Lausanne, capitale olympique
Dès la gare centrale, Lausanne, la quatrième ville de Suisse, annonce la couleur : sur le fronton est inscrit « Lausanne capitale olympique », surmonté des cinq anneaux imaginés par Pierre de Coubertin en 1913. Et c’est deux ans plus tard que le Français, inventeur des J.O. modernes, déménage le comité olympique de Paris à cette cité au bord du lac Léman.
De la rive jusqu’au point culminant, il y a 800 m de dénivelé… En effet, l’urbanisation s’est faite sur trois collines séparées par des vallées encaissées. Autant dire qu’en arpentant les rues, on se muscle les mollets ! Et si la marche ne suffit pas, de nombreuses activités sportives sont accessibles, en montagne comme sur l’eau. À vos marques. Prêts ? Partez à Lausanne !
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Lausanne, dans les pas de Pierre de Coubertin
Lausanne a obtenu le titre officiel de capitale olympique en 1994. C’est la seule ville au monde à pouvoir s’en prévaloir et il lui a été décerné l’année du centenaire du comité olympique. Ce dernier a été créé en 1894 à la Sorbonne par le baron Pierre de Coubertin (1863-1937), sportif accompli puisqu’il pratiquait boxe, escrime, équitation, tennis, aviron, entre autres !
Deux ans plus tard, Athènes a accueilli les premiers jeux olympiques de l’ère moderne, inspirés de ceux de l’Antiquité. À cause de la Première Guerre mondiale, le siège du comité international olympique s’est installé à Lausanne en 1915.
Aujourd’hui, le CIO est installé dans la Maison olympique, imposant édifice à l’architecture contemporaine, qui ne se visite pas mais accueille 500 collaborateurs. Il se situe à Vidy, quartier lausannois en bord de lac. Non loin du cimetière du Bois-de-Vaux où est enterré Pierre de Coubertin, mort en 1937 d’une crise cardiaque dans un parc de Genève, à l’âge de 74 ans.
À proximité également, un stade à l’environnement verdoyant porte son nom. Autant de promesses d’une promenade au calme, sur les pas du baron, avec un accès facilité depuis le centre-ville grâce aux lignes de bus 20 et 24.
Sur les hauteurs de Lausanne, le parc de Mon-Repos porte le nom de la villa qu’il abrite : elle hébergea le CIO de 1922 à 1967, mais aussi la famille de Pierre de Coubertin puis le premier Musée olympique.
Le Musée olympique, un très riche patrimoine
Le Musée olympique a été déplacé en 1993 près des berges du lac Léman. À une distance qui n’est pas due au hasard : du rivage au bâtiment, il y a 420 m, soit 1 363 pieds grecs, soit la longueur d’un stade olympique… Tout autour le jardin en pente est agrémenté d’une piste d’athlétisme de 100 m, de fontaines et d’une quarantaine de sculptures inspirées du sport, signées, par exemple, Niki de Saint Phalle, Botero ou Tàpies.
Tout en haut, à côté de l’entrée du musée, les visiteurs sont accueillis par une statue de Pierre de Coubertin et le feu olympique brûlant dans une vasque : mais ce n’est pas la flamme qui, elle, part d’Olympie en Grèce quelques mois avant le début de chaque olympiade.
À l’intérieur, les espaces, très interactifs, s’articulent en trois thématiques qui intéressent tout public : il s’agit de la plus vaste et de la plus complète collection sur l’olympisme.
L’exposition commence logiquement par sa naissance. Durant l’Antiquité, les notions de jeux et de sport n’existaient pas : les épreuves (lancers de disque et javelot, saut en longueur, course à pied, lutte, etc.), pratiquées nu, visaient à former les soldats, et ces rencontres imposaient une trêve dans les guerres en cours à travers le monde grec.
On passe ensuite à Pierre de Coubertin et ses effets personnels : son fleuret et sa tenue d’escrime, ses gants de boxe… L’histoire des J.O. modernes est détaillée à travers une frise temporelle. Mais aussi grâce à toutes les mascottes, la première étant Waldi, le teckel multicolore des J.O. de Munich en 1972. Ou encore toutes les torches olympiques, qui forment un bel effet visuel.
La deuxième partie est consacrée à l’évolution des J.O. avec la distinction entre ceux d’hiver et d’été ou l’apparition des jeux paralympiques et des J.O. de la jeunesse. Un curseur se déplace pour visualiser quelles disciplines ont été programmées aux diverses éditions des J.O. On prend conscience des progrès techniques à travers les nombreuses innovations, rendant le matériel ultra performant.
La dernière section est dédiée à l’esprit olympique. On y apprend que le village olympique est une initiative de Pierre de Coubertin et que le premier fut bâti pour les J.O. de Paris en 1924. Un menu de cette époque précise que sont inclus, au choix, une demi-bouteille de vin (rouge ou blanc) ou une demi-canette de bière ! Au-delà de l’alimentation sont abordées les problématiques de santé, et, de manière ludique : des simulateurs permettent de tester équilibre, coordination, réflexes, mémoire et force mentale.
