Comment quitter Savannakhet au Laos ?

Forum Laos

Laos, l’île des 4000 fleuves

Voyager au Laos c’est sentir le courant du fleuve, une force simple et tranquille de la vie malgré les difficultés matérielles, et aussi la bascule des civilisations, on cultive les vestiges de la vieille France mais à fins de patrimoine, on tente une voie spécifique de développement, le Mékong se coupe de barrages mais garde son fil, au sud quelque chose de si paisible, au nord le TGV de China Power ouvre la montagne. Mais Luang Prabang immuable, surface calme du fleuve, garde toute sa lueur.

Thakek

Dormir à Kong Lor, vivre le crépuscule et voir l’aurore depuis cette Shangri-La et son enceinte de montagnes percée de ce tunnel secret vers l’autre vallée, et arpenter ce beau village à la vie traditionnelle, resté éloigné de tout, ses lumières sur les rizières au soir et au matin, ses éclats de soleil dans la forêt juste avant la grotte.

Kong Lor

Kong Lor

Comment quitter Savannakhet ? Oui, ce charme, pas forcément étrange, on s’y sent bien, il n’y a pourtant rien à faire que de laisser ses sentiments dériver au fleuve, en paix. Ici il y a de l’espace, et le temple juste derrière, et les soirées sunshine sur les berges.

Savan’

Quatre mille eaux, quatre mille pensées. Entre buffle et gecko, enfin entre sommeil et veille, je mets au défi quiconque d’avoir une représentation « plausible » de ce qui survient quand, dormant dans un bungalow sur la rive même du fleuve, avance à contre-sens (mais de quoi ? du courant qui « drifte » nos sentiments – dit elle - quand nous nous croyons immobiles ? de la nuit qui nous menait en son allure ?) C’est le pauvre bungalow de trois planches sur pilotis sous eau qui navigue, et nous dedans, nous dedans peut-être, nous qui flottons entre l’interne et l’externe d’une autre peau, ce bruit qui nous passe semble nous faire reculer, c’est l’aurore bien tassée, ce n’est plus l’aurore donc, les piroguiers piroguent et nassent, les chutes toujours grondent qu’on n’entend plus pourtant, eux savent et vont au juste avant, d’énormes prises encore, de moins en moins de prises, l’eau encore, mais cette saison-ci des pluies bientôt pour eux n’aura plus que la moiteur qui tua l’explorateur, et la ville. Et la ville. Monte. Loin le fleuve. Gratte un ciel d’autre. Le fleuve nous trempe, nous tord, nous moite, nous est : la tour nous tremble et nous vole.

4000 îles

On arrive à Luang Prabang est on est émerveillé par cette ville à la fois préservée, un peu mystique avec ses toits dorés, et moderne à la fois ; on a peut-être navigué en slow-boat depuis Houeisai et fondu son âme aux couleurs du Mékong et de ses rives ; si de là on ne fait qu’un « saut » à Nong Khiaw et Muang Ngoi, parce que son guide fétiche dit « un bout du monde » et le met dans ses « coups de cœur », on peut être déçu, quand on voit ces bungalows sans âme qui s’agglutinent sur la rive, et la rue boueuse… Oui le trajet Nong Khiaw /Muang Ngoi est étonnant et « vrai », utilisé par les habitants essentiellement, les buffles se baignent près des berges, la jungle est dense…) mais Muang Ngoi est tout dans le voyage en bateau, il faut y passer une nuit ou deux pour voir « tous les matins du monde », cette brume magique sur les montagnes, et explorer les très belles ballades le long de la petite rivière, les rizières, le calme suprême auprès du pont de bambou.

Muang Ngoi

C’est toujours navigable dans l’esprit du voyageur. Et la patronne de la guest-house est si jolie… She said : We are in the eye of the storm. We are not moving though, it’s Mekong drifting our way sentimentally. C’est sa peau qui m’attirait tant que je ne pouvais résister à la toucher, la caresser, la mordre. Elle aimait ce pouvoir d’attraction qu’elle disait si bien, doré. Retour, enlèvement à Savannakhet :

Elle vient donc de Battambang, à quelques kilomètres du lac Tonlé Sap. C’est Anne-Marie Stretter qui vient de Savannakhet. À la fin du Vice-Consul, déjà, les lieux des origines, du chant de la mendiante, tentent à se confondre. Dans India Song, la mendiante vient elle aussi de Savannakhet. (autour de la mendiante de Savannakhet de Marguerite Duras)

Je pense à tous les français qui vont à LP et parlent de spiritualité/mysticisme MAIS qui ne daignent pas aller voir la tombe de Mouhot !
J’espère que vous y êtes allé : il est vrai qu’elle est un peu difficile à trouver .
Quand je me suis retrouvé en voiture au bas du mini chemin au bord de l’eau , j’ai compris que j’érais allé trop loin alors je suis remonté à pied , j’ai cherché et j’ai fini par trouver .

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