Chroniques sur le sentier du nord-ouest américain

Forum États-Unis

Pour le detail de grand lac salé on pourra en parler.
BB King nous avions eu la chance de l’écouter il y a quelques années au grand rex à Paris.
J’avais lu avant de partir qu’il était hospitalisé.
C’était aussi un homme d’affaire avec des réussites plus ou moins heureuses.Son club de Memphis est exceptionnel avec passage d’artistes de qualité. Il en avait ensuite créé plusieurs. Celui de NY était plus que moyen, celui de Vegas n’avait pas duré. On ne retiendra que le grand artiste.

[quote]
Pour le detail de grand lac salé on pourra en parler.
BB King nous avions eu la chance de l’écouter il y a quelques années au grand rex à Paris.
J’avais lu avant de partir qu’il était hospitalisé.
C’était aussi un homme d’affaire avec des réussites plus ou moins heureuses.Son club de Memphis est exceptionnel avec passage d’artistes de qualité. Il en avait ensuite créé plusieurs. Celui de NY était plus que moyen, celui de Vegas n’avait pas duré. On ne retiendra que le grand artiste.[/citation)

Bonjour Mayannick,
je prends un peu ta chronique en route consultant peu le forum(nous avons oublie l ipad et taper sur un clavier US dans les hotels me plait a moitie…
sinon, au sujet de ton premier post concernant le tshirt, je crois l avoir vu l an dernier et avoir pense qu il ne s agissait pas d une mise en cause des indiens qui aurait ete gonflee…
A part ca, dans ma partie de promenade, je rencontre peu de monde et des temperatures tres changeantes, a la limite, nous pensons etre venus un mois trop tot
Je te souhaite ainsi aqu a ta tribu, um super voyage dans la ligne de votre fleche
Gerard

Bonjour voyageur si proche!
Pour le temps, c’est vraiment très anormal. Rien qu’en Californie nous avons eu 10° de moins que ce que nous avions eu pour un voyage en mars!
Aujourd’hui par une température froide (5 à 7° ) nous avons observé au loin et orage d’une rare violence. Orage et froid, pas fréquent.

Salt Lake city c’est la ville des mormons certes mais aussi la capitale de l’état. Qui dit capitale dit Capitole, immense, sur le modèle de celui de WDC. On entre on est accueilli très gentiment et on part visiter seuls, on entre dans l’assemblée, le sénat, pas dans la cour suprême. On voit la porte du Gouverneur, on pousse doucement la porte, on passe la tête et une charmante secrétaire nous dit d’entrer. On est dans l’antichambre. Le gouverneur n’est pas là alors on peut voir son bureau et prendre des photos.

On est sur le point de ressortir et la surprise ! Un petit cadeau pour les deux français : une carte postale du capitole et un crayon de bois gravé au nom du gouverneur !!!

Le grand temple mormon… Notre objectif était d’en faire la visite avec un ‘frère’ ou une ‘sœur’ qui attendent les visiteurs étrangers et les abordent dans leur langue. Ce sont des jeunes qui sont partis dans un pays étranger pour 2 ans à leurs frais.

Et là surprise ! Deux jeunes filles nous abordent avec un français parfait teinté d’un léger accent américain. On leur demande où elles sont venues en France. Réponse : nous sommes françaises ! L’une de Montpellier, l’autre de Tahiti. Elles sont mormones et ont été choisies pour un cycle de 18 mois à SLC, formation 7 jours sur 7 et en sont à la moitié de leur cycle. Après coup je me suis demandée avec quels visas elles étaient là, mais pas de soucis les mormons doivent avoir d’excellents avocats !

A la fois sympathiques et inquiétantes. J’avais un peu révisé mes connaissances sur cette religion pour bien suivre la visite.

Nous avons terminé à midi par un court récital d’orgue au Tabernacle.

Parfois il y a des hasards de voyage qui donnent un petit pincement au cœur. Le programme du mois de mai propose des morceaux de divers musicien. Aujourd’hui…. Des œuvres de Louis Vierne que j’aime tant qu’il m’avait accompagné lors de notre cérémonie de Mariage !!!

Sur la route, visite du fort Bridger, superbement restauré qui mérite vraiment une visite si on est dans le coin. Mieux que Fort Laramie même s’il n’en a pas la même portée historique.
Espérons que le froid va nous quitter un peu…

Nous avons suivi une partie du chemin de la diligence Cheyenne- deadwood, un bout du chemin parcouru par les indiens et l’armée avant le massacre de Sand creek, pour arriver à Fort Laramie, sous le soleil.

Le précédent passage date de 10 ans… Le souvenir était très présent.
Pour comprendre les jours qui suivent, ce passage était obligé.
Les traités de Fort Laramie…. Pour en parler, je laisse la parole à Ehawee

  • Pourquoi les blancs ont-ils eu besoin de signer des traités avec notre peuple ?
    Tout simplement parce qu’ils avaient besoin que l’on se tienne tranquille! Nous on a cru qu’enfin on pouvait cohabiter, mais bien sur on nous a leurrés !!
    Premier traité de fort Laramie ? On nous octroyait…nos terres. En échange on laissait construire des routes pour la ruée vers l’or de Californie. En plus on nous versait une somme … pendant 50 ans !

  • Mais il y a eu la ruée vers l’or du Colorado, de plus en plus de chercheurs d’or transitaient par nos terres, tuaient nos bisons, et ne respectaient plus notre tranquillité alors on a repris la guerre. Il y a eu le terrible massacre de Sand Creek, provoqué par Chivington, auquel le grand chef bison noir avait échappé par miracle. On nous proposa de signer un nouveau traité sur le lieu du précédent. On perdait encore des terres mais bon, c’était mieux que rien.

  • Et puis l’or, toujours l’or… La ruée vers l’or des blacks Hills, terre sacrée, a encore fait voler en éclat nos quelques terres.

  • Après, il y en a qui s’étonnent que nos guerriers se soient engagés dans la bataille de little big horn !!

Je te sens très en colère et je te comprends.
Permet-moi de passer cette chanson de Johnny Cash, tu sais une de celles de son album Bitter tears. Autre époque, autre lieu, autres tribus mais même jeu de dupes.

