Bourges, classique et rock’n’roll
Riche patrimoine architectural, cathédrale majestueuse, séduisantes ruelles, mais aussi une vie culturelle dynamique et, aux portes de la ville,… un marais ! C’est tout Bourges, la capitale du Cher qui gagne à être connue, entre souvenir de Jacques Cœur et bonnes vibrations rock’n’roll.
Préparez votre voyage avec nos partenairesDe Jacques Coeur au Printemps
Sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, Bourges fut la ville du grand argentier de Charles VII, un certain Jacques Cœur. Ici, tout porte son nom, du lycée au resto ! Il marqua la cité de son empreinte, y laissant même l’un de ses plus beaux bâtiments : le palais Jacques-Cœur.
Classée « Ville d’art et d’histoire », Bourges a su conserver et entretenir un riche patrimoine architectural, dont une majestueuse cathédrale, des petites rues invitant à la promenade, de riches musées, et un immense marais, aux portes de la ville !
On peut dire que la Bourges moderne s’éveilla à la culture avec la création par André Malraux de la première Maison de la culture en France, inaugurée en 1964. Un symbole essentiel qui anticipe notamment la création de l’incontournable Printemps de Bourges, qui débute en 1977 ! Depuis, tout ce qui compte dans le petit monde de la « chanson à texte » est passé par là, avec un principe essentiel de « tremplin ». Les jeunes talents, français ou internationaux, ont la possibilité de s’exprimer, quel que soit leur registre (rock, world, folk, raï, funk, rap...).
Balade dans la vieille ville
Perchée au sommet d’une butte, elle domine la ville du haut de ses 47 mètres : la Cathédrale Sainte-Étienne est un imposant vaisseau inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. C’est la première cathédrale gothique construite au sud de la Loire. Ses particularités résident surtout dans son absence de transept et son fantastique ensemble de cinq portails sculptés. Les vitraux d’époque se regardent quant à eux comme un livre d’images.
Au nord de la cathédrale, après la grange aux dîmes, par un porche discret dans la rue des Trois-Maillets, poursuivre le long du rempart gallo-romain. Au XVIIIe siècle, pour faire face aux pillages des pierres, le roi Philippe Auguste céda par morceaux aux plus riches berruyers ces antiques remparts pour l’assise de belles demeures médiévales que l’on peut admirer de ce chemin piétonnier, parallèle à la rue Bourdonnoux. On distinguera la partie la plus ancienne avec ses petites pierres à celle ajoutée au XVIIIe siècle en grosses pierres de taille. La promenade s’achève à l’escalier George-Sand, passage casse-cou (appelé ainsi parce qu’il est raide) reliant la ville haute à la ville basse.
Descendre ensuite la rue Bourbonnoux depuis les jardins de l’Archevêché. Semi-piétonne et bordée d’un unique ensemble de maisons à pans de bois, elle compte aujourd’hui parmi les artères les plus pittoresques de Bourges. Il subsiste quelques magasins de jouets anciens, des luthiers, antiquaires, et autres artisans d’art. Au bas de cette rue, l’Hôtel Lallemant (musée des Arts décoratifs), est un chef-d’œuvre de la Renaissance. Dans son oratoire, voir le plafond à caissons sculpté de symboles alchimiques dont la famille Lallemant était férue.
Aux marches du palais
Tout en bas de la rue Bourbonnoux, voici la place Gordaine, l’une des plus jolies et des plus animées de Bourges. C’est ici que se tenait naguère le marché des bouchers et les maisons autour témoignent de la richesse de leurs commerçants. C’est en son centre, sur la pierre de criée que Calvin, alors étudiant, aurait prêché la parole réformatrice ! Autour, arpenter les charmantes rues Joyeuse, Pelvoysin, Mirebeau, Cambournac et Gambon.
La rue Moyenne, qui coupe le centre historique en deux, est un passage obligé et l’on y revient toujours. C’est par elle que les Romains entrèrent dans la ville. Elle part de l’agréable place Cujas dominée par la Maison des Forestines, une gourmandise locale.
Point d’orgue de cette balade historique, de l’autre côté de la rue Moyenne, le Palais Jacques-Cœur, l’un des plus beaux exemples d’architecture gothique civile. Construit en 1443, il a manifestement été construit pour symboliser le pouvoir et l’incroyable ascension sociale de Jacques Cœur. Arrêté brutalement, le grand argentier de Charles VII n’occupa jamais sa luxueuse maison.
