De la presqu’île du Cap Ferret jusqu’à la célèbre Dune du Pilat, les incontournables du Bassin d’Arcachon ne manquent pas … en voici cinq, des lieux privilégiés que depuis de nombreuses années j’ai plaisir à fréquenter, à parcourir et à photographier.
Ce sont donc mes favoris du Bassin que je partage ici dans ce récit illustré de multiples photos, certaines sont récentes quand d’autres s’avèrent plus anciennes.
Mais à chaque fois, en retrouvant ces paysages et ces atmosphères, le charme opère.
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1 - Cap Ferret, tout au bout de la Presqu’île
Le point de vue est plus que séduisant, la Nature en grand format. Nous sommes ici à La Pointe du Cap Ferret. Comme ce nom le laisse imaginer ce lieu marque l’extrémité de la Presqu’île.
Un paysage baigné d’embruns iodés portés par le vent du large ou l’avancée de sable lutte contre les assauts répétés des vagues océaniques. Un site sauvage ourlé d’écume d’où le regard contemple à la fois l’horizon atlantique et de l’autre côté, l’entrée du Bassin longée par la géante Dune du Pilat.
Comment se lasser d’admirer un tel panorama ? Depuis la plage c’est déjà splendide, depuis un voilier ce doit être grandiose.
Il faut continuer la balade en foulant le sable de la façade océanique, à perte de vue la perspectives des vagues, du sable blond et un cordon dunaire.
Là, le temps n’a plus de prise … d’ailleurs il y a des sortes de cadrans d’horloges dessinés sur le sable par le vent et les tiges des oyats … mais ces « horloges des dunes » n’indiquent jamais d’heures !
Un coin nature où certains vestiges d’un passé que l’on ne peut oublier disparaissent peu à peu … et c’est tant mieux. En effet, les blockhaus du mur de l’Atlantique cèdent du terrain, engloutis, ensevelis ou encore couverts de graffitis aux teintes vives. Comme un clin d’œil on ne peut plus pacifique.
Après les plages océanes (ou avant …), je vous suggère d’aller flâner dans un de mes lieux « coup de cœur » du Cap Ferret. L’endroit ? Il se situe côté Bassin, c’est un banc de sable formant une petite presqu’île s’étirant sur environ 800 mètres. Son nom ? Le Mimbeau.
Et si une barrière a été placée ici c’est pour mieux protéger l’isthme qui relie le banc de sable à la terre ferme. L’érosion due aux courants marins aurait vite fait de transformer au fil du temps cette petite presqu’île en une véritable île … ce serait dommage.
Fouler le sable clair ou patauger les pieds dans l’eau parmi un tel décor est, vous pouvez l’imaginer, un réel plaisir. Le matin, et pratiquement en toutes saisons, on n’y croise presque personne à part quelques promeneurs souvent solitaires. Durant la saison estivale, le must des plaisirs est pour les amateurs dont je suis d’y faire trempette. De là, une vue imprenable vous est offerte sur la fameuse dune du Pilat.
Sur ce cordon dunaire la végétation est plutôt clairsemée, quelques pins résistent cependant à l’érosion et au sol sablonneux. Le sable blond se pare de fleurs en fin de printemps avec les teintes rose-mauve des liserons des dunes ou du jaune des immortelles.
A l’automne ce sont aux yuccas de fleurir, ils dressent leurs grandes fleurs blanches qui servent aussi après la floraison de perchoir aux oiseaux.
Lors d’une de mes balades, je me souviens avoir observé ce trarier (ou traquet) pâtre, il m’a juste laissé le temps de lui tirer le portrait avant de s’envoler, mais le plus souvent, ce sont les oiseaux marins qui fréquent cet environnement sauvage : mouettes, sternes, huîtriers ou encore aigrettes …
Ce banc du Mimbeau délimite une conche dont l’aspect est singulièrement changeant selon les marées : marécage vaseux à marée basse puis à marée haute, l’étendue d’eau se transforme en un splendide miroir d’eau.