Le parcours se termine en apothéose avec les modèles de médailles créés depuis 1896 et des vidéos ou photos de gestes de victoire au cours de l’histoire olympique.
Durant les jeux olympiques, les cérémonies d’ouverture et de clôture sont retransmises et les épreuves diffusées également, en direct si le décalage horaire est compatible avec les plages d’accueil du musée.
Lausanne, ville sportive
La plupart des habitants de cette ville tout en dénivelé sont très actifs et soutiennent leurs clubs de foot, de basket ou de hockey sur glace. Entourés de montagne, ils adorent la randonnée mais beaucoup ont aussi le pied marin !
Le lac Léman est un immense terrain de jeu pour le nautisme. Aux beaux jours, les différents ports de Lausanne et ses environs disputent des régates, en particulier les mardis et mercredis soir. Les nageurs les plus courageux se baignent toute l’année dans le Léman, tandis que les frileux attendent l’été pour poser leur serviette sur les plages de sable.
Autre option : les différentes piscines du rivage, dont Bellerive, en plein air. Ouverte depuis 1937, elle possède plusieurs bassins dont un de dimension olympique.
Les berges, aménagées sur 10 km entre Ouchy et Morges, attirent cyclistes et joggeurs. Elles sont ponctuées d’équipements sportifs pour le beach-volley, le basket, le skateboard, le roller et la trottinette, ou encore l’aviron, le ski nautique et le kayak. Sur le ponton de la Jetée de la Compagnie, café-bar ouvert aux beaux jours, sont même organisés des cours de yoga, à fleur d’eau.
De retour à la station de métro « Ouchy Olympique », reliant directement le lac au centre-ville, on ne peut manquer l’horloge du compte à rebours : huit blocs de calcaire du Jura sur lesquels sont gravés des pictogrammes symbolisant les fédérations sportives. Un décompte en jours, heures, minutes et secondes jusqu’aux prochains J.O. y est incrusté. Décidément, Lausanne est toujours à l’heure olympique !
Une trentaine de stations ont été installées dans des zones très fréquentées par les sportifs (en particulier les bords du lac) pour emprunter gratuitement du matériel, grâce à l’application pour téléphone mobile Equip Sport. Raquettes de ping pong, ballons de foot ou de basket, boules de pétanque sont disponibles pour un temps limité, tandis que des planches pour pratiquer le stand-up paddle peuvent se louer grâce au même système, cette fois en version payante.
Fiche pratique
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Office de tourisme de Lausanne
Office du tourisme du canton de Vaud
Comment y aller ?
– En train : Lausanne est reliée à la France par le TGV Lyria : environ 3 h 40 de trajet depuis Paris, via Dijon (environ 2 h) et Dole (environ 1 h 50).
– En bateau : Toute l’année, il existe des lignes régulières entre Lausanne et Evian (35 min de traversée) et Thonon (50 min).
Bonnes adresses
– Moxy Hotel : 3, rue de la Vigie. Dans le quartier du Flon, zone piétonne festive et commerçante, l’hôtel de 113 chambres a ouvert fin 2019 sur le site d’une ancienne imprimerie. D’emblée, il s’est plongé dans le bain olympique avec l’accueil des participants aux J.O. d’hiver de la jeunesse. L’empreinte sportive marque ses murs, avec des tags qui représentent diverses activités physiques, mais aussi vélo, rollers ou masque d’escrime accrochés. Un petit espace de fitness et un baby-foot complètent le tout… Chambre double à partir de 145 CHF (150 €) avec petit déjeuner.
– Brasserie de Montbenon : 3, allée Ernest Ansermet. L’ancien casino fut mis à la disposition de Pierre de Coubertin pour installer ses bureaux. Il hébergea ensuite des réunions en lien avec les J.O. et s’est aujourd’hui reconverti en cinémathèque et café-bar-restaurant chic, mais pas guindé. Dans la belle salle rétro, avec hauts plafonds et moulures, ou sur la grande terrasse avec vue sur le lac au loin, on déguste des plats classiques aux touches internationales. La copieuse formule business au déjeuner (hors week-end), comprenant entrée, plat et dessert, est d’un bon rapport qualité-prix. Tlj midi et soir. Menu midi en semaine : 48 CHF (50 €). Plats : 28-55 CHF (29-57 €).
– Restaurant du Musée olympique : 1, quai d’Ouchy. Au niveau 2 du musée, le vaste restaurant propose une carte efficace et variée ainsi qu’une superbe terrasse en aplomb du lac Léman. Tous les jeudis, plus les vendredis et samedis pendant les J.O., l’établissement organise la « Troisième mi-temps », de 17 h à minuit. Autre option, le snack du parc Olympique, ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 18 h. Tlj sauf lundi 9 h-18 h. Plats 25-35 CHF (26-36 €). Brunch buffet le w-e : 68 CHF (70 €).
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Texte : Stéphanie Condis
Mise en ligne :