Cela remonte à l’époque de Georges Washington. Il signa un traité avec les indiens Senecas (de la nation Iroquois). Tu parlais du traité de Fort Laramie qui devait durer 50 ans. Les conseillers de G Washington avaient fait mieux, ils avaient utilisé un langage très compréhensible pour les indiens. Combien de temps durera ce traité ? Aussi longtemps que la lune se lèvera , aussi longtemps que les rivières couleront, aussi longtemps que le soleil brillera, aussi longtemps que l’herbe poussera…
On a construit un barrage, les terres des Senecas ont été englouties, les tombes sacrées de leurs ancêtres ont disparu sous l’eau et ils ont dû partir.

Tu pleures encore Ehawee, je partage ta tristesse…. Ecoutons ensemble le refrain lancinant de JC

As long … as the moon … shall rise as long …. as the rivers… flow
As long ……as the sun… will shine… as long ….as the grass… shall grow

Nous avons repris la route vers Scotts Bluff, Nebraska, où nous passons la nuit.

Chimney rock qui servait de repère aux émigrants qui partaient vers l’ouest . Ils savaient que quand ils voyaient ce rocher, qu’ils étaient sur le bon chemin, mais aussi qu’ils entamaient le chemin vers les montagnes inquiétantes.

Scotts Bluff National Monument : Badlands, terres et roches d’argile blanche…
Je dois faire un aveu, cette visite m’inquiétait. Les rattle snakes sont les rois ! J’ai une pensée émue pour notre ami dont le pseudo se termine par deux chiffres, je sais qu’il n’aime pas vraiment aussi !
Ce NM est particulièrement dédié aux émigrants qui ont parcouru la piste de l’Oregon, de Californie ainsi que les mormons.
Quelle misère épouvantable avait du les jeter sur ces pistes, avec les dangers qui les attendaient ? Un émigrant sur 10 est mort sur la route. Les attaques des indiens (très peu), le manque d’eau, de nourriture, les morsures de serpents et surtout des conditions sanitaires déplorables. Choléra, Malaria, rougeole…
Aussi accidents d’arme à feu, oui oui ! Beaucoup avaient la terreur des indiens, ils s’étaient armés mais ne savaient pas utiliser leurs armes ! Accidents de chariots, noyades en passant les rivières….

Lorsqu’il a fallu se rendre par un sentier (oui, oui rattlesnakes…) jusqu’au lieu de passage des chariots bien repérable, que mon pied s’est enfoncé et que la boue gorgée d’eau s’est infiltrée dans la chaussure… j’ai eu une pensée vraiment émue pour ces femmes qui suivaient le chemin dans des conditions bien pires et qui à l’étape n’avaient pas terminé la journée. Il fallait préparer les repas, s’occuper des enfants …

Les paysages traversés aujourd’hui méritent vraiment que l’on se rende dans ces contrées peu fréquentées. A un moment nous avons partagé la même remarque : On dirait monument valley en blanc !

Agate fossil beds, quelques sentiers (rattlesnakes too…) pour repérer des nids de paléocastors fossilisés et puis bien sur on va au visitor center. Et la une surprise immense nous attend.
James Cook, propriétaire du ranch Agate spring, était depuis fort longtemps ami du chef Sioux Red Cloud. Lorsque celui-ci fut enfermé dans une réserve avec sa tribu, cet homme décida que tous les étés, il ferait venir ce chef et sa tribu dans son ranch afin qu’ils puissent retrouver leur mode de vie traditionne. Beau geste, il les a reçus pendant 50 ans.
Mais une conséquence exceptionnelle. Les sioux, lui faisaient des cadeaux à chaque voyage !
Ils sont exposés au visitor center. Collection énorme, qui rend ridicule l’expo sur les indiens des plaines qui a eu tant de succès au musée du quai Branly à Paris !!!
Et même une peau de bison illustrant la bataille de little bighorn. Des anciens racontaient de jeunes sioux peignaient….

Nous voila en territoire Sioux. Bienvenue chez toi Ehawee…. Bon, ce n’est pas l’expression appropriée, nous sommes passés à Fort Robinson, c’est la qu’est mort le grand chef Sioux Crazy horse…

Ehawee me souffle : la mort au combat de Crasy horse a été une tragédie, mais ce n’est pas la pire qui soit reliée à Ce fort. Le massacre de fort Robinson, où l’armée, après avoir affamé les cheyennes, qui ont réussi à fuir, les a poursuivis et a tué les hommes , les femmes, les enfants. La cour suprême a qualifié cet évènement de ‘shocking story’… quand même !

Nous passons la nuit à Chadron. Petite ville du Nebraska dont la rue principale de down town ressemble à toutes ces villes construites en dur à la fin du 19ème siècle
Pour demain la météo annonce 14°, on a eu pire

A Chimney rock il y a tant de serpents qu’ils ont aménagé une terrasse pour prendre des photos.
A fossil bed, le sentier fait 1m de large et de part est d’autre 1m d’herbe est fauché pour améliorer la visibilité. …
A Scottsbluff NM sentiers moins dégagés. …
Nous devrions être dans l’est des badlands cet après midi . Mais… il a beaucoup neigé la semaine derniere (hier pas mall de congères sur le bord de la route) etla white river est en crue. On verra bien. Si les routes sont coupées on ne reverra pas ce coin…

Oh, ça ne me rajeunit pas Chimney Rock, c’était en 1992 ! et il n’y avait pas de terrasse ! A l’époque je n’avais vu aucun crotale mais par contre j’avais été littéralement assailli par une nuée de moustiques et ils m’avaient suivi jusqu’à la voiture. j’avais dénombré pas moins de 30 piqûres ! Il y avait un point d’eau pas loin du genre petite mare ou rivière je ne me souviens pas bien, tu as vu ça Mayannick ?

Peut être qu’en été il y a des moustiques mais par 4° de bon matin pas vraiment de risques!!!

