Le Périgord noir, de villages en châteaux

Le Périgord noir, de villages en châteaux
Castelnaud © Beboy - stock.adobe.com

On ne se lasse pas d’explorer le Périgord noir, depuis Terrasson-Lavilledieu, au nord, jusqu’aux frontières avec le Bordelais, où les bastides ont vu s’affronter Anglais et Français. Voilà un coin de France qu’il faut prendre le temps de goûter. Lascaux, d’un côté, et Sarlat de l’autre, méritent votre attention toute l’année. Outre ses grottes et sites troglo, la vallée de la Vézère cache des amours de villages et des châteaux pas tristes. N’oublions pas les superbes jardins d’Eyrignac, les villages perchés de Beynac, La Roque-Gajeac ou Castelnaud, et le pays des bastides, où se referme cette parenthèse enchantée du sud-ouest de la France.

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La vallée de la Vézère, le nez en l’air

La vallée de la Vézère, le nez en l’air
Château de Losse © robepco - stock.adobe.com

Pour qui arrive de l’autoroute A89, Terrasson-Lavilledieu, à 25 km à l'ouest de Brive, est le premier contact avec la Vézère. Ici, l’histoire des jardins de l’humanité nous est contée en 13 tableaux le temps d’une visite guidée des Jardins de l’Imaginaire.

Arrêt à Condat-sur-Vézère, avant d’arriver à Saint-Amant-de-Coly, village minuscule classé parmi les plus beaux de France. Autour de son église, fortifiée pendant la guerre de Cent Ans, des maisons anciennes aux toits de lauzes, un vieux puits, un hôpital du 14e s avec tour, clocheton et lavoir.

Vous passerez forcément deux journées à crapahuter de grotte en site troglo, autour de Lascaux, tout en suivant le parcours bucolique et romantique de la Vézère jusqu’aux Eyzies.

Pour se mettre au vert, arrêt au parc du Thot, à Thonac, où l’on peut voir batifoler en vrai et en famille les animaux peints sur les parois des grottes. Des bisons, des cerfs et même des loups, désormais. Puisque vous êtes là, la visite du château de Losse et de ses jardins s’impose. La promenade labyrinthique au milieu des charmilles et la tonnelle menant au chemin de ronde tapissé de roses contribuent au charme de la visite. On peut même profiter d’une halte gourmande au salon de thé du château.

À moins de dix kilomètres, un autre beau village, Saint-Léon-sur-Vézère, avec une remarquable église romane et un non moins remarquable resto dont le nom est tout un programme (Le Déjeuner sur l’Herbe).

Un coup d’œil à la Roque Saint-Christophe, un détour par le village troglodytique de la Madeleine, un itinéraire bis pour rejoindre ou éviter les Eyzies, des panoramas superbes sur quelque château médiéval oublié ou des bouts de généreuses vallées… De tout cela se dégage une réjouissante et apaisante beauté.

Les jardins du Manoir d’Eyrignac : un joyau dans la vallée

Les jardins du Manoir d’Eyrignac : un joyau dans la vallée
Jardins du Manoir d’Eyrignac © PackShot - stock.adobe.com

Entre Lascaux et Sarlat, les jardins du Manoir d’Eyrignac comptent parmi les plus beaux de France. Créés au 18e s dans un style à la française, ils ont été recréés de nos jours par Gilles, puis Patrick Sermadiras. Hyper structurés, domestiqués, ils sont un parfait exemple de l’art topiaire. Ces sculptures végétales composées d’ifs, de buis et de charmes, taillés à la main par des jardiniers virtuoses, arborent des formes parfaites. Parfois pleines de courbes et de douceur, parfois rectilignes et pleines de rigueur. Et tous ces verts changeant au fil de la journée appellent forcément à la flânerie.

Eyrignac s’étend sur 10 hectares et on se laisse porter, selon l’humeur, d’une allée de charmes à une pagode chinoise du 18e s, du jardin à la française, qui s’aligne dans la perspective du manoir (privé) jusqu’à la roseraie blanche, qui ajoute une touche de poésie et de légèreté à l’ensemble.

