L'espéranto

Voyager avec l'espéranto

Voyager avec l'espéranto
© nito - Adobe Stock

Le « Pasporta Servo », un laissez-passer vers le monde

Dès lors que vous maîtrisez la langue, tous les avantages du réseau international d'espérantistes s'offrent à vous !
Le Pasporta Servo est un système permettant de se faire héberger gratuitement à condition de parler la langue. Pour découvrir ce service, l’espérantophone doit s’inscrire au préalable à la TEJO (Organisation mondiale des jeunes espérantophones).  Dans plus de 85 pays, vous trouverez des personnes qui vous feront partager leur culture et leurs traditions, moyennant une pratique de l'espéranto. Évidemment, cela n'a rien à voir avec un hôtel ou une auberge de jeunesse, il s'agit ici de vivre un véritable échange culturel.
Loin de l'attitude consumériste du touriste qui traverse un pays comme il visite un musée, l'espérantiste a la possibilité de se plonger au cœur d'une culture, et ce, même s'il n'en connaît pas la langue. C'est en partie grâce à l'espéranto que les huit ans de tour du monde de Bruno et Maryvonne Robineau ont pu constituer un intense « tour des hommes ». Dans Huit ans autour du monde (éd. Opéra, 1995), le livre qui retrace leur périple, ils nous racontent comment l'espéranto leur a permis de « pénétrer dans l'intimité des familles ».

Quelques lignes extraites de leur ouvrage illustrent clairement l'intérêt de la langue internationale : 
« Tout au long de ces années, un seul désir nous a pétris profondément : celui de rencontrer les Hommes, d'échanger, de communiquer, pour nous enrichir de leurs différences. Pour cela nous avons appris plusieurs langues, dont l'anglais. Cependant, qu'elle n'a pas été notre déception de constater que bien rares sont les gens qui parlent la langue de Shakespeare. […] Si nous avons profondément souffert de ne communiquer que superficiellement avec beaucoup, par contre nous avons toujours été enthousiasmés et émerveillés de rencontrer partout des gens qui avaient fait l'effort d'apprendre l'espéranto. »

Cyrille, de l'association Espéranto-Jeunes, se remémore la première fois où il a utilisé l'espéranto, dans le cadre de son voyage au Mexique : « À l'époque, je ne savais pas parler espagnol. Je m'ennuyais un peu dans mon hôtel, alors j'ai utilisé le pasporta servo pour rencontrer des espérantophones. C'est eux qui m'ont fait découvrir la ville, et ils m'ont fait rencontrer d'autres personnes qui n'étaient pas forcément des espérantistes. C'était une porte d'entrée, j'ai pu rencontrer des gens autres que les gens de l'hôtel. Mon séjour devait durer deux semaines, il a duré deux mois ».
Et plus tard, c'est encore l'espéranto qui donnera une nouvelle dimension à un voyage en Europe de l'Est : « Les pays de l'Est, je ne les connaissais pas du tout avant. La Hongrie je connaissais de nom, sans plus. En 2002, je me suis retrouvé là-bas, il y avait des Croates et des Serbes qui parlaient entre eux des événements. Ils parlaient des bombardements au Kosovo, et ça m'a vraiment marqué. C'était étrange comme expérience, le fait qu'ils communiquent entre eux en espéranto. Ça a aiguisé ma curiosité envers des pays que je ne pensais pas du tout découvrir. Avant, pour moi, le bloc de l'Est, c'était un bloc uniforme, et j'ai découvert les subtilités en voyageant et en rencontrant des personnes, avec l'espéranto ».

Voyager avec l'espéranto, c'est aussi partager la vie des familles et les individus qui peuplent les pays, en étant pleinement intégré à leur quotidien. Comme nous l'explique Juliette, « les liens sont plus forts quand on voyage avec l'espéranto, parce que vous êtes dans la famille et vous voyez comment la famille vit. Il n'y a pas de tromperies, on est avec les gens, à l'intérieur. Vous mangez comme eux, et alors vous êtes un peu surpris, vous dites "ah chez moi c'est fromage avec un verre de vin", chez eux c'est pas comme ça. C'est intéressant, c'est enrichissant. Ça permet de vivre avec les gens, de se rendre compte de la différence ». 
Avec ce système solidaire, on ne doute pas de la profondeur des contacts qui se nouent au fil des voyages.
Juliette se souvient d'une récente rencontre internationale d'espérantistes où Africains, Chinois et Européens échangeaient et comparaient spontanément leurs recettes de cuisine et conseils de santé respectifs : « L'espéranto, c'est aussi un idéal, un idéal de fraternité. D'habitude, la langue est une barrière. L'espéranto nous permet de casser cette chape de béton qui existe entre les hommes. C'est un bonheur indescriptible de pouvoir échanger, communiquer en espéranto ».
Voyager avec l'espéranto, une belle porte d'entrée vers les gens…


Texte : Leïla Chaibi

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