Le meilleur de la Suisse

Genève, l’internationale

S’il est une ville suisse familière aux Français, c’est bien Genève, coincée dans son canton de poche entre l’Ain, la Haute-Savoie et le lac Léman – « lac de Genève » dit-on ici pour faire râler les voisins vaudois… Sa rade et ses berges soulignées de parcs (Mon Repos, Perle du Lac) sont l’argument phare de la cité, avec son emblématique jet d’eau grimpant jusqu’à 140 m de haut. Une sacrée signature visuelle, face aux palaces Belle Époque.

On s’y baigne (si, si) aux Bains des Pâquis, à l’ambiance délicieusement populaire, ou en face à la plage des Eaux-Vives, et on y embarque l’été pour une croisière sur un des vieux vapeurs de la CGN – à moins de préférer cinéma en plein air ou street golf ! Sous son aspect sérieux de ville de banquiers et d’horlogers, Genève sait vivre.

Le lac se déverse dans le Rhône, bordé à la belle saison de guinguettes, et roulant des eaux d’une rare limpidité – jusqu’à son confluent avec l’Arve boueuse. Là, on s’adonne plutôt au tubing, accroché à une grosse bouée !

Le fleuve délimite, au sud, l’attachante vieille ville, arrimée à son promontoire, toute en rues pavées piétonnes et escaliers. La cathédrale protestante Saint-Pierre (XIII^e-XVIII^e siècles) coiffe l’ensemble, avec sa tour panoramique, sa chaise et sa chaire où Calvin prêcha la Réforme dès 1536.

Ville de culture, Genève regorge de musées : Art et Histoire, Ethnographie, Arts d’Extrême-Orient, Barbier-Mueller (arts premiers), MAMCO (art moderne), Patek Philippe (horlogerie), pour ne citer que les principaux. Et c’est sans compter les institutions internationales : l’ONU, la Croix-Rouge et même le CERN, tous ouverts au public !

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La Romandie, la Suisse en VF entre lac Léman et lac de Neuchâtel

Genevois mis à part, le cœur de la Suisse francophone est là, entre cantons de Vaud et de Neuchâtel. À chacun son (grand) lac : Léman pour le premier, Neuchâtel pour le second.

Vaud attire d’emblée tous les regards avec sa Riviera enfilant les perles. Côté ouest, les châteaux sont légion : à Nyon, à Coppet (où Madame de Staël accueillit toute l’Europe romantique), à Prangins (Musée national suisse), à Morges… Au centre, Lausanne se perche sur ses trois collines, cathédrale au sommet, et dégringole vers l’élégant port d’Ouchy, ses palaces et son Musée olympique (le CIO siège en ville).

Vers l’est commencent les vignobles de Lavaux, en terrasses, qui dévalent eux aussi vers le lac (Unesco) – splendides à l’automne. Vevey et la très chic Montreux charment par leur cadre riverain. Tout près, voici le château de Chillon, si médiéval, les pieds dans l’eau du Léman.

En retrait, de superbes panoramas embrassant lac et vignes se révèlent depuis le mont Pèlerin (funiculaire), les Pléiades et les rochers de Naye (trains à crémaillère) – où a été constituée une attachante collection de marmottes…

Côté sud du lac de Neuchâtel, près de la jolie Yverdon, Grandson vaut le détour pour son château sur les berges et son église aux beaux chapiteaux romans. Neuchâtel, comme Lausanne, se déroule au fil de la pente, entre château, collégiale et lac. Une belle ville, très vivante, à la pierre ocre pâle et aux nombreuses fontaines.

Parmi les musées, celui d’Art et d’Histoire est connu pour ses automates. Autre particularité : les palafittes, des vestiges d’habitats préhistoriques sur pilotis (Unesco), à découvrir au Laténium.