Arrivé là, le visiteur peut profiter tout à la fois du calme et d’une perspective sur les collines à perte de vue. Il peut continuer vers la prairie fleurie et le jardin des sources (Eyrignac signifie « là où l’eau coule »). Pour les petites faims, il est recommandé de faire une pause au restaurant Côté Jardins.

Commarque, un château romantique en Périgord

Commarque, un château romantique en Périgord
Château de Commarque © PackShot - stock.adobe.com

Le modèle même du château romantique qui a dû faire autrefois rêver les ados et lui vaut aujourd’hui de se retrouver dans nombre de romans et séries policières. À deux pas des Eyzies, le château de Commarque fait partie des lieux magiques qui témoignent de l’homme et de son habitat depuis la Préhistoire jusqu’au Moyen Âge. C’est aussi l’histoire du sauvetage d’un monument historique privé incarnée de père en fils et de mère en fille par la famille de Commarque. Un site historique vivant et passionnant, qu’on découvre seul ou en compagnie de guides expérimentés, mais aussi de façon ludique à travers ateliers thématiques et jeux d’antan.

Au gré de la visite, on passe des habitats troglodytiques au double donjon des 12e et 14e s entouré de son enceinte et d’un village fortifié, on admire de belles frises de mâchicoulis, des restes de pont-levis, des salles effondrées aux cheminées accrochées dans le vide, des escaliers à vis...

Balade en liberté au pied du château, dans la vallée, pour les personnes à mobilité réduite, qui sont les seules à pouvoir accéder en voiture jusqu’au site (pour les autres, petite marche dans la forêt, pour se mettre en jambes).

Depuis Commarque, suivre les pancartes pour rejoindre les Cabanes du Breuil. Un ensemble assez exceptionnel de cabanes de bergers en pierre sèche (bories) qui existe depuis 1449 (au moins !). Les cabanes (une dizaine en tout) aux toits de lauzes circulaires ont été réalisées sans charpente, dont l’origine reste mystérieuse.

La Roque-Gageac et Beynac, deux villages stars du Périgord

La Roque-Gageac et Beynac, deux villages stars du Périgord
Beynac-et-Cazenac © Julien - stock.adobe.com

Au sud du pays de Sarlat, tous les chemins mènent à « la vallée de la Dordogne », certains plus longs que d’autres. Les premiers embouteillages vous renseignent aux beaux jours. C’est qu’ici rien n’a été fait pour les grandes invasions, depuis la guerre de Cent Ans. On traverse, ou on stationne là où on vous dit de stationner. Et on paye, sans rechigner.

Coincé entre la Dordogne et la falaise, La Roque-Gageac est classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Les quais rappellent l’activité batelière de jadis qui fit vivre et prospérer pêcheurs et gabariers durant quelques siècles. Pour découvrir au fil de l’eau les cinq plus beaux (et imposants) châteaux du secteur, deux compagnies partent en alternance à l’heure pile ou à la demie de chaque heure.

Au retour, petite grimpette entre les maisons aux toits bruns qui se serrent les unes contre les autres ou tentent de s’accrocher aux flancs vertigineux de la masse rocheuse qui domine le village. On découvre au passage la résidence secondaire des évêques de Sarlat, le fort troglodytique. Par beau temps, au soleil déclinant, une promenade à ne pas manquer jusqu’à l’église du 15e s, enfouie dans la roche et dans une végétation quasi tropicale.

Voisin, Beynac est un autre village coup de cœur, un de plus, à découvrir avant de visiter son ennemi de toujours, Castelnaud. Ce dernier passa la guerre de Cent Ans côté anglais, tandis que Beynac conserva bon an mal an son autonomie. Il ne fut pris que deux fois : par Richard Cœur de Lion et Simon de Montfort. Le village fut par ailleurs le siège d’une des quatre baronnies du Périgord. Et son château… un vrai château fort, que l’on visite non sans émotion, car il a su conserver son âme et son atmosphère.

Le château de Castelnaud, un voyage dans le temps

Le château de Castelnaud, un voyage dans le temps
Château de Castelnaud © kevin_guillois - stock.adobe.com

Le château de Castelnaud est le plus visité du Périgord, sinon le plus admiré, avec le village à ses pieds. De là-haut, panorama exceptionnel sur la falaise, le château de Beynac, celui de Marqueyssac (à visiter pour les amateurs de jardin, avec un billet couplé) et sur le village de La Roque-Gageac.

