Le Voyageur du froid
Auteur : Nicolas Vanier
Editeur : Éditions du Chêne
400 Pages
Depuis quelques années, Nicolas Vanier a repris le flambeau des aventuriers du Grand Nord. Shackelton, Rasmussen ou encore Malaurie ne rougiraient pas des exploits de cet homme, parti à la découverte chaque année de cette « pureté » que sont les grands espaces autour du pôle Nord, en simple aventurier, sur son traîneau, avec ses chiens, ses chevaux et quelques complices d’équipée. Il est tombé amoureux de ce Grand Nord, comme d’une femme, « au premier regard ». Et c’est ce premier regard qu’il nous offre. À travers ce beau livre et ses photos, Nicolas Vanier donne une dimension humaine à cet espace a priori hostile. Froid, gel, glace, températures négatives : rien n’y fait, c’est un passionné ! On s’ébroue avec les élans, on est ébaubi face aux rennes ou aux mouflons, on regarde heureux les lagopèdes, sortes de perdrix des pôles… Amateurs de grands espaces, ce livre est pour vous ! Les angles sont souvent spectaculaires – le décor s’y prête – et le zoom se pose délicatement sur des visages, sur l’intimité des aventuriers, mais surtout sur des nomades, ces Evènes de Sibérie, équipiers des pôles. Les portraits sont splendides, tout en douceur, tout en couleur, avec des visages d’hommes burinés par les frimas et des femmes, girondes et gracieuses. Du Canada à la Laponie, de Sibérie à la Mongolie, toutes les étapes de la découverte sont expliquées, détaillées par Nicolas Vanier lui-même, dans un texte toujours très persuasif et plein de vie. Ainsi assiste-t-on à la construction du traîneau en bois et cuir cru, aux entraînements des attelages de chiens, à la pêche. Et l’on découvre aussi, un peu surpris, car peu habitués, le Grand Nord estival, où le vert des sapins et le bleu des lacs saturent l’image pour notre plus grande joie. Un chouette cadeau pour les futurs grands « mushers », traduction littérale de « voyageur du froid », par l’un des grands amoureux transis du Grand Nord.
Et retrouvez notre entretien avec Nicolas Vanier, dans notre rubrique L’invité.
Texte : Gavin’s Clemente-Ruiz
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