Le Tourisme de destruction massive
Auteur : André Girod
Editeur : L’Harmattan
274 Pages
Après plus de cinquante ans passés à rouler sa bosse aux quatre coins de la planète, André Girod retrace le bouleversement des pratiques touristiques, symptôme d’une mutation de notre monde.
Cet ancien organisateur au Touring Club de France assista à l’éclosion du tourisme de masse aux Baléares, dans les parcs nationaux de l’Ouest américain, sur l’île de Pâques, aux Galápagos… Ici et là, le développement de l’offre de loisirs et la montée en puissance de la fréquentation touristique se sont mutuellement entraînés : un effet boule de neige aux conséquences parfois désastreuses sur le plan écologique. C’est donc avec une plume acidulée qu’André Girod nous parle de la grande aventure du tourisme.
Le tourisme est à la fois « un prédateur et un sauveur du patrimoine », selon l’expression d’un spécialiste du tourisme durable à l’Unesco. Il n’empêche, il pèse sur les écosystèmes. Pire peut-être, la manne financière, certes vitale pour l’économie de certains pays, ne profite pas toujours aux habitants.
Aussi, dans un monde où la conscience éthique pèse si peu sur les comportements, les dirigeants envisagent des mesures financières pour réguler la fréquentation : taxes, quotas, fonds carbone... Mais à terme, le tourisme redeviendrait un luxe, réservé à quelques privilégiés qui cultiveraient le permis de polluer, au détriment de tous les autres.
Quoi qu’il en soit, l’auteur reste sceptique face aux discours alarmistes de personnalités politiques et stars du show-biz. Ceux qui agitent l’étendard des gaz à effet de serre, s’affichent écolos ou humanitaires, laissent en réalité un impact carbone à faire rougir…
Alors, pour ce routard qui n’est pas prêt à ignorer les sirènes du voyage, le mot d’ordre donc bien : partez à la découverte du monde ! Voilà enfin un livre qui parle de notre impact carbone… mais nous fait nous envoler l’esprit un peu plus léger.
Texte : Marie Borgers
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