A la découverte du Jura en famille et en camping-car, octobre 2018.

Forum Franche-Comté

A la découverte du Jura en famille et en camping-car, octobre 2018.

[au programme : Provins - Salins-les-Bains - Lacs du Jura - Cave du Fort Saint Antoine - Baume-les-Messieurs - Château-Chalon - Maison de la Vache Qui Rit - Musée du jouet - Atelier des savoir-faire - Street Art City]

Pour les vacances de la Toussaint, cette année, nous partons au Portugal. Nous avons hâte de découvrir ce pays haut en couleurs, aussi accueillant que magnifique, paraît-il… Nos papilles et nos yeux vont se régaler, c’est sûr ! Lisbonne, Porto, l’Algarve, autant de noms qui sonnent comme la promesse d’une escapade enchanteresse.

Euh… il n’y aurait pas un petit souci, là ? On parle de Jura dans le titre, on se retrouve emporté au rythme du fado dans le sud de l’Europe ! Quelques lacunes en géographie, peut-être ?

Non, non ! Je vais tout vous expliquer. On se faisait donc une joie de découvrir le Portugal, quand un autre projet d’ampleur intergalactique s’est emparé de nos pensées : voyager au long cours, en famille et en camping-car, pour partir à la découverte des Amériques.

De mieux en mieux. Du Jura, on passe au Portugal, et maintenant, aux Amériques. N’importe quoi.

Sauf que pour qu’un tel projet puisse voir le jour, il nous fallait bien tester le voyage en camping-car en amont ! C’était donc l’objectif premier de ces vacances : découvrir ce mode de voyage totalement inconnu de nous tous.

Et le Jura, dans tout ça ?

Les Gnomettes (5 et 10 ans) ne partagent pas toujours les mêmes goûts culinaires, mais s’il est une chose qu’elles affectionnent autant l’une que l’autre, et sans la moindre modération, c’est bien le comté. Suite au visionnage d’un petit documentaire sur ce fromage, elles ont eu très envie de visiter une cave. La région semblant très attrayante, nous avons donc choisi de répondre à leur curiosité : direction, le Jura, en camping-car, pour la Toussaint !

Assez parlé, c’est parti ! Vous embarquez ? Il reste encore de la place !

Je ne vais pas m’étendre sur notre expérience de camping-cariste débutant, j’ai publié un article à ce sujet ici, et là n’est pas le propos. Je m’attache à l’essentiel : partager avec vous quelques beautés jurassiennes. On a été conquis !

Le départ de la région parisienne a été quelque peu chaotique : nous avons mis bien plus de temps que prévu à récupérer le camping-car, à nous y installer, puis à prendre la route. Notre première étape a donc simplement consisté à contourner la capitale : nous avons passé notre nuit à quelques dizaines de kilomètres de Provins, à l’est de Paris.

Ce soir, c’est le grand test : première nuit en pleine nature à bord de notre maison sur roues ! Le calme et la solitude nous enchantent, le réveil au petit matin nous plonge dans une ambiance impressionniste : couleurs d’automne et brume enveloppent l’étang qui nous borde… Je sens que je vais apprécier cette vie : je troquerai bien volontiers les bols de café du petit dej contre les grands bols d’air pur ! En même temps, je ne bois pas de café…

Avant de rejoindre le Jura, nous faisons une rapide visite de Provins, jolie cité médiévale chère à mon coeur : c’est en effet ici que Lutin et moi avons fêté notre première année, je garde un souvenir merveilleux de ce weekend en amoureux.
En ce dimanche matin, la ville est plutôt calme, mais cela ne nous empêche pas d’apprécier la balade ensoleillée.



Nous traversons ensuite la Champagne, puis la Bourgogne, pour arriver près de Dole, dans le Jura. On a réussi l’exploit de ne croiser aucune vigne pendant tout le trajet ! On arrive de nuit et ce soir encore, nous sommes seuls dans un vaste espace de nature… quel plaisir !

