Louisiane : La Nouvelle-Orléans fête ses 300 ans
La Nouvelle-Orléans fête, dès le mois de janvier et tout au long de l’année 2018, son tricentenaire avec au programme de nombreuses festivités. L’occasion aussi de profiter de l’amélioration des infrastructures locales, mises en place par la municipalité, et de (re)découvrir la ville la plus française des États-Unis : vibrante, chantante, colorée et passionnante.
Préparez votre voyage avec nos partenairesUne ville d’origine française
Cocorico ! La Nouvelle-Orléans a été fondée en 1718 par… des Français. Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville et des colons français l’ont appelée ainsi en hommage au duc d’Orléans. C’est peut-être pour cela que la plus grande ville de Louisiane (dont la capitale porte le doux nom de Baton Rouge) a une place si particulière dans le cœur des routards français. Aujourd’hui, cet héritage colonial se résume surtout à une fête (Mardi gras) et aux noms des rues étrangement familiers : Bordeaux, Saint-Louis, Chartres, d’Orléans, et ainsi de suite, toutes groupées dans le quartier historique du Vieux Carré qui s’appelle en anglais… French Quarter !
Sous domination espagnole au 18e siècle, puis vendue aux États-Unis (pour une bouchée de pain !) par Napoléon Bonaparte en 1803, La Nouvelle-Orléans s’est nourrie de ce brassage de cultures, française, espagnole et afro-américaine. C’est à ce dernier groupe de population que l’on doit l’émergence du blues et du jazz en Louisiane (d’ailleurs, un certain Louis Armstrong est né à La Nouvelle-Orléans).
Les peuples amérindiens, cajuns et créoles ont eux aussi beaucoup influencé la culture locale. Ils ont importé des Caraïbes leurs rites vaudous et une gastronomie très riche (d’un point de vue calorique, aussi). Ainsi, la ville possède quantité de restaurants où l’on peut déguster un sandwich aux écrevisses, des haricots rouges, des beignets et des paellas créoles.
Puis les vagues successives d’immigration (Irlande, Italie, Allemagne, Grèce, Vietnam, etc.) ont renforcé le multiculturalisme de la ville, surnommée « Big Easy » pour son intense vie culturelle. Elle le mérite bien : environ 135 festivals et des dizaines de parades et de défilés sont organisés chaque année !
Mais La Nouvelle-Orléans a aussi fait les gros titres à la suite d’une des pires catastrophes naturelles de son histoire, l’ouragan Katrina en 2005. Depuis, la ville a su se reconstruire. Et ce climat tropical parfois dévastateur lui vaut un paysage d’une beauté exceptionnelle : les bayous, ses alligators et ses cyprès chauves diaphanes.
Événements festifs et réaménagement de la ville
Le tricentenaire a commencé fort. Un énorme feu d’artifice sur les bords du Mississippi a marqué le coup d’envoi du « Mardi gras » local, le 6 janvier 2018, jour de l’Épiphanie. La Nouvelle-Orléans a profité de ce premier jour de la saison du carnaval pour lancer en grande pompe les festivités autour de ses 300 ans.
Si vous n’y étiez pas, rassurez-vous : la fête continuera tout au long de l’année. Au programme : des concerts, des expositions, des projections de films, des performances artistiques, des conférences, et des feux d’artifice.
Une série d’expositions rend hommage aux femmes qui ont « fait » l’histoire de la ville : les « femmes propriétaires et chefs d’entreprise » à la Bibliothèque municipale d’avril à décembre, les « femmes gastronomes » au Southern Food and Beverage Museum de janvier à mars, les « femmes dans le jazz » au New Orleans Jazz Museum, etc.
Berceau du jazz, La Nouvelle-Orléans mettra aussi en avant toutes les musiques du monde : elle accueillera un opéra burlesque du 25 au 28 janvier, une troupe de danseurs de tango argentins le 27 janvier, un ballet chinois le 16 février, et une multitude d’autres concerts jusqu’à la fin de l’année. Ne manquez pas le New Orleans Jazz & Heritage Festival, du 27 avril au 6 mai, qui se terminera par un feu d’artifice en l’honneur du tricentenaire.
