Comment la montagne accoucha de quatre souris trempées .Récit

Forum Écosse

Nous nous levons par un matin ensoleillé , frais et dispos .NotreWhymper, qui ne peut pas vraiment marcher ,songe à rentrer rapidement,mais pour l’heure, il doit passer au minimum la journée qui commence ennotre compagnie: pas de bus vers le Sud avant le lendemain. Nouspouvons seulement prendre vers midi un bus pour Durness. Mon appareilphoto lui aussi a souffert et refuse de fonctionner: il était malprotégé dans la poche d’une veste assez légère dont j’ai cru à tortqu’elle était vraiment imperméable (j’aurais dû prendre mon ciré desdeux randonnées précédentes, vraiment efficace) .J’essaie de leremettre en service en le séchant au sèche-cheveux, mais c’est encoreinsuffisant, du moins je le crois , et je ne vais recommencer à faire des photos que le lendemain, après avoir achevé de le sécher surun radiateur à Durness.
Nous prenons à Scourie Lodge notre premier breakfast dans un B &B.Il est à la hauteur de nos espérances: d’ailleurs nous avons faim (nousn’avons pas mangé depuis le bealach na h-Uidhe, mais nous n’y pensionsguère). Le breakfast est varié, copieux, et servi dans un luxe qui nenous est pas habituel. nous nous sommes efforcés dans un tel cadre,d’être aussi présentables que nous le pouvions.
Au moment de partir ,après avoir récupéré notre attirail derandonneurs, nous avons le plaisir de visiter les jardins de ScourieLodge, sous la direction très aimable du maître des lieux. Ce sont debeaux jardins, très bien entretenus, comme le manoir, où l’on peut voirun palmier (un peu rabougri malgré tout ) planté au milieu du 19 èmesiècle, qui serait le palmier vivant le plus au Nord du monde.
Nous sommes très reconnaissants à nos hôtes de Scourie Lodge d’avoiraccepté d’accueillir à une heure indue quatre individus aussi peuprésentables et mouillés que nous.
A Durness, nous nous sommes tout dirigés vers le Lazy CrofterBunkhouse, très près de l’arrivée du bus. Le camping était égalementtout près, mais nous souhaitions après les épreuves de la veille un abri en dur. Il pleuvait, et il y avait beaucoup de vent. Nousavons trouvé de la place, au Bunkhouse, de justesse. Une carte dans lasalle à manger nous a montrés que nous étions plus proches du Groenlandque de Paris .Nous avons ainsi mieux compris pourquoi nous étionsfrigorifiés la veille. Lors d’une éclaircie, nous avons fait unecourte, mais très jolie promenade en direction de la plage où la merétait agitée par la tempête. Mon grand regret est de ne pas avoir pu yfaire de photos. Le séjour au bunkhouse a été agréable et confortable ,avec quelques échanges aimables avec les autres occupants.
A suivre

La journée qui nous a conduits de Scourie à Durness a été une journéede repos. D’ailleurs, à en juger par une photo prise par Cyrus dans lesjardins de la Duchesse, aucun de nous n’a été durablement éprouvépar l’étape Inchnadamph-loch na Gainmhich. Nous avons tous un airbien réjoui, même notre Whymper invalide. Le problème est maintenantpour moi de le décider à rester et de trouver de quoi nous occuper tousde façon intéressante pendant le temps qu inous reste. Il nous fautmarcher le moins possible, nous qui sommes des randonneurs dans l’âme.Et n’ayant ni la possibilité de consulter Traveline Scotland, ni guidepapier, je dois tout de même improviser.
Les trajets en bateau me paraissent une bonne solution. L’amie (remplacée par notre Whymper)qui en 2010 avait marché avec nous deBridge of Orchy à Fort William, puis de Glenfinnan à Inverie, avantd’aller faire un tour sur Skye a uloch Corruisk m’a récemment dit grandbien de Mull et d’Iona, et je sais que Théodorine rêve des orguesbasaltiques de Staffa. Nous décidons de nous diriger d’abord versInverness, et quand nous aurons des horaires précis, nous aviserons.
Nous commençons par un trajet en bus Durness-Lairg qui nous fait passerà nouveau par Scourie et Kinlochbervie et je repère en route quelqueslieux où nous aurions dû passer si nous avions réalisé notre projetinitial: Rhiconich, le loch Stack. Mais je suis dépitée de ne passavoir identifier le Foinaven. Mon appareil photo s’est rétabli, et, lebus étant presque vide, je peux passer d’u ncôté à l’autre pour voir lepaysage et prendre des photos (mo napparei ls’est rétabli).Malheureusement, il pleut de plus en plus. Avant d’arriver à Lairg,nous longeons le loch Shin qui me paraît interminable . Toute cetterégion du Sutherland me paraît complètement marécageuse et désolée. ALairg, nous prenons le trai n pour Inverness, nous avons des passferroviaires. le train se remplit peu avant Inverness de jeunes un peu(seulement un peu) excités (nous sommes un samedi) que nous soupçonnonsde vouloir aller traîner dans les pubs de la grande ville. .J’écarte en arrivant à Dingwall la tentation de changer de train pour Kyle of Lochalsh. Nous connaissons déjà bien cette ligne sous lapluie… Nous pourrions assurément gagner facilement Portree dans l’îlede Skye, mais que faire ensuite tout un dimanche à Portree que troisd’entre nous connaissent déjà ? D’autre part, notre Whymper ne peutplus marcher. Donc pas de possibilité d’explorer le Quiraing. Nousalllons donc descendre à Inverness, et prendre le bus pour Fort William.
A suivre

