Tiramisu – Italie
Deuxième mot italien le plus connu au monde après « pizza », le tiramisu est LE dessert star de la gastronomie italienne ! La recette traditionnelle se réalise avec du mascarpone, des œufs, du sucre, du café froid, de l’alcool (marsala ou amaretto), des boudoirs et du cacao en poudre (et non des copeaux de chocolat !).
Tirant son nom du patois « tirami sù » signifiant « tire-moi vers le haut » ou « redonne-moi des forces », ce dessert était servi, dans les familles de Venise et de Trévise entre autres, pour redonner de l’énergie aux enfants et aux anciens. Mais pas seulement… car, paraît-il, les femmes de Vénétie donnaient volontiers à leurs hommes du tiramisu… pour ses supposées vertus aphrodisiaques !
La réalité est toutefois moins affriolante que la légende. Il est plus probable que le tiramisu moderne ait vu le jour en 1971 à Trévise dans le restaurant Le Beccherie de la famille Campeol, une adresse qui vaut toujours le détour.
Pour y goûter, découvrez notre recette du tiramisu !
Pastéis de nata – Portugal
Les pastéis de nata, ces tartelettes croustillantes garnies d’un flan crémeux saupoudré de cannelle ou de sucre glace, sont un monument de la gastronomie portugaise ! Rien que d’y penser, on a envie de mordre dedans à pleines dents.
C’est grâce aux moines et aux religieuses du monastère des Hiéronymites, situé dans l’ancienne ville de Belém, que les pastéis de nata ont vu le jour au XIXe siècle. Alors que les blancs d’œufs étaient utilisés pour l’amidonnage des habits et la préparation des hosties, ils ont eu la bonne idée de cuisiner des petites tartelettes avec les jaunes, ce qui donna les pastéis de Belém. Depuis, les pastéis ont conquis le monde, et notamment l’Asie et la Chine, en passant par l’ex-colonie portugaise de Macao. La version locale s’appelle « egg tart » et elle est, à vrai dire, pratiquement semblable à l’originale.
Aujourd’hui, c’est à l’Antiga confeitaria de Belém, près de Lisbonne, que l’on trouve les meilleurs pastéis de Belém, une recette bien gardée entre ses murs. Pour goûter l’une des 20 000 tartelettes qui sortent du four chaque jour, il faudra être patient et faire la queue.
Crema catalana – Espagne
La crema catalana est un dessert simple, mais surtout des plus parfumés, que ce soit à l’anis, à la cannelle, aux agrumes ou à la vanille. Entre le fondant de la crème (œufs, lait, farine de maïs) et le croquant du sucre caramélisé, on a du mal à lui résister. Appelée aussi crema ou crema cremada (crème brûlée), elle est à la carte d’une grande majorité des restaurants catalans.
Si elle se mange seule, elle est aussi utilisée pour farcir les churros, les xuixos, la tortell de l’Épiphanie et bien d’autres pâtisseries afin de les rendre plus moelleuses.
Cette petite crème ne vous rappelle-t-elle pas un célèbre dessert français ? La crème brûlée, bien sûr ! Pour certains, la crema catalana aurait inspiré la recette de la crème brûlée. Notez toutefois qu’elle se rapproche davantage de la crème pâtissière, notamment au niveau de sa cuisson à la poêle, et que le brûlé se fait avec un fer et non un chalumeau.
Sachertorte – Autriche
La Sachertorte (ou tarte Sacher) est LE dessert viennois qui fait succomber tous les amateurs de chocolat. Le plus dingue de tous étant sans doute le cinéaste italien Nanni Moretti qui a appelé sa maison de production Sacher Film, sa société de distribution Sacher Distribuzione et son cinéma Nuovo Sacher, en hommage à ce gâteau exceptionnel.
