L’Archéologue et le mystère de Néfertiti
Auteur : Pierre Boulle
Editeur : Le Cherche-Midi
194 Pages
Un jeune aventurier argenté en quête de sensations fortes qui s’envole vers la terre des pharaons en galante compagnie, rien de bien excitant a priori ! Mais quand son destin se lie à celui d’un archéologue so british, mis au ban de la profession pour avoir soutenu des thèses avant-gardistes, l’histoire ne manque pas de se pimenter. De découvertes impromptues en trouvailles macabres, L’Archéologue et le mystère de Néfertiti nous entraîne sur les traces de cette reine, femme du pharaon Akhenaton, dont le destin fut étroitement lié au culte d’Aton, le dieu soleil. Cette religion monothéiste instituée par le couple royal, fut fortement critiquée par les prêtres d’Amon, fidèles au polythéisme traditionnel, qui y voyaient une hérésie à combattre. Et c’est à la suite d’un accident d’avion au-dessus des montagnes environnant Tell al-Amarna, la ville des adorateurs d’Aton, dans la région de Louqsor, que le jeune homme et l’archéologue découvrent l’entrée d’un souterrain dans lequel devait se tramer un complot contre Néfertiti, trois mille ans auparavant.
Un roman cousu comme une enquête à la Sherlock Holmes, mêlant le mystique aux considérations purement pratiques d’un chercheur sur son terrain d’études. Et comme le dit si bien l’archéologue, c’est « le potentiel évocateur des choses » qui permet au scientifique de révéler les énigmes des temps passés : ce roman nous fait suivre, pas à pas, une fouille aussi mystérieuse qu’improbable. On se laisse volontiers prendre au jeu. D’hypothèses en déductions, on découvre une histoire d’égyptologie à la sauce romanesque, une vulgarisation réussie de la science archéologique, un ouvrage parfois à la limite de la didactique. Il est cependant dommage que les personnages, ainsi que les situations, frôlent, à certains moments, la caricature.
Plus de dix ans après le décès de Pierre Boulle, en 1994, la publication de ce livre inédit, dont la découverte est le fruit du hasard, nous donne l’occasion de rendre un dernier hommage à l’auteur de plus de trente romans dont deux, adaptés au cinéma, auront marqué leur époque : le Pont de la rivière Kwaï et La Planète des singes.
Texte : Marie Berkrouber
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