Je n’ai pas la réputation d’être une lève tôt, mais ce que je découvre ce matin en ouvrant les yeux depuis mon lit me ravit et peut-être mon rythme va-t-il changer très vite ! L’un des intérêts des escapades en camping-car est pour moi d’être aux premières loges pour admirer la splendeur de la nature…


Encore peu habitués à la conduite, nous faisons l’impasse sur Dole, appréhendant de nous rendre en ville en camping-car. On se dirige vers les Grandes Salines de Salins-les-Bains, place des… Salines, ça ne s’invente pas. La route traverse une immense forêt que la lumière matinale et les couleurs d’automne rendent majestueuse. On sent que l’été est encore proche : les verts s’immiscent dans la chaleur des ocres, les feuillages s’embrasent sous l’effet de ce soleil froid ; le ciel, d’un bleu immaculé, illumine le bois qui attend d’être mené vers une seconde vie.

La visite des Salines est particulièrement instructive. Je dois avouer que l’exploitation du sel dans l’est de la France est une découverte pour moi : j’ignorais son existence qui a pourtant perduré pendant plus d’un millénaire, jusque dans les années 60 !

Outre l’intérêt du site pour son histoire et ses techniques, l’endroit permet également de sensibiliser les Gnomettes sur la rudesse du métier de saunier en particulier, qui travaillait dans des conditions extrêmement éprouvantes, et plus généralement des métiers ouvriers. L’eau, salinisée en profondeur au contact du sel gemme, était conduite à la surface par d’ingénieux systèmes de pompes puis acheminée dans de grandes cuves d’environ 10 mètres de long. Ici, à la seule force des bras, dans une atmosphère irrespirable car surchauffée et on ne peut plus humide, les sauniers extrayaient le sel de l’eau bouillante pour en remplir des brouettes de 250 kg. Quel travail !

L’endroit et la visite guidée sont intéressants et toute la famille apprécie cette petite excursion.

En ressortant, petite surprise qui me réjouit : Lutin a trouvé des gourmandises pour faire plaisir aux filles, pour le goûter. Ce qu’il ignorait, c’est que c’était un doux souvenir pour moi : j’en mangeais, enfant, lorsque je l’allais en Alsace avec mes grands-parents, aux vacances de la Toussaint, et jamais plus je n’en ai retrouvé depuis ! Accros au praliné s’abstenir…

On passe ensuite la soirée au bord d’un lac : encore une fois, je déguste l’endroit à sa juste valeur…

Le lendemain, on attaque le vif du sujet : les lacs du Jura. Sécheresse oblige, les cours d’eau sont à sec depuis de nombreux mois maintenant, les cascades renommées des environs ne présentent donc pas un grand intérêt. J’avais un peu peur qu’il en soit de même pour les lacs, mais il n’en est rien…

Après avoir littéralement traversé des troupeaux de vaches et dégusté de l’excellent comté à la fruitière de la Baroche, on se dirige vers le belvédère de la Ronde, non sans nous demander ce qui se passerait si nous croisions une voiture sur la petite route qui nous y mène, au volant de notre imposant véhicule !On apprécie le point de vue sur le Lac de Bonlieu, je suis encore une fois touchée par les couleurs qui se déploient sous nos yeux.


Depuis le belvédère, on part pour une petite promenade en forêt… C’est calme et grandiose.


Le lac de Bonlieu est tout aussi magnifique vu d’en bas !

Le lendemain, on s’attarde encore dans la région des lacs. A partir du lac du Petit Maclu, une rando permet d’accéder à une succession de belvédères : de celui des 4 lacs jusqu’à celui de l’aigle, on en prend plein les yeux.


La rando démarre sec, ça grimpe bien en peu de temps, mais surtout, ça glisse ! Heureusement qu’il n’a pas plu dernièrement… Les Gnomettes s’amusent et apprécient l’escapade. Cependant, l’heure tourne et j’appréhende le trajet du retour, entre la nuit qui va tomber et la fatigue qui commence à se faire sentir chez les filles, je me demande si nous pourrons aller jusqu’au Pic de l’Aigle !