Beaucoup de mal à trouver le lieu du massacre de Wounded Knee.
Etrangement, il y a encore 7 ans de ça, le site s’appelait battlefield . Le panneau qui explique ce qui s’est passé à changé. Sur Battlefield, on a vissé une plaque sur laquelle est indiqué massacre… les mentalités évoluent.
Un terrain nu, un vallon, sur une colline, un cimetière au milieu duquel se trouve la tombe de Big Foot. Etrangement elle est entourée de barrières, comme s’il cherchait encore à fuir !

Ehawee nous a rappelé le massacre.
Après l’assassinat de Sitting Bull, big Foot a décidé de mettre sa bande en sécurité dans la réserve de Pine Ridge. Interceptés par l’armée, ils se sont arrêtés un soir au bord de la Wounded Knee creek. Les guerriers désarmés. C’était en décembre, un temps glacial, rien ne pouvait réchauffer les hommes, les femmes et les enfants.
Le lendemain matin, des coups de feu sont partis. Qui a tiré ? Certainement un de nos jeunes guerriers. Les mitrailleuses de l’armée se sont mises à semer la mort. Certains ont cherché à se mettre à l’abri dans un ravin, ils étaient fauchés pendant leur course. Plus de trois cents sioux étaient morts, Big Foot en faisait partie.
Ce drame a sonné la fin de la résistance et donc la fin des guerres indiennes. Il a fallu aux soldats, attendre quelques jours qu’une tempête de neige passe pour rassembler tous les corps gelés, figés dans leur attitude de fuite, et les enterrer dans une immense fosse commune.

Je te laisse à ta tristesse Ehawee, j’aimerais maintenant évoquer le Wounded Knee moderne, celui de l’AIM American Indian Movement créé en 1968. Ils avaient organisé en 1972 la marche des traités rompus. Ils en avaient comptabilisé 371, signés par les indiens et rompus par le gouvernement américain. Marche sur Washington pour demander les black hills qui étaient incluses dans le traité de fort Laramie ! Sans succès bien sur !
L’occupation de la ville de Wounded Knee a suivi. Elle a duré plus de 2 mois, a fait 2 morts du côté des indiens, autant du côté des fédéraux. D’ailleurs, une des victimes indiennes est enterrées dans le petit cimetière, près de Big foot. Ils n’ont encore rien gagné mais par contre cela à donné un coup de projecteur international sur Wounded Knee. J’étais alors étudiante, en France les étudiants relayaient quotidiennement l’évolution de ce siège. Je n’avais alors jamais entendu parler du massacre de Wounded Knee, après cette occupation je savais tout ce que l’on pouvait en savoir !

Nous avons quitté Wounded Knee sur les notes de la chanson Big foot écrite par Johnny Cash

Nous avons ensuite traversé les réserves Lakota où vit encore Leonard Crow dog chef spirituel et homme médecine (tiens un conseil : son fils ainé, Leonard Alden Crow dog qui a pris le relais est un artiste reconnu. Il peint ses visions. Impressionnant) .
On a souvent traversé des réserves, souvent misérables. Celles-ci sont comme les autres. La ville de Pine Ridge, des zombis, rassemblés par petits groupes, entrain de boire … Par contre dans la campagne, le panneau sur la route qui demande de maintenir propre le tour des maisons fait son effet. Bien sur toujours quelques « chambres d’amis » et de vieux pneus, mais un effort certain est fait.

La traversée des badlands et la soirée au déjanté Wall Drug nous ont un peu lavé l’esprit.
Au fait vous avez entendu parler du Wall Drug ? Il y a dix ans, alors que je programmais un voyage en famille dans la région, un spécialiste des USA m’avait dit allez voir le Wall Drug, prévoyez bien une heure ou deux. La surprise fut totale. Ce qui à l’origine était un magasin général, au milieu de nulle part qui vivotait, a attiré tous ceux qui passaient dans la région et est devenu incontournable. Le propriétaire avait eu l’idée de placer sur les pistes des panneaux indiquant qu’il proposait de l’eau fraiche gratuite !
Aujourd’hui, au milieu de la cour, la tradition est respectée, une fontaine d’eau fraiche est à disposition avec des petits gobelets !
Galerie marchande assez folle…
Et puis ça a été l’occasion d’une discussion sur un sujet hautement scientifique !!
Connaissez- vous le Jackalope ? Légende américaine, on voit parfois accroché dans des bars, un trophée de cet animal, ou parfois un permis de chasse au Jackalope. Comme son nom l’indique, mélange de Jackrabbit et d’antelope, un lièvre avec des cornes qui saurait imiter la voix humaine…

Bonjour Mayannick,

Où peut-on voir les peintures de Leonard Alden Crow Dog ?

Merci et à bientôt !

Hiacinthe

Je ne dois pas bien comprendre la question parce qu’une simple recherche internet permet d’en voir. Sinon à l’université de Berkeley où il réside, mais c’est moins simple

Chamberlain, St Joseph école pour enfants sioux… à l’initiative du musée Lakota…

Le musée passionnant et pas du tout langue de bois.

Mais que dire de l’école ? A une époque elle fut comme toutes les écoles pour indiens. Aujourd’hui les enfants reçoivent une partie de leur enseignement en langue Lakota, la culture lakota leur est enseignée, mais… Tous les ans, des fournées d’enfants sioux sont baptisés. Un peu ambigu. Cependant ils font manifestement un superbe travail. Les gamins vivent en maisons d’enfant, vont à l’école. Ils sont loin de leurs familles qui habitent dans les réserves de pine ridge et rosebud. Une vidéo qui interroge les enfants sur le pow wow annuel de l’école nous a fait penser que l’enseignement est positif. Un gamin dit : moi j’aime le pow wow parce que… il hésite et termine par : parce qu’on sait ce qu’on est !

On est loin des écoles pour enfants indiens qui s’implantaient partout. Les enfants étaient enlevés à leur famille, enfermés dans ces écoles prisons, déguisés à l’européenne, punis s’ils parlaient ‘indien’. Il fallait tuer l’indien qui était en eux. Les indiens d’un certain âge aujourd’hui racontent encore cette enfance brisée.

Ehawee, tu as du entendre bien des anciens te conter çà ?

