Dasain, la plus grande fête du Népal
Le Népal vit quinze jours de fête pendant Dasain, une célébration de la super déesse Durga, qui a anéanti les forces du mal. Pour les Hindous du Népal, Dasain est synonyme de retrouvailles en famille, de petits cadeaux et de cerfs-volants… La fête, qui a lieu cette année du 23 septembre au 6 octobre, suit un calendrier et une symbolique très précises. Prières et offrandes côtoient de sanglants sacrifices d’animaux : âmes sensibles s’abstenir…
Préparez votre voyage avec nos partenairesOn se lève tous pour Durga !
La déesse Durga est la véritable star de la fête traditionnelle du Dasain, qui sera célébrée avec faste dans tout le Népal du 23 septembre au 6 octobre. Il faut dire que cette divinité hindoue possède un certain charisme, puisqu’elle a été créée à partir de la puissance conjuguée de trente dieux du panthéon hindou. Ce distingué aréopage avait beaucoup de mal à repousser les assauts du démon Mahisahur, qui avait pris la forme d’un buffle d’eau. Ils conjuguèrent leurs forces, et c’est ainsi que Durga vit le jour. On raconte que la super déesse mit dix jours à abattre le monstrueux Mahisahur et à asseoir la suprématie du bien sur terre. Aujourd’hui, Dasain, qui a lieu après les récoltes et dans la deuxième partie du mois lunaire d’Ashwin, célèbre la victoire de Durga sur le mal, autant dire la vie.
Et du fumier naquit l’herbe sacrée…
Pour préparer Dasain, les Népalais nettoient à fond et décorent somptueusement
leur demeure, car il s’agit d’accueillir la déesse qui va offrir sa bénédiction
au foyer… mais aussi la famille, car c’est le temps des grandes retrouvailles
et des cadeaux. Les marchés regorgent de nouveaux vêtements, de nourritures
et d’objets pouvant servir d’offrandes aux dieux.
Les neuf premiers jours de Dasain sont appelés Nawa Ratri. C’est la période
d’hommage au combat de Durga, la matrice féminine d’où tout être tire son énergie.
Les Népalais prient, dans les temples ou à domicile, le kalash, une sorte
de pot rempli d’eau bénite et couvert de fumier où sont plantées des graines.
Le kalash est placé, à l’abri du soleil, dans un récipient rectangulaire
rempli de sable, lui aussi semé de graines. Chaque jour, un brahmane bénit le
kalash. Au bout de six jours environ, de l’herbe jaune s’élève de la
jarre, la jamara, considérée comme un bienfait de Durga. Au septième
jour, appelé fulpati, le kalash royal est promené à travers la
vallée de Katmandou lors d’une parade flamboyante qui attire des centaines de
milliers de personnes.
Mais que fait Brigitte Bardot ?
C’est au huitième jour que les festivités culminent en prenant un tour plutôt…
sanguinolent. Âmes sensibles s’abstenir. Lors de Maha Asthami, des animaux
sont sacrifiés à la déesse dans des temples, des campements militaires et des
fermes à la nuit tombée. Des centaines de chèvres, de moutons et de buffles
sont alors « offerts » à Durga, tandis que les Népalais festoient
en mangeant beaucoup de viande. À Katmandou, les sacrifices ont lieu dans la
cour de l’ancien palais royal Hanuman Dhoka où il y a foule !
Le lendemain, jour de Navami, des buffles noirs sont à nouveau occis
dans les temples. À Katmandou, prières et sacrifices se déroulent au temple
de Taleju, exceptionnellement ouvert au public. Les étrangers, touristes et
diplomates, peuvent ainsi assister à la cérémonie. Si le cœur vous en dit. Le
neuvième jour est également consacré au dieu de la créativité : les usines,
les machines, les instruments de toutes sortes et même les armes sont bénis
avec le sang des animaux tués !
Gore peut-être, mais familial avant tout…
Enfin arrive le dixième jour, Dashami, quand Durga a terrassé le démon.
Les familles se réunissent pour faire la fête pendant cinq jours, jusqu’à la
prochaine pleine lune. Les anciens offrent aux plus jeunes l’herbe de la jamara
et du tika (mélange de riz, de yogourt et de poudre rouge), voire de
l’argent. À Katmandou, des milliers de Népalais et des touristes attendent à
l’extérieur du palais royal pour recevoir du monarque la bénédiction et le tika.
En dehors du rituel, Dasain est surtout une période de retrouvailles familiales
et d’intense activité commerciale. Ainsi, les femmes achètent de nouveaux ustensiles
et plats pour les festins. Il est coutume de renouveler sa garde-robe et, dans
de nombreux villages, c’est l’unique occasion de l’année pour le faire. Rien
n’est trop beau pour la déesse Durga. Ni trop bon, d’ailleurs… La bouffe (viande,
riz, légumes, chapati, galettes…), l’alcool et la bonne humeur sont incontestablement
de mise pendant cette fête de la vie. On joue beaucoup aux cartes en pariant
pas mal d’argent jusqu’à très tard dans la nuit. Des balançoires sont accrochées
aux mâts de bambou sur les places des villages.
Des cerfs-volants dans le ciel
Et puis, il y a ces merveilleux cerfs-volants qui emplissent le ciel pendant
quinze jours. De toutes les terrasses, petits et grands se livrent à des combats
aériens. Une partie de la ligne des cerfs-volants est enduite de glu et de verre
pilé. Le jeu consiste à découper, après de savantes acrobaties, la ligne de
l’adversaire. Le cerf-volant tombé à terre est alors récupéré par les enfants.
Tout le Népal, pendant les fêtes de Dasain, est donc en ébullition. Les gens
voyagent pour rendre visite à leurs proches, les demeures et les villes sont
embellies, tandis que, à cette époque de l’année, le pays et ses vertes vallées
sont souvent inondés de soleil. Un signe que le Népal a bien été béni par Durga,
cette déesse de la vertu, de la puissance et de l’opulence.
Pour en savoir plus
- Office de tourisme du Népal : www.welcomenepal.com
- Ambassade du Népal à Paris : 45 bis, rue des Acacias,
75017 Paris. Tél. : 01-46-22-48-67. E-mail : ambassadedunepal@noos.fr.
Un visa est nécessaire pour entrer au Népal.
- Ministère des Affaires étrangères pour la situation politique
actuelle et les conseils de sécurité aux voyageurs : www.diplomatie.gouv.fr
Y aller ?
Vols pour Katmandou avec Gulf Air (via Muscat) à partir de 871 € et
avec Lufthansa (via Francfort et Delhi) à partir de 1 098 €.
Texte : Jean-Philippe Damiani
Mise en ligne :