Une autre bon moyen d’apprécier la conche du Mimbeau est de la sillonner en kayak de mer au fil de l’eau … lors de la pleine mer, bien sûr ! L’anse prend alors l’allure d’une splendide étendue lacustre.
Au Cap Ferret, on ne peut le rater, de partout on aperçoit sa haute stature, d’ailleurs c’est bien son utilité. Je veux évoquer là, le phare.
Une grande colonne blanche couronnée d’une passerelle et d’une lanterne rouge. Il toise la pinède de ses 52 mètres de hauteur et son faisceau rouge porte loin, au large.
Sa silhouette très photogénique m’a souvent inspiré des prises photos.
De nuit ….
… entre soleil et averse où un bel arc en ciel semblait faire concurrence à son habituel faisceau nocturne …
… au moment de la floraison des mimosas en février.
Voir le phare depuis le sol n’est qu’une introduction. Il faut évidemment monter jusqu’à la passerelle pour bénéficier d’un point de vue d’exception sur les panoramas alentours. On prend son souffle pour gravir les 258 marches, la récompense vous attend au sommet de la tour.
Un conseil au passage, privilégiez si vous le pouvez les meilleures conditions d’observations : une marée haute de fin d’après-midi lors d’une journée bien ensoleillée … des exigences certes mais elles assurent des vues à nulles autres pareilles.
Direction la plage du phare. Je pourrai vous la présenter avec une photo prise un après-midi pendant les vacances d’été et vanter les bons moments de farniente qu’elle offre aux estivants … Non, je préfère partager ici des vues plus originales de cette plage capturées au petit matin avant l’aube. Des instants privilégiés où les teintes du ciel et les reflets à la surface émerveillent le spectateur qui a fait l’effort de se lever de bonne heure.
J’apprécie particulièrement ces effets de lumière, éphémères et resplendissants.
Avec ces palmiers en avant-plan, la vue de ce lever de jour flamboyant prend des airs d’atmosphère tropicale.
C’est un bonheur pour le contemplatif et le photographe d’assister et aussi de capturer ce spectacle, avec des tonalités qui changent de minute en minute.
J’ajoute au cadrage la silhouette élancée de cette pinasse ainsi la composition photo me paraît idéalement photogénique.
2 - L’Herbe, ambiance village et saveur Bassin
La Presqu’île du Cap Ferret est jalonnée d’une dizaine de villages/hameaux de pêcheurs/ostréiculteurs. Le plus pittoresque est certainement celui de l’Herbe, autant ne pas le rater lors d’une visite sur les bords du Bassin.
Depuis les escaliers qui grimpent sur la dune boisée, on bénéficie du meilleur point de vue sur le quartier et donc sur toutes ces coquettes maisons blotties les unes contre les autres.
Après, il faut aller arpenter les allées étroites du hameau, se faufiler entre les cabanes en bois et les roses trémières qui les bordent. On parvient en première ligne en débouchant sur une sympathique petite plage de sable.
Ici, on ne peut qu’être séduit par l’alignement de ces pimpantes et très colorées façades, des cabanes/maisons traditionnelles avec accès direct sur le sable … le rêve, avec le plus d’une vue imprenable sur le Bassin, le rêve, bis !
Ce hameau est un lieu dédié à l’ostréiculture, des cabanes-ateliers pour le travail des huîtres, des bassins de stockage pour les fameux coquillages et également des terrasses où les visiteurs sont attendus …
… et à cette photo de terrasse, j’ajoute un premier plan qui stimule les papilles des amateurs de fruits de mer. Un copieux plateau avec bien sûr les fameuses huîtres du Bassin d’Arcachon. Des crevettes, des bulots et autres bigorneaux, du pâté et du vin blanc en accompagnement et la dégustation peut débuter !
Un incontournable moment pour des souvenirs gustatifs inoubliables.
A l’extrémité de l’Herbe, il est un édifice dont l’architecture a de quoi surprendre. Un édifice religieux catholique de style néo-mauresque mi-chapelle, mi-mosquée où la croix côtoie le croissant, il en est de même pour les inscriptions : latines et arabes .