  • Oui, les enfants résistaient tant qu’ils le pouvaient. Je dirai, heureusement pour les Etats Unis et je dirai même sans prétention, heureusement… pour le monde !
    Charles Chibitty, le dernier code talker comanche , rappelle cela avec ironie. En Oklahoma comme au Dakota, les coups et les punitions pleuvaient lorsqu’ils étaient surpris à parler « indien » comme disaient leurs professeurs, mais ils résistaient et c’est grace à leur résistance que les codes utilisés par eux pendant la dernière guerre n’ont jamais été découverts par les armées allemandes. ….
    Même résultat pour les code talkers navajos dans le pacifique, les japonais n’ont jamais craqué ces codes….

Nous avons quitté Chamberlain au son de la chanson ‘drums’ de Johnny Cash, tirée de son album Bitter tears
Let me tell you, Mr. Teacher
When you say, you’ll make me right
In five hundred years of fighting
Not one Indian turned white
….
And there are drums beyond the mountain
Indian drums that you can’t hear
There are drums beyond the mountain
And they’re getting mighty near ….

Passage dans la réserve Crow creek pour rejoindre Pierre, capitale du Dakota du sud, et bien sur selon notre tradition de voyage, nous sommes entrés comme dans un moulin dans le Capitole ! Sous la coupole, un drapeau français à côté du drapeau sioux. Pourquoi ? On trouve quelqu’un qui nous explique que c’est pour rappeler que les premières implantations blanches étaient françaises. Bon sang mais c’est bien sur !! La Louisiane !
On a eu un peu de temps à trouver le lieu où avait été enterrée une pierre des frères Verenderye, sur une colline qui surplombe le Missouri plus de 70 ans avant Lewis et Clark….

J’ai trouvé les peintures sur un site internet.

Je te posais la question parce que je croyais que tu avais vu certaines de ses oeuvres dans un commerce ou une salle d’exposition lors de ton voyage.

A bientôt !

Hiacinthe

Oui j’ai eu l’occasion d’en voir des photos à Paris lors d’une réunion organisée par le groupe de soutien d’un prisonnier. Mais ce n’étaient pas des peintures originales.

Lorsque les pionniers partaient on leur disait : c’est sur, vous allez voir un éléphant ! L’origine de cette expression n’est pas bien sure, par contre ce que ça voulait dire était clair : Vous aurez au cours du voyage, envie de faire demi tour !
L’un d’

je préfère ma femme à l’or, je rentre !

Moi, cette nuit, j’ai vu un éléphanteau ! Rien à voir avec la vie des pionniers mais quand même !
A peine endormie, dans ce premier sommeil si profond, j’entends un ronflement lointain, puis des clochettes au loin. Enfin des sifflets stridents d’un train à 4 reprises suivis d’un grondement de multiples wagons. La nuit était finie, tout le temps pour penser que Pierre (que nos amis américains prononcent pied) est un site de transit du bétail qui vient du Texas et part vers l’est…
Et puis pour arranger le tout, ce matin, on est passé en central time, juste au moment où je me rendormais le réveil a sonné avec une heure d’avance… Dur dur les voyages. Heureusement, deux heures de route à dormir, je me suis réveillée en forme, devant un troupeau de bison et tout était oublié. Beaucoup de bisons dans les pâtures des réserves sioux et cheyennes…

Traversée de standing rock sioux tribe, un passage au visitor center de Fort Yates a révolutionné les deux dames qui en assuraient le service. Des français, qui cherchaient la bonne tombe de Sitting Bull !
On en avait vu une au Dakota du sud, mais celle là avait été créée en 1953 par 4 de ses petits enfants qui avaient déménagé le corps du grand père pour le replacer là où il était né.
Mais en 2007, le gouvernement a tranché, la tombe devait rester où elle était, sur le lieu de son assassinat à Fort Yates.
Tellement contentes de nous raconter cette histoire, qu’elles voulaient nous inviter à partager leur pizza ! L’une d’elle nous a expliqué que le père de son beau père parlait une langue, mélange de langue indienne et de français… Les dernières traces de la Louisiane….
Visite de fort Lincoln au bord du Missouri, celui d’où est parti Custer pour sa dernière campagne qui devait être un succès.

Passés par la réserve de Pine ridge hier, passés aujourd’hui près d’un tribunal qui a détruit une vie, il faut aborder un sujet qui est inconnu de beaucoup d’entre nous

Ehawee vous pose une devinette :
Si je vous dis un très vieux prisonnier politique libéré à l’âge de 72 ans après 27 années de prison… vous me répondez Nelson Mandela bien sûr!

Si maintenant j’évoque un prisonnier politique de 70 ans, emprisonné depuis 38 années vous me répondez quoi ???

Leonard Peltier, membre de l’American indian Movement croupit en prison depuis tout ce temps. Le prochain examen de son éventuelle libération sera possible en 2028. Seule une décision présidentielle pourrait le libérer. Lors de son installation Bill Clinton avait dit : je n’oublierai pas Leonard Peltier… Il l’a oublié.
En 1975, on est en pleine période de violence entre FBI et AIM, après l’occupation de Wounded Knee. il était dans la réserve de Pine ridge au Dakota pour protéger des membres de l’AIM . Selon lui, il n’était pas encore debout quand une fusillade éclate avec l’incursion de membres du FBI, il sort pour mettre à l’abri les enfants de la famille en danger. Il découvre ensuite les deux hommes du FBI tués. Il se rend compte que cela les met dans une situation dangereuse, ils s’enfuient.
Je n’étais pas là, vous non plus, mais c’est ce qu’il n’a cessé de dire depuis.
Par contre ce qui suit est avéré :
3 membres de l’AIM sont recherchés, deux sont arrêtés, Leonard est passé au Canada. Les deux autres sont jugés dans l’IOWA et acquittés.

Repéré au Canada, il est extradé après que le FBI ait produit un témoignage d’une jeune indienne que l’on dira… mentalement fragile. Elle déclare qu’elle vivait avec Leonard Peltier et qu’elle l’avait vu tirer. Un an plus tard, le procureur dira que ce témoignage n’était pas recevable.

Il devait être jugé dans l’Iowa, le procès est déplacé au Dakota du sud, très défavorable, le jury ne contiendra aucun indien. Il est condamné à deux peines à perpétuité cumulables.

