Montréal en lumière
Vous pensez que, par des températures bien en dessous du point de congélation, les Montréalais passent le mois de février dans les fameuses rues souterraines de leur ville ? Qu’ils restent chez eux à faire du cocooning devant leur télé ? Détrompez-vous ! Depuis six ans, le festival « Montréal en lumière » fait oublier les rigueurs de l’hiver canadien avec une foule de manifestations placées sous le signe du spectacle et de la bonne chère.
Préparez votre voyage avec nos partenairesSortir par - 10 °C : pari réussi !
C’est comme un avant-goût de printemps par une température de - 10 °C à l’abri du vent. Lancé à l’an 2000 par les concepteurs du fameux festival de jazz local, l’opération « Montréal en lumière » reposait sur un pari a priori intenable : offrir toute une panoplie de manifestations culturelles à un public plus soucieux de rester au chaud que de courir les rues à la recherche de divertissements. Six ans plus tard, le pari est gagné. Non seulement l’événement attire un public toujours plus nombreux, mais il est aussi devenu l’un des festivals-phares de Montréal, qui en compte déjà beaucoup. Il faut dire que les Québécois n’ont pas peur du froid quand il s’agit de se réunir et de faire la fête. Et depuis sa première édition, Montréal en lumière a invité des artistes de pointure internationale comme Jessye Norman, Barbara Hendricks, Laurie Anderson, Robert Lepage, Lambert Wilson, Maurice Béjart et la diva québécoise Diane Dufresne.
Trois festivals en un
Pour sa septième édition, qui a lieu du 16 au 26 février, Montréal
en lumière met les bouchées triples. Ce n’est pas un festival qui vous attend,
mais trois ! Le premier consacré aux arts de la scène, le second aux arts
de la table et le troisième, le plus sympa, aux arts vivants.
Ballets, chanson, musique, théâtre et design... Le volet artistique de Montréal
en lumière propose cette année une programmation éclectique, avec un petit faible
pour la danse, du flamenco au classique en passant par le tango. Parmi les points
forts de la programmation, une création de la chorégraphe canadienne Marie Chouinard,
qui rentre d’une tournée en Europe et aux États-Unis, et, dans un registre plus
léger, le cocktail jazz-lounge-world music de Pink Martini ou notre
Arielle Dombasle nationale, qui poussera la chansonnette latina deux
soirs de suite afin de rendre l’hiver canadien plus caliente.
Deuxième volet du festival : les plaisirs de la table. Depuis une dizaine
d’années, le Québec s’ouvre à la gastronomie, au bon vin et aux produits du
terroir. Le niveau des restaurants s’est considérablement amélioré, notamment
à Montréal dont certains établissements ont reçu les éloges du New York Times
ou de Wine Spectator. Montréal en lumière surfe sur cette vague gourmande.
Tout au long du festival, une quarantaine de bonnes tables accueillent ainsi
une série d’événements culinaires et de repas à thème. Cette année, l’Alsace
est mise à l’honneur, avec notamment la présence d’Emile Jung, chef du fameux
Au Crocodile de Strasbourg, qui concoctera un dîner spécial pour l’occasion
au restaurant Beaver Club. Rien de tel qu’un bon baeckehoffe ou
une choucroute pour affronter l’hiver !
Des activités gratuites et pour tous
Pour ceux qui ne peuvent s’offrir de telles agapes, rendez-vous dans les rues
du Vieux-Montréal, où une foule d’activités gratuites attendent les festivaliers,
et ceci en extérieur (!) : glissade, amuseurs publics, patinoire, acrobates,
cirque, braseros où griller saucisses et guimauve, foire aux fromages québécois
(au lait cru !) et de nombreux spectacles de percussions, de pyrotechnie,
ainsi que les traditionnels feux de joie. Sans oublier un concert d’un genre
particulier, la Symphonie portuaire de Pointe-à-Callière : une
œuvre musicale originale, créée chaque année par un jeune compositeur différent,
intégrant les sirènes des bateaux, les sifflets de train et les cloches d’église
qui composent le paysage sonore du Vieux-Montréal. Bref, de l’énergie à revendre !
Enfin, Montréal en lumière ne serait pas ce qu’il est sans la fameuse Nuit blanche,
un concept que nos cousins ont importé de Paris. Dans la nuit du samedi 25
au dimanche 26, de nombreuses activités insolites et gratuites seront ainsi
proposées au public dans les musées, les galeries et les salles de spectacle
de la ville. Il faut vraiment voir les foules se presser dans la nuit hivernale,
parfois par - 30 C et dans la bonne humeur, pour redécouvrir leur
ville. Et réaliser que, dans les rues effervescentes et glacées de Montréal,
l’hiver peut se révéler parfois plus chaleureux que l’été et les nuits assurément
plus belles que les jours.
Pour en savoir plus
Montréal en lumière
Du 16 au 26 février 2006
Site de la manifestation : www.montrealenlumiere.com
Où dormir ?
- B&B Le Chat Bleu : 4 098 Saint-Hubert (entre Duluth
et Rachel). M. : Mont-Royal. Tél. : (1) 514-527-3421. Dans le sympathique
quartier branché du Plateau, une belle maison très cosy avec trois chambres
réparties le long d’un couloir. Accueil amical. Chambres doubles à partir de
72 $ (50 €).
- Castel Saint-Denis, 2 099 Saint-Denis. M. : Sherbrooke. Tél. :
(1) 514-842-9719. Chambres calmes avec TV. Très propre et tenu par une
Bretonne sympa. Une très bonne adresse au cœur de l’animation. Chambres doubles
à partir de 65 $ (45 €).
Où manger ?
- Santropol : 3 990 rue Saint-Urbain (angle Duluth). M. :
Sherbrooke et Mont-Royal. Tél. : (1) 514-842-3110. Un décor chaleureux
au rez-de-chaussée d’une belle maison montréalaise. Ambiance « granola »
(écolo-bio) avec d’excellents sandwichs, des salades, des soupes maison, des
milk-shakes. Une chouette adresse. Compter 12 $ (9 €) par personne.
- La Prunelle : 327 rue Duluth Est. M. : Mont-Royal et Sherbrooke.
Tél. : (1) 514-849-8403. Un adorable resto de quartier qui sert une cuisine
inventive, exclusivement à base de produits du terroir québécois. On peut y
apporter son propre vin. Une formule intéressante, malgré des prix un peu élevés.
Compter 40 $ (28 €) le repas.
Où boire un verre ?
- Bily Kun : 354 rue Mont-Royal Est. M. : Mont-Royal. Tél. :
(1) 514-845-5392. Le rendez-vous de la scène arty et branchée du Plateau.
Fait aussi salle de concert. Déco classe et délirante. Bières locales et vins
au verre.
- Le Saint-Sulpice : 1 680 rue Saint-Denis. M. : Berri-Uqam.
Tél. : (1) 844-9458. Boîte-bar dans une chouette maison particulière avec
une grande terrasse. L’institution du monde estudiantin montréalais.
Texte : Jean-Philippe Damiani
Mise en ligne :