La France romaine

© emperorcosar - stock.adobe.com

Tous les chemins mènent à Rome. Et en France, c’est aussi Rome qui vient à vous. Les Romains n’ont pas fait que jeter des chrétiens aux lions ou guerroyer contre Vercingétorix. En installant des colonies aux quatre coins de la Gaule à partir de la fin du IIe siècle av. J.-C., ils ont aussi implanté leur architecture et leur art. 

Prouesses techniques, urbanisme rigoureux et pragmatique, monuments colossaux ou fines décorations, la civilisation romaine est indéniablement une civilisation d’artistes et de bâtisseurs. Mais voilà, les siècles ont passé, et bien souvent, ces merveilles ont disparu.

Heureusement, pas toutes. Certains monuments romains résistent encore et toujours aux affres du temps ! Tantôt à l’abri dans des musées, tantôt lieux de vie, les vestiges romains en France ont encore bien des histoires à raconter… Suivez-nous dans notre tour - non exhaustif - de la France romaine. 

Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous conseillons l'ouvrage de Gavin's Clemente-Ruiz La France romaine.

Nîmes - Gard

Nîmes - Gard
© lamax - Adobe Stock

« La ville avec un accent » a voulu jouer la carte de la confrontation moderne/antique. Plus que des trésors à exhiber, les vestiges romains sont la chair et le sang de Nîmes, toujours vivants malgré les siècles et faisant partie intégrante du quotidien des Nîmois. 

Face à l’inébranlable antique Maison Carrée datant du début de notre ère, un autre carré, le moderne Carré d’Art est un centre d’art contemporain et une bibliothèque. L’ancien temple, rénové récemment, sert notamment de façade aux concerts gratuits pour la feria. D’aucuns racontent que la duchesse d’Alès rêvait de la transformer en mausolée pour son époux, tant le monument est charismatique.

Hors de question aussi pour les Nîmois de reléguer leurs précieuses arènes au rang de lieu purement touristique : bien que fondées à la fin du Ier siècle, elles restent un haut lieu d’animations et de fêtes, accueillant encore corridas et concerts dès le retour des beaux jours. En sortant, visite obligatoire au musée de la Romanité pour faire le point sur cette période.

D’autres vestiges font pleinement partie de la vie nîmoise. Aux jardins de la Fontaine, le temple de Diane et la Tour Magne sont paisiblement ancrés dans ce lieu où l'on vient se rafraîchir de 7 à 77 ans. Leur présence ne suscite plus de question et personne ne trouvera déplaisant qu’ils soient entourés d’installations du XVIIIe siècle.

Site de l'Office du tourisme de Nîmes
Consulter notre fiche Languedoc-Roussillon
Voir les photos de Nîmes

Lire notre article Nîmes, romaine et moderne

Lyon - Rhône

Lyon - Rhône
© travelview - Adobe Stock

Lyon est une ville doublement romaine. À sa droite, Lugdunum, lieu de repos pour les vétérans romains fondé en 43 av. J.-C. À sa gauche Condate, qui s’étendait au pied de la butte de la Croix-Rousse, et qui fut, en son temps, capitale des Trois-Gaules (Gaules lyonnaise, belge et aquitaine). 

C’est donc tout naturellement que Lyon est une des villes où les fouilles sont parmi les plus importantes. Pour en avoir une petite idée, vous pouvez jeter un coup d’œil au site archéologique de Fourvière. Son musée, en lien étroit avec Saint-Romain-en-Gal, organise la visite autour de différents thèmes propres au quotidien des Gallo-romains.

Juste à côté du musée, place aux vestiges. Le Grand Théâtre, d’un diamètre de 108 mètres pouvait accueillir quelques 10 000 spectateurs, venus voir des farces ou des animations légères. C’est ici que se déroule aujourd’hui le festival d’été des Nuits de Fourvière, avec ses concerts et ses pièces de théâtre.

