Kirghizistan, dans les montagnes d'Asie centrale
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Le Kirghizistan, pays d'Asie centrale encore assez méconnu, invite à un dépaysement proche de la nature. Presque entièrement recouvert par un relief montagneux, où s'incrustent des lacs parfois grands comme une mer intérieure, il abrite un peuple dont le mode de vie est marqué par le nomadisme et le dressage des chevaux. Le photographe Yann Le Tolguenec, revenu enchanté par la découverte de ces paysages grandioses et l'accueil des habitants, nous fait partager son enthousiasme en images.
À lire également, l'interview de Yann Le Tolguenec.
Vallée d'Altyn Arashan
En été, la vallée d'Altyn Arashan est assez prisée des randonneurs et autres touristes notamment à cause des sources naturelles d'eau chaude dont elle dispose. Il est 6h passé de 4 minutes, la vallée se réveille tout doucement.
Traite du lait de jument
Le lait extrait de la jument servira à la fabrication de beurre et de koumis, boisson fermentée très appréciée. La tradition veut que lorsque l'on pénètre dans une yourte, l'habitant en offre à ses invités.
Rafraichissement sur la Place Ala-too, Bichkek
Durant la saison estivale les températures à Bichkek atteignent facilement les 35 degrés. Ses habitants utilisent alors les fontaines de cette grande place pour se rafraîchir. Les cercles au fond représentent les différentes épreuves des Jeux mondiaux des nomades que le pays s'apprête alors à accueillir.
Spectre de l'URSS
Paysage urbain typique de la capitale kirghize, cette façade d'immeuble de style communiste est le témoin vivant d'une époque ou Bichkek s'appelait alors Frounzé, capitale de la République socialiste soviétique kirghize.
Lac Köl-Ükök
Perché à 3200m d'altitude dans la région de Kotchkor, ce lac et les pâturages qui l'entourent serviront de lieu de vie aux quelques bergers nomades venus passer l'été avec chevaux, moutons et autres animaux d'élevage. Les randonneurs de passage seront chaleureusement accueillis pour une nuit en yourte et un bon repas.
Échanges culturels
Une touriste venait de photographier ce père et son fils qui nous accueillaient pour la nuit. Ils demandèrent aussitôt à voir les photos, peu coutumiers de l'usage de cette technologie. La scène était cocasse. La cigarette roulée n'existe pas là bas et peu nombreux étaient les Kirghizes à en avoir déjà vu. Le père intrigué m'avait donc demandé de lui en rouler une.
Glacier Ak-Sai
Nous arrivons au refuge du Ratsek à 3370m qui sert de camp de base pour l’ascension des pics Korona (4860m) et Outchityel (4572m) entre autres... Le temps est incertain (il ne va en fait pas tarder à grêler) et le glacier Ak-Sai qui nous fait face, impressionnant.
Chevaux au lac Song Kol
Au royaume des Kirghizes, le cheval est roi. Il est le symbole de leur vie nomade d'antan. La relation avec l'animal est ancestrale et le cheval fait partie intégrante de la culture et du patrimoine local. On apprend à monter dès le plus jeune âge car comme dit le dicton: « qui n'a pas de cheval n'a pas de pieds ».
Och Bazar, Bichkek
C'est un des marchés les plus importants du pays où l'on trouve de nombreux produits locaux et colorés tels que des fruits et légumes secs, base de l'alimentation kirghize. Les commerçants y étaient particulièrement chaleureux.
Cuisine locale
Si cette photo avait été prise en France, cette femme aurait probablement des ennuis avec les services d'hygiène. Là bas pas de problèmes et le lagman (plat typique kirghize) qui a mijoté sur le feu était délicieux !
Canyon de Jeti-Ögüz
Cette roche rouge est typique de la région de Jeti-Ögüz près de Karakol. Les habitants peuvent vous conter de nombreuses légendes sur ces formations rocheuses à mi-chemin entre Pétra et le Grand Canyon.
Mosquée dans la région de Karakol
Ça n'est certes pas la plus belle mosquée du pays. Mais la majorité des mosquées que nous avons vues ressemble vraiment à celle-ci ! C'est assez symbolique de leur rapport à l'Islam qu'ils pratiquent de manière modérée dans une grande partie du pays. 85% des Kirghizes sont de confession musulmane.
Regards complices
On ne le voit pas sur la photo mais ces enfants sont en train de regarder un film comique sur un lecteur DVD portable. Les visages étaient jovials, j'ai tenté de sortir discrètement mon appareil afin de ne pas les perturber mais je fus vite repéré. Heureusement, cela n’entacha en rien leur bonne humeur et ils me rendirent ces regards complices.
Yourtes au lac Köl-Ükök
Les yourtes se fondent parfaitement dans ce paysage grandiose. L'homme et son habitat ont l'air en parfaite adéquation avec la nature. Le personnage permet de nous rappeler à quel point nous sommes petits face à la Terre-Mère.
Couché de soleil sur le Jailoo
Fin de journée pour ce cavalier observé de près par son petit frère. Sur le jailoo (haut pâturage de montagne) le rythme de vie est réglé sur celui des rayons du soleil.
Questions à Yann Le Tolguenec
Le Routard : Peux-tu nous parler de ton intérêt pour la photo et le voyage ?
Yann Le Tolguenec : Après un Master et une courte carrière dans le Marketing, je suis actuellement en reconversion professionnelle dans la photographie. J'ai toujours été au contact d'appareils photos, de l'argentique au numérique. Mais c'est surtout lorsque j'ai acheté mon premier réflex en 2009 que le virus s'est propagé. Il ne m'a plus quitté depuis. Je me sens aussi une âme de reporter car j'aime observer et rapporter, que ce soit par l'intermédiaire de mon réflex ou de ma plume. Mais le chemin est long et périlleux.
