Café Paraíso
Auteur : Monica Ali
Editeur : Éditions Belfond
309 Pages
Mamarrosa, village au cœur de l’Alentejo, semble être un lieu où l’on arrive par hasard ou par errance, mais dont on ne s’éloigne que difficilement, comme si une force rattachait ses habitants, portugais ou expatriés, à sa terre.
Au cours d’un été, les personnages de Monica Ali se croisent, et pour certains partagent quelques moments de leurs existences. La toute jeune Teresa rêve de partir à Londres découvrir une autre vie que celle qu’elle connaît au sein d’une communauté restreinte où tout le monde s’observe, mais souffre à l’idée de s’en éloigner. Une famille anglaise, menant une vie marginale, ne s’intègre pas. Joao, à plus de 80 ans perd son meilleur ami, tandis que le passé, les anciennes réalités politiques et agricoles de la région disparaissent aussi, sans pour autant que ce coin de l’Alentejo ne soit prêt à s’intégrer dans son temps, dans le rythme de l’économie européenne.
Enfin, Eillen et son mari, venu sur la décision de Madame, posent la question d’un tourisme « vert », dont le seul but est le repos et le partage du quotidien des villageois en s’opposant au choix d’un tourisme d’itinéraires déjà tracés et de connaissances « prescrites ».
En effet, si le Café Paraíso de Vasco est le lieu central du village où chaque protagoniste passe à un moment ou à un autre, le personnage central du livre, celui qui donne l’unité au récit, c’est bien plus l’Alentejo, cette région du Portugal identifiée par Mamarrosa.
Monica Ali est réputée pour la subtilité et la sensibilité de son écriture, aussi pourrait-on supposer que la traduction ne rend pas entièrement justice à son texte. L’intention de l’auteur n’est peut-être pas transmise dans son essence, à moins que cela ne tienne à la sensation d’inabouti que laissent les histoires en suspens de chaque personnage. Est-ce par souci de réalisme ?
Le roman dans son ensemble oscille entre résignation et optimisme, peut-être à l’image de cette région prise entre l’attachement au terroir et l’ouverture sur le monde moderne.
Texte : Marion Pragout
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