la gare routière d’ Inverness est très proche de la gare routière. Nousavons tout juste le temps de prendre des fiches horaires Citylink etd’acheter les billets, et nous voilà partis pour Fort William, et bienentendu, la route passe par le sillon calédonien, dont tous lesgéographes savent qu’il est occupé par des lochs tout en longueur ,dontle premier, le plus célèbre ,mais pas le plus beau, est le loch Ness.
D’abord, le bus est plein (nous sommes habitués à des bus vides). Lesrives de la Ness, vues du bus, ne sont pas laides, mais bientôt nousquittons la ville et nous atteignons le loch Ness. C’est notretroisième voyage en Ecosse, et c’est la première fois que nous levoyons. Il n’est pas laid, mais il n’a vraiment rien d’extraordinaire.Il pleut beaucoup, de plus en plus. Beaucoup descendent au niveaud’Urquart Castle. Nous apercevons un centre conasacré à Nessie ,desmagasins de souvenir. Nous ne regrettons nullement de ne pas nousarrêter. Ce trajet vers Fort William me paraît assez fastidieux.Beaucoup de touristes apparemment, une Ecosse bien moinsmarécageuse que celle que nous connaisssons. Ce n’est pas l’Ecosse quenous cherchons. C’est trop civilisé, presque trop léché. je pense unpeu à la Suisse Centrale, en dehors des montagnes. Je vais davantageapprécier ce que je vois du loch Lochy. Les montagnes que l’onvoit sontplus hautes. Nous arrivons enfin sous le déluge à Fort William.
Nous arrivons à Fort William sous le déluge, ce qui nous dissuade d’yséjourner. J’ai vu dans le bus que nous ne pourrions pas rejoindreaisément Oban par le bus : nous arriverions trop tard. Je le regrette,car j’aurais bie naimé passer par Ballacullish et par la côte, à causedes Aventures de David Balfour. Les horaires de train pour oban ne nousconviennent pas non plus. Nous arriverions encore une fois trop tard àOban. En revanche, nous avons bientôt un train pour Mallaig. Nousprenons donc pour la troisième fois le chemin de fer jacobite, en routepour Mallaig ,toujours sous la pluie . Nous devons en effet arriver àMallaig, vers 17 heures, ce qui nous paraît convenir pour trouver unhébergement.
A suivre

Peu de choses à dire sur le parcours Fort Willliam-Mallaig, sous lapluie .Nous connaissons bien le trajet. A Gle,nfinnan, après un rapidecoup d’oeil sur le loch Shiel, je regarde vers le Nord, vers le chemindu loch Arkaig, point de départ de la traversée du Knoydart, un de messouvenirs les plus marquants en Ecosse. Je ne réussis pas à faire debelles photos, car la lumière n’est pas bonne. C’est dommage. J’essaieen vain de faire une photo convenable d’un îlot couvert de pins sur leloch Eilt. Cet îlot me plaît beaucoup. J’aurai plus de chance au retour.
Nous arrivons à Mallaig sous la pluie, et bien entendu, nous n’avonsrien réservé, et c’est un samedi. Nous cherchons d’abord une sorte d’AJ(j’ai lu qu’il y en avait une . En vain d’abord. Lorsque nous l’avonsenfi ntrouvée, elle paraît fermée. Nous allons nous renseigner dans unrestaurant. On nous conseille finalement d’emprunter un passage étroit(pas très facile avec nos gros sacs) le long d’une impressionnanterangée de poubelles (toutes les poubelles du quartier peut-être) , etnous apprenons alors que c’est complet. Nous nous adressons à un hôtel.On nous répond que c’est fermé. Les Beds and Breakfasts les plusproches sont complets ,sauf un qui n’a de la place que pour deuxpersonnes (il nous accueillera tous les quatre trois jours plus tard).Il n’y a pas de camping accesssible pour des piétons. Nous allons voirau West Highland Hôtel. Je pars en mission avec notre Whymper, le seulangliciste correct du groupe. Personne à la réception , mais uncercle de clients assis en tailleur sur la moquette dans lesalon, écoutant attentivement une lecture. Sommes nous arrivés enplein congrès d’une secte? Nous battons en retraite. Et de toutemanière, nous pensons que jamais on ne nous admettra dans un endroitaussi luxueux.
Nous rencontrons dans les rues de Mallaig ,un autre malheureux, sac audos ,qui cherche lui aussi (il est beaucoup plus jeune que nous.
Nous allons alors explorer une série de solutions peu viables.
Cyrus pense que si nous allons à l’église, et si nous trouvons lepresbytère, le responsable du culte pourra peut-être nous donner desconseils. L’église est fermée. Il songe alors que nous pourrions allerdemander conseil à la police. Nous ne trouvons pas le poste depolice.(Nous nous serions accommodés d’une cellule). Nous revenons aurestaurant où l’on nous avait renseignés en demandant s’il n’y auraitpas un hangar où nous pourrions nous abriter. Vaine requête . Nousenvisageons donc de dormir sous le petit abri du quai de la gare.Nouvelle quête ,et l’o nnous conseille de nous adresser au WestHighland Hôtel. Laissant ces messieurs qui nous paraissent par tropdubitatifs ,nous partons toutes les deux, Théodorine et moi, et cettefois-ci , il y a quelqu’un à la réception, un jeune homme très aimable,qui n’est pas horrifié par notre allure (nous avons bien entendu nosgros sacs et nos bâtons de marche) et nous découvrons qu’il a vécu àLyon , comme nous . Et il y a de la place pour quatre. Cela nouscoûtera 180 livres. Une fois de plus , nous sommes sauvés. Nousretrouvons sur le port ces messieurs, en proie, je suppose, à unerésignation douloureuse, et Théodorine leur annonce triomphalement:"Cette nuit, messieurs, vous dormirez dans de la soie ! " (En fait , cesont de simples draps, alors que tous les jours où nous campons, jedors dans un drap de soie qui protège et réchauffe mon duvet) . Nousnous dirigeons donc triomphalement vers le West Highland Hôtel, nonsans une pensée pour le malheureux dont nous craignons qu’il necontinue à errer sans domicile.
A suivre

