Indian
Summer Festival, grand rendez-vous culturel offert par les peuples indiens
d’Amérique.
Pendant les trois jours du festival, des expositions artisanales, concerts et
spectacles se multiplient dans une ambiance familiale et grand public, le but
étant de présenter au plus grand nombre la culture indigène, trop longtemps
négligée, qui fut pourtant celle des premiers habitants du Nouveau Continent.
Un juste retour des choses, à l’image du thème choisi cette année, « Returning
the Gifts » : rendre en retour ce que l’on nous a donné, ou encore
remercier le grand Manitou de nous avoir offert le ciel bleu, le feu, les rivières
et le vent… Dans cette idée de partage, les Amérindiens nous invitent à découvrir
et à partager leur mode de vie ancestral. La première journée du festival, le
vendredi 5, s’inscrit dans une volonté pédagogique et est ainsi réservée
aux scolaires de la région jusqu’à 14 h 30. L’ouverture au grand public
ne sera donc effective qu’à partir de 16 h ce même vendredi.
Notons que les manifestations culturelles du festival se tiennent sur des emplacements
considérés comme sacrés : à ce titre, la consommation d’alcool est prohibée,
sauf autour des scènes de musique contemporaine.
Travaux pratiques
De nombreux stands sont tenus dans les différentes parties du parc. Au programme :
travaux manuels, herborisation et dégustation.
À l’Indian Summer Marketplace, le marché artisanal, une centaine d’artisans
exposent et vendent leur travail. C’est l’occasion de découvrir les objets traditionnels
de la vie des Amérindiens, et pourquoi pas de repartir avec une flûte, une couverture
tissée à la main, une poterie ou, le must paraît-il en ce moment, un
bijou en turquoise… Pour ceux que la curiosité démange, il y a également des
démonstrations de fabrication de mocassins ou de paniers, de tissage, etc. On
peut aussi mettre la main à la pâte, moyennant finance, puisque des ateliers
de création de capteurs de rêves ou encore de tam-tams sont ouverts à tous (compter
de 5 à 35 US$, selon l’objet à fabriquer).
Un peu plus loin, des villages indiens traditionnels sont reconstitués. On peut
en visiter les maisons, et juste après… celles des cow-boys, ou plutôt les campements
des colons qui vivaient, à l’origine, à proximité des Indiens avec lesquels
ils entretenaient des liens étroits.
Autre étape intéressante, le Natural Path Area, où l’on présente les
médecines traditionnelles à base de plantes. Si la méthode vous convainc, vous
pourrez repartir avec votre petit sachet d’herbes miracles.
Du côté de l’estomac, on pense aussi aux aliments traditionnels. De nombreux
stands proposent de la viande de buffle ou de chevreuil, du riz sauvage, de
la soupe de maïs et toutes sortes de pains frits. Mais on est aux États-Unis,
et certaines choses restent incontournables : pizzas et autres hot dogs
sont également au menu !
Pow wow et feux de joie
N’oublions pas que les divertissements sont le propre des festivals. Sur ce
plan-là aussi, les Indiens d’Amérique ont leurs traditions.
Le sport tout d’abord. On peut assister à des démonstrations de jeu de crosse,
sorte d’ancêtre du hockey. Deux équipes s’affrontent virilement, dans un match
au cours duquel beaucoup de coups sont permis, afin de marquer des buts à l’aide
de crosses équipées d’un filet pour attraper la balle. Bien que l’enjeu ne soit
pas sportif, il y a également une compétition de pow wow. À l’occasion
de ces rassemblements familiaux et amicaux, on chante et danse au son des tambours,
et les costumes, à la dernière mode indienne, revêtent une importance particulière :
les costumes indiens évoluent aussi avec les modes. La compétition, lors de
la Grand Entry (la grande entrée des danseurs), vise à récompenser d’une
somme rondelette le meilleur danseur. En-dehors de celle-ci, le public peut
se joindre aux danses.
Musique toujours : place aux concerts ! Six scènes différentes accueillent
des artistes aussi variés que des vainqueurs des Grammy Awards pour la
musique traditionnelle (Martha Redbone, Gary Small Band), le Ballet
Folklorique de Mexico, des Inuits avec leurs chants de gorge, et même Litefoot,
un rappeur indigène.
En guise de bouquet final, et à défaut de grands feux de camp devant lesquels
s’agenouiller, ce sont des feux d’artifice que l’on pourra admirer devant le
lac. Ils sont précédés d’une belle procession de canoës aux flambeaux. À voir
les vendredi et samedi soir.
Infos pratiques
Indian Summer Festival, du 5 au 7 septembre 2003.
Le 5 de 16 h à minuit, le 6 de midi à minuit et le 7 de 11 h
à 22 h.
Au Henry Maier Festival Park de Milwaukee, dans le Wisconsin. Pour l’accès par
la route, voir les indications sur le site du festival, www.indiansummer.org
(uniquement en anglais).
Billets en vente à l’entrée du parc :
- Adultes : 10 US$.
- Enfants de 6 à 12 ans, et personnes au-dessus de 55 ans :
5 US$.
Si vous êtes déjà sur place, vous pouvez acheter vos billets à l’avance, ils
seront moins chers. Liste des lieux de vente sur le site internet du festival.
Le site recense également quelques hôtels où se loger, dont certains proposent
des tarifs spéciaux au public du festival.
Texte : Clémentine Bougrat
Mise en ligne :