Une telle originalité, on la doit à Léon Lesca, un entrepreneur qui après avoir fait fortune en Algérie a souhaité créer en ce lieu un ensemble architectural au style pour le moins métissé : une somptueuse villa nommée « algérienne » comme il se doit ainsi que cette chapelle mauresque construite en 1885.
De ces constructions ne reste plus que cette étonnante chapelle, à voir ! d’autant qu’elle a été bien restaurée il y a de cela quelques années.
3 - Biganos, couleurs cabanes
Lorsqu’on fait le tour du Bassin d’Arcachon par la route, du Cap Ferret jusqu’à Arcachon, on trouve parfois (souvent !) le parcours un peu long : traversée des villages et agglomérations, limitations de vitesse et trafic souvent dense en été … Aussi, il est agréable de faire une ou plusieurs pauses. Une de mes préférées est pour le port de Biganos.
On est ici « au fond » du Bassin comme est surnommée souvent et un peu péjorativement cette contrée dans les stations chics du Ferret, d’Arcachon ou du Pyla.
Et pourtant, ce petit port a un charme fou avec toutes ces pimpantes cabanes en bois. Leurs lignes (verticales) et leur assortiment de couleurs leur donnent un aspect très pittoresque.
Nous sommes au bord de la Leyre, un cours d’eau en provenance de l’intérieur des terres landaises qui serpente en formant un delta avant de se fondre dans les eaux salées du Bassin. Ici, dans ce paysage entre terre et mer, la simplicité et la tranquillité sont appréciables.
A l’origine, ces cabanes étaient des abris pour les pêcheurs et les fermiers locaux qui y entreposaient leurs matériels. Maintenant, elles font le bonheur de leurs propriétaires ; de cabanes utilitaires elles sont devenues au fil des années des cabanes plaisir.
En flânant le long des canaux on ne peut manquer la décontraction et la convivialité, les échanges et les éclats de rires accompagnent la vue de convives assis autour de quelques tables où trônent souvent bonne bouteille et appétissant plateau d’huîtres ; le Bassin et les fameux parcs à huîtres sont à deux pas (enfin, un peu plus quand même !).
Le paysage des canaux est singulièrement variable selon les marées. C’est à marée haute que Biganos propose son meilleur aspect, les eaux s’y transforment en un miroir reflétant joliment les cabanes. A marée basse, mieux vaut oublier les reflets, on sait bien que la vase même luisante ne reflète pas grand-chose, c’est ainsi.
4 - Arcachon, ville des quatre saisons
Une étape à Arcachon ville, bien sûr, elle s’impose. La principale cité du pourtour du Bassin est intéressante à découvrir et ce quelque soit la saison. D’ailleurs cette station balnéaire est divisée virtuellement en quatre quartiers, chacun portant le nom d’une saison.
C’est bien entendu Arcachon, « Ville d’été » qui attire le plus de visiteurs, avec sa Promenade en front de Bassin, ses jetées et ses plages … mais j’ai envie d’évoquer d’abord la « Ville d’hiver ».
Une visite culturelle en forme de flânerie, histoire de ne pas seulement bronzer idiot à Arcachon.
Il faut se balader sur les hauteurs parmi les ruelles sillonnant la pinède et admirer les superbes anciennes villas, de cossues résidences datant de la fin du 19e et du début du 20e siècle, l’époque de la création de cette station balnéaire.
Des étonnantes villas, près de 300 dit-on, aux styles architecturaux singulièrement hétéroclites : des chalets suisses, des manoirs gothiques, des tourelles, des façades néo-classiques, des colonnades, des vérandas et des jardins exotiques … et j’en passe …
Avant de quitter le quartier d’hiver on se doit de prendre encore plus de hauteur en grimpant sur la passerelle du Belvédère. Une structure tout en métal dans le style Eiffel qui de ses 25 de haut vous offre un superbe point de vue sur la ville et le Bassin. Cette photo en témoigne, elle a été prise par une belle journée ensoleillée et hivernale.