Le West Highland Hôtel est un bel hôtel (luxueux à nos yeux de SDFvolontaires) ,avec une immense salle à manger . Nous assumons jusqu’aubout la vie dans le luxe ,et décidons de prendre le repas du soir àl’hôtel. Un seul plat nous suffit (les parts sont généralementgénéreuses en Ecosse) accompagné d’ale comme toujours excellente.
Je vais une fois de plus commander pour mon compte un haggis (je n’enmange après tout que pour la troisième fois en une semaine). Nousdétonnons quelque peu au milieu d’une clientèle nettement plus éléganteque nous ,avec des dames à paillettes et des gentlemen distingués.
Le réceptionniste de l’hôtel nous a fourni les horaires des bateaux:
Il y a dès le dimanche matin un bateau pour Rum.Nous décidons donc departir pour l’île de Rum, d’y passer une nuit , avant de nous rendre àEigg. L’objectif est de naviguer le plus possible, puisque notreWhymper ne peut guère marcher.
La nuit sera confortable ,trop même. Nous avons l’habitude de dormirdans le froid, et nous n’avons pas à nous réchauffer cette fois-ciaprès une journée d’intempéries. Nous ne dormirons finalement pas tropbien, mais cela ne nous empêche pas le lendemain matin d’attaquer avecun grand appétit un remarquable breakfast.
Il y a d’abord toutes sortes de choses en libre service, suffisantespour nous nourrir une journée (nous avons marché avec moins que celad’Inchnadamph à la route près d’Unapool). Mais ensuite, on nousprésente une carte où nous choisissons bie n entendu le “Full scottishbreakfast”, avec oeufs (j’ai droit à une énorme part d’oeufsbrouillés), bacon, saucisses et …haggis. Cyrus qui commence à aimerle haggis, réussit tout de même à me donner malgré mes protestations lamoitié de sa part. Nous nous sommes vaillamment comportés une fois deplus devant ce breakfast, mais je dois dire que j’ai dû m’astreindre àmon retour à un jeûne (très relatif) pour remédier à des désordresassez compréhensibles. Après un breakfast écossais, il ne me sembleguère posssible d’avoir faim (et encore…) avant cinq heures del’après-midi. Finalement, 45 livres par personne, pour unenuit (trop) confortable et un pareil breakfast, ce n’est pasexcessif. Nous n’avons pas souhaité manger grand’chose au cours des 48heures qui ont suivi.
A suivre

J’ai aperçu pour la première fois l’île de Rum, une apparitionfantomatique émergeant de la brume, du haut du Mam Meadall, lors de ladernière étape de notre traversée Glenfinnan-Inverie et les Cuillins deRum vues d’Inverie sur le chemin du Bunkhouse, m’ont toujours faitrêver. Nous prenons donc à Mallaig un billet pour Rum, l’une despetites voisines de Skye.
Nous avons droit par chance à un temps assez ensoleillé au cours de latraversée. La mer est très bleue, mais agitée. Il faut prendre quelquesprécautions quand on se déplace sur le pont du “Loch Nevis”, notreferry. Nous voyons très nettement les rochers de la pointe de Sleat, etj’espère que nous verrons bien les Blacks Cuillins, et le loch Scavaig,à défaut de voir le loch Corruisk lui-même. Malheureusement, siij’arrive bien à identifier une grosse montagne en forme de cônecaractéristique de cette zone , les arêtes diaboliques des BlacksCuilllins sont masquées par les nuages. Nous voyons bien sûr Eigg, quiparaît semble presque enveloppée par un pabnache de fumée, et nousfinissons par atteindre Rum, dont les sommets sont malheureusement enpartie masqués par les nuages.
Nous sommes vraiment très peu nombreux à débarquer, et nous dirigeonsvers le campsite, en voyant au passage l’école, avec ses dessinsd’enfants affichés sur les parois de la serre pédagogique, puis unpetit bâtiment qui fournit toutes sortes d’information sur la géologie,la flore et la faune du lieu. C’est très intéressant pour Théodorine,notre naturaliste.
Le campsite est accueillant: il y a des toilettes, un robinet d’eaupotable. Il est situé juste au bord de la mer, mais il n’est pas trèsgrand et les meilleures places sont déjà prises. Il nous faut veiller àne pas nous installer dans un endroit trop humide. Un abri ouvert estprévu pour les campeurs, mais il paraît annexé par des campeurs quinous semblent assez durablement installés. Il ya par ailleurs , nonloin de là, des constructions en bois fermées des "cocons"que l’o npeutlouer, mais nous ne nous sommes pas renseignés.Le paiement desemplacements dans le campsite donne droit à des douches, maisnous serons trop paresseux pour en faire usage.
A suivre

Une fois installés, nous décidons sans plus tarder de partir à la découverte de l’île (nous ne disposons que de moins de 24 heures). Notre Whymper nous quitte pour revenir au campsite peu après le château. Jouant de malchance ,il s’est fait une entorse à la cheville en descendant du pont du ferry , en voulant épargner son tendon d’Achille. Nous ne sommes plus que trois et décidons donc de prendre d’abord le sentier de l’aigle, un sentier de découverte qui pénètre un peu à l’intérieur de l’île. Nous trouvons là un paysage de landes familier. Nous voyons avec une surprise amusée au bord du chemin des oeufs d’oie à vendre en libre service (nous avons vu pas mal d’oies en bord de mer et dans ce secteur), mais le breakfast de Mallaig nous a transformés en boas qui digèrent leur proie pendant un mois et nous ne sommes donc pas tentés d’en acheter.Après le sentier de l’aigle (nous n’avons pas vu d’aigle), nous revenons au port et prenons le sentier de la loutre qui longe la mer. Nous allons d’abord découvrir dans un bois les vestiges d’un village abandonné, puis une étrange construction, l’observatoire des loutres, mais pas de loutres visibles sur notre passage. Retour au campsite où nous retrouvons notre Whymper, soirée moins tranquille que nous ne l’aurions situé, nos voisins étant assez bruyants jusque tard dans la soirée .
A suivre