Le Jura suisse, un balcon sur les Alpes

Si le Jura est un canton, c’est aussi et avant tout un massif, partagé avec la France, qui épouse en écharpe les confins de Vaud et Neuchâtel. Un balcon naturel nappé de sapinières, qui offre une succession de belvédères sur le Léman et les Alpes en toile de fond : Dôle, dent de Vaulion, Creux-du-Van, Chasseron, mont de Baulmes, Vue des Alpes, tête de Ran, Chasseral… une vraie religion, le panorama, ici !

La vallée de Joux partage avec La Chaux-de-Fonds et Le Locle un riche patrimoine horloger ; nombre de grandes marques de montres y sont encore établies. À la première son Espace dédié contemporain, à la seconde l’exceptionnelle collection historique de son Musée international. Ville d’altitude austère, berceau de l’industrie horlogère, La Chaux a été largement redessinée par Le Corbusier, qui y est né. À l’origine, ce sont les paysans qui assemblaient les mécanismes chez eux, en hiver !

La Brévine, surnommée la « Sibérie suisse » (- 41,8 °C en 1987), n’est pas loin, ni le val de Travers, où s’enfoncent les gorges de l’Areuse et se distille à nouveau l’absinthe, comme jadis (pour se réchauffer ?). La belle vallée du Doubs creuse son lit à la frontière française. Quelques routes tortueuses et sentiers s’y infiltrent, longeant par endroits les berges. Pour approcher le Saut du Doubs (27 m), en revanche, c’est mieux en bateau !

Passé le plateau des Franches-Montagnes, ses fromageries et ses horlogeries, le nord du Jura, industrieux, retient surtout l’attention du côté de l’attachante Sainte-Ursanne. Médiévale et fortifiée, on y parvient par un vieux pont sur le Doubs.

Fribourg et Pays-d’Enhaut, sur la frontière linguistique

Le Röstigraben (le « rideau des galettes de pommes de terre ») approche – en d’autres termes, la frontière linguistique. Partagé entre Romands (70 %) et Alémaniques (30 %), le canton de Fribourg s’étend des berges du lac de Neuchâtel jusqu’aux Préalpes.

Fribourg déroule un modèle immuable : une belle cité médiévale arrimée aux crêtes, coiffant ici les méandres de la Sarine, sous la domination de l’Hôtel de Ville (XVI^e siècle) et d’une cathédrale (Saint-Nicolas) gothique au très beau tympan. Le sculpteur Jean Tinguely, natif de la ville, a droit à son Espace, partagé avec son épouse Niki de Saint Phalle. Musée d’Art et d’Histoire, Musée Gutenberg, la ville ne manque pas de trésors…

Sur le plateau vaudois, Avenches s’enorgueillit de son passé romain, Payerne de son abbatiale fondée au XI^e siècle, Hauterive de son abbaye cistercienne remontant à 1138.

Le vieux Moudon est charmant, mais moins que Morat (alias Murten), au centre historique préservé, étalé entre son propre lac et de hautes murailles médiévales parcourues par un chemin de ronde. Une vraie carte postale, tours, portes et fontaines incluses !

Le canton de Fribourg, c’est aussi la Gruyère, un pays d’alpages où l’on fabrique toujours le gruyère, autour du joli village médiéval de… Gruyères, pardi ! Pour en connaître les secrets, il y a la Maison du Gruyère et la fromagerie de Moléson. Impossible, aussi, de zapper le musée du chocolat Cailler à Broc – dégustation incluse.

Le canton de Berne, au cœur et au sommet de la Suisse

Le canton de Berne, deuxième du pays par la taille, s’étend des portes du Jura jusqu’au cœur des Alpes. Un gros morceau, englobant la capitale fédérale, Berne, au centre historique lové dans un méandre de l’Aar.

Tours et tourelles, fontaines, maisons à oriels, hôtel du Gouvernement, tour de l’Horloge, cathédrale au tympan remarquable, fosse aux (vrais !) ours, musées à gogo, voilà une escale à ne pas manquer. En banlieue, le Centre Paul Klee, conçu par Renzo Piano, rend hommage au grand artiste suisse.