À côté en revanche, l’Odéon se voulait plus intime. Ici se tenaient lectures publiques de poésies ou concerts. L’Odéon a été restauré ; il n’en est ressorti que plus beau ! Toujours sur ce site, on trouve les ruines de l’ancien aqueduc du Gier, qui irriguait jadis Lyon.

Site du Musée gallo-romain de Fourvière
Consulter notre fiche Lyon

Lire notre article Balades dans Lyon

Arles - Bouches-du-Rhône

Arles - Bouches-du-Rhône
© cge2010 - Adobe Stock

Forte de sa place de choix, à proximité de la Méditerranée entre le Narbonnais et la Provence, traversée par le Rhône, Arles s’est beaucoup développée à l’époque romaine : en ces temps fastes, un grand forum et de belles arènes furent construits. Arles comptait à peu près autant d’habitants qu’aujourd’hui, et son amphithéâtre pouvait accueillir plus de 20 000 spectateurs. C’est dire sa puissance.

Arles abrite pas moins de 8 monuments classés par l’UNESCO ! Parmi eux, le théâtre antique et l’amphithéâtre. Le premier a été en partie rénové, mais le pavage de l’orchestre et les deux colonnes corinthiennes sont d’origine (fin du Ier siècle av. J.-C. !). Quant aux arènes, elles appartiennent fièrement aux vingt plus grandes du monde romain.

Pour compléter la visite des grands monuments par la découverte des petits objets, sachez que le musée de l'Arles antique est particulièrement attrayant.

Site de l'Office de tourisme d'Arles
Consulter notre fiche Provence
Voir les photos d'Arles

Saint-Rémy-de-Provence et Glanum - Bouches-du-Rhône

Saint-Rémy-de-Provence et Glanum - Bouches-du-Rhône
© hybonoticeras - Adobe Stock

Niché dans les Alpilles, le site archéologique de Glanum se trouve un peu à l'écart de Saint-Rémy-de-Provence

Glanum était une cité qui n’a pas pu tenir le coup face à la concurrence des villes environnantes plus puissantes, telles qu’Arles, notamment vers la fin du Ier siècle. Elle a néanmoins connu des années fastes sous le règne d’Auguste.

À son entrée, un Arc de Triomphe datant du début du Ier siècle et le Mausolée des Jules, grande famille de l’époque, particulièrement bien préservé. Glanum était certainement située sur une via romana.

Le charme particulier de Glanum vient du fait qu’il reste des traces de toutes les périodes antiques : sanctuaire gaulois et maisons grecques côtoient une architecture essentiellement romaine. Glanum offre une idée assez précise de ce que pouvait être une petite ville romaine. 

Site de l'Office de tourisme de Saint-Rémy-de-Provence
Consulter notre fiche Provence

Pont du Gard - Gard

Pont du Gard - Gard
© Ferenc - Adobe Stock

Depuis des lustres, le pont du Gard est le monument antique le plus visité de France ! Comment faire l’impasse sur ce noble aqueduc ?

Inscrit au patrimoine de l’UNESCO, le pont du Gard fait partie de ces monuments grandioses, que l’on admire non pas pour les efforts décoratifs, mais pour la prouesse technique. Le terme de « pont » est inapproprié, il s’agissait d’un aqueduc. Il servait jadis à irriguer Nîmes avec les eaux de la région d’Uzès. 50 kilomètres environ les séparaient, et une quinzaine d’années de travaux suffirent à mettre en place les canalisations nécessaires.

Le pont enjambe le Gardon avec ses 49 mètres, ce qui fait de lui le plus haut des ponts-aqueducs romains. Le pont compte trois niveaux d’arches, le niveau le plus haut ayant le plus d’arches. Il n’a connu que peu de rénovations, et pourtant, ses pierres ne sont collées que par le semblant de ciment posé par les Romains vers 50 av. J.-C.

