Moines de Birmanie
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Un voyage en Birmanie est un rêve pour de nombreux voyageurs. Après plus de 30 ans d’attente, Fabian Jamar a pu découvrir ce pays où la religion est omniprésente jusque dans le quotidien des habitants. Chaque birman passe en effet au moins une semaine, un mois ou une année dans un monastère. Les occasions de rencontrer les moines sont nombreuses dans le pays et donnent l’opportunité de réaliser un beau sujet photographique.
À lire également, l'interview de Fabian Jamar.
Procession matinale
Baigné par la lumière matinale, un groupe de novices arrive, munis de leur bol à aumônes. Afin de prévenir les riverains de leur arrivée imminente, le groupe est précédé d’un jeune moine faisant teinter un objet métallique.
En quête à Pindaya
Les jeunes moines arpentent très tôt les rues de Pindaya, pieds nus et bol à la main, quémandant leur nourriture. Celle-ci sera consommée à midi et sera leur seul repas de la journée. Passé midi, ils consacrent la journée à leurs activités : étude, prières, méditation. Ce n’est qu’à 04h00, heure de leur réveil, qu’ils prendront leur prochain repas.
Oboles matinales
Les premiers rayons de soleil inondent la ville de Pindaya. Les riverains offrent leur obole. En acceptant cette nourriture, les moines donnent aux fidèles l’occasion d’acquérir des mérites, ayant peut-être la chance d’être réincarné en moine et d’approcher ainsi du nirvana.
Shwezigon le soir
Situé à Nyaung-U, près de Bagan, la pagode Shwezigon est toute rutilante de dorures. Très fréquentée par les pèlerins durant la journée, elle offre un spectacle tout aussi merveilleux le soir, la présence de quelques moines n’empêchant pas la sensation de quiétude.
Monastère Shwe Yan Pyay
De part et d’autre des fenêtres ovales typiques du monastère de Shwe Yan Pyay, deux novices psalmodient, me faisant parvenir le son de leur voix.
Etudiants moines
Le monastère Shwe Yan Pyay se situe à Nyaung Shwe, village permettant l’accès au lac Inle. Construit entièrement en teck il y a plus de 120 ans, les jeunes y font leur noviciat. Imperturbables malgré notre présence, ils continuent de réciter à haute voix les textes sacrés.
Chenapans
Arrivé au monastère de Kyaung Su Kone, des petits moinillons en début de formation nous accueillent « armes à la main ». Après avoir réalisé un polaroïd, je leur donne le cliché. Emerveillés par cette technologie, ils laissent tomber leurs armes factices et découvrent, amusés, leurs jolis minois.
Jeu de miroir
Hébergé dans un monastère, j’ai profité d’un miroir suspendu en hauteur sur un pilier et de la connivence de deux moinillons, pour placer ces derniers au bon endroit, leur demandant de lever la tête. L’amusement des deux novices est peut-être dû au fait que, me voyant tendre l’objectif de l’appareil vers le plafond, ils m’ont pris moi aussi pour un novice... (de la photo).
Prière au rocher d’or
Le rocher d’or de Kyaik-Hti-Yo se trouve à flanc de montagne à 12OO m d’altitude. Un cheveu de bouddha enchâssé dessous le maintiendrait en équilibre. Dans ce lieu de pèlerinage incontournable pour les bouddhistes, seuls les hommes ont le droit de s’en approcher, ils y apposent des feuilles d’or (les birmanes sont les plus fines du monde, environ 3 microns).
Nonnes au Rocher d'Or
Les nonnes, bien que moins nombreuses, font aussi partie du paysage religieux birman.
Fier d’être moine
Après avoir passé la nuit dans ce monastère, je demande au moine de poser pour une photo. Je fût très surpris par la minutie dont il fit preuve pour réajuster ses habits, tenant absolument à être tiré à quatre épingles.
Prière à Shwedagon
La pagode Shwedagon située à Rangoon, se trouve au milieu d’autres pagodons, édifices religieux ainsi que de nombreuses statues de bouddhas. Chacune faisant l’objet de vénération et prières.