Vers l’est, les lacs de Thoune et Brienz se donnent la main, enserrant la station de villégiature d’Interlaken, aux palaces Belle Époque. La belle ville de Thoune est veillée par un puissant château auquel on accède par de longs ponts couverts franchissant l’Aar – où l’on surfe en été !

Le coin regorge de funiculaires et de belvédères livrant des panoramas spectaculaires sur les plans d’eau et les Alpes bernoises. Le château d’Oberhofen, planté au bord du lac, ne manque pas d’allure non plus.

À force de regarder, l’envie de monter s’installe. Un coup de train et voilà la vallée du Lauterbrunnen bardée de cascades, puis Wengen, capitale suisse du ski de descente.

L’ascension, spectaculaire, continue vers la gare de la Jungfrau (3 454 m d’altitude), rejointe par un tunnel de 7,5 km passant à l’intérieur même du Mönch (4 110 m d’altitude) – avec arrêt photo en chemin par une fenêtre taillée dans la montagne !

Là-haut, le cœur des Alpes suisses se dévoile sur 360°, à la source du glacier d’Aletsch, le plus grand du pays (22 km de longueur).

Le Valais, une vallée à travers les Alpes et des sommets mythiques

Venant du Léman, le canton du Valais s’ouvre peu après Aigle, entouré de ses vignes – précédant de peu Saint-Maurice, son abbaye et son exceptionnel trésor aux joyaux mérovingiens. Dans la foulée, de Fully jusqu’au-delà de Sierre, sur 100 km, les ceps couvrent tout le flanc nord du Valais, jusqu’à 1 100 m d’altitude. Le tiers du vignoble suisse est là.

Son nom dit bien sa nature : le Valais est une vallée creusée par le Rhône. Alpes bernoises au nord, Alpes pennines (ou valaisannes) au sud, où s’alignent les plus hauts et les plus beaux 4 000 m aux neiges éternelles et leurs glaciers : le Grand Combin, la dent Blanche, le mythique Cervin, le Weisshorn, le mont Rose – point culminant de la Suisse (4 634 m)…

Entre eux, une multitude de longues vallées latérales dardent leurs branches : Trient, Entremont (sur la route du monastère du Grand Saint-Bernard et de l’Italie), Bagnes, Hérens, Anniviers… autant de refuges alpins tout de chalets, de cabanes et d’alpages. Le plus beau ? Grimentz, avec ses mazots et raccards de mélèze noirci.

On skie trendy à Verbier, chic à Crans-Montana (plein sud), sur glacier à Saas-Fee et Zermatt – où l’on s’envole en téléphérique jusqu’au Petit Cervin (3 883 m d’altitude), l’œil sur une trentaine de sommets de plus de 4 000 m ! À la belle saison, VTT et randonnée le long des bisses (chenaux d’irrigation) prennent le relais, lorsque les vaches d’Hérens montent à l’alpage – l’occasion de belles fêtes et de mémorables combats de reines.

Pour grimper, il y a aussi les trains de montagne. À Zermatt, le Gornergrat Bahn se hisse à 3 089 m d’altitude jusqu’au rebord du glacier éponyme. Côté nord du Valais, c’est en téléphérique, cette fois, que l’on approche le formidable glacier d’Aletsch.

Bâle et le nord-ouest, terres de culture

Aux portes de l’Alsace et de l’Allemagne, Bâle s’amarre sur le Rhin – où l’on se baigne au fil du courant, l’été ! Consacrée capitale culturelle de la Suisse, elle additionne à sa charmante vieille ville (à la remarquable cathédrale en grès rose des Vosges), un emblématique hôtel de ville rouge, un carnaval haut en couleur et une bonne trentaine de musées.

