Au cœur de l’arc antillais il existe un territoire insulaire dont le statut s’avère bien particulier : une île mais constituée de deux pays !
Au nord c’est la France, la charmante Saint-Martin.
Quant au sud de l’île, on se trouve aux Pays-Bas. « Welkom op Sint Maarten ! ».
Voici un récit de voyage en forme d’invitation à découvrir cette île des confins de la Hollande d’outremer.
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Pour débuter la visite de ces exotiques Pays-Bas … prenons un peu de hauteur !
Depuis les versants de Philipsburg, on bénéficie de ce large panorama sur une splendide baie.
Philipsburg, c’est le nom de la capitale de Sint Maarten, la hollandaise. En fait, la cité a l’aspect d’une petite ville (moins de 2000 résidents permanents).
Ses constructions s’étirent tout le long du rivage, sur un banc de terre (et surtout de sable !) situé entre la mer des Caraïbes et un étang salé, plus à l’intérieur.
En classique visiteur, me voilà sur la promenade du Front de mer, déambulant tranquillement le long de la plage.
Et mon regard d’être attiré par la silhouette d’un grand moulin trônant fièrement sur la Boardwalk … Nous sommes bien sous les tropiques, sable clair, cocotiers et mer d’un bleu intense tout y est, mais voici un édifice qui ne dérogerait pas dans la lointaine mère patrie néerlandaise. Il ne manque plus qu’un massif de tulipes en fleurs pour compléter le tableau!
Philipsburg est avant tout une station balnéaire où le shopping duty free est roi, les lieux sont donc très fréquentés notamment par les nombreux croisiéristes en escales … Bon, c’est dit !
**Continuons vers le centre « ville » et vers cette incontournable bâtisse construite au bout d’une courte allée de palmiers ; elle aussi évoque un pur style architectural typique de la Hollande.
Est-ce une église ? Car cette construction paraît chapeautée d’un semblant de clocher ? Non, c’est la Court house.
Ce Palais de Justice local ne date pas d’hier, il a été bâti en 1793 ; mais on le constate, depuis il a été bien rénové, son élégante façade blanche en témoigne.
C’est « Le » monument de Sint Maarten, si emblématique qu’il figure même sur le blason du territoire ainsi que sur les plaques d’immatriculation des véhicules.
Un autre héritage du passé, et là, c’est bien une église : la Methodist church (1851). Traditionnelle et élégante avec ces murs de bardeaux de bois.
Ici dans les Caraïbes, on aime les couleurs et ça se voit. Partout des fresques et des façades agrémentées de teintes souvent vives. Sans doute pour faire oublier les nombreuses vielles bâtisses en piteux état situées dans les rues adjacentes de Philipsburg. Satanées tempêtes et ouragans comme Irma (2017), leur violent passage ont laissé des traces !
Pas mal cette déco avec un détail qui m’a amusé : bien vue l’harmonie de teintes avec le choix d’une poubelle bleue, comme … le mur. Ainsi elle se fait plus discrète.
Une dernière teinte dans ce nuancier local. Arrêt le temps d’une photo devant l’Oranje School. La tonalité orange est fétiche chez les Hollandais, c’est bien connu. Ce que l’on sait moins c’est que les Néerlandais doivent ce goût pour cette couleur au Prince Guillaume Ier d’Orange-Nassau, Roi des Pays-Bas en 1815.
Fin de la courte séquence visite culturelle.
Et pour la suite de la balade ? J’hésite un instant entre un bain de mer et un autre type de bain, un bain de foule dans le secteur commercial de la ville. Allez, c’est parti pour débuter, plongeons dans le bain de foule !
Port franc, hors taxe et bonnes affaires … un « paradis ? ». Enfin, cela séduira surtout les amateurs de shopping. Mais pour corollaire, voici un long alignement de boutiques de mode, de luxe, de cigares, d’alcools et de souvenirs … c’est ainsi du côté de Frontstreet et de l’impasse d’ Old street.