Il tentera de s’évader, sera repris et on ajoutera 7 ans à la peine précédente.
6000 feuilles sur cette affaire n’ont jamais été rendues publiques par le FBI pour des raisons de sécurité nationale…

Je reprends la parole:
Si son histoire vous intéresse, lisez son livre c’est un condensé d’humanité. Lui qui se dit, depuis son enfance, coupable d’être indien. Chaque livre acheté alimente son comité de soutien.

Pour terminer, voici une anecdote qu’il raconte dans son livre :
Lorsque ses petits enfants étaient petits, ils auraient aimé le voir renter à la maison, ils lui disaient : grand père pourquoi ne termine tu pas tes “sentences”, tu pourrais rentrer.
Les enfants ne comprenaient pas le terme anglais « sentence ». Pour eux il s’agissait de phrases à écrire, comme à l’école lorsque l’on a une punition, ils ne pensaient pas aux peines de prison cumulées que leur grand père ne pouvait pas finir…
Ils sont grands maintenant, ses petits enfants et il n’est pas rentré à la maison.

Nous avons passé hier notre point le plus à l’est et aujourd’hui le plus au nord de notre voyage. Du tourisme étranger, aucun.

Hier soir, la serveuse du restaurant nous a posé la question : pourquoi venir à Dickinson ND ? Pour visiter demain le park théodore Roosevelt. OK mais bon, venir de France pour ça…

Après diner, passage au Walmart.
Pas assez grande pour attrapper les tomates, je parle en français à ma moitié pour qu’il les prenne. On me répond en français, pour me dire que je peux piquer dans les nouveaux cageots… apportés par un jeune qui nous explique qu’il vient du Sénégal. A mon tour d’avoir envie de lui dire : pourquoi venir à Dickinson !

On passe à la caisse, la jeune fille nous entend parler français et nous répond dans un français hésitant. Elle est arrivée du Rwanda il y a 13 ans, ses parents vivent au Texas, elle vit ici avec sa sœur. Etudiante, elle fait de ces petits boulots pour subvenir à ses besoins. Elle est américaine et nous dit ne plus parler français. Comme par enchantement, le français revient, plus fluide. Lorsque l’on se quitte elle a un grand sourire et nous remercie en disant : il faudra que je parle plus souvent français !

Journée passée dans les deux secteurs du parc National Théodore Roosevelt.
Très au nord, trop à l’est de l’ouest, pas souvent visité, nous étions pratiquement seuls…
Lorsque j’ai préparé cette étape, au moment de la réservation des hotels, je ne m’attendais pas à tant de difficultés. Pas beaucoup d’hotels, pas mal de locations de studios… à la semaine et tout ça à des prix invraisemblables, plus cher qu’en saison à San Francisco ! Dans ma grande naïveté je n’en comprenais pas la cause. Jusqu’à ce que je tombe sur une petite phrase du genre : travailleurs du pétrole bienvenus.
Un tour sur google, recherche des lieux de pompage des gaz de schiste, une vraie forêt, Il y en a partout. Finalement très discret, des réservoirs très fréquents. Beaucoup de camions sur des routes qui ne sont pas faites pour ça.
Nouvelle ruée vers l’or, conditions de travail dingues mais salaires mirobolants. Encore une fois, ceux qui vont s’enrichir ce sont ceux qui proposent des services autour de l’extraction.
La partie nord du parc ressemble beaucoup aux badlands du sud Dakota en plus sauvage, avec la little Missouri river qui serpente. En plus des troupeaux de long horns et de bisons.

La partie sud est un peu surprenante. Des bad lands mais adoucies par une érosion qui multiplie les petits dômes. Des animaux à profusion. Troupeaux de bisons, les bisonaux, roux , très différents de leurs parents, des chevaux sauvages, et des quantités de prairie dog towns !! J’ai vu les petits cousins de mon avatar ! La jeune génération n’est pas encore très grande…

Avant de clore cette journée Ehawee souhaite évoquer certains évènements avant la journée de demain:

  • Le massacre de la Washita, Bison noir agitant son drapeau américain, on lui avait dit que tant qu’il l’aurait son peuple Cheyenne serait à l’abri. Il avant échappé à Sand creek, il est abattu d’une balle dans le dos avec son épouse. Anéantissement des hommes femmes enfants par Custer. Appelé aussi victoire de Washita par les blancs. En fait Custer à signé son arrêt de mort à ce moment et a provoqué le plus grand rassemblement de tribus indiennes de tous les temps.

  • Après ce massacre, les tribus sioux cheyennes arapahoes et d’autres moins importantes qui avaient fui les réserves décident de se rassembler pour se défendre les unes les autres. Ils font informer toutes les tribus des plaines. Les massacres ont tous lieu à l’aube. Si on est nombreux on pourra mieux veiller. C’est ainsi que ce rassemblement de près de 8000 personnes s’est formé auprès de la little big horn.

  • Il fallait un chef. Sitting Bull fut désigné, sage parmi les sages. Mais les mauvaises langues disaient qu’ainsi, les autres chefs pourraient reporter sur lui la totale responsabilité d’un échec !

Tiens donc Ehawee ! Les chefs indiens aussi étaient des politiciens calculateurs !

Je prends juste la parole pour te dire que tu n’écris pas dans le vide ! (c’est mon rituel du matin)

Pareil, ça reste mon rendez-vous culturel du matin!

Merci de ces petits “coucous”.
J’en profite pour vous parler du temps!
C’est pour la visite du parc Roosevelt que j’avais initialement prévu les gros blousons…
Beau temps 22° air d’une pureté incroyable!
Quand je pense que polaire + manteau + capuche étaient nécessaires à Los Angeles.
Lors de notre discussion avec nos dames sioux, le temps les préoccupait. Fin avril ils avaient eu de grosses chaleurs anormales suivies début mai de neige et froid glacial…
Le temps se détraque ma brave dame!!!
Même les bisons n’y comprennent rien. Ils ont perdu leur pelage d’hiver trop tôt. …

La longue bataille de little bighorn… comme ce message…

Il est absolument incroyable de penser que des quantités de documents relatifs à cette bataille ont été déclassifiés seulement en 1990.
Etrangement, en 1991, le Custer National Monument a été débaptisé en Little big horn NM par décision du congrés, qui, par la même occasion, a autorisé la création d’un monument aux morts des 5 tribus engagées.

