Le tourisme solidaire

Comment voyager solidaire ?

Comment voyager solidaire ?
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« À partir du moment où l’on prétend au voyage, on s’inscrit comme citoyen de la planète, et il est donc évident que l’on doit contribuer à un élan de solidarité ». Nicolas Hulot résume assez bien la motivation qui devrait animer chaque voyageur. Mais concrètement, si faire preuve de solidarité nécessite une certaine expérience pour déjouer les « faussaires », tout commence par quelques réflexes assez simples. En voici quelques-uns.

- Se renseigner en amont sur son voyage. La prise de connaissance des us et coutumes du pays visité permet d’éviter les impairs mais aussi des craintes infondées. Elle facilite le dialogue et permet une compréhension plus rapide des « codes » de vie des populations. Elle aide aussi à identifier ce qui relève de la folklorisation (Touaregs à chaque coin de rue au Maroc, femmes girafes en Thaïlande) plutôt que de pratiques culturelles réelles.

- Il s’agit de favoriser les infrastructures impliquant les populations locales. En limitant les intermédiaires étrangers, on s’assure souvent d’une répartition plus équitable des ressources générées par le tourisme. Mais attention, le tourisme ne doit pas être une mono-activité, mais un complément de revenu. Voyager chez l’habitant doit s’inscrire dans cette même réflexion. Il en va de même pour le choix de son alimentation, de ses restaurants, de ses vêtements, etc. Utilisez des matières premières propres aux contrées visitées et ne les gaspillez pas, surtout quand elles font cruellement défaut aux populations autochtones. En règle générale favorisez plutôt l’artisanat local fait main.

- Connaître quelques mots de la langue locale a toujours un effet positif. Ils suffisent pour établir un contact, pour manifester son attention à l’autre et à son identité.

- Ne pas exposer de manière ostentatoire ses richesses, ce qui provoque forcément de l’envie, de la jalousie et tronque les relations.

- Se garder de toute intervention qui pourrait bouleverser les équilibres sociaux, culturels ou écologiques des communautés d’accueil. S’interdire tout don sans le contrôle des responsables des communautés d’accueil en collaboration avec le voyagiste solidaire comme le recommande Croq’Nature, membre de l’ATES, dans sa charte sur les engagements du voyageur responsable.

- Se renseigner sur le droit du travail. Si vous passez par une agence, les législations en vigueur dans le pays récepteur, mais aussi en France, sont-elles respectées ? Existe-t-il un lien direct entre l’accompagnateur et le tour opérateur qui vend le voyage, ou ce lien est-il dilué dans les méandres de la sous-traitance ? Par ailleurs, tout voyagiste solidaire se doit de faire connaître au voyageur l’exacte répartition du coût du voyage qu’il achète, question de transparence.

- Ne pas exiger un confort inadapté au lieu d’accueil. La discordance entre les habitudes du touriste et le mode de vie des locaux doit être limitée au maximum. Il ne fait que renforcer le rapport commercial entre le voyageur et son hôte au détriment de l’échange.

- Estimer la valeur des choses, autrement que par leur valeur marchande. Un regard, un sourire, un instant de partage au coin du feu, de dialogue, n’ont pas de valeur marchande, mais participent à des échanges équilibrés entre visiteur et accueillant.

- Enfin, simplement prendre son temps. Ne pas vouloir tout voir, mais au contraire apprécier chaque lieu et expérience en les approfondissant. Voyager moins souvent et plus longtemps au même endroit bénéficie aussi considérablement à la réduction des émissions de CO2.

Texte : Julien Vitry

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