Un, deux, Trianons pas, quadrillant au bal de l’X
Versailles, 7 juin 2019
La matinée a choisi d’opter pour un rythme en valse lente. Je prends mon temps, tout mon temps pour récupérer du voyage et éviter de consommer trop d’énergie pour être sûre d’être en forme le soir. Et ce d’autant plus que les prévisions météo ont été justes. Comme craint depuis qqs semaines, il fait gris, il fait pluviotant, il fait entre frais et froid, il fait je resterai bien au chaud sous la couette !
Cependant une envie a germé lorsque j’ai décidé de venir à Versailles: aller voir les Trianons car je n’y suis jamais allée. Du coup, comme le ciel est surtout gris et peu drachant comme disent les gens du nord, à 11h45 j’active le rythme promenade. Je me rends à la grille du Dragon censée ouvrir à midi car j’envisage de prendre le petit train touristique pour y aller. En écrivant ces mots, je me dis Bizarre, aucune des photos du point de départ du train et de celui des voiturettes électriques ne s’est enregistrée, j’en avais prises qqs unes en parcourant les jardins ! Je pensais économiser quelques kilomètres de marche…
Malheureusement, c’est jour imprévu et non listé sur le site Internet (vous vous doutez bien que j’avais vérifié) de Grandes Eaux because le bal et les essais des fontaines et du coup, l’entrée n’est plus gratuite et à cette grille aucune vente de tickets.
Que fais-je, que fais-je ??? A pieds, cela me fera environ 4 kilomètres aller/retour. Les confortables baskets achetées en Jordanie me donnent confiance, la météo semble stabilisée même si Zéphyr, Borée et leurs copains semblent s’être éveillés. C’est au petit train de sénatrice de se mettre en action en direction du boulevard de la Reine et de sa grille associée. Et les moutons regardent mon train passer sans avoir trop d’efforts à faire pour le suivre du regard…
Il y a nettement moins de monde qu’au Château. Le ticket pour les deux revient à 12 euros et donne droit à l’accès au musée des Carrosses où je n’irai pas. Cela souffle de plus en plus et je commence à entendre les gardiens parler de fermeture des jardins. Les responsables n’ont pas envie de prendre des risques car il y a déjà eu des accidents.
Lorsqu’en histoire on étudie la vie à Versailles, il est fréquent de s’imaginer que le Petit Trianon ou domaine de Marie-Antoinette est très loin du grand château, totalement isolé dans la campagne… En réalité, une quinzaine de minutes de calèche séparent les deux bâtiments mais suffisaient à s’éloigner de la fouille grouillante, parfois médisante, peu avenante et surtout de la vie faite d’obligations, d’étiquette, de charges, de jeux de rôles et autres mascarades… Celles et ceux l’ayant choisi ou se l’étant vu attribué comme base de vie, allant de Louis XV à Marie-Louise, bénéficiaient d’une certaine intimité bourgeoise et confortable. C’est l’impératrice Eugénie qui décida d’en faire un musée dédié à la Reine honnie. La demeure est donc telle qu’on s’y attend: de jolis meubles tapissés, des enluminures et décos égayant les pièces, des fenêtres ouvrant grand sur les jardins…
Il est 12h45 et cela souffle bien dans les branches d’arbre. Une petite faim me tenaille et m’entraîne vers le salon de thé d’Angelina positionné dans l’ancienne cuisine. Une quiche, une limonade, un café et une Louise framboisée me reviennent à 24 euros et ravissent mes papilles. A la table d’à côté, des animatrices discutent et j’apprends que la question de la fermeture des jardins est de plus en plus analysée. Le gardien du vestiaire me rendant mon parapluie me recommande d’éviter de marcher sous les arbres et de faire très attention.
Environ 300 mètres séparent le Petit du Grand, demeure royale et impériale car Louis XIV, Napoléon et d’autres y demeurèrent. C’est le château du raffinement, de la délicatesse, celui de la vie intime bien plus que le Principal qui avait en partie pour fonction d’éblouir, d’en imposer, de poser le Royaume par sa taille, sa magnificence, son abondance… et qui ne rendait pas forcément la vie quotidienne facile. Il est évident que je parle de la vie quotidienne des puissants, des régnants et non de celle de la foule des subordonnés, des serviteurs, des “au service”… La place dans l’organigramme de la société faisait, fait toujours, méga différence de forme de vie.
Une expo temporaire mixe moderne et ancien. Comme souvent j’oscille entre Superbe et bouche grande ouverture d’incompréhension artistique. Un petit tour dans les jardins où là-aussi un gardien m’encourage à la prudence. Le ciel joue entre touches de bleu et assombrissement et je me demande même si bal en extérieur il y aura… J’offre au frigo un magnet souvenir avant de repartir et de rentrer commencer à me préparer pour la soirée. Sur le chemin du retour, j’aurai parfois du mal à marcher tant cela souffle et devrais faire attention à des branchettes tombantes !
Compléments, détails, images… sont par là…
Madikéra