Stockholm vue par David Giason

David, enquêteur au Routard, nous livre ses impressions sur Stockholm où il s’est rendu pour réactualiser le guide.

Rédacteur assoiffé de découvertes, baroudeur à gros godillots, amateur de vieilles pierres, de bonne chère et de coins paumés, adepte d’échanges fructueux entre gens que tout devrait opposer. Pour David, la curiosité est le plus indispensable des défauts. Mais surtout, il est convaincu qu’il faut savoir dépasser les bornes. Car être voyageur, c’est être libre.

Ce qui t’a le plus impressionné à Stockholm ?

La politique environnementale, très ambitieuse et innovante. Dès l’arrivée, une chose saute aux yeux : Stockholm est une ville très verte (40 % de l’espace urbain est naturel). Mais en grattant un peu, on la découvre… encore plus verte ! Des vélos partout, des transports en commun très bien conçus, un péage à l’entrée de la ville pour réduire le nombre de voitures... Il y a de plus en plus d’immeubles et d’éco-quartiers autonomes en énergie, des systèmes de récupération de la chaleur humaine et des eaux de pluie, l’utilisation des courants marins pour produire de l’électricité, ainsi qu’une véritable valorisation des déchets : par exemple, les déchets alimentaires des hôpitaux servent à alimenter les bus urbains en biocarburant ! De bonnes idées qu’on aimerait bien se voir développer ailleurs…

Quel plat faut-il absolument essayer ?

Sans conteste le gravlax. C’est un filet de saumon cru, mariné dans une préparation salée et légèrement sucrée, aromatisé d’aneth, de poivre, de baies roses, avec parfois une larmichette de vodka ou d’aquavit. Le poisson garde ainsi une consistance tendre et ferme à la fois, un parfum et une saveur intacts, et il n’est pas gras. On le consomme à n’importe quel moment de la journée et sous plusieurs formes : sur du pain aux céréales, en mousse, en verrine, avec des crudités, une sauce à la moutarde ou au fromage blanc... De quoi nous réconcilier avec le saumon, qui dans sa version la plus courante est souvent insipide, gras et mal préparé.

Quel est le meilleur moment de la journée ?

Le fika ! C’est bien plus qu’une simple pause-café : c’est un rituel incontournable, une tradition qui rythme la vie sociale, un symbole de l’âme suédoise. Le principe est de se réunir pour un instant de partage et de convivialité, en milieu de matinée ou en milieu d’après-midi, parfois même les deux. On choisit généralement un café de quartier bien douillet, mais le fika peut aussi se prendre à la maison ou au bureau : la plupart des entreprises encouragent leurs employés à socialiser autour d’un café, à tel point qu’il est mal vu de ne pas y participer ! Une fois rassemblés en bonne compagnie, à vous les kanelbulle (rouleaux à la cannelle), gâteaux moelleux, biscuits croustillants, toasts aux crevettes ou au saumon, sans oublier le café, dont les Suédois raffolent. En réalité, peu importe ce qu’on y mange et ce qu’on y boit, car il s’agit essentiellement de prendre du bon temps entre collègues, entre amis ou en famille et d’entretenir le lien social.