Les Dames de nage
Auteur : Bernard Giraudeau
Editeur : Métailié
180 Pages
Les dames de nage, ce sont ces supports pour aviron en forme de « y » que l’on trouve sur les canots. De là à dire que Bernard Giraudeau a ramé pour nous écrire ce roman : pas du tout !
Dans une langue imagée, l’ancien mataf organise quelques souvenirs de voyage pour nous raconter les pérégrinations de son personnage, Marc Austère. Exprimant une sensualité qui fait mentir son nom, mais aussi une chaste sensibilité, ce dernier dresse le portrait de femmes qui ont marqué sa vie de matelot, puis de cinéaste. Il y a Aurélie l’amour d’enfance à Rochefort, Joséphine l’Africaine volontaire, Marguerite la vieille dame russe mystérieuse de Paris…
Les hommes, eux, sont fragiles. Aux côtés d’Austère, on trouve deux amis : Michel qui se perdra au Mali à la poursuite de la fille du vent, et Diego qui partira s’exiler dans la vallée perdue de l’Irina au Chili, auprès d’une femme évidemment. C’est dans ce pays que le narrateur a recueilli les plus singulières histoires. Celles-ci, et d’autres, s’insèrent aisément dans le fil de l’intrigue imaginée par l’auteur. L’histoire de Juan et Ana qui se rencontrent dans la gare de Santa Negra en plein désert d’Atacama est mémorable. Et inoubliable est le portrait de Marco devenu Marcia, chanteuse de beuglant dans le port d’Arica. On suit aussi avec grand intérêt les aventures d’Austère au Brésil, en Nouvelle-Zélande, en Tunisie…
Vraiment, quel beau conteur que ce Giraudeau !
Texte : Michel Doussot
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