Comme je n’ai pas vraiment l’envie de faire des emplettes, juste après avoir longé quelques unes de ces devantures … direction la plage !
C’est à deux pas, et place à une délassante baignade. Avec un tel littoral de sable qui s’étire sur près de deux kilomètres, on arrive même à dénicher un coin tranquille pour poser sa serviette, juste un peu à l’écart des transats …
Lors d’un passage à Philipsburg, le rafraîchissement peut aussi passer par le gosier. Il y fait chaud en toutes saisons, se désaltérer devient vite indispensable.
On a le choix entre les classiques cocktails tropicaux : mojito, punch coco, cuba libre et j’en passe … Mais le plus original est de goûter, en apéritif, à la spécialité locale : le Guavaberry. Une préparation avec des fruits rouges locaux macérés, du sucre de canne, des épices et un peu (beaucoup) de rhum, évidemment !
Je me souviens avoir dégusté lors d’un précédent passage à Philipsburg, ce fameux breuvage, ici, dans cette case entièrement dédiée à la spécialité. Elle est toujours là mais désormais fermée … bon, pour les curieux de cette saveur locale on peut se rassurer, on trouve du Guavaberry rhum un peu partout dans les boutiques alentours.
Bref, mais pour vraiment se désaltérer ne vaut-il pas mieux boire de l’eau, du jus de fruits ou pourquoi pas une bonne bière ? Bien sûr que si !
Parmi les bières locales, la Carib ou la SXM ont pignon sur rue ici comme la très célèbre hollandaise Heineken.
Il y avait il y a quelques années une curiosité à la sortie de la ville un Avion-Bar-restaurant aux couleurs Heineken … c’était original ! Mais l’ancienne carlingue aménagée n’a pas résisté au dévastateur ouragan Irma …
Retour dans le centre vers le marché. Un marché pour touristes, il est situé derrière la Court House et le parlement de Sint Maarten.
En y flânant entre stands de fripes bariolées et de babioles souvenirs, un souriant vendeur m’interpelle
Ce matin il faut aguicher le client promeneur, le flot habituel de touristes est absent des allées du petit marché. C’est en quelque sorte ce que me dit un vendeur désœuvré : « … Il faudrait plus de cruiseships en escales …» et d’ajouter ironiquement : « 7 ou 8 par jour, ce serait bien ! ». Je ne préfère pas imaginer la scène mais il faut comprendre les marchands, c’est leur business.
D’ailleurs ce matin, les chauffeurs de taxis semblent aussi en manque de clients.
A chaque coin de rues on vous propose des excursions : Maho beach est la plus proposée. C’est pourtant la plage la moins paisible de l’île mais certainement la plus spectaculaire … à voir certes, mais pour nous ce sera un peu plus tard.
Pour l’instant, direction Amsterdam … enfin le Fort Amsterdam, à l’extrémité ouest de la Great Bay.
Il faut passer les bâtiments du Divi Resort pour atteindre la petite colline et trouver les vestiges de cet ancien Fort Amsterdam (1631).
Ce fut autrefois le premier et le plus imposant fort néerlandais des Caraïbes. De nos jours, ne subsistent en ce lieu stratégique que quelques canons rouillés, une muraille et une constructions en ruines …
Au-delà de l’intérêt historique de la place, ce sont plutôt les points de vues depuis ce promontoire rocheux qui valent le déplacement et le coup d’œil.
Pendant que je cherche le meilleur cadrage de ce paysage, je m’aperçois que je suis observé. Un œil à l’affût me surveille … celui d’un iguane en mode camouflage dans un buisson.
Le site de l’ancien Fort Amsterdam est aussi un sanctuaire pour une autre espèce animale. Un volatile considéré comme emblématique de l’île, sa silhouette est même représentée sur le drapeau de Sint Maarten.
Les pélicans bruns sont ici chez eux sur ces falaises escarpées et il est amusant de les observer voler au ras de l’eau ou en piqué pour plonger, histoire de se remplir le jabot.
