La Sardaigne par Loup-Maëlle Besançon
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Loup-Maëlle Besançon, enquêtrice au Routard, nous parle de la Sardaigne, où elle s’est rendue pour réactualiser le guide.
Normande, Loup-Maëlle se méfie des GPS et des autoroutes, leur préférant cartes et chemins de traverse. Entre deux traductions de livres norvégiens, elle explore avec gourmandise des contrées plus ou moins exotiques. Son constat : si les voyages ouvrent l’esprit, nul n’est besoin de partir loin pour faire des rencontres et des découvertes extraordinaires.
Qu’aimes-tu particulièrement en Sardaigne ?
Sa diversité, la simplicité et la gentillesse de l’accueil réservé aux visiteurs. Et puis sa cuisine ! La Sardaigne est particulièrement connue pour ses plages. Pour ma part, j’avoue avoir été beaucoup plus sensible et touchée par l’intérieur du pays, plus montagnard, plus rude, mais pas moins accueillant pour autant, bien au contraire. Des villes comme Nuoro, Sassari, sont culturellement dynamiques, on y découvre une autre Sardaigne, bien moins tournée vers le tourisme, avec une identité forte. Idem pour les petites villes et villages dans les terres et les montagnes.
Une chose à faire absolument ?
Loger dans un agriturismo et découvrir une cuisine sarde authentique où, bien souvent, les produits servis viennent des terres de l’exploitation et sont transformés sur place. Du vin à l’huile d’olive, la viande, les légumes, les fromages, les pâtes, les amandes… Mieux vaut venir l’estomac vide, car c’est en général un véritable festin avec, notamment, une farandole d’antipasti. Rien de tel aussi pour goûter aux spécialités locales qui varient selon chaque région.
Ta découverte la plus étonnante ?
Celle des anciens sites miniers, sur la côte ouest notamment. Le sous-sol sarde est extrêmement riche en minerais et, de tout temps, ceux-ci furent exploités, mais c’est au 19e s que l’industrie minière connaît une véritable explosion. Si les ouvriers sont sardes, les mines, elles, appartiennent à des compagnies étrangères (françaises, belges, anglaises, allemandes). Aujourd’hui, il ne reste plus aucune mine en activité, la dernière a fermé ses portes en 2018, mais les infrastructures restantes, à l’abandon pour nombre d’entre elles, sont vraiment impressionnantes. Et plus encore parce qu’elles sont souvent situées dans des coins de nature magnifiques, sauvages.
Un événement à ne pas manquer ?
Autunno In Barbagia, même si ce n’est pas un événement à proprement parler, puisqu’il se déroule chaque année de septembre à décembre dans toute une région : la Barbagia, autour de Nuoro. Chaque week-end, un (ou deux) village(s) de Barbagia ouvre les portes de ses musées, de ses maisons, met la cuisine du terroir, son artisanat, son histoire, son patrimoine à l’honneur à travers différentes manifestations. C’est une superbe façon de découvrir la Sardaigne de l’intérieur, au propre comme au figuré, d’autant plus que cette manifestation attire aussi bien les locaux que les touristes. Plus d’infos : www.cuoredellasardegna.it
Un livre à emporter avec soi ?
Mal de pierres de Milena Agus, s’il faut n’en citer qu’un de cette écrivaine née à Gênes, d’une famille sarde, et revenue aujourd’hui vivre sur l’île de ses ancêtres. Sans y toucher, avec fantaisie et légèreté, elle aborde les sujets les plus graves. Ses personnages sont des perdants, mais, sous sa plume, ils deviennent des perdants magnifiques. Nobles désargentés, marginaux, toutes ces âmes inadaptées à la vie dans un monde trop âpre pour eux. Et en filigrane, c’est la Sardaigne que l’on découvre, sa rude réalité, ses ciels bleus, ses couleurs vives, son soleil aveuglant, ses palais décatis. L’écriture est simple, mais une incroyable poésie s’en dégage.
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