On découvre un magnifique exemple de fortification féodale, organisé de manière rationnelle et efficace. C’est toute l’histoire du pays que ces vieux murs pourraient vous raconter, depuis le premier château, construit au 12e s, jusqu’à son abandon dans les années 60 et sa restauration au fil des ans. Mais ce qui parle surtout à toutes les générations, ce sont les collections, disséminées au fil d’une quinzaine de pièces, du musée de la Guerre au Moyen Âge. Les pièces authentiques, s’échelonnant du 13e au 17e s, permettent de remonter le temps à travers salle d’artillerie, coursives, salles d’armes, terrasses, magasin d’armes, casemates, cuisines...

À la base du donjon, la collection d’arbalètes fascine toujours autant. Comme les maquettes des machines de jets que l’on verra à l’extérieur grandeur nature. Le trébuchet, sorte de grande fronde, fut la machine de guerre la plus puissante du Moyen Âge ! Le couillard, avec ses deux contrepoids évocateurs, permettait une cadence de tir plus rapide.

La salle d’armes, avec ses hallebardes, armures, épées, plastrons, cottes de mailles et ses premiers casques à visière du 15e s, baigne dans une atmosphère certaine. Librairie du Moyen Âge en sortant pour les uns, jardin d’inspiration médiévale pour les autres. Petite taverne pour tous. En redescendant, au pied du château, faites un tour à l’Écomusée de la noix, autre spécialité du pays.

Milandes, le château de Joséphine Baker

Milandes, le château de Joséphine Baker
Château des Milandes © Marco Desscouleurs - stock.adobe.com

Ancienne demeure des seigneurs de Castelnaud, le château des Milandes a connu moult transformations au fil des siècles, mais c’est au début du 20e s qu’on lui a donné son aspect néogothique. Son nom fut rendu célèbre par Joséphine Baker, cette grande artiste de music-hall qui connut un incroyable succès sur les scènes parisiennes dès 1925.  

Tour à tour chanteuse, danseuse et actrice, Joséphine Baker fut aussi une espionne au service des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. C’est en 1947 qu’elle achète le château des Milandes et y fonde son « Village du Monde, capitale de la fraternité universelle ». Elle investit alors toute sa fortune dans ce château afin que ses 12 enfants, tous adoptés, y trouvent un refuge d’amour et de fraternité.

Le rêve vira au cauchemar 20 ans plus tard. En cause, sa grande générosité, son manque de sens comptable et sa trop grande confiance à l’égard de certains profiteurs qui virent en cette artiste « légère » un bon canard à plumer !

L’audio-guide nous raconte cette histoire émouvante, tout en présentant le château lui-même. Beaucoup de photos, de lettres, d’affiches, qui disent tout et ne dévoilent rien de la tragédie qui s’annonçait. Dans la cuisine, une photo la montre sur le perron, la mine ravagée, à côté de ses derniers bagages. En 1968, c’est la fin du rêve et elle est expulsée de son château. Personne ne lèvera le petit doigt.

Autour du château, les jardins à la française permettent de prolonger le plaisir de la visite. Tout comme le spectacle de rapaces dans l’enceinte du château avec buses, faucons, hiboux. Très chouette, forcément. Et une attraction que vous allez adorer partager en famille : le nourrissage des perruches auquel vous pourrez participer, dans la cage même. Resto tout simple, mais sympa aménagé dans les communs.

Belvès : le village aux sept clochers

Belvès : le village aux sept clochers
Belvès © Weblody - stock.adobe.com

Au sud de la vallée de la Dordogne, halte bienvenue à Belvès, le « village aux sept clochers », notamment le jour du marché, quand l’animation bat son plein autour de la vieille halle du 15e s. Ce bourg tranquille et sympathique, niché sur un éperon rocheux, cache bien son jeu.

Suivez une visite guidée pour découvrir son ancien habitat troglodytique, qui vous donnera une vision plus crue, plus réelle du pays. Situées à 5 m sous terre, ces habitations furent occupées au Moyen Âge et jusqu’au 18e s. On y pénétrait autrefois par le fossé, comblé autant pour des raisons de salubrité que de sécurité. La visite redonne vie à ceux qui vécurent autrefois, et pas forcément très âgés.

S’il est facile de reconnaître le cantou, énorme cheminée dans laquelle on s’asseyait à l’intérieur même du foyer, il est plus difficile de comprendre pourquoi l’on cachait le sel sous les fesses des anciens. Les questions posées ici ne sont jamais innocentes : les lits en mezzanine, où toute une famille dormait tête-bêche, illustrent les problèmes de consanguinité, le système de gouttière intérieure permet d’évoquer la récupération des eaux d’infiltration ; quant aux crochets au plafond, ils étaient utilisés pour suspendre les bébés, afin de les protéger... des rats. Précaution souvent inutile, car les rats grimpaient le long des parois !

À l’écart du centre, de jolies surprises, comme l’église de Montcuq, sombre, massive, du 13e-15e s, quasiment sans fenêtre, mais possédant un retable et des fresques remarquables, patiemment restaurées. Ou encore l’ancienne filature, où machines, fils et bobines sont restés en l’état. Un musée attachant, géré par l’association Au Fil du Temps, qui nous replace le mouton dans l’imaginaire et dans le quotidien de l’époque.

Domme, au pays des bastides du Périgord

Domme, au pays des bastides du Périgord
Porte des Tours à Domme © guitou60 - stock.adobe.com

Ici s’ouvre le pays des bastides. Domme fut élevée en 1281, sur une falaise, par le roi de France Philippe III le Hardi contre la menace de « l’Anglois ». Domme se trouve alors sur les limites de la Guyenne, possession anglaise. Une fois le piton acheté, une charte de vie et de nombreux privilèges facilitent l’installation de la population.

Pendant la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion, la cité passera d’un camp à l’autre et ce jusqu’en 1439. Suit une longue période de paix, le temps de nettoyer, repeupler et reconstruire. Avant que les guerres de Religion ne finissent par ravager la cité et une bonne part de son patrimoine religieux.

Rue des Consuls, on admire l’ancien hôtel de ville du 13e s, toujours en usage. Place de la Halle, si jolie avec ses piliers de pierre et son balcon de bois, s’élève l’hôtel du Gouverneur, du 16e s, avec sa tourelle en encorbellement et son toit en poivrière. La porte des Tours, joyau de l’architecture médiévale, conserve des souvenirs émouvants des chevaliers de l’Ordre du Temple qui y furent « installés » pour les besoins de leur procès. On y découvre, à travers les gravures et graffitis encore visibles sur ses murs, les ultimes traces de leur passage. Domme était bien le seul endroit, dans cette partie du Périgord, qui pouvait accueillir les prisonniers du roi de France.

Depuis Domme, on peut rejoindre Belvès, par la vallée du Céou, et Villefranche-du-Périgord, tout au sud. Bastide la plus ancienne du pays, elle fut aussi par les Français, pour en surveiller d’autres, situées dans un Périgord qui voit rouge si on le qualifie aujourd’hui de pourpre. Mais ceci est déjà une autre histoire.

Fiche pratique

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Comment y aller ?

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- Train jusqu’à Périgueux, Sarlat ou Brive-la-Gaillarde (4 h 30 de Paris en TGV).

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Où dormir ? Où manger ?

Hôtel-restaurant Laborderie : Le Bourg 24620 Tamniès. Sur la paisible place centrale d’un bourg perché, une très belle adresse pour le gîte comme pour la table.

- La Belle Étoile : à La Roque-Gageac. La belle adresse, tout simplement. Chambres avec vue sur le cours placide de la Dordogne. Une des meilleures tables de la vallée.

- La Petite Tonnelle : à Beynac et Cazenac. Dans la rue principale qui monte vers le château, une cuisine soignée mêlant les produits d’ici et d’ailleurs.

- Le Manoir du Rocher : route de Turnac, 24250 Domme. À 4 km du centre de Domme, en pleine forêt, ce petit manoir d’une élégance discrète a été rendu à la vie par un ancien photographe de mode.

- La Traverse – Chez les filles : 24250 Cénac-et-Saint-Julien. Frais, savoureux, original, de l’entrée au dessert.

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Texte : Gérard Bouchu

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