Dès le mois de mai, la ville médiévale est baignée de lumières selon un parcours libre, balisé de loupiotes bleues au sol et une bande son musicale de belle qualité, mis en place par l’office de tourisme. Un must !
Des marais au cœur de la ville
Les touristes s’y rendent rarement, à tort car ce poumon vert de 135 hectares classé au Patrimoine naturel fait partie intégrante de l’histoire et de l’identité de la ville.
Traversés par des grandes allées et deux grands coulants (fossés navigables), les marais sont encadrés de parcelles individuelles appartenant à des propriétaires-locataires qui cultivent gentiment leur jardin et forment une petite communauté conviviale. On n’en compte pas moins de 1 500 !
Les marais se divisent en deux parties : les marais du bas, qui offrent parmi les plus beaux chemins de balade pédestre. On y observe le grèbe castagneux, seul oiseau piscivore des marais, des cygnes, des colberts foulques (oiseaux noir à bec blanc)… Les marais d’en-haut se découvrent essentiellement lors de la fête des marais, dans les « plates », barques à fond plat, seul moyen de transport. C’est le paradis aquatique des gardons, brochets…
Des marais, on a l’une des vues les plus surprenantes sur la cathédrale et les toits de maison, signe que la ville n’est pas loin !
Fiche pratique
À lire
Nouveauté : le premier guide du Routard Berry est paru dans toutes les bonnes librairies.
Comment y aller ?
- Par la route
- Depuis Paris, la route est simple et directe : il suffit d’emprunter l’autoroute A 6 (a ou b), puis l’A 10 après le péage de Saint-Arnoult, en direction d’Orléans puis A 71 jusqu’à Vierzon. On poursuit la A 71 pour Bourges (Cher) ou l’on prend la A 20 pour Châteauroux (Indre).
– Possibilité aussi, de la porte d’Orléans, d’emprunter la D 2020 qui va jusqu’à Vierzon. - Pour ceux qui viennent du Sud (Montpellier), prendre l’A 75 jusqu’à Clermont-Ferrand. À Clermont, prendre l’A 71 en direction d’Orléans. Sortie 8 à Saint-Amand-Montrond pour Châteauroux. Pour Bourges, on poursuit l’autoroute qui passe par la ville.
- En train
- Très nombreuses liaisons Corail-Téoz en direction et au départ de Bourges.
Où dormir ?
Le Christina : 5, rue de la Halle. Tél. : 02-48-70-56-50. Hôtel 3-étoiles. Chambres familiales de 3, 4 et 5 personnes. Doubles climatisées 58-85 € selon saison et confort. Petit déjeuner 9,50 €.
Décoration soignée, dans les teintes chocolat et bleu ou rouge suivant les étages, et literies impeccables. Ensemble très bien tenu. En prime, journaux du jour au petit déjeuner et accueil agréable. Un très bon hôtel à deux pas du centre historique.
Où manger ?
La Courcillière : rue de Babylone. Tél. : 02-48-24-41-91. Fermé mardi soir, mercredi et dimanche soir. Menus de 12 € à 38,50 €. Formule à 14,50 €, apéritif compris.
L’adresse a fêté ses 100 ans en 2006 ! Spécialités régionales qui se dégustent au son des grenouilles (on peut aussi goûter leurs cuisses !) ou des canards. Ici, le bonheur à un sens, tout le nom de l’établissement qui vient de courtilière, sorte de petit grillon qui chante à merveille…
Produits locaux
Notons deux confiseries parmi les spécialités régionales : les fameuses bûchettes du Berry, sortes de barres de chocolat truffées (disponibles chez Bernard Rossignon, 18 bis, rue Moyenne) et les forestines, délicieux bonbons fourrés de praliné et enrobés d’un sucre satiné et croustillant (en vente à l'office de tourisme de Bourges). Et pour acheter toute la gamme de produits Monin, sirops et liqueurs, Atout Fruit, 10, rue de Sarrebourg, près de la place des Marronniers.
- Aux saveurs du Berry et d’Ailleurs : 1, rue Bourbonnoux. Tél. : 02-48-65-92-87. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h, et le lundi après-midi de 14h à 19h.
Douceurs, sablés sucrés et salés… Une épicerie gourmande au cœur du centre-ville.
Liens utiles
Office de tourisme de Bourges
Office de tourisme du Berry
Texte : Amanda Keravel
Mise en ligne :