Moussaka (Grèce)
Envie de soleil et de chaleur dans votre assiette ? Véritable emblème de la cuisine méditerranéenne, la moussaka nous fait voyager en Grèce ! Ce plat traditionnel de la cuisine grecque est connu dans le monde entier et apprécié pour ses saveurs et senteurs estivales.
Bien que l’on trouve des versions plus anciennes dans les Balkans et au Moyen-Orient, la version moderne de la moussaka, telle qu’on la savoure aujourd’hui en Grèce, aurait été réalisée par le cuisinier Nicolas Tselementes au début du XXe siècle. Elle se prépare avec de la viande de mouton hachée que l'on monte en couches avec des tranches d’aubergine légèrement frites dans l’huile d’olive, des tomates et des oignons. Le tout est assaisonné d’herbes fraîches, recouvert de sauce blanche avant d'être passé au four et servi couramment en parts carrées. En Macédoine et dans le nord de la Grèce, on y ajoute des rondelles de pommes de terre.
Pour y goûter, découvrez notre recette de moussaka.
La grande concurrente est la moussaka turque. Des poivrons verts sont ajoutés, la sauce blanche disparaît et les ingrédients ne sont pas montés en couches. Elle est souvent servie avec du riz.
Très proche de la moussaka, la papoutsakia (« petites chaussures »), composée d’aubergines garnies de viande hachée et de sauce blanche, a également de sérieux arguments pour nous régaler !
Haggis (Ecosse)
L'Écosse possède quelques délicieuses spécialités dont le célèbre haggis ! Si son aspect peut en rebuter plus d’un, il le compense par son goût unique et savoureux. Il faudra le goûter pour y croire…
Cette panse de mouton farcie avec la fressure de l'animal, de l'avoine, des oignons, du sel et des épices, est longuement bouillie ou cuite à la vapeur et s’accompagne de neeps and tatties (purée de navets et de pommes de terre) ainsi que d’un verre de whisky écossais. Jadis, c’était un plat pratique, car très facile à transporter par les éleveurs de troupeaux des Highlands.
Les Ecossais ont pour coutume de consommer le haggis lors de la Saint Andrew’s Night (le 30 novembre) et notamment lors du Burns Supper (le 25 janvier), où ils lisent les poèmes du poète national Robert Burns dont Address to a haggis écrit en 1787.
Le haggis est également à l’origine d’un sport des plus étonnants, le Haggis Hurling. Un haggis de 500g environ doit être lancé le plus loin possible sans éclater à l’atterrissage. Pas de gâchis, le haggis doit rester comestible !
Goulasch (Hongrie)
En France, le goulasch désigne un ragoût. Mais, en Hongrie (gulyás en VO), c’est une soupe établie comme plat national depuis le XIXe siècle !
Le goulasch est un plat paysan inventé par les bouviers qui partaient de chez eux de longues semaines, voire des mois, pour mener leurs troupeaux de bœufs gris de Hongrie en pâture dans les Carpates. Afin de se nourrir, ils versaient un peu d’eau dans un fém bogrács (chaudron) et ajoutaient des herbes sauvages, du lard et des morceaux de viande de bœuf. Le mélange mijotait durant des heures avant d’être consommé avec une simple tranche de pain.
Ce n’est qu’au XVIIe siècle que la soupe obtint ses lettres de noblesse avec l’ajout du paprika, grande star de la cuisine hongroise, qui donne à la préparation son parfum et sa couleur si uniques. A la fin du XIXe siècle, le goulasch se consomme dans l’aristocratie et de nombreux aliments viennent compléter la recette, notamment divers légumes. Aujourd’hui, il existe plusieurs variantes comme le birkagulyás (goulasch de mouton) ou le babgulyás (goulasch de haricots), mais le goulasch traditionnel demeure le plus plaisant.
Pour les fans, chaque année durant deux jours à Szolnok, au sud de Budapest, un goulasch géant est préparé dans 700 chaudrons.
Tamales (Mexique)
Classée en 2010 au Patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco, la cuisine traditionnelle mexicaine gagne à être connue. Rien à voir avec le tex-mex du coin ! Si les tortillas (galettes de maïs) sont une vraie institution au Mexique, il en est de même pour les tamales qui auraient près de 5 000 ans.
Du náhuatl « tamalli » qui signifie « entouré », ces petites papillotes végétales étaient destinées aux guerriers aztèques, incas et mayas pour leur facilité de transport lors de leurs expéditions. Aussi pratiques que nos sandwichs actuels ! Les tamales étaient surtout utilisés comme offrandes aux morts ou lors de cérémonies religieuses, une tradition qui se perpétue dans l’État de Michoacán, à Mexico ou encore à Puebla. De nos jours, les tamales sont cuisinés en grande quantité à l’occasion de fêtes afin d’être dégustés en en famille.
S’il existe plus de 300 variétés recensées, le principe est identique à tous les pays de l’Amérique latine. Il s’agit d’une pâte de maïs nixtamalisée qui est farcie, enveloppée dans des feuilles de plante et cuite à la vapeur. Au Mexique, les feuilles de maïs et de bananier sont les plus utilisées. Quant à la farce, elle peut être sucrée ou salée, à base de viande, de poisson, de légumes, de fruits… Il n’y a qu’à laisser parler ses goûts et ses envies !
Feijoada (Brésil)
Si vous aimez notre bon cassoulet français et les repas familiaux du dimanche, vous vous laisserez séduire par le plat national du Brésil, le feijoada. Du nord au sud, ce ragoût de haricots noirs (feijão) et de viande de porc se consomme dans tout le pays sans exception. On l’accompagne de riz, de farofa (farine de manioc), de chou vert, de frites de manioc et de quartiers d’orange. Une petite caïpirinha n’est pas de trop pour faire passer tout ça !
