Notre expérience de 12 jours en Macédoine du Nord

Forum Macédoine

Petit compte rendu de notre voyage à deux pendants 12 jours en Macédoine du Nord, début Septembre 2024.

Nous commençons par ce post avec la partie chronologique mais nous prévoyons un second post pour faire le point sur un ou deux sujets particuliers que l’on pense d’intérêt pour d’autres visiteurs. En effet, disons-le tout de suite, la Macédoine du Nord n’est vraiment pas une destination touristique, et c’est parfois difficile de trouver certaines informations (en particulier sur le web francophone ou anglophone) : autant dire que nous avons regretté l’absence d’un Routard couvrant cette destination :sob: si jamais la rédaction nous lit !

Notre séjour

Nous avons atterri à Skopje et immédiatement récupéré notre voiture de location depuis un des nombreux loueurs présents dans le terminal (rien de particulier à signaler de ce côté).

Nous avons ensuite pris la route pour le parc national de Mavrovo, ou nous avons passé 2 nuits au Mia’s favourite hotel (juste à côté de la fameuse église immergée)

La route pour se rendre à Mavrovo ne pose pas de difficulté particulière. Nous sommes arrivés un dimanche soir, et nous avons toutefois remarqué que la majorité des gens repartait dans l’autre sens (direction Skopje): comme ça nous a été confirmé par une employée de l’hôtel, hors saison (juillet/aout), le parc est surtout fréquenté le week-end. Parfait pour nous, pour nous permettre d’être au calme!

L’hôtel était très bien (avec un spa!), mais nous n’avons pas essayé le restaurant, car nous avons pu sans problème trouver à manger dans les restaurants du village, qui étaient très bons (seul inconvénient: on peut encore fumer dans le restaurant… résultat on a préféré mangé un soir en terrasse!).

Nous avons profité de notre temps dans le parc pour visiter la fameuse ancienne église, partiellement immergée suite à la construction du barrage… enfin partiellement immergée en hiver peut être: pour nous elle était bien sur la terre ferme, à 10m de la rive!

Nous sommes aussi parti en randonnée dans les hauteurs au-dessus, en parcourant en partie les pistes de ski. Petite déception: alors que le lieu se prête très bien à la randonnée, avec notamment de très beaux points de vue sur le lac, il n’y a aucun chemin balisé, ni même de randonnée sur les sites de partage “classiques” (Komuut, VisoRando…) Résultat, nous avons fait notre propre parcours, parfois en devant couper un peu à travers la forêt.

Nous avons ensuite repris la route vers Ohrid, en passant par la route “ouest”, passant par le Monastère Saint-Jean Bigorski. Là non plus, contrairement à ce que l’on craignait, la route ne pose pas de difficulté particulière (voir le focus sur le sujet ci-dessous): au contraire, cette partie a été une des routes les plus agréables de notre voyage, notamment par les paysages traversés.

Le monastère est très impressionnant à visiter, il est encore occupé par des moines (qui accueillent notamment un centre pour toxicomanes), si bien qu’il est animé et vivant.

Nous en avons profité pour faire un saut dans un village voisin (Rostoucha), ce qui est toujours intéressant pour sortir un peu des sentiers battus et découvrir un peu la vie locale.

Sur la route, nous nous sommes aussi arrêtés le long du lac à Debar pour profiter d’un super restaurant en bord de lac, avant d’arriver en fin de journée à Ohrid, où nous étions en Airbnb.

Nous avons passé 4 nuits à Ohrid, et nous avons beaucoup apprécié notre séjour. Clairement la ville peut de prime abord avoir un petit côté station touristique du sud (avec ses excès habituels et ses quelques magasins pour touristes de mauvais goût). Mais hors saison, nous n’avons pas souffert de la fréquentation, et surtout, dès qu’on s’éloigne des 2-3 rues un peu touristiques, on tombe sur des quartiers plein de charme et calmes.

Côté restauration, certes les prix sont peut-être un peu plus élevés qu’ailleurs, mais restent très bon marché au standard français, et franchement très bons. Ainsi nous avons passé par exemple un excellent moment au Kaneo Restaurant au bord de l’eau, à déguster une Truite d’Ohrid. Et puis il reste sinon toujours le marché, qui déborde de fruits et légumes excellents à des prix dérisoires!

Nous avons notamment profité de notre temps à Ohrid pour faire une excursion à la journée (enfin 10h-16h30 environ) vers le monastère Saint-Naum, via un des très nombreux bateaux de toute taille qui font ce trajet tous les jours (de mémoire nous avons payé 15€ par personne pour l’aller-retour). Tous ces bateaux font une rapide halte sur le trajet à la baie des Os, une sorte de reconstitution d’un village lacustre paléolithique (mais qui n’est franchement pas très intéressant, et relève plus de l’attraction touristique que du lieu culturel). Le monastère quant à lui est beaucoup plus intéressant, mais n’attendez pas un monastère isolé, calme et dédié à la dévotion : il sert essentiellement de point focal pour des restaurants et des boutiques de plage! Mais pour manger quelque chose ou se baigner, c’est plutôt pas mal (surtout qu’à Ohrid même, la “plage” est juste une zone bétonnée, vraiment pas très attractive, donc autant se baigner ailleurs). Et là aussi, dès qu’on s’éloigne un peu, on se retrouve au calme: ainsi, plutôt que de louer une des nombreuses barques permettant de remonter jusqu’aux sources de la petite rivière locale, nous avons marché jusque là… et croisé peut être 3 autres personnes maximum, tout en découvrant de très jolies petites chapelles égrenées le long du chemin.

