La Réunion par Cédric Fischer
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Cédric Fischer, enquêteur au Routard, rentre de la Réunion où il s’est rendu pour réactualiser le guide. Il nous livre ses impressions sur cette île de l'océan Indien.
Grandir entouré de voyageurs, ça donne la bougeotte ! Mais peu importe la destination. Pour Cédric, le voyage, c’est d’abord les rencontres... surtout hors-piste autour d’une spécialité locale (capital !) et d’un bon cru (tout aussi vital !). L’appel de la route, ce fut en stop dès le lycée et à la fac d’histoire, puis avec le Routard depuis 2000.
Pourquoi aimes-tu particulièrement cette destination ?
Pour l’extraordinaire leçon de vivre ensemble offerte par les Réunionnais. En raison de son histoire originale, cette île surprenante est avant tout un creuset multiethnique singulier, pour ne pas dire unique, où les notions de melting pot ou de kaléidoscope humain ne sont pas de vains mots. Africains, Indiens, Malgaches, Chinois, Indiens et métropolitains ont créé avec le temps une communauté qui fonctionne, se respecte, et se reconnaît d’abord comme créole. Coutumes, cultures et religions ont fini par cohabiter ou même fusionner, au gré des nombreux métissages. Ce syncrétisme, la synthèse de traits culturels d’origines différentes, se révèle un héritage précieux dans un monde gangrené par le communautarisme.
Une rencontre marquante ?
La production sucrière est la grosse affaire de la Réunion. En visitant l’usine de Stella Matutina, où les imposantes machines reposent désormais du sommeil du juste, on a eu la chance d’y être accueillis par les enfants des anciens ouvriers, devenus guides. L’histoire du sucre résumant la leur, leurs anecdotes, c’est du vécu ! Descendants des engagés, ces ouvriers étrangers recrutés pour pallier le manque de main d’œuvre au lendemain de l’abolition de l’esclavage, ils savent tout des rudes conditions de travail, des méthodes paternalistes de management, mais aussi de l’intégration des hommes et des femmes conduisant à un heureux métissage.
Une activité à faire absolument ?
Une randonnée… dans un tunnel de lave ! À la Réunion, les nombreuses éruptions ont provoqué la formation de galeries au dessin bouleversé, aux parois vitrifiées pleines de surprises. Le mieux, c’est de participer à une sortie en musique. Certains guides proposant carrément des mini concerts sous terre, l’effet est garanti !
Un souvenir de voyage inoubliable ?
S’arracher du sol en parapente pour découvrir l’île autrement. Porté par les courants ascendants, on ressent une incroyable impression de liberté alors que se dessinent loin en contrebas les contours des côtes et des contreforts des montagnes. Avec un peu de chance, avant d’atterrir en douceur sur la plage, on assistera même aux flâneries des baleines et des tortues. Magique !
La spécialité locale à goûter absolument ?
Une salade de palmiste. C’est rare, c’est un peu cher, mais qu’est ce que c’est bon ! Les palmistes, un genre de palmier qui doit être bichonné 7 ans avant d’être exploité, se trouvent fort bien du côté de Saint-Philippe. Attendez d’être dans le coin pour tester ce plat frais et savoureux. Pour terminer, bien sûr, un shot de café bourbon pointu. Un must. Il est si peu caféiné qu’on peut en siffler plusieurs tasses si on a le budget.
Un souvenir à rapporter chez soi ?
De la vannerie bien sûr. C’est beau, intemporel, et un achat permet de soutenir un savoir-faire artisanal que s’efforcent de perpétuer plusieurs associations dans le sud de la Réunion. Le plus classique, c’est le vacoa, dont les feuilles sont utilisées après avoir été travaillées pour réaliser toutes sortes d’objets utiles et décoratifs. On peut même assister au travail des artisans, voire s’initier !
Texte : Routard.com