Le programme du jour suivant est de rejoindre Eigg, en naviguant au maximum. Nous allons donc effectuer d’abord un aller-retour Rum-Canna-Eig, suivi d’un trajet direct Rum-Eigg. Nous commençons par faire tous les quatre un aller-retour à l’observatoire des loutres (nous nous y abritons de la pluie, puis nous embarquons sur le ferry. Le temps très couvert nous empêche une fois de plus de bien voir les côtes de Skye (vraiment dommage), mais je suis séduite par la découverte de la petite île de Canna dans la brume: une côte étrange , une chapelle pittoresque, des petites maisons dont certaines paraissent abandonnées.Malheureusement ,nous ne voyons Canna que du ferry.Retour dans l’île de Rum, départ pour Eigg que nous abordons sous une grosse averse en fin d’après-midi, et une fois de plus nous ne savons pas comment nous allons passer la nuit. Mais il y a près du port une épicerie ,un café, un centre de locations de vélos. Nous interrogeons d’abord des habitants qu inous répondent aimablement, mais nous ne comprenons pas grand’chose. Le jeune femme qui s’occupe du café va résoudre notre problème e nnous proposant une yourte louée par ses parents, à l’intérieur de l’île. Son père va venir nous chercher. Donc, une fois de plus, nous sommes tirés d’affaire. Le trajet va me paraître assez long (moins de quatre kilomètres en fait,),le temps est épouvantable ,il n’y a pratiquement aucune visibilité, mais on nous traite avec beaucoup d’amabilité et nous pénétrons dans la yourte.
A suivre

L’intérieur de la yourte est pour nous une surprise. C’est aménagé avec beaucoup de goût, les sièges et le couchage sont confortables. Il y a un poêle à charbon, de quoi faire un peu de cuisine, une carte au 25000ème de l’île , tout ce que nous pouvons souhaiter ,et dehors, c’est le déluge. Nous tombons sur un article de journal qui nous réjouit dont le titre signifie à peu près “depuis des mois, je suis persécutée par le fantôme de ma belle-mère”. Nous passons donc une soirée très agréable dans cette yourte hospitalière (je crois que nous avons payé 50 livres à nous quatre) dans un confort douillet dont nous ne sommes pas coutumiers. Il y a dans le jardin fleuri une autre yourte plus petite, occupée par des cyclistes, et une cabane dans le jardin où sont installés les sanitaires pour les occupants de la yourte. Nous achetons des oeufs à la dame de la yourte (elle vend aussi des glaces maison , mais ne nous sommes guère tentés à cause de la température extérieure. Le lendemain matin, Théodorine a acheté des confitures pour les rapporter dans sa famille.Nous avons été heureux dans la yourte…Après une bonne nuit passée dans la yourte, nous avons payé notre hôtesse et nous sommes partis sous le soleil vers le port pour prendre le ferry. Notre Whymper est capable de marcher trois kilomètres sur une route, et notre découverte (limitée) de l’île d’Eigg commence, puisque nous n’avons rien vu la veille.
A suivre

Le retour au port est une promenade facile: ce n’est qu’une descente où nous passons d’abord devant une baraque qui doit servir de commerce "the old shop"puis devant l’école, où nous admirons un “bateau” en rondins avec son mât sans doute destiné à éveiller chez les enfants une vocation de marins. Nous trouvons un peu plus loin au bord de la route un menhir, puis une église et une boîte aux lettres à la porte rouillée dont nous nous demandons si elle est relevée tous les jours ou tous les ans, et enfin un peu plus haut que la route une série de panneaux solaires.
Eigg est une île volcanique (de loin , on croirait un simple plateau), dominée par le Sgurr ,la “montagne de verre” ,que nous allons observer pendant une bonne partie de la descente. Nous n’ avons vu sur Eigg que quelques rares moutons et un taureau solitaire, en liberté, à côté du port. Un animal roux et sans corne,s assez placide apparemment. Pas de midges ,alors que nous en avons rencontré les premiers spécimens de la saison, sous la tente dans l’île de Rum. Mais il s’agissait de midges très peu nombreuses,vraisemblablement encore prépubères, et donc peu soucieuses encore de nuire à leurs frères humains.
Au port ,nous disposons encore d’un peu de temps avant l’arrivée du ferry. Nous en profitons pour faire quelques achats, pour prendre un grand café au lait à l’extérieur du café. Nous avons une superbe vue sur la côte (pointe de la presqu’île d’Arnamuchan et montagnes de Moidart que je ne sais pas identifier. Nous prenons en photo les roches noires du port, et Théodorine, séduite par les cailloux de l’île d’Eigg, rêve d’y revenir.A suivre

Le retour à Mallaig comporte un passage par l’île de Muck. Nous ne la verrons que du ferry.> C’est un toute petite île ,accessible par un chenal entre des écueils qui affleurent à peine. On comprend ,à voir ces écueils (comme d’ailleurs ceux de la côte Nord que nous avions vus à Durness, comment Philippe II d’Espagne a pu perdre son invincible armada sur les côtes d’Ecosse.La traversée se fait sur une mer très calme. Nous voyons des marsouins sauter prés du navire ,et de mutiples oiseaux de mer nous donnent des inquiétudes quand nous ne les voyons pas s’écarter du ferry. S’éloignent-ils au dernier moment? Sont-il happés par les hélices?
Nous approchons enfin de la côte et je reconnais alors le Sgurr na Cicche, le Cercin du Knoydart, le Ladhar Behinn, et j’aperçois Inverie lorsque nous voyons s’ouvrir le loch Nevis, à l’approche de Mallaig. Inverie est un lieu auquel je pense toujours avec nostalgie.
Nous arrivons à Mallaig sous le soleil. Nous trouvons cette fois-ci facilement une place au Bed and Breakfast Anchorage (très bien , et avec encore une fois un excellent breakfast ,avec même des champignons). Nous apercevons deux phoques sur le port, en attente de poissons (attente apparemment déçue) et nous partons pour une petite promenade dans les hauteurs, d’où nous assisterons au départ du dernier ferry pour Skye, et d’un petit bateau qui semble prendre la direction d’Inverie . S’agit-il de clients pour le pub d’Inverie “The old Forge”?Nous mangeons ensuite, fort bien , dans un petit restaurant dont la salle à manger se situe à l’étage.
A suivre

