4 ans à Lima : mon bilan

Forum Pérou

Bonjour,

Je publie ce dernier message dans le forum Pérou pour faire part de mon expérience à Lima où j’ai vécu quatre ans.

En quatre ans, j’ai habité dans trois appartements différents à San Miguel et à Pueblo Libre. Le bruit était tel (avions, constructions, fêtes) que bien souvent je ne pouvais pas dormir et que cela a affecté mon travail (je donnais des cours de français sur Skype, le bruit était un gros problème). Les voisins organisaient des fêtes avec de la musique jusqu’à parfois 5 heures du matin. Les toits des immeubles servent à y organiser de grandes fêtes.

Je n’ai jamais pu m’habituer à la pollution (j’avais mal à la tête lorsque je prenais le bus), ni à la mentalité des gens, souvent agressifs et impolis. J’ai un chien et, des voisins de mon quartier sont parfois sortis de chez eux pour me dire de “dégager” lorsque j’étais dans la rue un peu trop près de chez eux à leur goût (mais dans l’espace public) car ils ne voulaient pas que mon chien urine devant chez eux. Un monsieur m’a même dit que la prochaine fois, il me lancerait des pierres.

Un autre voisin avait quant à lui un pitbull qui s’échappait régulièrement de chez lui et qui a même attaqué sauvagement un cocker alors que je me trouvais dans le parc avec mon chien. Entre le pitbull, les chiens errants et ceux qui faisaient leur promenade seuls, je n’étais jamais tranquille.

Entre Noël et début janvier, il y avait tous les jours des gens qui s’amusaient avec des pétards. Le 24 au soir et le 31, les feux d’artifice improvisés dans la rue duraient des heures et m’empêchaient de dormir.Comme mon chien aboyait à chaque explosion, c’était infernal.

Les personnes ne respectent pas les autres ni les règles. Concrètement, ils ne s’arrêtent jamais pour laisser passer les piétons, les chauffeurs de bus n’ont pas la moindre considération pour les passagers (personnes âgées notamment) et redémarrent en trombe sans leur laisser le temps de s’asseoir, et les gens ne savent pas ce que c’est que de faire la queue. Je ne me sentais pas en sécurité lorsque je devais traverser une rue.

L’offre culturelle m’a également déçue. Il y a bien sûr des choses intéressantes à faire à Lima mais bien souvent j’ai renoncé à me déplacer car les trajets d’un quartier à un autre sont trop longs.

L’administration est une catastrophe. L’installation a été difficile, ils m’ont envoyée d’une administration à une autre et ça a pris énormément de temps. Et surtout, ils ont commis la dernière année une erreur avec mon dossier (enregistré à tort une demande de renouvellement) et n’ont pas été capables de régler le problème. Afin de ne pas me retrouver dans l’illégalité (et surtout, bloquée au Pérou), j’ai préféré quitté le pays en août. Une fois de retour en Europe, j’ai tout fait pour trouver un logement et ne plus retourner à Lima. Je ne rentrerai pas ici dans les détails administratifs mais j’étais en toute légalité au Pérou, étant mariée avec un Péruvien. Mon mari m’a d’ailleurs accompagnée pour tenter de résoudre le problème,qui n’était absolument pas de mon fait.

Un mal pour un bien finalement. Après 9 mois passés dans une petite ville du Portugal, je suis plus que satisfaite du changement. Personne ne m’a manqué de respect dans la rue, et même les employés des services publics ont été très patients avec moi qui ne parle pas beaucoup portugais.Ici personne n’essaie de passer avant les autres, l’ambiance est bien plus apaisée. J’ai l’impression d’être de retour dans la “civilisation”.

J’imagine que je vais encore en prendre pour mon grade en osant faire part de mon expérience négative de Lima.

Quoi qu’il en soit, je souhaite à tous bonne chance. Tous les goûts sont dans la nature et je suis heureuse que certains se plaisent à Lima, l’idée étant simplement d’informer ceux qui envisagent de s’y installer.