Site du Pont du Gard
Consulter notre fiche Languedoc-Roussillon
Voir les photos du Pont du Gard

Orange - Vaucluse

Orange - Vaucluse
© LianeM - Adobe Stock

À Orange, deux monuments romains remarquables sont classés au patrimoine de l’UNESCO : l’Arc de Triomphe et le Théâtre. Ce sont les deux seules traces encore bien visibles et construites au 1er s de la présence romaine. Au fil du temps, des envahisseurs ou des châtelains successifs, les vestiges furent dépouillés de leurs belles pierres, utilisées pour ériger d’autres monuments.

L’Arc de Triomphe témoigne du passage des légionnaires et commémore les victoires de Germanicus. Malmené au fil des siècles, une fine restauration lui a redonné ses nobles allures de jadis.

Quant à son fameux Théâtre Antique, c’est en un mot le mieux conservé de l’Antiquité : mur de scène intact et acoustique remarquable. Entre 8 000 et 10 000 spectateurs venaient assister ici à des représentations de théâtre, et de nos jours, ses spectacles attirent encore des foules. Les Chorégies d’Orange sont chaque année un grand rendez-vous d’art lyrique.

Site de l'Office de tourisme d'Orange
Consulter notre fiche Provence
Voir les photos d'Orange

Vaison-la-Romaine - Vaucluse

Vaison-la-Romaine - Vaucluse
© Pierre Violet - Adobe Stock

La ville romaine est le plus grand site archéologique de France. Ce qui est sorti de terre est déjà un bien bel aperçu de la grandeur d’antan, et une partie des vestiges est manifestement encore ensevelie.

Le parc archéologique s’organise en 2 sites antiques : le site de la Vilasse et celui de Puymin.

Sur 2 000 m2 s’étendait à Puymin la vaste villa de l’Apollon Lauré (du nom de la tête en marbre blanc retrouvée sur place) visible au début du champ de fouilles du quartier de Puymin. Le théâtre, de l’autre côté de la colline, est plus petit et moins bien conservé que celui d’Orange. Du haut de ses gradins, belle vue sur les collines. 

Ne pas manquer le musée Théo-Desplans, notamment pour sa belle collection de statues impériales, dont celles de l’empereur Hadrien et de Sabine, son épouse, et pour les exceptionnelles mosaïques mises au jour dans la villa du Paon.

Le quartier de la Villasse, situé vers la cathédrale, est la partie la plus impressionnante. Même réduite à l’état de « plan », cette ville romaine dégage une atmosphère évocatrice de l'importance de la cité antique.

Site de l'Office de tourisme du Pays de Vaison Ventoux
Site de l'Office de tourisme de Vaison-la-Romaine
Consulter notre fiche Provence

Saint-Romain-en-Gal et Vienne - Rhône/Isère

Saint-Romain-en-Gal et Vienne - Rhône/Isère
© Alexis BORG - Adobe Stock

Vienne a reçu le label « Ville d’art et d’histoire », et non sans raison. Son patrimoine antique est un des plus riches de France : théâtre antique, site de Saint-Romain-en-Gal, jardin archéologique de Cybèle, temple d’Auguste et de Livie, ou encore la pyramide ont traversé les siècles la tête haute.

Le Théâtre Antique de Vienne (Ier siècle ap. J.-C.) prête aujourd’hui encore ses gradins, d’une capacité de 13 000 personnes, à des concerts, notamment dans le cadre du festival « Jazz à Vienne ». Avec ses 115 mètres de diamètre, il apparaît comme le deuxième plus grand théâtre romain de France, après celui d’Autun.

Au centre de la ville, intact, le temple d’Auguste et de Livie témoigne du culte voué à Rome et à l’empereur. Sa transformation en église au Moyen Âge et l’intervention de Prosper Mérimée ont participé à sa protection.

Il y avait aussi à Vienne un cirque, monument assez rare dans le secteur. Il ne reste aujourd’hui que l’obélisque, appelé « La Pyramide ».

