Le Maître et Marguerite
Auteur : Mikhaël Boulgakov
Editeur : Pocket
577 Pages
Un des chefs-d’œuvre de la littérature soviétique. L’une des plus longues gestations littéraires aussi. Entrepris en 1929, abandonné par Boulgakov en 1940, quelques semaines avant sa mort, le Maître et Marguerite ne fut publié qu’au moment du dégel qui suivit la mort de Staline (et encore avec de nombreuses coupes qui ne furent rétablies qu’en 1967). Dans ce Pocket, toutes les coupes sont signalées. On mesure mieux aujourd’hui la stupidité et la perversité des censeurs de l’époque. Toutes les critiques du régime furent systématiquement les plus subtiles… Récit très dense, voire touffu, où s’imbriquent plusieurs histoires. On pourra être décontenancé, parfois perdu par ce mélange de la Passion du Christ, l’intrusion du Diable à Moscou et ces séquences de la vie d’un écrivain censuré et persécuté. Cependant quelle jouissance, quand le gros chat Béhemoh sème la zizanie et provoque d’époustouflantes situations. On arrive à des moments sublimes dans le fantastique. Satire du régime, comédie délirante, Boulgakov démontre un sens aigu de l’observation et un humour ravageur, défini ici véritablement, dans un sens « wildien », comme la politesse du désespoir !
Texte : Le Guide du routard
Mise en ligne :