Les 130 ans du Lion de Belfort

Bien plus qu’une sculpture commémorative, le fameux Lion de Bartholdi est un symbole de grandeur et de puissance, véritable fierté des Belfortains. Érigé en souvenir de la résistance de la ville aux Prussiens durant la guerre de 1870, il est aujourd’hui à Belfort ce que la statue de la Liberté est à New York. Cette année, le félin fête tout de même ses 130 ans. Un anniversaire qui devrait rester dans les mémoires…

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Un symbole fort !

Voilà 130 ans qu’il veille sur Belfort. Tout le monde connaît le Lion de Bartholdi, sculpture monumentale de 22 mètres de long et de 11 mètres de haut composée de blocs de grès rose, qui se dresse au pied de la Citadelle de la ville. Ce lion majestueux rappelle aux Belfortains un moment glorieux de leur passé : la résistance menée par le colonel Denfert-Rochereau face à l’envahisseur prussien, en 1870. Le siège dura de décembre 1870 à février 1871. Soit 103 jours de lutte contre des assaillants bien plus nombreux et armés jusqu’aux dents : voilà de quoi être fier !

Afin d’honorer les soldats morts au combat, la ville demanda à Bartholdi d’édifier un monument commémoratif. Influencé par son voyage en Égypte et par les Sphinx, le sculpteur décida de représenter un lion gigantesque, et de le placer sous la citadelle afin qu’il surplombe Belfort à tout jamais. L’œuvre ne fut achevée qu’en 1879 après quatre années de travaux, et fut inaugurée par l’artiste lui-même le 28 août 1880.

On sait l’amour de Bartholdi pour les sculptures monumentales à forte portée symbolique. Sa Statue de la Liberté (offerte par la France aux États-Unis en 1886) en est le meilleur exemple. Avec ses lignes d’une grande sobriété ainsi que sa patte posée sur une arme brisée, le Lion de Belfort est un formidable symbole de puissance et de vaillance. Avec le temps, il est devenu l’emblème de la ville elle-même. Notons qu’une statue en cuivre de ce même lion, de taille plus modeste, trône sur la place Denfert-Rochereau à Paris.

Le lion de Belfort, star de l’année 2010

Si Bartholdi inaugura lui-même son monument, c’est que la municipalité de l’époque tardait trop à le faire. Drôle de façon de remercier l’artiste. À la fin de l’année 2010, le Lion de Belfort sera enfin inauguré au cours d’une cérémonie officielle ! « Il fallait réparer cette injustice, précise Robert Belot, adjoint à la culture de Belfort. Et créer un événementiel qui mêle un rappel des valeurs républicaines, de citoyenneté et une certaine convivialité. Il faut essayer de retrouver l’esprit qui régnait à cette époque ».

Pour ses 130 ans, le félin s’offre une nouvelle jeunesse. Des travaux ont été entrepris en 2010 afin qu’il soit remis à neuf pour son inauguration. Les mousses qui s’attaquaient au vénérable animal ont été éliminées, et les joints repris et consolidés.

Le « Grand soir du Lion », le 31 décembre 2010, promet d’être particulièrement festif : les noctambules pourront profiter d’un foisonnement de spectacles, de couleurs et de musiques. Ce sera un moment de fête partagée autour d’une scénographie pyrotechnique et musicale orchestrée depuis la Citadelle dès les douze coups de minuits… Mais il s’agira aussi d’un grand moment historique : l’inauguration de l’œuvre de Bartholdi.

Et à Belfort…

Le Lion est certainement l’un des plus célèbres monuments de la ville, mais ce n’est pas le seul. En voici quelques-uns à ne pas manquer si vous avez l’occasion de visiter Belfort.

La citadelle de la Liberté, construite par Vauban en 1687, surplombe la ville depuis un promontoire rocheux. Vous pouvez cheminer de fossés en bastions jusqu’au Grand Souterrain, et bien sûr admirer le panorama. Le Musée d’Histoire de la citadelle, quant à lui, présente des collections intéressantes liées au passé militaire de Belfort, mais également des vestiges archéologiques et des documents ethnographiques.

Dans la vieille ville, privilégiez la Tour 46, l’une des trois tours témoins des fortifications de Vauban. Si l’occasion se présente, jetez un coup d’œil au monument des Trois-Sièges, dernière œuvre de Bartholdi, qui représente les généraux Legrand, Lecourbe et Denfert-Rochereau. Assez classique, mais intéressant.

Vous pouvez également visiter la cathédrale Saint-Christophe, la place de la Grande-Fontaine et la place d’Armes, emblème de la douceur de vivre belfortaine. Dans la ville-moderne, ne ratez pas le musée d’Art moderne, qui abrite des œuvres de Pablo Picasso, George Braque et Henri Laurens.