Bonjour,
Je vais essayer de vous répondre en me basant sur mon expérience personnelle.
En juillet de cette année, cela va faire 28 ans que je serai au Chili et, lorsque je suis arrivé -en 1989- je me suis inscrit dans le système privé de santé, càd que j’ai signé un contrat auprès d’une Isapre (Institución de Salud Previsional), automatiquement renouvellable (sauf avis contraire) annuellement.
Le contrat avec l’Isapre est établi en UF (Unidad de Fomento), une monnaie virtuelle qui n’existe qu’au Chili et qui est fonction de l’IPC, l’indice des prix, reflètant lui même la hausse (officielle) du coût de la vie et qui varie jour après jour. À l’époque, 1UF était équivalent à +/- 5000 pesos chiliens (CLP). Actuellement , 1UF = 26.000 CLP environ.
Quand vous signez le contrat avec l’Isapre, pour un “plan” déterminé, celui-ci stipule, d’un côté le prix que vous aurez à payer mensuellement et, d’un autre, les “bénéfices” qui vous seront attribués par cet organisme. À l’époque (mais ces pourcentages n’existent plus à l’heure actuelle) j’avais opté pour un plan 80/100, càd que l’Isapre me remboursait 80% des prestations ambulatoires et 100% des prestations hospitalières, sur base d’un maximum établi dans mon plan. Bien sûr, au plus les mensualités sont élevées, au plus le maximum -ou tope- est elevé lui aussi.
Si vous ne vouliez pas être remboursé après la prestation, vous pouviez aussi choisir un système de tickets -ou bonos- que vous pouviez acheter directement auprès de l’Isapre et qui vous garantissait une visite ambulatoire au prix fixé par l’Isapre en fonction du coût du “plan” auquel vous aviez souscrit.
Au plus où le prix mensuel de votre “plan” était élevé, au moins vous aviez à payer pour des “prestatations” de santé.
Je payais donc mes mensualités en pesos, et chaque fois de plus en plus puisque l’UF d’un jour était supérieure à sa valeur du jour précédent.
Par ailleurs, il faut aussi savoir, que les Isapres peuvent réajuster leurs prix une fois par an, lors de la rénovation (quasi) automatique du contrat.
Etant donné que ce réajustement se fait en UF, et non pas en pesos, la hausse annuelle est donc conséquente.
Il y a quelques années de cela, mon Isapre (je ne dirai pas laquelle cétait, sauf peut-être qu’elle ressemble au drapeau suisse) a décidé de supprimer le système 80/100 et de le remplacer par un système 70/90. Sans compter qu’entretemps mes enfants étaient nés.
En résumé, d’un côté mes mensualités augmentaient de manière considérable et, d’un autre, mes “bénéfices” diminuaient de manière inversément proportionnelle.
J’en ai eu donc un peu marre de payer de plus en plus pour obtenir de moins en moins et je suis passé au système public FONASA, le Fond National de la Santé.
Personnellement, j’en suis très content mais je suis conscient que d’autres personnes le seront peut-être moins.
J’ai l’avantage d’être indépendant, donc je peux cotizer pour un montant minimum auprès de Fonasa, ce qui n’est pas le cas des travailleurs dépendants et employés qui eux doivent cotizer pour les 7% (obligatoires) de leur salaire.
En cas d’hospitalisation, et en fonction du “plan” que vous avez signé auprès de votre Isapre, il est possible que l’Isapre vous convienne mieux que Fonasa. En effet, dans le cas d’une Isapre, vous pouvez choisir une clinique privée dans la gamme de prix que votre “plan” vous permet.
Par contre, si vous êtes dans le système public, vous devriez aller -normalement- dans un hôpital public avec des listes d’attente.
MAIS, et c’est important de le signaler, comme il y a beaucoup plus de chiliens qui sont inscrits à Fonasa que dans les Isapre, plusieurs cliniques permettent de se faire opérer en utilisant le système public, à travers des “bonos” PAD (Paiement Associé à Diagnostic), qui garantit un prix fixe pour une opération déterminée.
En résumé, vous pourriez vous faire opérer dans une bonne clinique par un bon chirurgien et en ne payant pas le prix fort de la clinique ou du chirurgien, mais en payant le prix officiel de Fonasa.
Personnellement, je ne vous recommanderais donc pas de changer de système mais, éventuellement, de prendre une assurance complémentaire de santé ou d’accidents.
J’espère que d’autres expatriés pourront vous donner aussi leurs expériences personnelles.
J’ai certainement oublié des détails mais si vous avez des questions, n’hésitez pas.
Thierry