Par chance, à l’un des belvédère, nous croisons un couple de grands-parents avec leur petite fille qui sont garés à quelques pas… Ils nous proposent d’eux-mêmes de m’accompagner, en voiture, à l’endroit où se trouve le camping-car pour me permettre de venir chercher le reste de l’équipe. Quelle gentillesse !!! Les filles leur en sont très reconnaissantes, elles commençaient à fatiguer sérieusement… Un très grand merci à eux.Je redescends donc avec ces adorables randonneurs et remonte au volant de notre carrosse pour retrouver Lutin et les Gnomettes. Nous prenons la direction du Pic de l’Aigle, que nous atteignons juste à temps pour un magnifique coucher de soleil !


Et, chose que je n’avais encore jamais observée, alors que le soleil disparaît dans un incroyable flamboiement, à son exact opposé, à l’horizon, se lève une lune démesurée teintée de rose et d’orange. La magie des danses astrales…

__

__Nous décidons de dormir au Pic, au calme, encore une fois.

La journée du lendemain est consacrée à la visite du Fort Saint Antoine, que les Gnomettes ont repéré dans le reportage que j’ai mentionné plus haut. Elles avaient hâte !

Ancien fort militaire abandonné puis repris par un affineur, cette cave dévoile des meules, des meules et encore des meules (de comté, bien évidemment) ! Des chiffres étourdissants (on compte les meules en centaines de milliers), des odeurs que d’aucuns jugeront alléchantes, d’autres repoussantes, voici l’endroit pour découvrir le comté sous toutes ses coutures.


J’y rencontre un Américain passionné de gastronomie, et plus particulièrement de fromage, venu tout spécialement en France à la recherche de plats qu’il ne connaissait pas encore. Plutôt à contre courant de l’image que l’on peut avoir de la finesse des goûts outre-atlantique…

Voici notre dessert local du soir : la galette au goumeau. Ou plutôt, une galette au goumeau, tant il en existe de forme et de recettes différentes. Sorte de pâte à chou à la fleur d’oranger, c’est contre toute attente très léger et nous l’avons engloutie en un rien de temps !

Après la nature et les fromages, direction les villages. Estampillés “plus beaux villages de France”, nous avons l’intention de découvrir Baume-les-Messieurs et Château-Chalon.

Par curiosité, je cherche s’il existe Baume-les-Dames, je vous laisse deviner la réponse… ce qui inspire Maxi Gnomette qui, comme toujours, écrit de nombreuses histoires : celle du jour se situe donc à Baume-les-Enfants ! Et pourquoi pas ?


Le soleil a disparu, mais la quiétude est de mise et nous arpentons les ruelles de ce village encaissé dans des gorges. L’abbaye ne propose plus de visites guidées à cette époque de l’année : dommage ! Elle est à l’image du village qui l’accueille : sympathique et pleine de charme.


A l’inverse, Château-Chalon se situe sur des coteaux et offre un panorama remarquable sur les vignes environnantes… Le tour du village est rapide, les visites possibles étant, là encore, fermées à cette période. On en profite pour acheter des produits locaux comme du vin jaune, que l’on ne connaît pas et qui semblait intéressant à la dégustation, et du comté pour la famille.

Nous passons notre après-midi à redécouvrir la Vache Qui Rit, à Lons le Saunier, pour répondre à la passion que voue Mini Gnomette à ce fromage (pourtant quelque peu insipide ?). C’est une visite incontournable pour tout.e étudiant.e en graphisme : l’histoire de la marque et de son image y sont particulièrement bien exposées. On apprend ainsi que la Vache Qui Rit et les Walkyries ne sont pas sans rapport, que le nombre de portions de ce fromage fondu fabriquées par jour est vertigineux, et, bien sûr, on découvre le processus de fabrication.