Un autre grand homme est à l’origine de la Sachertorte : le prince de Metternich, ministre autrichien des Affaires étrangères, qui, en 1832, réclama un dessert pour ses invités de haut rang. Son chef pâtissier étant malheureusement souffrant, ce fut Franz Sacher, un jeune apprenti, qui prit les choses en mains et réalisa la Sachertorte : une légère génoise au chocolat traversée par une couche de marmelade d’abricots, le tout recouvert d’un glaçage au chocolat noir.
De 1954 à 1962, la Sachertorte s’est retrouvée au cœur d’un long procès entre l'hôtel Sacher et le pâtissier viennois Demel, tous deux s’attribuant la paternité et la véracité de la recette. Celle de Sacher étale la marmelade entre les abaisses du gâteau, alors que Demel la dispose avant le glaçage. Grosse différence, non ? Au bout du compte, la cour donna raison à tout le monde : l’hôtel Sacher utilise désormais le label « Original » et Demel « Eduard-Sacher Torte ».
Cornes de gazelle – Maroc
Classée parmi les meilleures cuisines mondiales, la gastronomie marocaine regorge de recettes délicieuses. Côté sucré, les cornes de gazelle sont une merveille de la pâtisserie orientale. Elles font partie du patrimoine marocain, notamment de la ville de Fès d’où elles sont originaires. La recette traditionnelle se transmet de mère en fille afin de perpétuer un savoir-faire ancestral.
Ces petits gâteaux en forme de croissant se préparent avec de la vraie pâte d’amande entourée d’une pâte aussi fine que du papier. Le tout est aromatisé à la fleur d’oranger et certaines familles ajoutent de la cannelle. Elles se dégustent durant le rituel du thé à la menthe, les cérémonies traditionnelles, l’Aïd et tout le Ramadan.
À Tétouan, les cornes de gazelle ne sont pas lisses, mais dentelées et arrosées de sirop de sucre. À Ouarzazate, elles sont fourrées de figues ou de dattes et de fruits secs.
C’est en Algérie que l’on trouve la version concurrente entourée de sucre glace, le tcharak msekkar.
Que diriez-vous de faire un peu de cuisine orientale ? Découvrez notre savoureuse recette de cornes de gazelle.
Baklava - Grèce, Turquie, etc.
Le baklava (baclawa, ou baklawa) est un dessert qui n’a pas de frontière. On peut le déguster dans les Balkans, dans le Caucase, au Maghreb et au Moyen-Orient. Chaque pays à SON baklava ! Si les origines sont incertaines, cette pâtisserie est probablement apparue sous l'Empire ottoman, mais le doute persiste.
La superposition de couches de pâte phyllo, à l’origine au nombre de 33 pour faire référence aux années de vie du Christ, est la base du baklava dont la composition varie en fonction du pays et de la région. La pâte peut être imbibée de sirop de sucre, de fleur d’oranger, mais aussi de miel comme en Grèce, Tunisie ou Algérie. Quant à la farce, elle se réalise avec des fruits secs : des noisettes, des noix ou des pistaches.
Les formes sont également différentes, il peut s’agir d’un gâteau unique, de portions individuelles carrées ou enroulées sur elles-mêmes. Le baklava algérien est reconnaissable par son amande piquée dans le milieu. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre préférée !
Apple pie – Grande-Bretagne
Un peu kitsch en apparence, cette grosse tourte aux pommes est un dessert familial qui rappelle ceux de nos grands-mères. Des morceaux de pommes sont cuits à l’intérieur d’une coque de pâte avec du sucre, de la matière grasse et des épices. Dans les premières versions, on y ajoutait aussi des raisins secs, de la figue et de la poire. On a envie de briser la pâte croustillante pour découvrir le cœur fondant qui se cache à l’intérieur !
Contrairement à ce que l’on pense, l’apple pie ne vient pas d’Amérique mais bien d’Angleterre. Elle serait née au XIVe siècle, époque où la meat pie était très populaire outre-Manche et déclinée sous toutes ses formes. La viande a donc laissé place aux pommes ! La recette de l’apple pie serait arrivée en Amérique en même temps que les premiers colons au XVIIe siècle.
