Le nouvel an chinois : l'année du cheval
Rouge vif, dragons, pétards et lanternes… Le 12 février 2002, plus d’un milliard et demi de personnes célébreront le nouvel an chinois. La « fête du printemps », événement le plus important du calendrier chinois, aura lieu en Chine et au Vietnam, mais aussi en Asie du Sud-Est et dans tous les pays où l’on trouve une importante communauté asiatique. Essentiellement familiales, les festivités débordent pourtant aussi dans la rue, pour le bonheur de tous ! Le week-end des 16 et 17 février, préparez-vous à faire des chinoiseries !
Du côté de l’horoscope
La nouvelle année, placée sous le signe du cheval (animal symbolique) et de l’eau (élément cosmogonique), appartiendra à ceux qui ne resteront pas les bras croisés ! Après une année de réflexion sous le signe du serpent, il est temps de passer à l’action, et au trot ! Car le cheval est à la fois symbole d’enthousiasme, de fougue et de passion. Associé à l’eau, qui évoque la stabilité, voici une combinaison parfaite pour réaliser vos projets. Alors, abandonnez sans vergogne routine et petites habitudes pour vous laisser tenter par l’aventure. Vos rêves les plus fous pourraient bien vous apporter la gloire.
La fête du printemps
En Chine, chaque événement important est un appel à la fête. L'avènement de
la nouvelle année est donc l'occasion d'une longue période de réjouissances.
Fortement lié à la culture bouddhiste, le nouvel an allie respect des traditions,
retrouvailles familiales et fêtes de rue colorées. On célèbre avant tout la
fin d’une période de mortification, l’hiver, et le début d’une période de renouveau,
le printemps. Voilà pourquoi les Vietnamiens utilisent une formulation plus
poétique que « bonne année » : "Meilleurs voeux pour le Nouveau
Printemps". Ceci s'explique car la fête du Têt (nom donné au nouvel an
par les Vietnamiens) a lieu au moment où les bourgeons éclosent dans les arbres
(du moins dans certains pays d’Asie).
Et pour accueillir dignement la nouvelle saison et l’année nouvelle, on éloigne
les mauvais esprits à coups d’explosions intempestives de pétards et on se concilie
les génies bienfaisants en leur offrant sucreries et gâteaux.
De rites en défilés
La veille du nouvel an, dernier jour de l’année lunaire, hommage est rendu
aux ancêtres par des offrandes (encens, gâteaux, fruits, bougies) disposées
près de l’autel domestique. Des messages de bon augure écrits sur des papiers
rouges, sont collés un peu partout dans la maison. Après un après-midi passé
aux fourneaux, toute la famille se réunit pour partager un repas composé de
mets particulièrement « auspicieux », chacun représentant la chance,
le bonheur, la réussite ou la longévité. À la fin du repas, arrive le moment
tant attendu de la distribution des « étrennes » dans de petites enveloppes
rouges : elles devront protéger leur détenteur tout au long de la nouvelle
année. Enfin, un nouvel esprit du foyer est invité à veiller sur toute la famille
pour la période qui débute.
Le jour de l’an est le jour des parades et des bals, ouverts par les danses
du lion et du dragon. Après plus de mille ans d’existence, le défilé du dragon
conserve toute sa popularité et son pouvoir de fascination : vénéré par
les Chinois, cet animal mythologique, noble et brave serait porteur de chance.
Déployant ses couleurs chatoyantes sur plusieurs mètres de long (parfois bien
plus d’une dizaine), le cracheur de feu ondule au rythme des tambours et des
gongs. La procession est toujours un moment extrêmement festif, marquant l’apogée
de la fête et rassemblant toute la communauté dans la rue. Les gens continueront
à défiler toute la journée, dans un grand carnaval joyeux et musical, en arborant
des masques à l’effigie des animaux de l’horoscope chinois.
Tout autour de la Terre sur un dragon doré
La fête se poursuit jusqu’au quinzième jour de la nouvelle année. Ce soir-là,
à la tombée de la nuit, de multiples lanternes colorées et décorées de symboles
seront accrochées un peu partout. Nul doute que cette année, ce soit essentiellement
le cheval qui s’affiche sur ces lampions traditionnels, qui éclaireront de mille
feux cette nuit de pleine lune, la dernière d’une longue période de fête.
Évidemment, l’idéal serait d’aller fêter le nouvel an en Chine ou au Vietnam.
Mais, pour ceux qui n’ont pas cette chance, les grandes villes du monde, où
vivent d’importantes communautés asiatiques, déclinent le nouvel an chinois
à leur façon :
En France : à Paris et en banlieue parisienne
Un grand nombre de défilés et d’activités sont proposés dans tous les quartiers
de la capitale, avec une prédominance dans les 3e, 13e et 20e arrondissements.
Les restaurants asiatiques servent alors des repas « spécial nouvel an ».
Retrouvez le programme complet des festivités du 3e arrondissement sur le site
de la
mairie et sur celui d’Asiaflash.
Eurasie
présente un programme très détaillé de toutes les festivités parisiennes du
nouvel an chinois, du Têt (nouvel an vietnamien), du Losar (nouvel an tibétain)
et du nouvel an coréen !
Aux États-Unis
La communauté asiatique de la légendaire ville de San
Francisco célèbre elle aussi dignement sa nouvelle année.
À Big Apple, ville melting pot, le Chinatown géant ne manquera pas non plus d’offrir
un nouvel an haut en couleur.
Où manger asiatique à Paris ?
Le Bambou
70 rue de Baudricourt, 75013 Paris.
Tél. : 01-45-70-91-75.
Métro : Tolbiac.
Compter de 8 à 18 €. Cadre clair et plutôt joyeux pour découvrir l'une
des meilleures tables vietnamiennes de Chinatown. Faire son choix est cruel
tant la carte recèle de merveilles. Attente garantie le week-end à moins d'arriver
tôt.
Texte : Laurence Pinsard
Mise en ligne :