Restons lucides, il s’agit d’un grand groupe industriel qui vend ses petits triangles fondants partout dans le monde, et qui, par le biais de ce musée, se fait un bon coup de comm, mais je dois reconnaître que j’ai grandement apprécié cette visite, le reste de l’équipe aussi. C’est instructif, amusant et sans pour autant être totalement naïve, mon regard a changé sur ce produit qui s’avère un peu plus sain que ce que je pensais. Je m’attendais d’ailleurs à percevoir un léger mépris ou de l’humour un peu condescendant envers la Vache Qui Rit de la part des affineurs, il n’en est rien : à mon grand étonnement, les gens de la région que l’on a rencontrés, y compris les cavistes, ont toujours évoqué la Vache Qui Rit avec un certaine forme de respect, ou, a minima, de neutralité. Bien sûr, les caves fournissent la vache emblématique…Ce qui devait arriver arriva. Ultra débutants en camping-car, nous devions en passer par là : le plan galère a fini par nous rattraper. Jusqu’à présent, nous avions découvert et à peu près bien géré notre engin, les vidanges, les recherches pour se recharger en eau, éventuellement en électricité, les repères pour trouver les bivouacs sympa… Tout se passait bien, nous prenions nos marques avec quelques loupés parfois (notamment pour trouver des bornes ouvertes à cette époque de l’année), mais sans grande difficulté dans l’ensemble. Puis un soir, les grandes eaux de Versailles se sont invitées dans notre palais royal : en ouvrant un tiroir de la cuisine, Lutin s’est retrouvé allègrement aspergé d’eau. Mais d’où vient-elle ? Ah, le meuble est inondé car la bonde de l’évier est défaite… Pas de souci, suffit de la revisser ! Ah, ben en fait, non, c’est infaisable : la pièce est fendue.Il est tout à fait possible de vivre sans évier, bien que cela complique grandement la vaisselle, mais dans la mesure où il ne s’agit pas de notre propre véhicule, on préfère contacter l’assistance et résoudre le souci au plus vite.

La journée du lendemain est donc consacrée à des grandes oeuvres, passionnantes et épanouissantes : rejoindre une concession de camping-car à une heure et demie de route, faire remplacer la pièce, en profiter pour faire des lessives sur le parking du centre commercial faisant face à l’atelier, et refaire la route vers le Jura, car il restait des choses que nous voulions découvrir avant de quitter la région !

Bref, journée touristiquement nulle mais techniquement nécessaire, qui nous a malgré tout permis de découvrir le charme incroyable des maisons qui se situent dans la Bresse. Volant oblige, vous n’aurez pas de photos, mais elles sont tout simplement magnifiques, le cachet qui s’en dégage m’a fait fondre : mêlant colombages et briques dans de vastes demeures chapeautées de toits imposants, le tout dans un cadre verdoyant, cette région ressemble fort à un petit coin de paradis.

Mais retournons à nos moutons, ou plutôt, à nos montbéliardes : demain, visite de l’atelier des savoir-faire et du musée du jouet sont au programme.

C’est donc armés d’une bonde pour évier flambant neuve (il y a de quoi rêver, avouez…) que l’on reprend nos visites jurassiennes. J’avais très envie de découvrir l’atelier des savoir-faire, à Ravilolles, qui s’attache à présenter les métiers artisanaux régionaux. La visite se déroule en deux temps : la première partie, permanente, est consacrée aux métiers du bois, et plus particulièrement à celui de tourneur avec une démonstration que l’on a tous trouvée époustouflante ; la seconde, temporaire, est une exposition dédiée aux métiers liés aux textiles.

La visite est agréable, instructive et conviviale. On observe attentivement les gestes du tourneur qui, alors que le bois est maintenu selon un axe de rotation par la machine, crée une pièce asymétrique d’une finesse incroyable !

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Les Gnomettes passent également beaucoup de temps à utiliser un mini métier à tisser, je suis surprise de voir que l’une comme l’autre se prennent au jeu de manipuler la laine et de multiplier les mailles…

Je reconnais être un peu déçue par la visite en ce sens que je croyais que de nombreux métiers manuels seraient présentés, mais sûrement m’étais-je mal renseignée : les artisanats mis en avant doivent être différents selon les périodes. Je reste donc un peu sur ma faim, mais on recommande néanmoins sans aucune hésitation l’atelier des savoir-faire qui est justement dosé (dans la quantité d’informations délivrées), à compléter par le sentier que l’on n’a malheureusement pas pu parcourir car le temps se dégradait de minute en minute, le froid et la pluie glaçante nous ont découragés.

