Les Bisons du Cœur-Brisé
Auteur : Dan O’Brien
Editeur : Éditions Au Diable Vauvert
363 Pages
Il est des ouvrages qui vous coupent le souffle : Les Bisons du Cœur-Brisé en fait partie. Hardi petit ! C’est parti pour une grande et belle balade à travers les plaines du Dakota, au centre-nord des États-Unis. L’auteur, qui a déjà signé de nombreux ouvrages sur les Indiens comme Crazy Horse ou Buffalo Bill, nous ouvre les portes de son exploitation de plusieurs centaines d’hectares. Il a fait le pari fou de réimplanter les bisons sur leurs terres d’origine, pour vendre lui-même, sans intermédiaire, sa propre production de viande. De fauconnier-poète-universitaire, il devient éleveur. On a vu plus aisé !
Des treize petites têtes bouclées qu’il ramène dans son corral à l’élevage de centaines de bêtes, il y a plusieurs étapes que nous franchissons, avec lui, pas à pas. Un vrai challenge écolo qu’il tente de relever : que la nature reprenne ses droits, tout bonnement, arrêter de rêver et enfin agir. Les doutes surgissent néanmoins – les bisons vont-ils s’habituer ? Survivre même ? O’Brien pourra-t-il payer ses dettes, prouvant bien, là, au passage, que l’investissement écolo, malgré toutes ses potentielles retombées n’est en rien un acte philanthropique ?
Et puis il y a les tranches de vie, la sélection des bêtes à la vente pour le Canada, les premiers clients satisfaits du goût retrouvé de la viande, les moments partagés avec les amis à la cafét’ du coin, Jim Harrisson en guest star, un journaliste de Libé, d’anciens propriétaires émus de revenir sur leurs terres… O’Brien parvient à dresser une vraie galerie de portraits et à faire partager ces instants fragiles, dans le vent, dans le froid, avec les coyotes à l’horizon, à nous faire prendre conscience de notre terre, de notre patrimoine, sans en faire des tonnes, avec un zeste d’humour, quelques grammes de modestie et beaucoup d’humanité. Et on a envie que ça marche ! Que cette aventure soit un succès ! Good luck Dan !
Paru également chez Folio en mars 2009.
Texte : Gavin’s Clemente Ruiz
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