On comprend que le but de Custer était de prendre le camp indien et faire des femmes et les enfants indiens un bouclier humain. J’ai été très étonnée que dans la vidéo qui tourne en boucle au visitor center, ce fait soit évoqué.

Longue bataille… c’est aussi ce que l’on découvre dans ces documents. On a laissé s’installer le mythe d’une bataille courte et perdue très vite. C’était le moyen d’innocenter Reno (officier complètement dépassé par les évènements, incapable de prendre une décision) et Benteen (qui détestait Custer) . En fait elle a duré au moins un jour et demi. Et puis surtout de masquer les erreurs stratégiques de Custer. Il avait vu le camp au loin, il a pensé que les indiens l’avaient vu et allaient détaller, il allait pouvoir les attaquer dans la déroute. Non les indiens ne l’avaient pas vu, se sont laissés surprendre mais ont réagi très vite.
Custer n’a jamais envoyé d’éclaireurs avant d’attaquer. Pendant la guerre de sécession déjà, envoyant beaucoup de soldats à la mort. Su la Washita non plus, mais il a eu de la chance, le camp indien était limité.
Mais là, s’il avait fait ce que le code des armées préconisait il aurait vu cet immense camp indien qui s’étalait sur 5 km avant de donner l’ordre à Reno d’attaquer.

Pour expliquer le personnage de Custer, J’aimerais relater un courrier de James Lee Burke grand écrivain, mais aussi passionné de l’histoire de l’ouest, envoyé à un autre passionné de cette histoire Bertrand Tavernier :

“Selon moi, Custer était un alcoolique rentré (dry drunk) et sans doute pathologique. Il était cruel avec ses hommes et les punissaient sévèrement pour des infractions mineures. Il utilisait la cantine pour accomplir ses recherches de taxidermie, laissant ses hommes manger des rations froides. Le massacre de la rivière Washita fut exécuté de manière impitoyable. Le terme ‘totalement méprisable’ vient à l’esprit. C’était le genre de type que Bush pouvait admirer…”

Custer avait été désavoué par le président Grant, rétabli à la dernière minute pour diriger le 7ème de cavalerie, mais pas l’armée du Dakota, qui était confiée au général Terry. Il lui fallait redorer son blason. Il n’a pas hésité à envoyer à la mort quantité de soldats. On disait que Reno et Benteen n’avaient pas défendu Custer, mais on oublie de dire qu’ils étaient encerclés et que dans la stratégie mise en place par Terry, Custer devait venir en soutien et ne pas prendre l’initiative d’avancer….

Le champ de bataille dans ce cadre sévère ne peut qu’émouvoir. On imagine ces troupes épuisées (le 7ème de cavalerie arrivait de Fort Lincoln que nous avons visité il y a quelques jours, à la limite de « la frontière » sur le Missouri, à côté de la ville de Bismark au Dakota du Nord), la conquête des territoires sioux était prévue pour la fin de l’hiver mais avait été repoussée, Custer était occupé à Washington. Il faisait très chaud, le terrain était poussiéreux (tous les témoignages précisent qu’on ne voyait qu’un nuage de poussière), les chevaux crevant de soif étaient pratiquement ingérables dès qu’il fallait traverser un ruisseau, les premiers à passer se seraient fait tuer plutôt que de ne pas boire jusqu’à plus soif, les cavaliers de Reno qui tentaient de se replier, s’entassaient derrière et se faisaient massacrer …
Un grand désordre pour ces troupes entrainées pour des guerres ‘classiques’, montures surchargées, selle lourde (la fameuse Mc clellan, enveloppante, stable, en bois et cuir, portant le nom de ce chef des armées de la guerre de sécession qui ne concluait jamais, destitué par Lincoln et remplacé par Grant) , munitions, portion d’avoine… Peu maniables.

Pas préparés pour résister a des adversaires inhabituellement supérieurs en nombre, réactifs, légers, et qui n’avaient plus rien à perdre. Le grand Crazy horse, effrayant avec sa coiffe intégrant un Faucon noir à dos rouge, avait appris aux guerriers à ne plus attaquer en cercle, avec des tirs aléatoires, mais de s’avancer par vagues successives.

Le champ de bataille est très étendu. Des pierres blanches marquent les soldats tombés. Des pierres rouges celles des guerriers.

Combien aujourd’hui font le détour vers ce lieu ? bien peu et c’est dommage. Nous y avons passé 5 heures sans problème

Une descente sur Cody mais par le chemin des écoliers. Ce qui était prévu : la petite route de la Big Horn National forest qui mène à Medecine Wheel. Mais on a déchanté. Dans le brouillard pour commencer, puis sous la neige, la route entourée de murs de neige. Arrivée à la route de Medecine Wheel, fermée, dans la neige. Dommage on aurait aimé revoir ce site si envoutant.
Ehawee, qu’en dis tu ?

  • Ce site a au moins 7000 ans, lieu de culte certainement, si proche des rites parvenus jusqu’à aujourd’hui dans notre peuple…. Le cercle de la danse du soleil, le cercle pour attaquer, le cercle des tepees, le cercle du nouveau monument aux tribus de Little big Horn, le cercle….

Là je vais me moquer Ehawee. Medecine Wheel, ce cercle sacré…la roue, et pourtant vous avez découvert la roue avec l’arrivée des blancs. Un de ces mystères que l’on n’explique pas.

La redescente dans la vallée a été catastrophique, pluies d’orage épouvantables. On comptait se balader un peu dans la ville, on aura finalement fait le tour de la collection des indiens des plaines au musée…
Soirée à Cody, en ce moment pas de spectacles de rue comme l’été dans cette ville du tueur de bisons, qui a ainsi largement participé à la mort des tribus indiennes. Plus de bisons, plus de viande, plus de logement, plus de vêtements….
Quand on pense qu’ensuite Buffalo Bill a trainé sitting bull dans son show !
Mais celui-ci a refusé de partir en Europe, son peuple avait besoin de lui.