A noter que l’atelier des savoir-faire dispose aussi d’un fablab, et que de nombreux stages (qui me font de l’oeil) y sont animés tout au long de l’année.

Comme il nous reste du temps pour la journée, nous décidons de nous rendre au musée du jouet, à Moirans-en-Montagne.

L’expo temporaire retrace l’histoire des Lego, ce qui devrait combler, une fois encore, Mini Gnomette qui passe des heures à fabriquer de multiples robots, voitures ou pyramides avec les briques mondialement connues.

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Le musée est spacieux et tous les types de jouets y ont leur place : les anciens comme les nouveaux, les jouets d’intérieur comme ceux d’extérieur, leur fabrication est présentée dans l’un des derniers espaces et il est amusant, pour les parents, de retrouver d’anciens jeux, et surprenant, voire effrayant, pour les enfants de découvrir les visages parfois inquiétants des poupées ou pantins d’un autre siècle.

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On nous avait dit à l’entrée qu’un heure et demie suffirait pour l’ensemble de la visite, nous avons trouvé ça trop court et les derniers espaces ont dû être faits au pas de course. C’est signe que l’on a apprécié la visite, ce très intéressant musée mérite le détour !

Au réveil ce matin, nous sommes entourés de brume. Comme nous dormons en pleine forêt et qu’une balade rapide nous permet d’admirer le lac d’Antre, on décide d’affronter la pluie et le mauvais temps pour rejoindre le belvédère en question, sachant que les chances de profiter d’un beau panorama sont quasi nulles. Prendre l’air et profiter une dernière fois des forêts de la région nous tente malgré tout… En effet, nous projetons de quitter les lieux dès aujourd’hui car une alerte météo est lancée : de fortes chutes de neige sont prévues dans les jours qui viennent et nous n’avons que très peu envie de conduire notre camping-car sur des routes gelées, ou, pire, de nous retrouver coincés !


La promenade n’est pas très longue, mais revigorante et même Maxi Gnomette qui était plutôt grincheuse au départ finit par l’apprécier malgré la pluie et le froid.

Comme prévu, à l’arrivée, nous ne voyons rien…


La brume - à moins que ce ne soit des nuages ? - se lève légèrement par moment, dévoilant la crête de la montagne qui nous fait face. Les jeux d’ombre et de lumière sont envoûtants, et je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo avec moi, le téléphone ne lui arrivant pas à la cheville…

La fin des vacances se passera dans la région de Tours, où nous sommes attendus par la famille d’ici deux ou trois jours. Voulant fuire les alertes météo, nous décidons donc de nous diriger en Bourgogne et plus particulièrement à Givry pour y acheter du vin, avant de faire la route vers l’Indre-et-Loire. On retraverse donc avec plaisir les petits villages bressois que l’on a découverts il y a peu, on fait les divers pleins et l’on choisit de s’installer pour la nuit près d’un lac. C’est là que notre manque d’expérience nous joue un mauvais tour : nous arrivons de nuit sur un spot qui nous semble être, comme tous les autres, parfait à tous points de vue : calme, isolé, et à niveau.Le réveil est cependant difficile : il pleut depuis la veille sans discontinuer, et le sol sur lequel on repose s’est transformé en boue épaisse. Sans tarder, nous prenons la poudre d’escampette avant qu’il ne soit trop tard : nous ne voulons pas rester enlisés… Je mets le contact, entame ma manoeuvre, recule de quelques centimètres et réalise avec effroi qu’il est déjà bien trop tard ! Je fais du sur place. Bien joué, nous…__

__Bien sûr, nous n’avons aucun matériel pour nous désembourber. On essaie avec les moyens du bord, des branches trouvées deci delà, une sorte de couverture que l’on sacrifie pour l’occasion, rien n’y fait, l’enlisement est insoluble.