Je suis étonnée par le luxe des Beds an Breakfasts écossais que nous avons fréquentés . Tout est très aménagé, très soigné. Cyrus admire à Mallaig la qualité de travaux dans la salle de bains.Des barbares chargés de gros sacs, munis de piques , à la guêtre et à la semelle douteuses sont aussi déplacés dans de tels lieux que des éléphants dans un magasin de porcelaine. Je m’étonne d’un tel contraste entre une nature sauvage vraiment proche et des lieux aussi civilisés. Peut-on vraiment savoir ce que sont les Highlands si on ne les connaît qu’à travers les vitres de sa voiture et les B & B? Après avoir fait honneur à un énorme breakfast de plus, nous nous rendons à la gare pour prendre pour la quatrième fois le chemin de fer jacobite.Le temps, sans être beau, est cette fois-ci plus favorable et me permet de faire quelques photos. La plupart des touristes se contentent d’un aller-retour entre Fort William et Mallaig, alors que la ligne est intéressante jusqu’au loch Long compris. Nous aurons en particulier une très belle vue sur le loch Treig, et je vais enfin réussir après Corrour Station, gare construite au milieu d’immenses tourbières, à apercevoir au loin le loch Ossian.
Je me demande au sujet du loch Ossian si ce nom a un rapport avec le pseudo-barde Ossian ,fils de Fingal, dont James Macpherson aurait prétendu avoir traduit les oeuvres au cours de la seconde moitié du 18 ème siècle. Il est amusant de constater que le préromantisme et le romantisme aiment bien les faussaires. Walter Scott en particulier n’est pas avare de fausses citations.On aime bien aussi les imitations ou ce que l’on croit en être : pseudo-gothique, pseudo-renaissance.
Ce secteur me fait rêver aussi parce que je pense que l’on peut à partir de là rejoindre la ligne Edimbourg-Glasgow au niveau de Dalwinnie en passant au pied du Ben Alder. Dans les Aventures de David Balfour, de Stevenson ,un épisode se déroule dans la grotte d’un autre Mac Pherson ,Cluny Mac Pherson ,un chef jacobite réfugié sur les pentes du Ben Alder, qui aurait accueilli en ce lieu Bonnie prince Charlie. J’ai repéré sur une carte Ordnance une indication Charlie’s cave (une de plus…) sur les pentes du Ben Alder.
A suivre

Peu de choses à dire sur la suite du trajet en chemin de fer jusqu’à Glasgow. La pluie devient de plus en plus forte, et nous ne voyons guère le paysage. Nous apercevons malgré tout entre le loch Lomond et Crianlarich un randonneur courageux et solitaire sur le West Highland Way . A Glasgow, la correspondance pour Edimbourg ne se fait pas attendre. Entre Glasgow et Edimbourg, nous voyons une Ecosse bien différente de celle qui nous est familière, beaucoup plus urbanisée, pas marécageuse ,avec des champs cultivés, et beaucoup de terrains campables, … aux yeux de Cyrus.
Comme nous finissons par avoir un peufaim ,nous sortons ce qui reste de l’énorme saucisson à l’ail d’Ullapool. Il ne nous manque que des bérets (pour ces messieurs) et litre de rouge pour être de vraies caricatures de Français moyens.
De l’autre côté du couloir central , un homme lit un roman de Walter Scott que je connais, le “Coeur du Mid-Lothian” (ce coeur est la prison d’Edimbourg, aujourd’hui détruite). Il nous salue en français lorsque nous descendons du train à Edimbourg.
A Edimbourg, nous laissons tous les quatre nos sacs à la consigne. L’an dernier ,ces messieurs avaient tenu à les conserver pendant toute la soirée, alors que Théodorine et moi, nous folâtrions, enfin légères ,devant les vitrines de New Town. Après un bref pélerinage devant la statue de Walter Scott, nous partons pour New Town, parce que je veux absolument prendre en photo la statue de Georges IV.A suivre

En 2010 à la recherche d’un recueil de chants jacobites (trouvé finalement non loin de Saint Cuthbert, , j’avais longuement erré dans New Town en compagnie du patient Cyrus, et j’avais repéré à cette occasion la statue de celui que Walter Scott accueillit solennellement à Edimbourg en 1822, lors d’une grande cérémonie qui marquait le retour en grâce de la culture écossaise: Walter Scott, portant les couleurs du clan Campbell (des ennemis des Stuart) et Georges IV portèrent tous deux le kilt, on présenta au roi les clans. C’est une date assez importante pour que la statue de Georges IV, souverain par ailleurs fort critiqué y trône très logiquement dans New Town au carrefour de Georges Street et Hannover Street.Il faut savoir en effet que le système des clans n’était plus reconnu, et que le kilt, le gaélique, et la cornemuse avaient été interdits à la suite de la bataille de Culloden.
La statue ne représente pas le roi tel qu’il était lors de sa visite. le roi en 1822 était obèse. On peut assez aisément comprendre que la statue ne soit pas l’image grotesque d’un gros homme usé par les abus de toutes sortes , portant élégamment un kilt.
Ayant réalisé tous mes désirs avoués ,je vais suivre mes compagnons. le hasard va nous conduire à nouveau devant le magasin de partition proche de Saint Cuthbert, où Cyrus et moi allons trouver des partitions soldées à un prix défiant toute concurrence: un ensemble de sonates pour violon et piano de Mozart, un volume de Lieder de Schubert, une messe de Haydn,dans de bonnes éditions, de quoi nous occuper assez longuement ,nous-mêmes et des proches. Ce sont les seuls souvenirs d’Ecosse que nous rapportons cette fois-ci.Suivant notre humeur et au hasard des passages autorisés par les travaux, nous nous retrouvons finalement à Haymarket. Je vais alors m’opposer à Cyrus qui voudrait continuer dans cette direction, arguant du fait que la visite des banlieues peut être intéressante, et nous repartons vers Prince’s Street Gardens puis Old Town.
A suivre