Tiens, une remarque, à la sortie de la boutique du musée, un gamin très fier de son « arme » que je trouve très proche du fameux Colt.
Me revient en mémoire cette vieille chanson de l’ouest ‘I’m a gun’, je le programme alors que nous sortons . Lisez bien le refrain :

It’s not the gun that kills a man
It’s the man who fires the gun that kills a man
It’s not the gun that kills a man

Si la route de chief Joseph qui permet d’aller de Cody à l’entrée Nord est de Yellowstone était dans les nuages et entourée de neige, la Lamar valley a plus que répondu à nos attentes. Quantité de troupeaux de bisons, et bien d’autres animaux dans un cadre somptueux. Les montagnes alentours encore couvertes de neige participaient au spectacle.

Il y avait donc des chances d’avoir de la neige à Yellowstone en mai, mais vraiment, passer aussi près et ne pas tenter de découvrir ce parc à une autre saison que l’été, c’eut été dommage.
Pas facile de mettre ça en place , surtout quand on s’aperçoit que c’est le week end du memorial day.
Impératif de réserver, mais où ? quand on n’a encore aucune idée des routes qui seront ouvertes !
Alors j’ai misé sur Gardiner, c’est une ville qu’on aime bien et cette entrée fonctionne toute l’année, au pire, si les routes sont fermées, on trouvera bien autre chose à faire dans le coin.
Et puis le temps à passé, je suivais l’état des routes. Mi avril, tiens, les chasse neige sont au travail sur tel tronçon, un peu plus tard tiens on annonce des dates d’ouverture. Il restait un tout petit tronçon au nord est qui risquait de ne pas pouvoir faire la route est- nord est. Et puis enfin, il sera ouvert le 22 mai, on pouvait passer le 24 ! il ne reste aujourd’hui qu’un col fermé, celui qui ouvre tout le temps à mi juin.

Pas mal de monde pour ce week end prolongé mais pas tant qu’en été.
Les rivières sont pleines, les cascades plus belles qu’en été…

Et puis aujourd’hui, un évênement exceptionnel pour nous s’est produit . Depuis toujours je dis que les ours doivent se passer le mot. Dans AUCUN parc nous n’avons vu des ours. JAMAIS un ours en vue, tout juste une empreinte de temps en temps.

En fin de matinée, un ours noir qui monte une colline, s’arrête, repart, un vrai festival !
Un peu plus tard, plus proches encore : deux ours noirs et un grizzli !!!
On pensait avoir été gâtés mais ce soir, de l’autre coté de la rivière, à nouveau un ours noir.
Donc en un jour 5 beaux spécimen que du bonheur. C’est fini je ne me plaindra plus sur ce sujet !
Très belle première journée.

quel bonheur de te lire chaque matin et encore plus de savoir que ça y est l’injustice est réparée, vous avez vu 5 beaux ours :slight_smile:
vite la suite!

Merci de vos messages.
oui bien sur des photos immortaliseront ce moment. Saif pour le dernier.
Pris dans un bear jam, voitures sur le côté de la route et les autres sur la route. On était dans le second groupe. Donc observation depuis la voiture, préparation pour la photo. A ce moment il a fallu avancer et j’ai pris la photo d’un RV qui lui etait garé! !! Du dur la vie des photographes nuls!!!

Seconde journée à Yellowstone, on avait décidé que ce serait Geysers et glouglous en tous genres, en démarrant de Old faithfull et en remontant sur Mammoth hot springs. Il fallait jouer avec le fond de la boucle du 8 qui est encore fermée.

Lorsque la météo nous annonçait de la pluie sur Yellowstone, je me demandais ce qui se passait quand un geyser crachait sous la pluie. Je n’ai pas eu la réponse mais j’en ai eu une autre.

Old faythfull n’a pas été faithfull du tout, il a oublié une éruption. Cela a laissé le temps à un nuage bien noir d’arriver. Alors je peux répondre à la question suivante : Qu’est ce qui se passe quand le old faithfull entre en éruption sous une averse de grèle ? On ne voit pas l’eau qui est éjectée mais un énorme nuage de vapeur c’est tout !

Yellowstone, premier parc national du monde !!!

Ca te fait rigoler Ehawee ?

  • Oui en 1872 des indiens shoshones venaient tous les étés pour chasser et pécher. Alors on les a déportés dans une réserve ! La nature pour les touristes c’est merveilleux mais pas les indiens qui pourtant vivaient, comme le disaient les blancs, en état de nature. Va comprendre Mayannick !!

  • Et puis tu as vu, on a pris la route de chief Joseph et puis dans le parc on découvre qu’il est aussi passé par là. On racontera cette épopée plus tard, hein ?

Bonjour,

Le phénomène El Nino est de retour et il a atteint un stade de déveoppement plus avancé que d’habitude.

En conséquence, en ce moment, il pleut dans l’Ouest USA et il neige en altitude, notamment dans l’Etat du Colorado.

Hier, au Nouveau-Mexique, des pistes étaient détrempées et difficilement praticables. Les météorologues prévoient, pour Juillet, des températures de 10°c en dessous des normes.

A côté de cela, la Californie subit la sécheresse depuis 4 ans et des personnes n’ont plus d’eau au robinet depuis 1 an. Et il faut creuser des puits de plus en plus profondément pour trouver de l’eau.

A+

Hiacinthe

Bonsoir
10°de moins en juillet ?? Ça m’interesse grandement , je pourrai ainsi randonner plus agréablement .
Du moment que les pistes de Toroweap , Burr trail & Cathédral Valley ou encore des Bistis Badlands sont praticables …
Fred

Bonsoir Mayannick

Ah bah dis donc quel évenement , depuis le temps que tu en parlais et en plus un grizzly … Chance pour toi !!
Le froid à cette saison les fait peut être sortir davantage ??
Bonne continuation vers l’Ouest et l’ Oregon.
Fred

Hello Fred

Salut JP
Sauf que moi à la différence de toi , je ne suis pas un pro de la conduite sur piste (en dehors du gravel road mais là ça compte pas !!) depuis notre expérience à GSD .
D’accord , je ferai mieux , je te filmerai les passages délicats , ah ah ah !!
Fred

OK, je suis preneur !

oui d’après les rangers cette période est idéale pour voir les animaux. Par contre, la grêle, la pluie et le froid sont tout à fait conformes à la saison aussi.DD’ailleurs la route qui constitue l’aile nord est du parc a ouvert prématurément le 22 mai avec une semaine d’avance.
Donc pour Yellowstone tout conforme!
C’est dans la partie centrale des us que les températures sont basses et le climat humide.
je pourrai ajouter que le froid subi à LA puis la neige en californie n’étaient pas très conformes non plus. Mais ça n’empêche pas de vivre, c’est juste une expérience différente!

