Vivre pour la raconter
Auteur : Gabriel Garcia Marquez
Editeur : Grasset
603 Pages
Imaginez un monument historique, reconnu et admiré. Car le Colombien Gabriel Garcia Marquez, né en 1928, ne possède pas seulement le statut de grand écrivain, mais aussi la dimension d’un mythe. Prix Nobel de littérature en 1982, il est vénéré par tout un continent. Au point que lorsque ce premier volume de ses mémoires (qui s’achève en 1955 et n’aborde donc pas son soutien inconditionnel à Fidel Castro) parut en Amérique latine, il fut à l’origine d’un fait divers étonnant : le vol d’un camion qui transportait des exemplaires sortis de l’imprimerie… D’où vient alors le sentiment de déception éprouvé par le lecteur ? Certes, le début est magnifique, quand « Gabo » revisite son enfance dans le village d’Aracataca, qui deviendra dans Cent ans de solitude – un des plus grands romans du XXe siècle – le légendaire Macondo. Les pages consacrées à sa famille, avec les figures hautes en couleur qu’il convoque, comptent parmi les plus belles et permettent de mieux saisir le terreau de son inspiration romanesque. Les choses se gâtent dans la deuxième partie, trop longue, trop anecdotique, semblant destinée à la postérité. Et l’on peine à retrouver la magie de l’écriture poétique et baroque qui fit de Garcia Marquez un enchanteur…
Texte : Sarah Baldmann
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