Je ne voyage pas autant que je le désirerais mais cette activité fait clairement partie de mon identité. J'ai rencontré Claire, ma compagne, au Togo puis nous avons habité en Espagne, en Finlande et en Équateur. Nous sommes pour le moment à l'arrêt et profitons de notre temps libre pour partir quelques semaines comme ce fut le cas pour le Kirghizistan. Elle et moi sommes donc partis les trois premières semaines d'un mois de Juillet supposément clément en termes de climat mais qui s'est finalement révélé exceptionnellement pluvieux. Dans un contexte montagnard, c'est pas terrible... Mais les moments les plus éprouvants sont également les plus mémorables.
Le Routard : D'où est venue l'envie de découvrir ce pays, comment as-tu préparé ton voyage ?
Yann Le Tolguenec : Nous cherchions, avec Claire, une idée pour les vacances répondant aux critères suivants : de la randonnée en montagne, un billet d'avion peu onéreux et un pays non envahi par les touristes, préférablement en Asie. Nous avons débuté nos recherches par l'Asie du sud-est puis nous sommes penchés d'avantage sur l'Asie centrale dont nous ignorions tout. Cela nous a donc intrigué et après une première réflexion sur le Kazakhstan, nous avons finalement opté pour un pays plus petit (ce qui n'est pas difficile) à savoir le Kirghizistan. 350 euros de billet d'avion aller retour, 94% de montagne et de rares touristes russes et Kazakhs, nous tenions notre eldorado.
La préparation s'est donc axée principalement autour du matériel de randonnée. C'est une activité que nous pratiquons régulièrement mais nous n'étions jamais partis dans des treks de plus de deux jours. Par conséquent nous avons dû renouveler une partie de notre matériel en visant à la fois qualité et légèreté. Le but étant, pour une première, de ne pas dépasser 15kg de sac à dos ce qui nous paraissait déjà beaucoup ! Hormis ces considérations matérielles, nous avons tenté de planifier un itinéraire pour les 3 semaines sans toutefois y parvenir car premièrement, nous aimons ne pas trop planifier ; deuxièmement, les différents guides touristiques ne sont pas très fournis sur le sujet (désolé le Routard!) et troisièmement, parce que randonnée en montagne induit aussi une variable météo non négligeable et bien souvent volatile, ce qui fut d'ailleurs le cas ! Enfin j'ai vainement tenté d'apprendre quelques mots de russe avant de partir, étant pourtant pleinement conscient que l'anglais est aussi utile au Kirghizistan que le japonais en France.
Le Routard : Un coup de cœur particulier, conseillerais-tu cette destination ?
Yann Le Tolguenec : Le pays entier est un coup de cœur. D'un point de vue géographique d'abord car malgré l'apparente redondance de sa topographie (94% de montagne), elle propose en fait une grande diversité d'ambiance et de paysages, allant des Alpes à l’Himalaya en passant par le Grand Canyon. De par sa population ensuite, car en dépit de nos évidents problèmes de communication (Les Kirghizes parlent le russe et le kirghize, pas nous...) nous avons rencontré pour la plupart des personnes avenantes, chaleureuses et désintéressées. Un trio qualitatif que nous avons relativement peu constaté lors de nos voyages en Afrique ou en Amérique du sud par exemple. C'est aussi un peuple à la culture fascinante résultant d'une histoire variée, mélange de nomadisme, d'islam et de communisme.
Donc si vous aimez la randonnée en montagne, la diversité culturelle, que vous êtes fauchés et qu'en plus vous parlez le russe, ce pays est fait pour vous !
Le Routard : As-tu un type de sujet photographique de prédilection, cherches-tu à faire passer un message ?
Yann Le Tolguenec : j'aime m'essayer à différents styles et n'ai donc pas pour l'instant de sujet photographique de prédilection. Je pratique aussi bien la photographie sociale que la macro ou la photographie de voyage. En ce qui concerne cette dernière catégorie, l'objectif est bien sûr de montrer comment c'est ailleurs, d'un point de vue qui dépend de la destination. Dans le cas de ces photos, il s'agissait avant tout d'attirer l'attention sur un pays (et plus généralement une région) fort méconnu du grand public, dont l'héritage culturel, les paysages et la population méritent à mon sens, d'avantage d'exposition.
Le Routard : Quel équipement photographique emportes-tu en voyage, comment retravailles-tu tes photos au retour ?
Yann Le Tolguenec : Là encore cela dépend du type de voyage et de la destination. Je suis passé du compact au réflex, puis à l'hybride, pour finalement revenir au réflex. Un choix que j'ai eu l'occasion de ne pas regretter lorsque je suis tombé dans un torrent avec mon appareil au tout début de ce séjour au Kirghizistan. Le boîtier et l'objectif étaient presque entièrement immergés en plus d'avoir percutés une pierre. Je me suis fait du mauvais sang alors qu'au final les joints d'étanchéïté ont fait des merveilles. L'issue n'aurait certainement pas été aussi heureuse avec mon hybride. Au niveau de l'objectif, contrainte de poids oblige, je n'ai pu en emporter qu'un seul, un 24-70mm f2,8.
Une fois à la maison, j'opère la post-production avec Lightroom. Je photographie en Raw et ce logiciel est l'outil idéal pour révéler les informations enregistrées par le capteur. En revanche je n'utilise plus Photoshop qui induit généralement des modifications qui ne correspondent pas à ma vision de la photographie.
Découvrez le travail photographique de Yann Le Tolguennec sur son site.
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