Moine traversant le pont U Bein
Le pont U Bein construit sur pilotis traverse le lac Taungthaman. C’est le plus long pont en teck du monde. Ce moine muni de son éventail s’apprête à traverser les 1200 m qui séparent les deux rives du lac. L’éventail fait partie des huit objets que peut posséder le moine.
Contemplation sous les mouettes
L’ancienne capitale Rangoon jouxte le delta du fleuve Irrawady. Ce moine y est venu contempler le coucher du soleil, sans être perturbé par les dizaines de mouettes décrivant des cercles tout en émettant des cris stridents.
Questions à Fabian Jamar
Le Routard : Ce voyage en Birmanie était un projet qui te tenait à cœur ?
Fabian Jamar : Un voyage en Birmanie était un rêve d’adolescent, lorsqu’il y a plus de 30 ans, j’ai vu un reportage sur les pêcheurs Inthas du lac Inle. Devenu passionné de voyages et de photographie, j’avais toujours en tête un séjour me permettant d’aller à la rencontre de ces pêcheurs à la technique si particulière.
Tout naturellement, dès que la junte militaire eût desserré son étreinte et permit un développement touristique plus important, ce voyage devint une priorité, avant que le pays ne perde en authenticité. La documentation sur les multiples richesses culturelles de la Birmanie ne fit qu’accentuer le désir de visiter ce pays et d’étendre la découverte au-delà du lac Inle.
C’est donc en 2014 que mon vœu d’adolescent fut exaucé et ce voyage dépassa largement la hauteur de mes espérances. Afin d’approcher au plus près de la population, j’ai donc fait ce périple avec une agence de voyage sous forme de randonnées, l’hébergement durant les jours de trek se faisant en monastère.
Le Routard : Ce sujet photographique avait-il une importance particulière ?
Fabian Jamar : Les moines furent des acteurs prépondérants dans le changement d’attitude du pouvoir dictatorial. Etant plus d’un million, ils font partie intégrante du paysage birman et sont considérés comme bouddha lui-même.
Dans la hiérarchie du respect, les moines sont au sommet, ils sont au cœur de la vie religieuse des birmans et aussi au centre de leur vie sociale. Dans la réincarnation, seuls les moines peuvent accéder à l’éveil.
Le Routard : Tu t’intéresses depuis longtemps à la photo ?
Fabian Jamar : Pour ce qui est de mon rapport à la photographie, cette passion débuta en 2005 lors d’un voyage au Maroc. Ayant réalisé, à mes yeux, un « beau cliché », j’ai ressenti un plaisir immense et une certaine fierté. J’ai depuis, voulu réitérer le plus souvent possible cette sensation de plaisir photographique. J’ai donc fait en sorte de soigner autant que faire se peut, le cadrage et la composition.
J’ai rapidement abandonné mon appareil hybride pour un réflex, me suis intéressé à un peu de technique afin de maîtriser l’exposition et, en multipliant les voyages, je pense avoir « aiguisé mon œil ».
Le Routard : Qu’est-ce qui t’attire plus particulièrement dans la prise de vue ?
Fabian Jamar : J’apprécie tout particulièrement déambuler seul à l’aube, non seulement pour bénéficier de la lumière caractéristique de ce moment de la journée, mais également pour assister à des scènes de vie que l’on ne retrouve pas à d’autres moments.
Outre le fait de garder un souvenir le plus esthétique possible d’un endroit ou d’un instant T, la photo permet aussi d’entrer en contact avec la personne que l’on souhaite photographier. Que ce soit par la parole, par un geste ou par un sourire, il me plait d’imaginer que cette rencontre furtive laisse également un souvenir chez le sujet immortalisé sur la carte mémoire.
Enfin, j’aime partager mes photos avec mes proches, donner l’occasion de voyager virtuellement ou leur donner l’envie d’effectuer le voyage physiquement.
Tout simplement mettre en valeur et partager une petite partie de toute la beauté du monde et de l’humanité.
Pour en savoir plus, consultez notre guide pratique Birmanie et posez vos questions dans le forum Birmanie.
A lire également, nos reportages Au sud de Yangon, une autre Birmanie et Voyage en Birmanie, entre rêve et réalité.
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