La Belgique. Le roman d’un pays

Auteur : Patrick Roegiers

Editeur : Gallimard, collection « Découvertes »

160 Pages

État fédéral formé au détriment des Pays-Bas par les grandes puissances européennes qui le voulaient neutre, cet ancien champ de bataille s’est mué en terrain de dispute quasi permanent. En gros, dit-on, les Flamands estiment qu’on leur a forcé la main, tandis que les Wallons auraient préféré être unis à la France. Aujourd’hui, alors qu’elle abrite d’importantes instances de l’Union européenne, cette encore jeune nation est menacée de scission. Et pourtant la Belgique existe bel et bien ! C’est ce que nous raconte Patrick Roegiers, romancier et essayiste. Il remonte aux temps où le pays n’existait pas encore, puis indique les phases cruciales de son existence : l’insurrection de 1830 suivie de l’indépendance, l’intronisation d’une dynastie d’origine allemande, une très dure révolution industrielle, la conquête du Congo – propriété privée du roi Léopold II ! –, la dévastation du territoire durant les deux guerres mondiales, les réussites de l’économie nationale, la querelle linguistique et ces « affaires » qui déstabilisent la société belge à la fin du XXe siècle… L’auteur fait défiler pour nous 175 ans d’histoire belge pas toujours drôle. Il consacre également une large partie de son livre aux traditions populaires très vivaces en Belgique, ainsi qu’au vélo, à la chanson, à la danse, au cinéma, à la bande dessinée (Hergé !), aux réalisations architecturales qui ont embelli ou enlaidi Bruxelles… Les écrivains belges sont évoqués : Simenon, Michaux, Yourcenar, Claus, Nothomb (mille sabords, il a oublié Jean Ray !)… De même que les peintres Bruegel, Rubens, Van Eyck, Spilliaert, Magritte… Chacun semble avoir mis un point d’honneur à rester singulier, volontiers excentrique, voire surréaliste. Comme le pays qui les a vus naître. C’est sans doute en grande partie ce qui fait de la Belgique une contrée si attachante et si aimable.

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