Les eaux sont assurément poissonneuses, un pêcheur à pied lance avec doigté son épervier (c’est le nom de ce filet circulaire). Cependant le temps de mon observation, ils sera moins chanceux ou habile que ce pélican qui tournoie près de la corniche.
Les Pélicans … en voilà d’autres, statufiés et mis à l’honneur sur ce rond-point près de l’aéroport international de Sint Maarten. Pas de doute, ici, on aime l’iconique espèce.
SBH ? Au sujet de cette inscription sur ce rond-point, Il s’agit du code de l’aéroport de Saint Barthélemy, une des îles voisines desservies en quelques minutes, pas à vol d’oiseau, mais en avion !
Tout autour de ce carrefour sont ainsi marqués les codes de différents aéroports des îles du secteur.
D’une baie à l’autre. Après Great Bay voici Little Bay.
Cette baie est moins étendue que sa grande voisine, le nom pouvais le laisser supposer ; mais surtout, une fois passé les hôtels la plage est ici plus nature.
Un havre paisible qui vaut bien un nouvel arrêt et quelques photos, les pieds dans l’eau.
Le parcours à travers Sint Maarten nous fait maintenant reprendre de la hauteur. On quitte le rivage pour gagner un versant digne d’un paysage de montagne. Le point de vue depuis ce belvédère est aussi un incontournable de l’île. De là, le panorama se dévoile sur tout l’Ouest de l’île et en grand format. En vedette, sous nos yeux le Simpson Bay lagoon.
La frontière entre le secteur hollandais et français passe virtuellement au milieu de ce lagon. Donc, en arrière plan sur cette vue il s’agit de la française Saint Martin avec au loin le cordon littoral de la Baie Nettlé.
Ici, les visiteurs ne font qu’une pause photo/selfie lors de leur tour de l’île mais il est un homme qui admire ce panorama en permanence, pour l’éternité, bien qu’il soit décédé à l’âge de 33 ans en 1950 !
William Henry Bell II est immortalisé par cette statue, assis face au paysage. C’est un hommage à une célèbre famille de propriétaires de plantations situées autrefois dans ce secteur de l’île.
Au centre de la photo vous devez apercevoir une ligne claire horizontale : le Causeway Bridge, un pont long de 650 mètres qui rejoint le secteur de l’aéroport. Princess Juliana Airport est l’aéroport international de toute l’île Sint Maarten/Saint-Martin (dans le secteur français celui de Grand Case l’Espérance ne dessert que les îles alentour de la Caraïbe).
Sur le pont … en direction d’une nouvelle plage, l’atout principal de Sint Maarten.
Maho est assurément la plus originale et la plus spectaculaire de l’île. Elle est aussi la plus renommée et les touristes de s’y rendre en nombre.
Maho beach n’est certes pas la plus tranquille pour le farniente mais le spectacle que l’on peut y observer vaut le coup d’œil.
Comme cette plage est située au bout de la piste de l’aéroport, le ballet aérien que l’on y observe est particulièrement impressionnant. Les avions qui y atterrissent ravissent les spectateurs lorsque leurs carlingues passent juste au-dessus de leur tête !
Nous y voici à l’heure de pointe, le flot d’une marée humaine est également présent avec les croisiéristes venus à la représentation en ce début d’après-midi. Trouver un coin de sable n’est pas des plus aisé mais l’on n’est pas venu ici pour se reposer allongés … la plupart des gens sont debout, nez en l’air, en attendant l’arrivée des avions.
En voilà un qui pointe à l’horizon, un modèle moyen pour débuter le spectacle comme une répétition avant l’arrivée des gros porteurs.
Entre 14 h et 15 h souvent ce sont les vols internationaux qui débarquent, le clou du ballet aérien.
Deux vedettes américaines … puis une autre française avec l’avion d’Air France arrivant de Paris.
Impressionnant, bruyant et odorant avec les effluves de kérosène qui font fi des senteurs iodées marines… mais la vision est impressionnante voire effrayante et également photogénique à souhait ! A condition de ne pas rater la photo, finalement le rase-motte s , enfin le rase-têtes est particulièrement rapide !