On appelle alors l’assistance, puis une longue, une très longue attente commence : quand le dépanneur nous rappellera-t-il ? Les heures passant, malgré les relances de l’assistance, on perd espoir qu’il nous fasse signe un jour. Toujours sous une pluie battante, Lutin décide donc de retenter l’expérience, avec les rares cailloux qui nous entourent, cette fois-ci… pas à pas, ou plutôt quart de roue par quart de roue, on finit par y arriver et nous sommes enfin libérééééééééés, délivrééééééééééés - pardon. C’était trop tentant !Quatre heures plus tard, après avoir laborieusement parcouru 3 mètres, on retrouve enfin la terre ferme, forts d’une expérience dont on retiendra la leçon. Enfin, après une heure et demie de nettoyage du camping-car et de nous-mêmes, on repart en direction de Givry, que l’on atteint de nuit… Juste à temps pour déguster et acheter quelques bouteilles avant la fermeture de la cave, ouf !

Notre périple va bientôt toucher à sa fin, nous visons désormais notre dernière étape avant de rejoindre Tours : Street Art City, à Lurcy Lévis, dans l’Allier. Comme nous sommes des êtres très étranges, entre l’expérience de ce matin et la neige attendue pour la nuit, on décide non seulement d’atteindre Lurcy-Lévis dès ce soir mais également de trouver un emplacement pour camping-car “en dur”. Bizarre, non ?La route, ce soir-là, est certainement l’une des pires expériences de conduite que nous ayons eu l’occasion de vivre. Nous empruntons, sous un vrai déluge nocturne, des nationales envahies de poids lourds qui vont vite, très vite, trop vite. Il doit bien y avoir plus de 10 camions pour une voiture, ils se collent, ils nous collent, nous doublent alors qu’il y a aucune visibilité : pas d’éclairage, impossibilité d’utiliser les phares tant la route est chargée, aucun marquage au sol et reflets lumineux dans l’eau qui couvre le sol… Un vrai plaisir ! La concentration est à son maximum, et nous arrivons à bon port avant que la neige fondue, qui a remplacé les gouttes d’eau, ne soit elle-même remplacée par des flocons résistants.

Ce matin, mes oreilles s’animent avant que mes yeux ne s’ouvrent. Les sons ont changé, ils semblent adoucis, il est fort à parier que la neige annoncée nous aura rattrapés pendant la nuit. J’entrouvre notre volet et, telle une petite fille impatiente, je souris de découvrir qu’un manteau blanc a recouvert les environs. J’en profite pour faire le tour du lac, Mini Gnomette s’amuse à faire un mini bonhomme de neige avant le petit dej.

Programme de la journée : Street Art City. J’ai hâte : les couleurs des streetartists vont certainement rehausser la grisaille des derniers jours…


Il s’agit d’un immense espace dédié au street art (quelque chose me dit que vous l’auriez deviné) dans un ancien domaine de France Telecom : les extérieurs sont couverts de fresques, les intérieurs accueillent des expositions et des galeries, mais le point central du lieu est “l’hôtel 128”. C’est un ancien internat dont chaque chambre a été laissée à un.e artiste : carte blanche pour créer une oeuvre, une esthétique, un message… Les chambres sont closes, et la visite se transforme peu à peu en expérience : la main sur la poignée, on se demande quel univers va nous envahir après avoir ouvert la porte. Ils sont tous très différents, nous font plonger dans des émotions très variées et le plus souvent surprenantes.


(street artist : TED NOMAD)


(street artist : NOSBE)


(street artist : ARTIZ NOTA CRIME)


(street artist : BOJAN)


(street artist : Stinkfish)Le soleil a fait son apparition pile au bon moment et nous permet de profiter des espaces extérieurs avec délectation.


On a passé la journée complète sur place. L’ambiance y est très agréable, le lieu a ouvert au public il y a peu et cela se sent : c’est chaleureux - dans tous les sens du terme puisque nous avons été accueillis, seuls, devant la cheminée ! - et donne vraiment envie d’y revenir pour voir d’autres oeuvres, les années prochaines, pour voir cet espace évoluer, vivre et grandir, sans pour autant perdre, je l’espère, son état d’esprit.Voilà, c’est donc les yeux pleins de couleurs et de sourires que l’on termine la journée, et c’est ainsi que se referme le carnet de notre périple plus ou moins jurassien. La région mérite d’être découverte, nous espérons y retourner plus longuement et lorsque les cours d’eau ne seront, je l’espère, plus à sec.

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