Ceux des Beaux-Arts, des Civilisations (ethnographie), des Antiquités et le Musée historique de la ville sont incontournables. Idem pour les vaisseaux modernes consacrés à Jean Tinguely (by Mario Botta) et aux collections d’art Beyeler (by Renzo Piano).

En banlieue, à Augst, les vestiges romains d’Augusta Raurica rappellent l’importance de cette cité sur la frontière nord de l’Empire. Son théâtre est le plus grand au nord des Alpes et son musée recèle un trésor : 68 pièces d’argenterie pesant 58 kilos !

Plusieurs petites cités régionales déclinent façades peintes, fontaines et vieilles enseignes pittoresques. Ainsi à Rheinfelden, en amont du Rhin, à Liestal et au centre d’Aarau, la capitale du canton d’Argovie.

On leur préfère toutefois Soleure, sur l’Aar, la plus belle ville baroque de Suisse – où tout, dit-on, se compte ou se divise par 11 : le nombre de fontaines, de musées, d’églises, de marches et de tuyaux d’orgue dans la cathédrale Saints-Ours-et-Victor, etc. !

L’empreinte médiévale demeure, néanmoins, à travers plusieurs portes préservées, l’emblématique tour de l’Horloge (XII^e siècle) et la « tour tordue » au clocher de biais. En amont, le village d’Altreu est le bastion suisse des cigognes.

Zurich et le Rhin, cœur de la Suisse alémanique

Cœur de la Suisse alémanique, Zurich s’implante sur la Limmat, à son embouchure dans le lac… de Zurich. Sous ses airs sérieux, la capitale économique du pays sait profiter des beaux jours sur les quais où s’étalent les bains publics. Cosmopolite, volontiers fêtarde et branchée, elle caracole à la fois en tête des classements des villes les plus chères au monde… et de celles où il est le plus agréable de vivre.

Côté visites, l’essentiel se résume à deux sanctuaires dressés en vis-à-vis : Fraumünster (XIII^e siècle) rive gauche, Grossmünster (XI^e-XIII^e siècles) rive droite. La (petite) vieille ville est là, tout autour entre placettes, ruelles médiévales et tilleuls du Lindenhof. Le reste n’est que musées, villas abritant des collections d’art et balades fleuries sur les berges.

On y embarque pour une croisière vers Rapperswill, à la ville haute médiévale coiffée par un château massif. Autre option plus gourmande : le Lindt Home of Chocolate à Kilchberg ! À 20 min au nord, Winterthour est réputée pour ses autres riches collections d’art.

Émergeant du lac de Constance, le Rhin délimite la frontière allemande passée la belle Stein am Rhein, une délicieuse médiévale aux façades peintes et aux demeures ornées d’oriels.

En aval, le donjon de Munot, entouré de vignes, domine la rive droite du fleuve et le cœur historique de Schaffhouse – peuplé de fontaines gargouillant et de ruelles aux vénérables maisons également peintes. Les marchandises y étaient jadis transbordées pour contourner les chutes du Rhin (23 m de hauteur), les plus puissantes d’Europe par leur débit, qui surgissent deux méandres plus bas, sous la bonne garde du château de Laufen.

Les grands lacs, de Zoug aux Quatre-Cantons

Entre Alpes et terres basses du nord, les lacs occupent des cuvettes glaciaires au centre de la Suisse. Fort réputée pour son attractivité fiscale, Zoug n’en possède pas moins un élégant cœur médiéval bordant son propre lac, aux maisons à pignons ou à auvents peints.

Einsiedeln est le siège d’une célèbre abbaye baroque, lieu de pèlerinage. Schwyz est, elle, connue pour ses demeures de maîtres bâties par des mercenaires de retour au pays. C’est près d’ici qu’est née la Confédération, sur la « petite prairie » du Grütli.

On est déjà là au bord du grand lac des Quatre-Cantons, aux bras partagés entre Schwyz, Uri, Nidwald et Obwald – sous la garde de sommets altiers. Il baigne une succession de plaisantes villégiatures fleuries, desservies par la ronde des bateaux, vénérables vapeurs en tête.