La Nouvelle-Orléans a profité de cet anniversaire pour annoncer plusieurs projets de réaménagements de la ville, comme les rives du Mississippi entre Spanish Plaza (Warehouse District) et Crescent Park (Bywater). Cet accès permettrait de créer « une nouvelle manière de découvrir la ville en remontant le fleuve », indique la municipalité. Elle prévoit aussi d’ouvrir un nouveau terminal de ferry avec un pont piétonnier menant directement à l’Audubon Aquarium of the Americas. Gallier Hall, l’un des bâtiments historiques de la ville, sera aussi entièrement rénové.
Autre grand projet qui débutera en 2018, pour une ouverture prévue début 2020 : le Four Seasons Hotel & Residences s’installera dans l’ancien World Trade Center, entièrement refait à neuf. Ce nouvel hôtel de luxe sera doté d’une terrasse avec une plateforme d’observation accessible à tous. Et, au deuxième étage, il proposera des expositions interactives sur l’histoire et la culture de la ville. Enfin, La Nouvelle-Orléans signera un accord de jumelage avec la ville française d’Orléans en 2018.
Retrouvez le programme complet sur le site New Orleans Tricentennial.
Ce qu'il ne faut pas manquer à La Nouvelle-Orléans
On commence la promenade par un endroit incontournable : le Vieux Carré. C’est le plus ancien (et le plus pittoresque) quartier de la ville qui a pour artère principale Royal Street. Boutiques d’antiquaires et restaurants alléchants bordent les trottoirs. Observez les façades des petits immeubles, parées de très jolis balcons d’époque.
Faites une pause à l’ombre des arbres du Jackson Square, un parc orné de la statue en bronze du président Jackson sur son cheval. Une jolie place qui apporte un peu de fraîcheur et de calme. Même si, à ses abords, vous avez de fortes chances de tomber sur un groupe de musiciens qui viendra contrarier votre espoir de silence. Ici, la musique est omniprésente ! Pour prendre l’air, vous pouvez aussi monter à bord d’un bateau à aubes pour longer le fleuve mythique du Mississippi.
La Nouvelle-Orléans est aussi connue pour ses délicieuses spécialités culinaires. Ne manquez donc pas le French Market, où l’on retrouve tous les produits typiques de la Louisiane, comme les épices cajuns. À part les étals de fruits et légumes, le marché abrite des brochettes de boutiques d’art et de cafés sous ses arcades qui datent de 1813. Un régal pour les yeux, les papilles et les narines.
Ne manquez pas le musée New Orleans Historic Voodoo, l’un de nos coups de cœur. Ce petit, sombre et mystérieux musée retrace l’histoire du vaudou, étroitement liée à la culture de la ville. Les petites salles sont chargées de poupées, de masques et autres gris-gris. Superstitieux ? Déposez une petite pièce en guise d’offrande et faites un vœu.
Le soir, la ville bouillonne et vibre au rythme des concerts. Dans la rue, dans les bars, il y en a partout. Parallèle à Royal Street, la touristique Bourbon Street ne connaît ni temps mort ni saison creuse : une folle ambiance y règne tous les soirs ! Au fur et à mesure, votre cou s’alourdira sous le poids des colliers de perles multicolores, que les résidents de la rue (souvent des jeunes touristes nichés dans des auberges de jeunesse) jettent par les fenêtres. Autre option : Frenchmen Street, un peu plus calme, pour écouter de bons concerts de jazz.
Et si vous avez un peu de temps, louez un canot pour arpenter le bayou. Vue du ciel, la ville semble grignotée par les eaux. Elle en a fait un atout : le Bayou Sauvage National Wildlife Refuge préserve ce paysage presque unique au monde. À bord d’un kayak ou d’un canot, on s’amuse à pagayer entre les cyprès qui poussent dans l’eau. C’est magnifique, mais attention : les moustiques et les crocodiles rôdent !
Fiche pratique
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Texte : Sarah Négrèche
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