Par la suite, nous avons repris la route pour nous rendre au village de Kratovo, en faisant une halte sur le site archéologique (tout à fait authentique celui-ci!) de Stobi. C’est un lieu très intéressant à visiter (a fortiori car il est facile d’accès, et l’entrée ne coûte que quelques euros): certes les mosaïques ne sont pas les plus impressionnantes, et tous les bâtiments ne sont pas forcément très bien mis en valeur, mais la densité de bâtiments romains est impressionnante. De plus, une application (disponible gratuitement et qu’on peut télécharger grâce au wifi de la billetterie) offre de très nombreuses explications (en anglais) sur le lieu. Seul bémol; mi-septembre il faisait encore extrêmement chaud, et le site n’offre aucune ombre. Sinon nous nous serions vraisemblablement beaucoup plus attardés pour explorer la zone !

Nous avons aussi beaucoup apprécié la route entre Ohrid et Kratovo (qui là non plus ne présente aucune difficulté), notamment car les paysages qu’elle traverse diffèrent énormément de ceux autour de Mavrovo et d’Ohrid: en quelques heures de route, on a l’impression d’avoir parcouru des milliers de km!

Quand à Kratovo, au début nous étions un peu déçus, car il n’y a finalement pas grand chose à voir (et notre hôtel n’était franchement pas terrible). Mais en revisitant le village le lendemain matin, nous avons finalement eu une très bonne expérience, en acceptant de se perdre dans le dédale de ses rues pour découvrir un mode de vie probablement beaucoup plus traditionnel que dans la capitale ou les grandes villes touristiques. Au final, nous sommes très contents d’avoir passé une nuit dans la zone.

Le lendemain, avant de repartir sur Skopje, nous en avons profité pour visiter la zone des Stone Dolls à proximité (une concentration de cheminées de fée). C’est la seule fois où on a dû faire un peu attention sur une route pas très large et parfois un peu endommagée, mais restant franchement praticable (pourtant nous n’avions pas un 4x4 mais une citadine). Cette visite était intéressante, et nous a surtout permis de découvrir un super petit restaurant à proximité, ou nous avons remarquablement bien mangé (Kuklica Etno).


Nous sommes finalement rentrés à Skopje (au bout d’une semaine si vous suivez attentivement), où nous avons rendu la voiture de location à l’aéroport. Le retour des clés a été un peu surprenant, car il n’y avait personne: on nous a juste demandé de déposer les clés sur le comptoir du loueur (donc sans check-out du véhicule). Mais bon nous n’avons pas eu de mauvaises surprises plus tard à ce sujet, donc il faut croire que c’est la procédure normale…

Nous avons pris un taxi entre l’aéroport et notre logement (Airbnb) à Skopje. Les prix sont fixes (et affichés devant la zone taxi): nous avons payé 1500 MKD (soit environ 25€).

Nous avons passé la fin de notre séjour (4 jours pleins) à Skopje. Notre perception est plutôt mitigée: l’hyper centre, en particulier suite au plan Skopje 2014, s’est couvert de statues et autres bâtiments néo-classiques extrêmement kitsch et d’un goût particulièrement douteux. C’est d’autant plus décevant quand on découvre que ces grands travaux “d’embellissement” ont coûté une fortune, et ont a priori surtout servi à blanchir des fonds et à alimenter la corruption. Et c’est dommage car certains sites authentiques (la forteresse, les bains, les caravansérails, etc…) auraient gagné à être mis en valeur, au lieu de construire du faux un peu plus loin! Mais ils sont hélas à moitié laissés à l’abandon… A ce sujet, comme partout ailleurs, nous ne pouvons que conseiller les free walking tours pour profiter des informations et éclairage d’un guide local, qui donne souvent du contexte à ce qu’on perçoit de prime abord.

Tout n’est pas à jeter toutefois : ainsi nous avons adorés notre quartier (au sud du Parc Municipal de Skopje). Il regorge de cafés, bars et restaurants vraiment sympathiques et déborde d’une énergie un peu hipster / bobo.