Depuis le Sunset Beach Bar le point de vue n’est pas mal non plus avec un verre à la main … comme dans un hall d’aéroport les horaires des arrivées des vols y sont affichées sur un écran.
Dernière précision sur l’intérêt de cette plage, comme on le voit sur cette vue le bar local se nomme « Sunset » …
… c’est dire que la contemplation des couchers de soleil est aussi un point fort de cette plage, elle est idéalement orientée plein Ouest.
Continuons notre parcours à Sint Maarten… laissons l’agitation, la foule et le vacarme des avions de Maho pour un autre rivage situé un peu plus loin.
Mullet beach est une vraie plage, idéale pour le farniente-baignade-bain de soleil … ça repose après l’effervescence de la beach de Maho !
Ici, le ruban côtier de sable blanc sépare le Green du golf du bleu turquoise de la mer. Ajoutons quelques teintes au décor, avec les parasols multicolores, indispensables pour se protéger du généreux soleil tropical.
Pour l’amateur, Mullet beach propose deux aspects : celui classique d’une plage bien entretenue le long de petits snacks-bars et de parasols-transats alignés mais aussi celui d’une plage plus nature sur une grande étendue vers la droite.
Quelques pas à fouler le sable les pieds régulièrement léchés par l’écume des vagues et me voilà sur les rochers. Beau point de vue dominant sur la perspective de la plage et sur la côte escarpée.
Et comme sur la corniche du Fort Amsterdam, je m’aperçois que je suis observé … encore un iguane à l’affût. Je me demande s’il surveille les alentours par crainte de l’attaque d’un quelconque prédateur ou par le souhait de capturer une proie à grignoter ?
Juché sur ce buisson, il bénéficie d’une vue imprenable sur ce panorama marin … mais l’animal est-il sensible à la beauté du paysage ? Mystère !
Au-dessus de la surface de la mer, la vue est de toute beauté mais il ne faut pas hésiter à aller voir aussi sous l’eau …
En effet, nager avec palme-masque-tuba permet de découvrir, entre deux eaux, une myriade de petits poissons multicolores, un bel aperçu de l’univers sous-marin.
Les temps changent … jugez plutôt. Il y a quelques années, lors d’un précédent séjour sur l’île (2012), j’avais pris ici même une photo. Vous pouvez comparer avec cette prise de décembre dernier, presque sous le même angle.
Et on le constate, il y a quelques changements … et pas seulement concernant la couleur des parasols !
Deux tours ont poussé ! L’urbanisme est galopant dans ce secteur de l’île : résidences, hôtels, villas … la rançon de l’attrait touristique des lieux associé à l’appétit des investisseurs-promoteurs-commerçants.
Pour l’esthétique des paysages du littoral ce n’est pas top.
A vrai dire, c’est un aspect que l’on ne voit pas vraiment du côté de Saint-Martin la française, elle reste plus authentique sur les fronts de mer, pas dénaturée par une succession de grands immeubles. Bref, c’est dit. Mais non, je ne suis pas chauvin !
A proximité, voici une autre tour dont je préfère le style, elle ressemble à un phare. L’édifice s’élève en surplombant de la marina de Port-Cupecoy. Installée et bien protégée à l’entrée du lagon. Jolie teinte jaune ocre pour les murs, comme celle des falaises rocheuses de la côte locale.
Cupecoy, la dernière localité avant la frontière (toute virtuelle, juste un panneau indicateur) avant de quitter le Dutch side de l’île et de se retrouver en terre française.
Photographier la Cupecoy beach peut vous faire passer pour un voyeur … cette plage est fréquentée par des nudistes. Pour respecter la discrétion qu’on leur doit, je vais cadrer ma photo de plage/falaise ocre en masquant les estivants par ce buisson en avant-plan.