Bonjour
Je “tombe” par hasard sur votre post. J’ai passé 6 mois à Lima en 1994. J’étais jeune (21ans), étudiant (c’était un stage dans le cadre de mes études). Je n’avais pas non plus adoré cette ville, mais j’avais trouvé les jeunes péruviens très accueillant, très sympathiques. J’étais sans arrêt invité à des fêtes, voire à des WE prolongés chez leurs parents dans des petits villages andins. Mais je me souviens de l’insécurité (même si à 21 ans, ça m’inquiétait mois qu’aujourd’hui à 57 ans !), à la fois politique (le sentier lumineux et son pendant urbain dont je ne me souviens plus le nom) et au quotidien (vlos…). La ville était sale, pauvre, polués (là encore, ça ne me génait pas à l’époque). Je pense qu’une expatriation dans cette ville est beaucoup plus agréable à 20 ans (quand on est jeune et célibataire) que en couple. Et le climat est affreux
quelques photos très moches (scan de diapos)
http://www.olafarge.fr/category/amerique/perou/perou-cuzco-lima/

Il n’y a pas de raison de vous “tomber dessus”. Lima n’est pas une très belle ville, sa vie culturelle n’en fait pas une des grandes villes latino-américaines les plus attrayantes, il y a des problèmes de sécurité, d’embouteillages. Tout cela est indéniable.
Disons tout de même que pour moi, qui vis dans différents pays depuis plus de 25 ans et ne repasse que ponctuellement en France depuis toutes ces années, il y a une tonalité particulière à votre message, indépendamement du cas précis de Lima.
On a l’impression, en vous lisant, que vous n’étiez pas prête pour le choc que représente le fait de changer de continent. Cela demande un effort, et vivre dans un pays du “Tiers-Monde” comme beaucoup d’habitants de pays d’Amérique latine le disent encore est différent de vivre en Europe.
Soit, on est attiré par ces différences, les défis à relever, soit on passe son temps à faire des comparaisons avec la France et on ne supporte pas son nouveau pays.
Je pense qu’il faut être disponible pour accepter les difficultés réelles dont vous parlez, un peu de discernement pour se remettre en question (après tout, est-ce que ce sont les autres qui sont intolérants, ou bien vous qui laissez votre chien uriner n’importe où ?), et surtout avoir envie d’aller vers les autres pour surmonter les préjugés, voir ce qu’il y a de positif dans l’énergie d’une capitale latino-américaine, puis découvrir les trésors cachés. Car si la vie culturelle de Lima n’est pas celle de Buenos Aires, Sao Paulo ou Mexico, elle existe, mais il faut prendre le temps de découvrir des lieux alternatifs, des festivals étudiants, de petits concerts etc.
C’est par l’ouverture, la curiosité, la générosité qu’on surmonte les difficultés que vous découvrez, mais il est certain que si on s’enferme dans des jugements (qui sont en partie des préjugés), on verra tout en noir et on ne s’adaptera jamais.
Bref, il faut être prêt à changer soi-même plutôt que vouloir changer les autres (qui sont un peu nombreux, dans une ville comme Lima).Tout dépend également de l’activité que vous avez eue durant quatre ans, car c’est une période assez longue. Certains domaines, certains métiers (et le fait d’avoir éventuellement plusieurs activités) seront propice aux rencontres, à l’ouverture d’esprit. Car ce sont les autres qui vous font découvrir une ville et pas seulement vos propres yeux.

Pour conclure, je dirais qu’il faut faire un effort d’acculturation que vous n’avez visiblement pas fait. Je dis cela avec beaucoup de compréhension et de bienveillance. Une de mes meilleures amies vit au Brésil depuis plus de 20 ans, et elle ne passe pas un jour sans comparer avec la France, montrer du doigt tout ce qui lui déplaît et montrer à quel point elle regrette Paris.

Cela dit, elle vit toujours au Brésil, ce qui montre qu’elle doit y avoir trouvé quelques attraits…

c’est certain que Lima n’est pas vraiment une ville accueillante au premier abord.
Là première fois où j’y ai mis les pieds en débarquant de l’avion en venant de Cayenne c’était en juillet 1990 là j’ai eu des grosses frayeurs
Lima faisait ville du “tiers-monde” les voiturels déglinguées ; la première chose qui m’est venue à l’esprit cétait de reprendre un avion immédiaitement et zapper le Pérou.
Cependant j’y suis retourné des années après ,les choses ont sacrément changé et dans le bon sens;
et j’ai même fait la connaissance avec des locaux car les liméniens sont très ouverts.
Mais si vous ne parlez pas espagnol là c’est certain que ça va être difficile pour s’adapter.

regretter Paris c’est bien beau mais pour vivre à Paris il faut un bon job pour ça et les gens y sont froids et très arrogants…

Les généralités sur Paris ne me semblent pas plus pertinentes que celles sur Lima, mais bon…

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