Marseille, Porte Sud
Auteur : Pascal Blanchard et Gilles Boëtsch
Editeur : Éditions de la Découverte
240 Pages
Ville du Sud par excellence, Marseille est une invitation au voyage permanente. Albert Londres, routard de grand chemin, éprouvait de la fascination pour cette « ville barbare et cosmopolite », creuset où se côtoient les peaux, les couleurs, les cultures et les civilisations. Conçu sous la direction de l’historien Pascal Blanchard et de l’anthropologue Gilles Boëtsch, Marseille Porte Sud retrace un siècle d’apport étranger et d’immigration dans la cité phocéenne avec une iconographie très riche et des textes fort éclairants.
Fondée par des marins venus de la mer Égée, la cité provençale a toujours lié son destin à celui des voyageurs et des commerçants qui l’ont construite. Depuis le début du XXe siècle, l’ancienne « capitale de l’empire colonial » a vu débarquer sur ses quais des centaines de milliers d’hommes et de femmes venus de toute la planète : des rivages de la Méditerranée, de l’Extrême-Orient, des Caraïbes ou d’Afrique noire.
De ce melting-pot est née l’affirmation d’une identité locale très forte : sur les rives du Vieux-Port, on se sent « marseillais avant d’être français ». Et, pourtant, Marseille est également un miroir de la France du XXe siècle, marquée par l’histoire, la décolonisation et le brassage des cultures.
En ce début du XXIe siècle, la cité phocéenne, en dépit des crispations nationalistes et de la crise économique, demeure une ville ouverte sur les cultures, une métropole cosmopolite unique en Europe, un miroir des Suds plus qu’une ville de province.
En d’autres termes, plus que toute autre ville française, Marseille s’affirme comme une ville-monde, un mini-laboratoire de la mondialisation. Et ce beau livre nous aide à mieux la comprendre, dans toute sa diversité, loin des pagnolades et autres clichés « avé l’assent ». Ce n’est pas son moindre mérite…
Texte : Jean-Philippe Damiani
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