Sur la rive droite, s’étendent le musée et le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal. Sur une centaine d’hectares, villas et grandes voies dallées donnent une idée de l’ampleur des villes romaines entre les Ier et IIe siècles. De nombreuses fresques et mosaïques de toute beauté ont été mises au jour. À découvrir au musée de Saint-Romain-en-Gal. 

Site du Musée de Saint-Romain-en-Gal
Site de l'Office de tourisme de Vienne

Trophée d’Auguste à la Turbie - Alpes-Maritimes

Trophée d’Auguste à la Turbie - Alpes-Maritimes
© pixs:sell - Adobe Stock

Souvenir de la victoire d’Auguste sur les irréductibles peuples des Alpes, le Trophée des Alpes s’élève en majesté à la Turbie.

L’insoumission des peuples des Alpes posait bien des problèmes de communication entre Rome et la Gaule. Il fallait rendre hommage à cette victoire, et c’est chose faite entre l’an 6 ou 7 avant notre ère. Culminant à près de 50 mètres à l’origine, le temps l’a quelque peu malmené.

Tour à tour forteresse au Moyen Âge, puis réserve de pierre pour la construction des monuments environnants, il ne mesure plus que 35 mètres aujourd’hui. Qu’importe, il n’a pas perdu toute sa majesté, et offre un très beau panorama sur le Rocher monégasque et sur le littoral azuréen.

Site de la ville de La Turbie
Site du Trophée d'Auguste 
Voir notre fiche Côte d'Azur

Paris

Paris
© neko92vl - Adobe Stock

Paris n’a pas toujours été la grande ville rayonnante que l’on connaît. Jadis, l’ancienne Lutèce était une cité bien moins importante que la grande Arles, par exemple.

Cela ne l’empêche pas de disposer d’honorables vestiges romains : les Arènes de Lutèce, qui datent du Ier siècle de notre ère accueillaient 17 000 personnes. C’est aujourd’hui un lieu de vie, un parc où jeunes et moins jeunes viennent passer du bon temps.

Paris a grandi au-dessus des constructions romaines. Cluny en est la preuve. L’hôtel était jadis des thermes, bien plus colossaux que ce que l’on peut imaginer aujourd’hui. Au XIII e siècle, l’abbé de Cluny construit par-dessus un hôtel. Aujourd’hui, les termes et statues romaines côtoient des pièces médiévales dans cet hôtel devenu musée national du Moyen Âge. 

Et pour admirer de plus près les trésors, statues et autres vestiges romains, il reste aussi le musée du Louvre et sa collection d’œuvres antiques : l’occasion de mettre en résonance les pièces romaines avec celles des autres grandes civilisations, égyptiennes ou grecques notamment.

Site des Arènes de Lutèce
Site du Musée du Moyen- Âge
Site du Musée du Louvre
Voir notre fiche Paris

Bavay - Nord

Bavay - Nord
© Durluby - Adobe Stock

Le Nord de la France n’a pas été épargné par la présence romaine. À la croisée des routes vers notamment Cambrai, Cologne, Reims ou BoulogneBavay était une des villes romaines les plus importantes du Nord de l’Europe. Il s’y est développé un commerce prospère.

Bavay abrite le seul forum complet de France ! Il s’agissait aussi vraisemblablement d’un des plus grands du monde romain, qui revêt une architecture typique du Ier siècle ap. J.C. 

C’est décidément un site bien robuste : au lieu d’endommager le site, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont ironiquement mis au jour d’autres vestiges.

Site du Musée archéologique de Bavay
Voir notre article sur Bavay

Texte : Marina Gaultier

Les idées week-ends, les derniers reportages

Bons plans voyage

SÉJOUR
Vos vacances en Indonésie, Jusqu'à -70%
SÉJOUR
Thaïlande, vacances Jusqu'à -70%
SÉJOUR
Martinique, vacances Jusqu'à -70%