On quitte maintenant cette partie Ouest de Sint Maarten, ces immeubles, ces centres commerciaux, ces bars-restaurants, ces discothèques et ces casinos où la vie et les festivités nocturnes battent leur plein jusqu’à pas d’heure … pour continuer notre parcours en zigzag le long des routes du territoire hollandais de l’île.
Retour dans les environs de Philipsburg, là où vivent les vrais Sint Maarten(nois).
Ici dans ces faubourgs, l’ambiance est moins dédiée au tourisme. Pas de boîtes de nuit pour vacanciers ni casinos pour espérer faire fortune … mais pour tenter d’améliorer les fins de mois, les locaux s’adonnent à des jeux de hasards très prisés en jouant à la loterie. On le constate, un peu partout on trouve des guichets (très colorés) qui vendent des tickets (perdants/gagnants !) de loto.
Et les quelques constructions qui évoquent l’appartenance à la Hollande continuent d’attirer mon regard et mon objectif photo. A l’image de ces façades à pignons, tout à fait dans le style de celui des Pays-Bas, avec le plus des teintes rendues flashy sous le fort soleil des îles.
Nous sommes dans le secteur du Great Bay salt pond dont une partie semble poldérisée. Émergeant entre eaux saumâtres et végétation un imposant bâtiment pointe ses toitures au-dessus des arbres.
Il s’agit de l’immeuble du Gouvernement de Sint Maarten. Un territoire faisant donc partie du Royaume des Pays-Bas mais qui a son autonomie depuis le 10 octobre 2010.
43500 habitants résident sur cette terre insulaire, finalement un peu plus que dans la partie française au nord qui pourtant a une superficie légèrement plus grande.
Quant à la population locale elle est particulièrement cosmopolite avec plus de 100 nationalités différentes (celles des îles de la Caraïbe et des pays d’Amérique Centrale et du Sud …). Vous l’avez compris, on ne rencontre pas que des Hollandais à Sint Maarten, cependant le néerlandais est bien la langue officielle du Dutch side, mais l’anglais également.
Côté étang, autrefois on y exploitait le sel, c’était une activité importante et un des principaux revenus pour les habitants de l’île. C’était bien sûr avant la manne bien plus avantageuse que procure « l’industrie » touristique actuelle.
L’hommage aux travailleurs du sel leur est rendu pas ces statues : les s altpickers. Ils sont en bonne place juste au rond-point près de la rue qui dessert les bâtiments administratifs du Gouvernement.
Autre hommage mais à d’autres catégories de travailleurs locaux … ceux exploités dans les plantations à la triste période de l’esclavage. Cette statue montre l’« Esclave inconnu », bras en l’air, enfin libéré de ses fers et de ses chaînes.
Au sujet de l’ancien marais salant, il est intéressant d’y faire une pause Nature.
Ce lieu protégé situé entre centre ville et banlieue est un bon point d’observation de la faune locale.
Une passerelle en bois en partie cachée dans la mangrove permet d’apercevoir discrètement quelques oiseaux des marécages comme des aigrettes blanches.
Des oiseaux mais également quelques tortues marines qui pointent régulièrement leur petite tête à la surface de l’eau, le temps de respirer une bonne bouffée d’air.
Les tortues marines à Sint Maarten, il en est aussi question sur la grande plage de la côte Ouest, plus précisément à Guana beach.
Une plage désertée en cette fin d’après-midi, le vent y soufflait fort. Un rivage qui séduit les fameuses tortues, elles viennent y pondre dans le sable. Un panneau d’information en informe les visiteurs.
Pour parvenir sur ce rivage il faut emprunter une petite route pentue et en lacets. Un vrai décor de montagnes. Qui dit relief digne d’une région montagneuse dit aussi col. On s’y arrête, car les panoramas sur le littoral et les versants sont de toute beauté.
Une belle randonnée à découvrir sur cette côte isolée, elle emprunte ce sentier en surplomb des falaises. Au bas des rochers les vagues viennent se briser avec force en formant des gerbes d’écume.
Je me souviens avoir randonné sur cette trace il y a de cela quelques années.