Les plus charmantes escales se nomment Weggis, Vitznau, Brunnen, Bauen. De là et d’ailleurs, trains à crémaillère et funiculaires se hissent vers une multitude de belvédères offrant des panoramas mémorables : le Rigi-Kulm où l’on vient assister au lever du soleil sur les Alpes, le Pilatus, le Bürgenstock, le Stanserhorn notamment.

Rive ouest, Lucerne est l’une des plus jolies villes de Suisse. Adossée à sa colline, la vieille ville, protégée par sept puissantes tours, est lacérée de ruelles piétonnes où règnent placettes, maisons baroques peintes et riches sanctuaires. À ses pieds, deux pittoresques ponts couverts enjambent la rivière Reuss.

Et la culture n’est pas en reste, avec le musée Picasso, la splendide Collection Rosengart et le gigantesque Musée suisse des Transports.

La Suisse orientale, au pays d'Heidi

Déjà loin de la France mais proche de l’Autriche, la région, germanophone, surprend par son attachement aux valeurs et aux activités traditionnelles.

Plus grande ville du coin, Saint-Gall doit beaucoup à son abbaye fondée au VIII^e siècle, qui fut l’une des plus importantes d’Europe médiévale. Remaniée après les destructions de la Réforme, elle constitue le principal ensemble monastique baroque de Suisse, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, avec une cathédrale chapeautée par deux tours aériennes et une bibliothèque rococo de 160 000 volumes. La vieille ville, aux vénérables maisons greffées de fiers oriels (et nombreux musées), achève de convaincre.

Juste au sud, le délicieux pays d’Appenzell étend ses alpages moutonnant au pied du belvédère naturel du Säntis (2 502 m d’altitude), atteint par un téléphérique. Au bourg d’Appenzell, les demeures anciennes portent de belles peintures et le musée du folklore rappelle l’importance de l’élevage et de la peinture sur meubles.

Idem au village d’Urnäsch. Là, on fête le Nouvel An deux fois : le 1^er bien sûr, et le 13 janvier aussi, en mémoire du calendrier grégorien. Les Kläuse déferlent alors, chassant les esprits de l’hiver : les Beaux aux coiffes spectaculaires, les Naturels revêtus de mousse, d’écorce ou de branches, les Laids, grimaçants.

Plus au sud, dans la vallée du Rhin, Maienfeld cultive aussi ses racines. C’est ici qu’une certaine Johanna Spyri inventa au XIX^e siècle le personnage de Heidi. Depuis, les fans du monde entier se pressent au Heididorf, un hameau reconstitué, dont la ferme prend des airs sympathiques de musée ethnographique.

Les Grisons, bastion romanche au cœur des montagnes

Claquemuré dans ses montagnes, le canton des Grisons, le plus grand de Suisse, parle encore (un peu) le romanche.

Beaucoup de virages ici, de sommets, de forêts et de glaciers, sans oublier les deux attachants trains rouges des chemins de fer rhétiques, dont le Bernina Express, tourbillonnant entre viaducs et tunnels, qui s’enroulent sur eux-mêmes pour avaler la pente (Unesco) ! Egalement le célèbre Glacier Express venu de Zermatt à travers les Alpes.

De Coire (Chur), arrimée dans la vallée du jeune Rhin, au débouché de ses spectaculaires gorges, la voie emprunte le défilé de l’Albula pour se hisser jusqu’à Saint-Moritz. Si la station, malgré ses palaces, manque de charme, ses abords sont magnifiques. Et pleins de panoramas, naturellement…

Le plus beau ? Entre le Muottas Muragl, le Piz Nair et le Piz Corvatsch, le cœur balance. Sous les yeux s’étirent la vallée sombre et boisée, le chapelet des lacs (Silvaplana au premier plan) et les sommets étincelants de la Bernina.