Cuisiné pour un minimum de six à huit personnes, la feijoada est un plat festif, convivial mais surtout familial que l’on sert les week-ends ou lors d’événements précis. Dans les restaurants, il est traditionnellement proposé à la carte ou sous forme de buffet les samedis.
D’après le folklore, l’apparition de la feijoada remonterait à l’époque coloniale. Les esclaves africains l’auraient inventé en récupérant les bas morceaux de porc jetés par leurs maîtres pour les mélanger à leurs haricots. Mais le feijoada serait plus probablement l’adaptation de plats venus d’ailleurs comme le feijoada transmontana portugais et le cassoulet français, ce qui renforce son exotisme.
Massaman (Thaïlande)
La Thaïlande abrite l’une des meilleures gastronomies du monde ! Ses plats à base de curry, de citronnelle, de coriandre, de basilic… marient fraîcheur et épices.
Si on ne devait retenir qu’un seul plat, ce serait le massaman ou massaman curry : il s’agit d’un curry plutôt doux de tradition musulmane, le terme « massamam » serait dérivé de « musulman ». On pense qu’il aurait été introduit en Thaïlande centrale au XVIIe siècle à Ayutthaya (capitale du Siam) ou en Thaïlande du Sud par les influences malaises et indiennes.
Il se cuisine souvent au bœuf, à l’agneau, au poulet, au canard, rarement au porc, avec des cacahuètes grillées et concassées (ou aux noix de cajou). Le massaman se distingue des autres currys thaïs par ses ingrédients qui lui sont propres : cardamone, cannelle, clou de girofle, cumin, anis étoilé, feuilles de laurier et macis (épice obtenue à partir de l’enveloppe de la noix de muscade).
En 2011, le CNN a classé le massaman parmi les 50 meilleurs plats du monde. De quoi donner envie de le goûter, non ?
Pho (Vietnam)
La cuisine vietnamienne est raffinée, légère et surtout bien moins épicée que la plupart des cuisines asiatiques, ce qui fait qu’elle est si chérie par les Européens. Très parfumée, elle mise sur les herbes.
Le plat qu’il faut impérativement goûter pour savourer toutes les subtilités de cette gastronomie est le pho (prononcé « feu »). Cette soupe de nouilles originaire du nord du Vietnam, de la région de Nam Dinh, s’est répandue dans tout le pays jusqu’à devenir un vrai symbole national. Elle se mange sur le pouce assis sur les mini tables et chaises des cantines vietnamiennes et se déguste tout au long de la journée, bien qu’elle soit à l’origine un petit déjeuner.
La base de la recette est un bouillon obtenu en faisant cuire pendant des jours des os de bœuf, du gingembre, du nước mắm (évidemment !), de la coriandre, de l’anis, des épices, et parfois des clous de girofle. Pour finir on y ajoute des lamelles de bœuf et des nouilles de riz qui, selon la tradition, doivent être faites à la main moins de quatre heures avant d’être servies. Dans le nord, le bouillon du pho se réalise seulement avec de la coriandre, des oignons nouveaux et du piment frais.
Si l’origine de ce mets fait débat, la présence des colons Français, amateurs de pot-au-feu, pourrait avoir inspiré cette délicieuse préparation 100% vietnamienne !
Pour y goûter, découvrez notre recette du pho !
Tandoori (Inde)
La cuisine indienne nous transporte dans un tourbillon de couleurs et de saveurs grâce à ses nombreuses épices. Pour découvrir l'Inde, rien de mieux que l'exploration de sa merveilleuse cuisine en commençant par l’une de ses spécialités, le tandoori.
La cuisine tandoori est originaire du Pendjab, au nord de l'Inde, et tire son nom du tandoor, un four en terre cuite enfoui dans le sol que l’on utilisait dans les villages pour la cuisson des naans, entre autres. Le tandoori désigne par extension tous les aliments cuits dans le tandoor, notamment la viande (poulet, l’agneau…) longuement marinée dans un mélange de yaourt et d’épices (gingembre, cumin, piment de Cayenne…) avant d’être plongée dans le four.
Le poulet tandoori, que l’on reconnaît à sa couleur orange, est sans doute le mets le plus préparé et le plus prisé du pays. Il aurait été inventé au XXe siècle par un certain Kundan Lal Gujral dans son restaurant de Peshawar. Avec la partition de l’Inde britannique, Gujral alla se réfugier à Delhi où sa recette connue un immense succès et se répandit dans toute l’Inde.
Pastilla (Maroc)
À découvrir impérativement, la pastilla est un incontournable de la gastronomie marocaine ! Répandue dans l’ensemble du Maghreb, les recettes sont multiples ainsi que les appellations : bastel, bastela, bastila…, faisant référence au mot espagnol pastel (gâteau ou tarte).
Dans un premier temps espagnole, la pastilla aurait été introduite au Maghreb, plus particulièrement au Maroc du côté de Fès, par les réfugiés maures fuyant l’Andalousie au XVe siècle.
La pastilla marocaine de Fès est considérée comme la recette classique. Il s’agit d’un grand gâteau de pâte feuilletée aux amandes, fourré généralement de hachis de pigeon ou de poulet, et saupoudré légèrement de sucre et de cannelle. Le tout devant être le plus croustillant possible. Un vrai délice sucré salé ! Elle est surtout servie lors de réceptions ou de grands événements (mariage, naissance…) juste avant le plat principal.
En version sucrée, la pastilla au lait ou jawhara, se monte comme un millefeuille avec des amandes et du miel, le tout parfumé à la fleur d’oranger.
A voir le dossier sur les destinations gastronomiques dans le monde.
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Texte : Coralie Argiolas