Bonjour, j’apporte de l’eau à votre moulin au sujet du VTTiste débarqué en hélicoptère lors de votre randonnée de glen Lochcarron à loch Torridon. Je connaissais bien cet hélicoptère de couleur prune basé à Inverness pour l’avoir vu amener des gens “friqués” pour seulement prendre un repas à l’Applecross Inn! J’ai lu dans la revue mensuelle locale “AN CARRANNACH” de juillet couvrant les évènements des régions deLochcarron, Shieldaig, Applecross, Kishorn,et Torridon un article consacré à un film tourné par une compagnie américaine: “SANTA CRUZ BICYCLES” titre du film (court métrage): “SANTA CRUZ SOLO” visible sur www.http://vimeo.com/67430580 avec le soi-disant cycliste “légendaire” Steve Peat. Donc, avec raison, vous aviez déduit que ce n’était que de la mise en scène pour mettre en valeur la “scenic and dramatic splendeur” de cette région inaccessible à ceux qui ne sortent pas des sentiers battus en piquant çà et là les séquences les plus spectaculaires. Pour ma part, je déplore ce genre de démonstration, qui va être imitée par des inconscients qui ne seront pas forcément suivis en permanence par un hélico et se trouveront en difficultés aprés une chute car comme vous le dîtes si clairement, il n’y a pas de couverture téléphonique, ni d’équipement de secours immédiat et un fait souvent bénin au début peut évoluer rapidement vers des situations dramatiques. Par ailleurs, il faut préserver ces lieux magiques pour les personnes qui ont fait l’effort de les visiter; c’est en quelque sorte leur récompense;

Bonjour Iain-Phradaig, C’était bien le VTTiste que Joyce et vous-mêmes avez identifié. Des photos prises par un autre membre du groupe montrent l’arrivée de l’hélicoptère et un VTTiste qui porte la même tenue que celle qui est visible sur le film.
Nous avons pour notre propre compte mesuré , quoiqu’un peu avertis au départ, combien il pouvait être facile d’avoir des problèmes ,sur l’étape Inchnadamph-Unapool. Sans doute ,même sans récupération par des jeunes serviables sur la route nous en serions-nous sortis, mais nous étions quatre, et les conditions dans la montagne écossaise peuvent devenir soudain extrêmement difficiles.
Calamity Jane

Comme lors de nos précédents passages ,nous sommes frappés en passant près des jardins de Prince’s Street par le nombre de goélands qui élisent domicile sur la tête des grands hommes, et les traitent avec vraiment fort peu de respect, à en juger par des traînées supectes.
Nous passons ensuite dans Old Town , en choisissant un passage couvert raide, puis gagnons le Royal Mile. J’espère y faire une seconde rencontre après celle de Georges IV, celle d’un homme dont j’avais remarqué le nom, sans lui prêter suffisamment attention lors d’un passage précédent, et je le trouve près de la cathédrale Saint Gilles. Tout près de lui , un jeune joueur de cornemuse, vraisemblablement désargenté (son kilt semble loin, d’après Cyrus, d’avoir tous les plis réglementaires), attire l’attention de nombreux badauds qui se font photographier à côté de lui. Mais je ne l’ai même pas vu, à la grande hilarité de mes compagnons, tout occupée que je suis à examiner et photographier celui que je cherche, David Hume. Je ne lui pardonnerai jamais d’avoir éloigné Kant de Leibniz, l’un des rares penseurs effectivement réjouissants,d’avoir osé le réveiller pour le tirer de son sommeil dogmatique, mais tout de même ,il est plaisant de rencontrer Hume en plein centre d’Edimbourg comme de trouver de longues citations de Leibniz sur un monument de Hanovre. Hume m’apparaît ici comme un bellâtre avachi . Théodorine, notre naturaliste, remarque d’emblée ses pieds ,qu’il exhibe sans pudeur, et plus particulièrement ses orteils, qui semblent révéler par leur couleur qu’ils sont pieusement touchés par la foule à mes yeux vulgaire des zélateurs de l’empirisme.Jamais Kant ,avec ses bas bien tirés, ne serait prêté à une telle mascarade.A suivre

Le White Hart Inn est un beau pub ancien de Grassmarket, où nous avons déjà mangé, plutôt bien , l’année dernière. Encore un pélerinage. Nous avons la satisfaction de voir qu’une soirée musicale est prévue, et nous sommes désireux d’entendre de la musique écossaise traditionnelle. Nous attendons jusqu’à l’heure prévue. Un musicien arrive, mais ,hélas, un groupe de touristes français ,visiblement en voyage organisé, envahit le pub. Nous cessons aussitôt, sans nous concerter, de parler entre nous, plus exactement , nous parlons de manière vraiment très discrète ,pour ne pas être identifiés comme Français. Une brave dame interroge pour savoir si à la place de l’ale proposée, elle ne pourrait avoir “un panaché”. D’autres parlent très fort, de façon insupportable, pendant que le musicien joue et chante. Nous ne pouvons pas écouter vraiment, et Cyrus éprouve des scrupules à occuper le pub trop longtemps.Nous nous décidons enfin à fuir quand une dame demande que le musicien joue quelquechose de français, “la vie en rose” d’Edith Piaf . Peut-être ont-ils été châtiés dès le lendemain en étant tous dévorés par le monstre du loch Ness. Après avoir encore un peu déambulé dans les rues ,nous rejoignonsl le Caledonian Sleeper.
A suivre

