Les bobos de la plage
Nager en toute sécurité
Les plus grands dangers à la plage restent les comportements humains à risque. Eh oui, on arrive tout sourire, prêt à conquérir les mers, mais on ne les connaît souvent pas bien. Les locaux sont en général assez bien renseignés : les courants qui vous entraînent au large, les bancs de sable ou les rochers traîtreusement dissimulés… Et puis il existe quelques règles de base. En voici les grands traits.
La tête la première
Des mois qu'on ronge son frein en attendant les vacances. Maintenant qu'on y est, plus rien ne nous retient ? Pas si sûr ! Avant de piquer une tête, sachez que c'est justement une des causes premières des plus sérieux accidents à la plage. Rien de mieux pour gâcher son séjour qu'une minerve autour du cou. Ou pire…
La mer, ce n'est pas la piscine. Parfois, on n'en distingue pas bien le fond, ni les obstacles éventuels. La règle est simple, et nous ne nous étendrons donc pas sur la question : ne jamais plonger la tête la première dans la mer. Jamais. Voilà.
Hydrocution
Encore une fois, il s'agit ici de freiner ses ardeurs. Le risque, si on se jette à l'eau froide sans attendre, s'appelle hydrocution.
La plupart du temps, c'est la trop grande différence entre la température du corps et celle de la mer qui provoque le choc thermique. Sans aucun symptôme préalable, la personne perd connaissance et coule à pic. Ce type d'accident est fréquent. Certains signes peuvent cependant permettre de les prévenir : des maux de tête, une angoisse, des crampes… dans ce cas, pas la peine de tergiverser, sortez de l'eau !
Les premiers secours consistent à ramener la personne sur la terre ferme, vérifier si elle respire et si c'est le cas, la basculer sur le côté, la tête légèrement inclinée vers l'arrière. Évidemment, prévenez les secours, mais évitez de laisser seule la personne choquée. Dans tous les cas, réchauffez la victime en la séchant et en la couvrant.
Conseils
- Entrer de manière progressive dans l'eau.
- Éviter les expositions prolongées au soleil.
- Éviter de se baigner après absorption d'alcool ou un repas copieux.
Au gré des courants
La côte atlantique française a ses monstres marins : on les appelle les " baïnes ", il s'agit de courant forts dirigés vers le large. Qu'on soit à la nage, en bateau ou en plein farniente sur une bouée gonflable, la méfiance est de rigueur. Les baïnes sont meurtrières, car elles interviennent souvent là où on se sent le plus en sécurité, et notamment dans des zones d'eau plus chaudes que les autres, plus calmes aussi. Ces courants peuvent vous emmener à plus de 250 m de la rive. Ici, ce ne sont pas les muscles ni l'endurance qui vous sauveront, même s'ils peuvent jouer en votre faveur, mais le respect de certaines règles.
Lorsqu'on est pris dans une baïne, ne surtout pas tenter de rejoindre la côte en brassant comme un forcené, car à ce jeu-là, on finit vite par s'épuiser. Au contraire, ce qu'il faut faire, c'est nager parallèlement à la côte sur quelques mètres pour sortir du courant, puis rejoindre la terre ferme en diagonale. Chaque année, les maîtres-nageurs repèrent les baïnes et disposent les drapeaux en conséquence. Pensez à surveiller les petits et ne les laissez pas seuls en mer sur une bouée.
Nos côtes atlantiques ne sont pas les seules à possèder de tels courants. On en signale notamment au large de la Caroline du Nord. Les plages de Goa, ainsi que celles du Karnataka, connaissent des menaces similaires, et notamment dans les périodes précédant et succédant aux moussons. Prudence !
Texte : Ellonore Bush