Les Sirènes de Bagdad

Auteur : Yasmina Khadra

Editeur : Julliard

340 Pages

Les Sirènes de Bagdad

Comment un jeune et paisible bédouin se transforme-t-il en terroriste fanatique ? Après l’Afghanistan dans Les Hirondelles de Kaboul et Israël dans L’Attentat, Yasmina Khadra revient dans Les Sirènes de Bagdad sur la discorde entre l’Occident et l’Orient avec un sujet de taille : la guerre en Irak et ses conséquences. Khadra nous plonge au cœur du chaos irakien, dans une Bagdad à feu et à sang, dévastée par les bombardements américains. Une cité en décomposition, devenue la Babylone de tous les trafics, de toutes les violences et de toutes les peurs qui font le lit du Jihad.
Le roman débute à Beyrouth, plongée dans la nuit, métaphore de l’âge des ténèbres que traverse le Proche-Orient. Le narrateur, un jeune bédouin, est venu de Bagdad au Liban pour accomplir une mission, « mille fois plus percutante que le 11 septembre ». Il s’entretient avec le Dr Jalal, un ancien intellectuel pro-occidental, qui a basculé dans la haine de l’autre et le terrorisme. Et Les Sirènes de Bagdad de retracer en flash-back l’odyssée de son narrateur, emblématique des humiliations que l’Amérique a fait subir au monde arabe. Un homme chassé de son village de bédouins, perdu dans le nord de l’Irak, décidé à venger la dignité de son père, jeté nu à terre, puis ridiculisé par les GI’s…
Allégorie de l’incompréhension radicale entre les mondes musulman et occidental, le roman de Yasmina Khadra étonne par sa description à la fois réaliste et hallucinée de Bagdad en ruines. Il décrypte, à la manière de L’Attentat, l’engrenage qui conduit un jeune homme paisible sur le seuil de la barbarie. Très prenant, le récit épouse le point de vue naïf de son héros que l’on sent ballotté au fil d’événements qui le dépassent. Manipulé par des escrocs, puis par des islamistes, le bédouin des Sirènes de Bagdad choisit pourtant in fine l’espoir.
Le roman, qui s’ouvre sur un voile d’obscurité, s’achève sur des lumières qui brillent dans la nuit. Khadra, tout en cherchant à comprendre les racines du terrorisme et du prétendu « conflit des civilisations », n’excuse en rien les fondamentalistes poseurs de bombes. Il préfère laisser parler la part d’humanité qui réside en chacun de nous. Et c’est peut-être là que réside l’espoir alors que résonnent les « sirènes de Bagdad » : celles qui donnent l’alerte et celles, trompeuses, de l’illusion terroriste qui conduit aux pires écueils…

Texte : Jean-Philippe Damiani

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