Nous avions prévu deux excursions au départ de Skopje: une sur le mont Vodno (pour voir la croix du Millénaire et la vue sur Skopje), et une vers le célèbre Matka canyon à quelques kilomètres à l’ouest de Skopje. Mais nous avons fini par combiner les deux! Pour ce faire, nous aurions pu nous joindre à l’un des nombreux groupes qui font cette excursion groupée à la journée en minibus. Mais nous avons préféré marcher: en effet, il existe des chemins de randonnée qui permettent d’aller de l’un à l’autre. Comme il nous a été difficile de trouver certaines informations, je vais détailler un peu cette partie:

Première étape, prendre le le bus 25, qui nous dépose au pied du téléphérique à mi-hauteur (au Middle Vodno). Google map n’étant manifestement pas à jour / pas au courant de certaines lignes, nous avons dû télécharger l’application “SKOPSKA” des transports en commun de skopje. L’appli n’est pas très stable, ni très facile à utiliser, notamment car il faut entrer le nom des arrêts en cyrilliques, même si le reste de l’appli peut être en anglais! Mais en explorant un peu la carte, nous avons fini par trouver l’arrêt du 25 le plus proche de chez nous, ainsi que les horaires de passage (qui ont été plutôt bien respectés sur ce qu’on a observé). Concernant les tickets de bus, nous n’avions pas fait attention que l’appli permet à priori de les acheter (et de les valider), et nous n’avons pas compris s’il était possible ou non d’acheter des billets directement dans le bus (nous avons eu des informations contradictoires à ce sujet), donc nous nous sommes rendus à la gare centrale des bus (à côté de la gare ferroviaire, sous les voies aériennes de train) pour avoir plus d’information. Nous avons fini par trouver un guichet (dans une espèce de bus transformé pour l’occasion), où nous avons acheté 2 cartes de bus : celles-ci nous ont coûté (de mémoire) 150MKD par personne, et sont pré-chargées avec 2 voyages chacune. Il faut ensuite les recharger pour ajouter des voyages supplémentaires (mais comment? nous n’avons vu nulle part de bornes de recharge…). Bref nous aurions su, nous aurions essayé avec l’appli d’abord!

Le bus 25 nous ayant déposé au Middle Vodno, il ne reste alors qu’à prendre le téléphérique (qq euros par personne) pour se rendre à la croix du Millénaire en quelques minutes. Nous sommes arrivés à l’ouverture (10h en cette période), et avons pu monter immédiatement, mais les horaires ont l’air un peu confus: si nous avons bien compris (?), le téléphérique ne fonctionne pas toute la journée, mais par tranche de 30 minutes toutes les heures…

En haut du téléphérique, au pied de la croix du millénaire, nous avons pu profiter de la vue (surtout côté sud, le côté skopje n’étant pas complètement dégagé). Il y a également un petit café. Puis nous sommes parti vers l’ouest et le Matka canyon.

Nous sommes rapidement tombés sur un panneau listant les différents chemin de randonnée (permettant de rejoindre quelques autres points d’intérêts): quel dommage que ces sentiers ne soient pas référencés sur internet (en particulier pas sur les sites de partage de randonnées), ni vraiment balisé en réalité : s’il y a un ou deux panneaux indiquant certaines intersections, d’autres ne sont pas signalées, et il est relativement facile de se tromper de chemin en empruntant le mauvais sentier.

Heureusement, nous avions bien repéré la trace sur une carte de randonnée (open street map randonnée) et n’avons pas eu de problème de ce côté. La randonnée entre le mont Vodno et le Matka canyon fait 10,5km, 740m de dénivelé négatif (pour les amateurs de dénivelé positif, on peut bien sûr la faire dans l’autre sens, ou bien au départ de Skopje et faire l’ascension vers la croix du millénaire à pied d’abord!) et nous avons mis environ 5h (pause comprise) pour la réaliser. Les premiers ⅔ de la randonnées sont très agréables, sur un chemin facile en pente douce, offrant de jolies vues, le dernier tiers (pour descendre dans le Matka Canyon) est vraiment raide (pente à pratiquement 60%). Si ça reste faisable (moyennant de bonnes chaussures et une condition décente), ce n’est franchement pas un passage très agréable, où on regarde plus ses pieds que le paysage ! Toutefois, on se demande, en regardant la carte, s’il n’est pas possible d’éviter cette partie trop raide en prenant plutôt la dernière branche qui passe un peu plus au nord (et arrive peu ou prou au même endroit).

Une fois arrivée au Matka canyon, nous avons longé le canyon trail sur quelques centaines de mètres, mais n’avons guère poussé par manque de temps. Si nous avions eu plus de temps à Skopje, nous serions revenus en bus au Matka canyon pour explorer plus loin le canyon, car a priori ce chemin mène loin, et surtout la foule disparaît semble-t-il assez rapidement.

Pour le retour vers Skopje, nous pensions prendre le bus 60 (qui a l’air de se prendre devant le Monastery Cave Restaurant, car il y a une espèce d’arrêt?), mais ses horaires sont irréguliers, notamment avec un gros “trou” autour de 17h, l’heure qui nous arrangeait. Du coup, il nous a suffit d’accepter l’offre d’un des nombreux taxis qui maraudent sur place pour retourner à Skopje. Ça nous a coûté 700MKD pour deux, négocié avant le trajet. (Nous en avons profité pour faire le trajet dans une vieille voiture de l’époque yougoslave, une super expérience). