Visite en famille dans la belle ville de Honfleur, dans une rue piétonne une vitrine alléchante : la Maison du Nougat !
J’admire les sucreries et autres fruits secs que l’on peut voir dans la boutique. Mon fils tend son bras dans l’ouverture de la porte et pointe de son index une belle roue de nougat. La vendeuse, les fesses vissées sur son siège à l’autre extrémité du magasin, téléphone portable à l’oreille, nous interpelle : “ne pas toucher, c’est de la nourriture !” avant de rajouter “do not touch !”. Je ne réagis qu’à peine : mon fils n’a rien touché, la vendeuse est loin et au téléphone, difficile de savoir si c’est à nous qu’elle s’adresse même si la boutique est vide.
Nous continuons à saliver sur les confiseries et quelques secondes plus tard j’entends : “lunettes, casquettes” puis “des espèces d’allemands”. Je penche la tête, stupéfait, pour vérifier qu’il s’agit bien des propos de la vendeuse. Et oui, elle est en train de nous décrire à la personne qu’elle tient au bout du fil avec un dédain incroyable alors que nous pouvons l’entendre. Je lui ai alors expliqué mon opinion sur son comportement : c’est insultant de s’entendre réduire à sa tenue vestimentaire de façon dédaigneuse, associer celle-ci à une “espèce” de nationalité est désobligeant, à la limite du racisme ordinaire.
Ce à quoi elle a rétorqué “mais c’est 10 fois par jour !” (l’avertissement “ne pas toucher”) aucun rapport avec ce que je venais de lui dire et puis, dans ce cas, tu mets une vitrine, tu emballes de cellophane…
Dans l’intervalle, une cliente rentre dans la boutique, la vendeuse lance un “bonjour” à celle-ci sans décrocher de sa conversation téléphonique.
Alors, là, je continue de lui expliquer les règles de la bienséance : cela ne se fait pas dans une situation ordinaire et à plus forte raison dans une relation commerçant/client !
Elle me sort alors une réponse hallucinante : “c’est ma pause déjeuner”.
J’abdique alors devant tant de bêtise, de mauvaise foi et d’incompréhension.
Je sais que nous vivons une époque où tout va à vau l’eau mais je tiens, par cet avis, à vous dire que la “vendeuse” de la Maison du Nougat est parfaitement dans son époque et qu’elle est même une sorte d’avant-gardiste. Je crains qu’elle n’ait aucune formation dans le domaine de la vente ou bien l’Education Nationale a du souci à se faire…