Nuits blanches en Europe
Cinq ans après son lancement, la Nuit Blanche parisienne est devenue mondiale, avec des ramifications s’étendant de Rio de Janeiro à Tokyo, en passant par Toronto et Montréal. Mais c’est en Europe que la manifestation s’est le plus développée jusqu’à former un projet commun à plusieurs capitales : « Nuits Blanches Europe ». Rome, Bruxelles, Riga, Budapest, Madrid et Paris offriront chacune à leur tour, du 8 septembre au 6 octobre, des variations sur un même thème aux noctambules urbains. Entrez donc, toute la nuit, c’est ouvert et c’est gratuit…
Une bonne idée...
Cinq ans après la première Nuit Blanche parisienne qui, dès sa première édition en 2002, a attiré près de 350 000 personnes dans les rues, le concept a été repris à travers le monde, des Amériques (Toronto, Montréal, Rio de Janeiro…) à l’Asie (Tokyo). Tant mieux. L’idée de la « nuit blanche » est, rappelons-le, des plus séduisantes : il s’agit d’organiser dans l’espace urbain, le temps d’une nuit, des manifestations culturelles gratuites qui revisitent d'une manière originale des lieux abandonnés ou périphériques.
Parallèlement, les sites appartenant au patrimoine historique de la ville sont le théâtre d’activités culturelles de toutes sortes et les musées sont ouverts toute la nuit. Au détour d’une rue, dans un endroit insolite ou une institution prestigieuse, les promeneurs noctambules sont confrontés aux créations d’artistes contemporains. Et ceux-ci sont de plus en plus nombreux. Rien qu’à Paris, la Nuit Blanche a rassemblé un million et demi de curieux l’an dernier.
...qui s'exporte
Étant donné son succès, l’idée a franchi les frontières, et aujourd’hui, il est possible de faire un marathon culturel et noctambule à travers l’Europe. Rome, Bruxelles, Riga, Madrid et Bucarest ont rejoint Paris l’an dernier sous le titre « Nuits Blanches Europe ».
Le principe est simple : chacune des capitales propose un thème différent pour orienter les manifestations artistiques présentées, et les autres villes membres du réseau accueillent un artiste ou une compagnie venant de l’une des capitales partenaires. Pour promouvoir encore plus l’échange entre les artistes et le public européen, à partir de cette année, les six capitales participantes vont organiser un projet artistique commun.
...et change la ville
Par ailleurs, les Nuits Blanches s’accompagnent d’un projet d'urbanisme lié à plus de convivialité dans la ville. Les transports collectifs nocturnes sont garantis toute la nuit, toujours en privilégiant des modes de mobilité « peu polluantes » tels que le vélo, le tram ou des navettes fluviales. L’ensemble des services nocturnes, l’éclairage, la sécurité ou la signalisation, sont mis à la disposition du public qui peut assister sans problème aux spectacles de la rue, jongleurs, installations d’art, projections ou concerts.
Alors, pourquoi aller dormir quand nous pouvons découvrir les images oniriques qui peupleront notre nuit ?
La Notte Bianca à Rome (8 septembre)
Des spectacles et des artistes des cinq continents sont invités pour présenter des performances sur le thème de 2007 : « Le monde en une nuit ». Les événements se déroulent dans toutes sortes d’endroits. Si le centre historique et les quartiers touristiques EUR, San Lorenzo et Villa Borghese font partie des lieux de la Nuit, les quartiers plus populaires tels que Pigneto et Nomentana ont aussi leur programmation. De plus, 30 magasins et 12 restaurants resteront ouverts.
La veille, les plus impatients pourront assister à des répétitions ouvertes au public de 21 h à minuit. Les attractions plus attendues sont le concert du groupe pop italien Zero Assoluto à la Piazza di Siena, l’installation de l’artiste Giancarlo Neri qui éclairera la grande ellipse du Circus Maximus au Trastevere et la réouverture du Palazzo delle Esposizioni.
Site Internet : www.lanottebianca.it
La Noche en Blanco à Madrid (22 septembre)
L’effervescente Madrid prépare sa deuxième Nuit Blanche en espérant avoir encore plus de succès que l’édition précédente, qui a vu un million de personnes envahir les rues. Cette année, deux cents institutions participent à l’événement.
Le musée Thyssen ouvre sa collection du XXe siècle et propose des improvisations musicales pour accueillir le public dans son jardin. Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro est à l’honneur à la Casa de America. Les images de son cinéma fantastique accompagneront des légendes sur les fantômes au Palacio de Linarès, siège de l’organisation dédiée à l’Amérique latine.
Site Internet : www.esmadrid.com/lanocheenblanco
Nuit Blanche à Bruxelles (29 septembre)
La capitale de l’Europe fait référence aux sept péchés capitaux pour conduire les artistes à la réflexion sur les « péchés » modernes de la ville comme la pollution, la violence ou le bruit. Un pass au prix de 5 € en pré-vente chez Extrazone et au point info situé à la Halle Saint-Géry, le soir même, donnera accès aux 7 soirées de la Nuit Blanche.
Le public sera aussi invité à devenir « artiste » pendant cette nuit des « 7 pêchés de la Capitale ». Tous ceux qui veulent animer la soirée peuvent s’inscrire sur le site officiel. Les piétons, eux, seront bénis des dieux, comprenez les autorités municipales bruxelloises. Ils pourront déambuler dans une ville sans voitures.
Site Internet : www.nuitblanche2007.be
La Nuit Blanche à Paris (6 octobre)
Cette année, le parcours de la Nuit Blanche accompagnera notamment le tracé de la moderne ligne 14, automatisée, qui fonctionnera jusqu’à l’aube. Il s’agit d’une sorte de traversée de Paris puisque la ligne Saint-Lazare/Olympiades parcourt la ville du nord-ouest au sud-est.
La projection de vidéos du festival des films numériques Onedotzero, le spectacle des jongleurs de feu de la compagnie Carabosse et le collectif d’acteurs, d’écrivains et de musiciens Les Souffleurs comptent parmi les attractions prévues. D’autres manifestations à travers la ville seront annoncées ultérieurement sur le site officiel de la Nuit Blanche.
Site Internet : www.nuitblanche.paris.fr
Texte : Tatiana Penido
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