Sils-Maria, avec son lac et son fameux hôtel Waldhaus, offre également un cadre des plus idylliques qui séduisit notamment Nietzsche, Proust et Thomas Mann. L’écrivain allemand situe d’ailleurs l’action de son chef-d’œuvre La Montagne magique dans la célèbre station voisine de Davos.

La Haute-Engadine cultive ses traditions autour des villages de Celerina, Samedan et Zuoz, aux jolies maisons peintes. On est là aux portes du parc national suisse, où l’homme a cessé d’intervenir il y a plus d’un siècle. Au val Trupchun, les cerfs se retrouvent pour le brame, les bouquetins, chamois et marmottes dans l’amphithéâtre herbeux terminal.

Au-delà, en Basse-Engadine, aux confins du Haut-Tyrol italien, Guarda, Ardez et Scuol collectionnent eux aussi les maisons peintes (celle d’Adam et Ève à Ardez est unique). Puis apparaît Müstair, serré autour de son couvent de bénédictines, Saint-Jean, fondé sous Charlemagne et célèbre pour ses peintures murales millénaires (Unesco).

Le Tessin, c’est presque l'Italie

Seuls quelques cols le relient au reste de la Suisse. Dépendant du duché de Milan jusqu’au XVI^e siècle, le Tessin (Ticino en VO) est le seul canton italophone et le seul situé au sud des Alpes. Son caractère méridional saute aux yeux.

À Locarno (hôte d’un grand festival de cinéma) et dans l’adorable villégiature d’Ascona, les palmiers poussent sur les rives du lac Majeur, où barbotent des cygnes. L’architecture prend, elle aussi, des airs du Sud : ruelles étroites, piazzas théâtrales, petits palais et sanctuaires dédiés à la Vierge (Madonna del Sasso). Au large, les îles de Brissago, desservies par bateau l’été, se couvrent de jardins exotiques.

Tout au bout de la Suisse, le vieux Lugano s’encastre, lui, sur les rives d’un lac contorsionné comme une couleuvre – partagé avec les Italiens. Si les fresques Renaissance de l’église Santa Maria degli Angeli rappellent Léonard de Vinci (elles furent réalisées par l’un de ses élèves), les sommets, eux, restent très alpins.

D’un côté se dresse le pain de sucre du Monte San Salvatore et, de l’autre, le non moins dominant Monte Brè, également desservi par un funiculaire. Panoramas imprenables garantis ! Des sentiers en redescendent, dévalant vers les villas lacustres, les treilles et les oliviers poussant près du rivage.

Capitale du canton et verrou des Alpes, Bellinzona est jolie, elle aussi. Pas moins de trois châteaux lombards veillent sur cette place forte désormais inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco : Castelgrande, Castello di Montebello et, tout en haut, Castello di Sasso Corbaro.

La Suisse en train et à pied : slow travel et durable

Oubliez votre voiture ! La Suisse peut se visiter en train et c’est la façon la plus agréable et écolo de parcourir le pays. En fait, le chemin de fer permet de se rendre presque partout en Suisse, qui possède un réseau de transports publics d’une densité exceptionnelle.

Près de 29 000 km de lignes pour un territoire d’à peine 41 285 km² ! Et, quand le train fait défaut, ce sont les cars postaux (plus de 800 lignes), les réseaux de transports urbains ou les bateaux qui prennent le relais. Sans oublier les téléphériques, télécabines, funiculaires et autres télésièges…

Spécialement conçus pour les touristes, les trains panoramiques suisses, équipés de grandes baies vitrées, d’audioguides et, pour certains, d’un service de restauration à la place, traversent des paysages parmi les plus beaux du pays, notamment le Glacier Express, le Bernina Express, le Gotthard Panoramic Express et le Golden Pass Express. Enfin, il existe un forfait permettant de faire le Grand Tour de Suisse en train.

Plus d’infos dans notre dossier sur la Suisse en train.