Nous arrivons à London Euston, et nous devons rejoindre notre bus Eurolines à la gare routière de London Victoria.Nous avons trois heures devant nous. Pas question cette fois-ci de faire la queue pour acheter des tickets de métro, pas question de prendre le métro à une heure de pointe comme l’année dernière. Il fait beau et notre Whymper a prouvé qu’il peut marcher sur un trottoir. Il se fatigue beaucoup plus lorsqu’il doit traverser de motte en motte les marécages. (Pour d’autres ,c’est le contraire). Nous décidons donc à l’unanimité de rejoindre la gare de Victoria à pied, en passant par Regent’s Park, Hyde Park, Green Park, et Saint James Park. Nous ne voyons pas grand’chose de Hyde park, à part le Speaker’s Corner ,mais ce n’est pas l’heure des orateurs. Nous remarquons cependant le très grand nombre de cyclistes. La traversée jusqu’à Saint James Park se fait plus rapidement que prévu, bien que , dans un début de jeûne salutaire, nous nous soyons contentés, en guise de breakfast,du shortbread du Caledonian Sleeper . En sortant de Saint James Park, nous avons la surprise de voir le départ des soldats qui partent pour la relève de la garde. Tout près de Buckingham Palace , nous rencontrons des voitures tirées par des chevaux, occupées par d’étranges personnages, et surtout un très cocasse véhicule amphibie.
La suite du retour ne présentera rien de marquant. Les contrôles de la frontière seront beaucoup plus rapides que ceux que nous avons subis à l’entrée en Angleterre. Le seul fait amusant sera de voir notre bus Eurolines rattraper un bus Idbus ,son concurrent Sncf. Il ne me reste plus qu’à conclure.
A suivre

Bonjour et encore un grand merci pour votre récit…que j’ai lu avec plaisir en entierté…
Vraiment dommage pour le méteo affreux/blessures…et, du coup, le changement dans vos plans/itineraire…mais qui a, du coup permis…de “visiter autrement” et découvrir un peu the “Small Isles” … Interessant de lire les détails des endroits ou vous avez pu vous loger…ça devait etre vraiment “different” de ce que vous avez l’habitude de vivre lors de vos randonnées…:wink:
Oui…peut-être vrai quand vous dites “voir les paysages d’une voiture et dormir dans un B&B”…ne permet pas de connaitre véritablement l’Ecosse…:wink:
Peut-être pour cela que j’aime tellement camper…rien tel que de s’éveiller le matin et de sortir de sa tente…dans des endroits (du moins pour moi !) de reve ! Et etre si proche de la nature…mais, je comprends que pas au gout de tout le monde ! :wink:

Bonjour Joyce,
Merci d’avoir fait l’effort de lire jusqu’à maintenant.Je rédigeraidans quelques jours mes conclusions. Mais ce que je dis de laconnaissance de l’Ecosse ne vaut que pour la connaissance de lamontagne Highlandaise., et ne s’adresse qu’à ceux qui veulent “voir lesHighlands"Comme je l’expliquerai,je connais bien maintenant sesterrains spongieux- rocheux, mais fort peu le reste . Je dois restermodeste ! Et en plus, je n’ai gravi aucun “munro”, pas même un"corbett”.
Calamity jane

Meme si je savais exactement quand vous étiez parti en voyage…et que j’étais au courant du méteo à l’époque…en lisant votre réçit…j’ai pu ressentir l’humidité, froid…et j’avais meme parfois mal ! :wink: Meme a se demander s’il ne fallait pas partir un peu plus tard…pour avoir un méteo un peu plus clément…mais se faire “manger” par les midges ?! (pour rire !)
Ah…les terrains spongieux !:wink: Meme sans avoir fait de grande randonnée en étant petite fille…toujours dans ce genre de terrain, ne sais pas trop pourquoi !

Notre traversée vers le Nord ,commencée en 2010, poursuivie en 2012, s’est donc achevée en Mai de cette année.
Ce n’était pas le projet initial. Au départ, je projetais de partir en Avril 2010 assister au festival de musique traditionnelle de l’île de Mull, de visiter les Trossachs, de voir le loch Katrine, à cause de Walter Scott ,de faire un petit bout de West Highland Way , et de visiter Abbotsford. Devant reporter d’un mois notre trajet, le projet a été modifié, d’autant plus que j’avais eu le coup de foudre pour le Knoydart, dans la cave de la librairie du Vieux Campeur, en regardant les cartes Ordnance Survey du secteur. C’est ainsi que nous avons parcouru notre premier tronçon du Cap Wrath Trail.Nos meilleurs souvenirs de 2010 ont été la traversée Glenfinnan Inverie et Edimbourg.Notre voyage le plus réussi a été celui de 2012 et j’ai vraiment beaucoup aimé non seulement le loch Hourn mais la région Torridon-Kinlochewe-Great Wilderness.
Ma grande déception de 2013 est de ne pas avoir efffectué la traversée lochan Fada-Shenavall au bord du loch na Sealga, Carnmore Bothy en passant au coeur de la montagne. Et je regrette beaucoup de n’avoir pu ni en 2012 ni en 2013 aller dans le secteur du loch Coire Mhic Fearchair au pied du Triple Butteress. J’ai beaucoup moins de regret pour la partie comprise entre Kylesku et Kinlochbervie: ce ne sont pas les paysages que je préfère.
Je regrette aussi de ne pas avoir vraiment explorer Rum et Eigg
Si je revenais randonner en Ecosse, ce qui actuellement n’est pas du tout évident, j’aimerais randonner sérieusement dans l’île de Skye, ou explorer le secteur du loch Quoich, ou le passage du glen Affric au loch Monar et loch Mullardoch, ou explorer l’île de Jura. Mais à ce jour, seule Théodorine semblerait décidée à repartir. Elle rêve de l’île d’Eigg. Pour ma part, j’aime définitivement Inverie et l a région de Kinlochewe.
Je regrette de ne pas m’être du tout intéressée au patrimoine architectural de l’Ecosse et au Sud. Nous ne pouvions pas tout faire.
A suivre