Le parcours se faufile dans un décor sauvage parmi une lande littorale où ne poussent que quelques buissons rabougris au milieu desquels se dressent une multitude de cactus cierges. Une autre variété de cactus (ou plutôt il faudrait dire cacti) attire immanquablement l’œil avec leur grosse boule rouge.
Malgré leurs redoutables épines ils sont vraiment très esthétiques. Le nom savant de ces plantes est melocactus intortus mais plus communément ils sont appelés en anglais « Turk’s cap », tellement ils évoquent les coiffes turques avec cette sorte de pompon rouge.
Chemin faisant la balade vous mène à une autre baie, Geneve Bay, une anse de galets et de coraux qui secoués à chaque vague résonnent d’un grondement sourd.
Ensuite, le tracé s’élève un peu en passant par un sol parsemé de gros rocs glissants.
Mais après l’effort de la marche, place au réconfort pour le randonneur.
A seulement quelques mètres en contrebas, les rochers délimitent d’idylliques piscines naturelles … une bienvenue récompense.
Est-il utile de préciser qu’un bain dans ce havre protégé de la houle de l’océan est un moment de plaisir particulièrement relaxant ?
Le périple dans Sint Maarten s’avère consister finalement par la découverte d’une succession de baies et de plages. Dans une île, le littoral est toujours un lieu privilégié.
Alors, une dernière baie pour achever le portrait de ce littoral ? Une ultime beach, plus au nord, sur cette côte Est de l’île.
Nous sommes ici à proximité de la « frontière » entre Sint Maarten et Saint-Martin, la française.
Dawn beach, est une jolie plage protégée et donc accueillante.
Imaginez-vous allongés sur le sable … sous un soleil tamisé par l’ombre d’un cocotier. Fermez les yeux … entendez-vous le doux bruissement des alizés dans les palmes qu’estompe par moments le bruit des vagues venant lécher le rivage sablonneux ?
Si vous le souhaitez, ouvrez les yeux à présent … apercevez-vous à l’horizon (et sur la photo), entre ciel et océan, les mornes de l’île de St Barth. ?
Puis laissez-vous inviter par les douces eaux cristallines … elles vous attendent.
Notre tour de Sint Maarten prend fin ici, près d**’Oyster Pond**, localité où passe la frontière entre les deux pays.
Mais finalement où est-elle précisément cette ligne de séparation ? C’est simple vous dit-on : « Là ! au milieu de la baie et du port de plaisance… »
A vrai dire, comme elle n’a été longtemps que virtuelle, peu de monde se souciait de son tracé précis … jusqu’à ce que Irma, la terrible tempête-ouragan vienne en 2017 ravager cette côte, la marina et ses pontons.
Voici l’état actuel d’un de ces pontons. Par prudence je ne suis pas allé voir plus loin !
Mais pour la reconstruction de ce port-marina-capitainerie-résidence attenante, construit à l’origine à cheval sur les deux pays … quelle législation faudrait-il alors respecter : la néerlandaise ou bien celle de la France ?
Il aura fallu de longues négociations … d’abord locales entre les autorités administratives des deux territoires complétées ensuite par une concertation au plus haut niveau entre les cabinets ministériels des deux États. Un accord a été trouvé, c’était au premier semestre 2023.
Ainsi, cette frontière franco-néerlandaise de la baie d’Oyster Pond a pu être redessinée officiellement.
Aux dernières nouvelles, la reconstruction va pouvoir enfin débuter !
Une stèle et des drapeaux symbolisent cette drôle de frontière. Ici, bien entendu flottent les drapeaux de Sint Maarten/Pays-Bas et celui aux couleurs de la France (et de l’Europe !).
Le drapeau au centre, pavoisant cette voiture, c’est l’Unity Flag, il témoigne de la bonne entente entre les deux pays : une même origine pour les deux populations, une culture et des traditions communes et surtout un esprit de coopération au service de tous les saint-martinois.
Voilà une île qui mérite bien son slogan de «Friendly Island ».
Jean SM - Dans les Caraîbes à Sint Maarten