Autre image capturée en hiver avec un aspect plutôt rare et très éphémère de la Jetée Thiers, toute saupoudrée d’une fine pellicule blanche … des flocons de neige qui avaient vite fondu, le Bassin étant bien réputé pour son climat particulièrement doux.
Ici, c’est la brume qui nimbait la plage et la jetée.
La roue (Grande) tourne … changement de saison ! et en fin d’hiver, voici un avant-goût de printemps avec la floraison des mimosas à Arcachon.
Et pour l’occasion, les week-ends voient affluer en nombre les visiteurs venus contempler et respirer le parfum des mimosas fleurissant à foison.
En été, la foule des estivants se presse à la plage pour d’agréablement moments de farniente et de bains, de mer et de soleil.
Le temps également d’observer de drôles d’animaux … comme cette baleine figée dans son plongeon et dont la queue change de teintes chaque année, à grand renfort de peinture. Une œuvre d’art gigantesque (E. Janssens Casteels) qui en 2022 était en mode « marinière ».
Je me souviens aussi d’avoir observé une surprenante ménagerie … sculptée sur le sable (Pascal Thomas).
… et également un panda géant, « Bâ » trônant sur la Promenade ; une superbe réalisation de l’artiste J. Marinetti exposée l’été dernier.
Retour dans la ville d’ hiver … mais en automne, avec le souvenir des flamboyants feuillages pris dans le Parc Mauresque.
Un nom qui fait référence au Casino Mauresque qui a longtemps animée les soirées de la bonne société locale. Malheureusement ce Casino dont l’architecture était inspirée de celle de l’Alhambra de Grenade est partie en fumée en 1977 au grand désarroi des arcachonais.
Une maquette située dans le parc témoigne de sa splendeur comme également cette fresque murale peinte sur une boutique en front de mer ou cette autre située en face de la Mairie.
5 - Dune du Pilat, l’impressionnante montagne de sable
A ne pas manquer ! Assurément le site le plus connu du Bassin d’Arcachon, le plus fréquenté aussi, près de 2 millions de visiteurs s’y pressent chaque année. La plus haute dune d’Europe avec ces 102,4 mètres au dernier pointage s’étire sur près de 3 kilomètres de long sur environ 600 mètres de large.
Gigantesque Dune du Pilat, un lieu qui se décline donc à coups de superlatifs. Ce sont en effet les plus dépaysants et les plus grandioses panoramas du Bassin qu’offrent une balade le long des crêtes de ce géant tas de sable clair.
Pour bénéficier d’une atmosphère d’immense désert, il vaut mieux s’y rendre en tout début de matinée … avant l’arrivée du flot des touristes. On y apprécie les lignes dessinées par l’effet du vent et les vues sur le Bassin et sur la Pointe du Cap Ferret presque en nomade foulant le sable.
Je me souviens de cette vue (ci-dessous) prise il y a de cela quelques années depuis la dune où le sable du Banc d’Arguin en contrebas donnait l’illusion d’être un horizon de nuages, un effet en trompe-l’œil et un résultat visuel presque magique !
En voyant cette photo d’archive où la forêt verte s’étendait à perte de vue, on ne peut oublier les ravages des terribles incendies de l’été dernier …
une partie de ce massif forestier a disparu, dévorée par les flammes attisées par le vent, un désastre !
En fin d’après-midi et en soirée, une balade sur la dune offre encore de bons moments d’observations lors du coucher de soleil. A vivre en amoureux, à l’image de ce couple, ou bien en contemplatif solitaire, ces instants sont toujours une merveille.
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En évoquant seulement cinq sites incontournables et “coups de coeur” autour du Bassin d’Arcachon, j’imagine que beaucoup penseront que c’est un peu réducteur … et ils auront bien raison ! Il y en aurait tellement d’autres à proposer, les rivages et les eaux du Bassin ont tant à offrir aux visiteurs.
J. Saint-Martin – Bassin d’Arcachon – Novembre 2022