Rien de meilleur qu’une belle part à l’heure du tea time ! Dégustez-la comme il se doit, accompagnée de custard, clotted cream ou d’une boule de glace.
Découvrez notre délicieuse recette de l’apple pie.
Pouding chômeur – Québec
Si son nom ne donne pas spécialement envie, ni bien souvent son apparence, ce serait une erreur de ne pas se laisser tenter ! Le pouding chômeur est un dessert traditionnel québécois et acadien qui serait né lors de la Grande Dépression, aussi appelée « crise des années 1930 », à la suite du krach économique de 1929.
Les familles des quartiers populaires de Montréal devaient se débrouiller avec une poignée de produits peu coûteux comme la farine, le beurre, le lait et la cassonade, ingrédients originels pour la préparation de ce gâteau blanc imbibé de caramel. Les œufs, trop chers, ont été incorporés à la recette plus tardivement.
Avec le temps, le sirop d’érable a remplacé le caramel pour rendre le pouding chômeur plus gourmand, certains mélangent même le caramel au sirop d’érable. Vous le trouverez à la carte de nombreux restaurants et dans les cabanes à sucre. Et, comme diraient nos amis québécois, c’est un dessert « très cochon » !
Dulce de leche – Argentine
Si vous avez marre de la pâte à tartiner, ce dessert est fait pour vous ! Le dulce de leche, très populaire dans toute l’Amérique latine, fait partie intégrante du patrimoine gastronomique de l’Argentine. Ne dites surtout pas à un Argentin que cette réduction de lait et de sucre est un caramel au risque de le contrarier ! Là-bas, c’est une institution : chaque habitant en consomme en moyenne 3 kg par an et il existe même un « Dia mundial del dulce de leche », le 11 octobre !
Son origine remonte à 1829. Lors de la signature du Pacte de Cañuelas entre le général Rosas et le général ennemi Lavalle, la servante de ce dernier aurait laissé trop longtemps bouillir du lait et du sucre pour sa lechada (une émulsion pour accompagner le mate, boisson traditionnelle argentine). Le dulce de leche serait donc né d’une erreur culinaire.
Aujourd’hui, il se consomme au petit déjeuner sur des tartines, panqueques, medialunas… et sert aussi à garnir certaines pâtisseries argentines dont les emblématiques alfajores, ces petits gâteaux fourrés et parfois enrobés de chocolat.
Quindim – Brésil
Ce petit flan de coco tout droit venu du Brésil ne vous laissera pas indifférent et deviendra sans doute le dessert préféré de vos enfants ! D’ailleurs, dans plusieurs langues africaines, quindim peut se traduire par « enchantement » ou « charme », preuve que c’est un vrai délice pour les papilles.
Originaire du Portugal, le quindim aurait été introduit dans le nord-est du pays, dans la région de Bahia, au XVIIe siècle. Si la recette portugaise brisas do Lis, inventée par les sœurs pour ne pas perdre les jaunes d’œufs comme les pastéis de nata, contient des amandes, la version brésilienne se cuisine avec de la noix de coco, un fruit local.
Le quindim se prépare simplement avec du lait de coco, du sucre, de la vanille, de la noix de coco râpée et des jaunes d’œufs qui lui donnent sa couleur jaune vif. Couramment moulé individuellement, on le trouve aussi en gâteau unique sous forme de couronne parfois surmontée de fruits frais, le quindão.
Suspiro a la limeña – Pérou
Le Pérou nous réserve quelques petites douceurs originales comme le dessert traditionnel suspiro a la limeña, appelé aussi suspiro limeño ou suspiro de limeña. On est autant séduit par son nom poétique, pouvant se traduire par « soupir de Lima », que par son goût.