La ruée vers l’or nous tiraille encore, depuis Gardiner et jusqu’à Helena, quelques tours et détours pour saluer quelques ghost towns.

Plus d’une ressemble à cette exceptionnelle description de Ernest Haycox :
« La ville avait un nom mais pas de forme, pas de rues, pas de centre. Elle se composait uniquement de 5 maisons, jetées au hasard dans la prairie poussiéreuse… et qui se dressaient là, lugubres et anguleuses sur la toile de fond des derniers rayons du soleil de la journée »

Etape à Helena, capitale du Montana, qui dit capitale dit capitole, on y entre bien sur, comme dans un moulin, on a maintenant nos habitudes dans ces lieux ! Après être entrés dans le sénat et la chambre des représentants qui contient de superbes peintures de Charles Russell, on s’approche du bureau du gouverneur, mais on regarde de loin. On vient nous chercher et on nous fait visiter les lieux ! On pose quelques questions et cette fois ci je repars avec une photo dédicacée du gouverneur !!! Bon d’accord le gars qui nous a fait visiter l’a prise sur une petite pile….

Le musée d’Helena nous appelait aussi pour les œuvres de Russell, une belle collection d’art indien et de photos de l’époque de la construction du North Pacific railways.

Nous ne remonterons pas beaucoup plus au nord, le temps devenu clément risque de ne pas l’être au nord.
Dommage, nous serions bien remontés jusqu’aux méandres de la Marias river, là où les blackfeet se protégeaient durant les frimas terribles, une falaise protégeant des vents du nord.
Une histoire oubliée de tous Ehawee ?

  • Un indien black foot, jaloux d’un blanc qui avait épousé une blackfoot et faisait commerce avec cette communauté très peu conciliante, le tue et détruit sa propriété. Très bon prétexte d’éliminer cette tribu « sauvage ».

  • L’armée arrive en vue du méandre de la Marias, envoie des éclaireurs, les tepees ne sont pas ceux du groupe mis en cause mais ceux d’une tribu pacifique.

  • Le chef du bataillon est informé, tant pis, ils paieront pour les autres ! A l’aube hommes femmes et enfants sont massacrés, leurs affaires rassemblées dans les tepees, et sont brulées avec les corps des victimes. Etrangement cette affaire fit très grand bruits à l’est, on parla de massacre, de cruauté et puis… on oublia jusqu’au lieu du massacre retrouvé il y a moins de 30 ans.
    Oui, James Welch, l’auteur de ‘c’est un beau jour pour mourir’ raconte la quête de ce site. Aujourd’hui tout le monde a entendu parler de la Sand Creek, de la Washita et ensuite de Wounded Knee, mais qui a entendu parler de la Marias ?

Voila maintenant plus de trois ans, plus exactement depuis le 10 mars 2012, que je rêvais de cette journée. Great Falls, la ville de Charles Russell.
Nous étions à Fort Worth au Texas et on visitait le Musée Amon Carter pour découvrir ces peintres et sculpteurs de l’ouest. Coup de chance, une exposition temporaire : Romance maker, The water colors of Charles Russell. Et là ça a vraiment été l’extase, ces aquarelles décrivant la vie des indiens, des cow boys, des pionniers…. Tellement beau que je n’ai pu résister au plaisir d’acheter le « livre d’image » qui en représentait une belle quantité.
Il fallait, qu’un jour, on se rende dans sa maison et son atelier.

Pour situer le personnage : né en 1864, 1880 il travaille d’abord dans un ranch du Montana qui élève des moutons, puis cowboy dans un ranch. Bataille de Little big horn 1876, il avait 12 ans et habitait dans le Missouri, Wounded Knee fin des guerres indiennes 1890, il avait 26 ans. Il s’installe à Great Falls en 1896.
Pourquoi ces dates ? pour monter qu’il n’a pas connu les indiens avant l’époque des réserves, il n’a pas vécu l’époque de la ruée vers l’or, quelle qu’elle soit, ni du sursaut de little big horn , mais il a connu le drame de Wounded Knee.
On lui a souvent demandé son avis sur les réserves, il a toujours éludé préférant représenter les indiens à une époque heureuse.
Donc ce qu’il représente dans ses peintures est imaginé pour la vie des indiens, réaliste pour la vie des cow boys. Quel réalisme, quelle vie incroyable dans ses tableaux.
Le musée est très dense, la visite de son atelier nous a procuré une intense émotion.
Un conseil : tapez sur google Charles Russell romance maker the watercolors.

Nous avons terminé la journée dans un ancien ranch du Montana, repris par les services des parcs nationaux qui l’exploitent encore partiellement.
Un petit cadeau très sympathique. On visite individuellement les batiments mais la maison de maitre se visite à quelques uns. On nous donne un ticket pour une heure donnée. On attend sagement et une femme arrive, les mains noires, un tablier de maréchal ferrant autour de la taille. Elle nous aborde par un « c’est vous les petits français ? ». Oui c’est nous ! Nous avons eu droit à une visite particulière, dans un français hésitant par le maréchal ferrant du site ! Français appris à l’école il y a très longtemps. C’est le ranger du visitor center qui lui a procuré le bonheur de parler notre langue, ce qui se produit semble-t-il très très rarement et par la même occasion nous a offert un beau cadeau !

ses aquarelles sont magnifiques ! Merci Mayannick pour cette nouvelle découverte
-darth

Merci Mayannick pour cette parenthèse culturelle mais d’ailleurs ses peintures ne me sont pas inconnues. Ce qui est fort, c’est le contexte politique qui l’entourait au moment où il les a peintes …

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