Au cours de ces trois voyages, je suis passée de l’Ecosse rêvée à travers la lecture de Walter Scott et de Stevenson à l’Ecosse réelle, dont je ne connais bien désormais qu’une petite partie. Mais je sais bien maintenant ce que peuvent être les sols spongieux des Highlands, eux qui dominent dès que l’on s’écarte des routes et des pâturages entretenus.
J’ai aussi , malgré mon refus viscéral d’étudier une langue parce qu’elle serait utile (je serais plus facilement motivée par l’étude du gaélique , un peu progressé en anglais, étant maintenant relativement à l’aise dans la lecture de walkhighlands. Et passant de Walter Scott à sa contemporaine et admiratrice Jane Austen, j’ai découvert à sa suite le roman anglais (je ne suis pas du tout angliciste de formation), avec Elisabeth Gaskell ,Thackeray et Barbara Pym. J’ai aussi fait la connaissance du curieux personnage qu’a été l’Ecossais lord Cochrane , à travers la lecture des aventures d’Hornblower et Jack Aubrey, héros de Forrester et Patrick O’Brian. Conséquence inattendue de ma découverte de l’Ecosse, je commence à m’intéresser à l’Angleterre du 19ème siècle.
A suivre

Je termine enfin par la question de la randonnée en Ecosse.
Un itinéraire tel que le West Highland Way, au moins pour ce qui concerne sa seconde partie ,de Bridge of Orchy à Fort William, ne pose à la belle saison aucun problème particulier, si ce n’est les midges. Il n’en est pas de même du Cap Wrath Trail, dont je comprends maintenant pourquoi il est qualifié d’itinéraire le plus diffcile du Royaume Uni.
Nous n’avons rencontré (je précise que nous ne sommes pas descendus le long des chutes de Glomach ,et que nous ne sommes pas passés d’Inchnadamph à Glencoul bothy puis Glendhu Bothy , et que nous n’avons pas dépassé les environs d’Unapool) aucune difficulté réelle. Seulement des crevasses traîtresses dans les tourbières du côté de Sourlies bothy dans le Knoydart, des marécages qui exigeaient de la perspicacité ,des terrains détrempés glissants ,et des gués qui auraient pu être très problématiques si les conditions avaient été plus mauvaises, mais l’attention que réclame le terrain, la nature des sentiers quand ils existent, ou le tous terrains, l’absence de refuges gardés, la rareté des cabanes, et même leur absence totale dans certains endroits, la difficulté ou même l’impossibilité quand on progresse vers le Nord de trouver des terrains où bivouaquer ,la longueur des étapes, les intempéries rendent les choses au bout du compte parfois vraiment pénibles.
Il faut souligner d’autre part que l’absence de couverture réseau rend l’appel des secours impossible. Une personne seule peut facilement disparaître dans cet univers à la suite d’un accident mineur, toutsimplement d’épuisement et de froid.
Nous étions quatre, nous n’étions pas des novices, même si nous n’avions pas été recueillis sur la route près d’Unapool ,notre histoire ne se serait pas terminée en drame. Je me demande cependant ce qu’il serait ce jour-là advenu d’un individu isolé victime beaucoup plus haut dans la montagne d’une tendinite sévère.(Au sujet de cette étape, j’ai récemment été très réconfortée en lisant sur internet pas mal de récits faits par des randonneurs britanniques qui font à peu près tous état de difficultés réelles)
Les “hills” écossaises paraissent pour le randonneur alpin ou pyrénéen d’une altitude dérisoire. Les “bealach” écossais ne sont pas du tout nos cols continentaux. La difficulté des Highlands, très réelle, est ailleurs. On la comprend sur place.L’Ecosse nécessite un apprentissage.
Calamity Jane

Bonjour Cal

J’ai été très intéressée par votre compte-rendu. Je crois même que je vais me le recopier dans un coin de mon ordi comme base d’éventuelles randos là-bas. Il est très riche et fourni. Il intéresserait certainement des randonneurs sur des sites spécialisés en montagne.

J’abonde tout à fait dans vos propos quant aux difficultés liées au terrain et à la latitude de ce pays. C’est un pays très rude climatiquement parlant et peu peuplé.

Cet été nous sommes partis 3 semaines à vélo dans de très bonnes conditions météo. Mais nous avons pris la pleine mesure de ce pays malgré tout. Le Nord est très sauvage, certains coins de l’ouest sont franchement paumés. Que dire hors saison !

Un voyageur à pied sur “sentier” peut se trouver très isolé voire même en danger. Bien préparer son voyage est donc essentiel. Il ne faut pas compter sur le “portable” : la couverture réseau est effectivement faible. Partir en solo nécessite une très bonne condition physique, un moral à toute épreuve et la capacité à s’orienter et à passer sur le terrain quel qu’il soit.

En tout cas, bravo encore pour votre parcours !

…beaucoup ne lisent pas ce reçit en entierté…moi, oui, car je “connais” calamity jane sur ce forum depuis quelques années déjà…et je trouve ses récits très intéressants et instructifs…mais, peut-être pas assez de “vrais randonneurs” sur ce forum pour profiter de ses conseils ? ! :wink:
Mais…j’espere qu’elle va pouvoir y retourner, meme avec moins “d’équipiers”…pour visiter (encore !) Knoydart et les Iles d’Eigg et Rum…

Bonjour, Merci encore à tous ceux qui m’ont aidée depuis 2010, Joyce en premier, et bonjour à Wren que je remercie avec retard pour la référence qu’elle m’avait indiquée relatant une traversée du Knoydart, avec rencontre d’un cerf vandale à Kinloch Hourn (je crois avoir rencontré cet énergumène l’an dernier sur le camping de Kinloch Hourn et lui avoir signifié qu’il était beaucoup moins impressionnant qu’un taureau de Salers (vexé, il a tourné le dos pour repartir dans sa montagne) . Je remercie aussi Wren pour son récit d’expédition à vélo.Dans l’immédiat, je rêve de GR 11 et de Via Alpina .
Calamity Jane

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