Cette crème dessert se décompose en deux parties : une couche de manjar blanco (lait concentré, jaunes d’œufs, sucre et essence de vanille), l’équivalent du dulce de leche d’Argentine, et une couche supérieure de meringue, similaire à celle d’une tarte au citron meringuée, aromatisée au porto et saupoudrée de cannelle. L’essentiel de la recette aurait été amené par les Espagnols au XVIe siècle et inspiré du blanc-manger.
D’après la légende, le suspiro a la limeña aurait été créé à Lima par la femme du poète péruvien José Galvez. Il l’aurait baptisé ainsi car il le trouvait aussi doux et léger que le soupir d’une femme. Tout un programme !
Mochi – Japon
Le mochi, cette petite boulette de riz gluant au anko (pâte de haricot rouge), fait l’objet d’un véritable culte gourmand au Japon ! Dérivé de la fameuse perle de coco chinoise, il serait apparu dans la culture japonaise il y a environ 2 000 ans.
Il fait partie de la famille des wagashis, pâtisseries traditionnelles japonaises, au même titre que le yōkan, le nerikiri, le dorayaki… Le mochi peut prendre des formes variées : dango (mochi en brochette), daifuku (forme la plus répandue, une boule fourrée), gyuhi (forme carrée sans enveloppe), kagami mochi (mochi sacré, trois boules les unes sur les autres)…
Ne vous y trompez pas toutefois, le mochi n’est pas forcément servi comme dessert ! Il est consommé lors de la cérémonie du thé (chanoyu/sadō) ou durant les fêtes japonaises. Pour le nouvel an, le mochitsuki met en scène la préparation traditionnelle du mochi en pleine rue, battu avec des pilons dans un usu (mortier).
Du fait de sa texture gluante, attention à ne pas le manger trop vite pour ne pas vous étouffer !
Khao Niaow Mamuang (Mango Sticky Rice) – Thaïlande
Plus souvent connu sous le nom anglais mango sticky rice, le khao niaow mamuang est le dessert préféré des Thaïlandais. Vous ne serez plus capable de vous en passer une fois que vous l’aurez goûté !
Simplement composé de riz gluant, de lait de coco et de mangue fraîche, c’est un must de la street food thaïlandaise que l’on mange à n’importe quel moment de la journée. Vous le trouverez dans la plupart des rues auprès des vendeurs ambulants et sur tous les étals des marchés.
Pour les plus aventureux, une variante de ce dessert se prépare avec du durian, ce gros fruit en forme de ballon de rugby bardé d’épines, connu pour son odeur de fromage ou de chaussettes sales. Son odeur est si nauséabonde qu’il est interdit dans les lieux publics, les hôtels et les transports en commun. Avis aux amateurs !
Koulfi – Inde
Rien de mieux qu’une bonne glace lorsqu’il fait chaud. Au lieu de rester dans vos classiques, découvrez l’une des glaces les plus exotiques au monde, le kulfi. Cette crème glacée est un dessert indien extrêmement réputé dans tout le pays.
À la fois épicée et douce, elle se réalise à partir de lait, de lait concentré et de crème. On y infuse des épices indiennes comme de la cardamone, du safran, des gousses de vanille… Elles sont retirées de la préparation et l’on ajoute le parfum souhaité : eau de rose, purée de mangue (am ka kulfi) ou plus couramment pistache (pista kulfi). Traditionnellement, le kulfi était servi dans un pot en terre, mais il est maintenant commun de le trouver en petits bâtonnets.
Pour la petite histoire, ce dessert serait apparu lors de l’invasion de l’Inde par les Turco-moghols au XVIe siècle. Les empereurs moghols importaient de la neige et de la glace de l'Himalaya, du Karakoram et de l'Hindou Koush pour faire le kulfi.
À voir les destinations gastronomiques dans le monde et les 10 spécialités culinaires qui font voyager.
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Texte : Argiolas Coralie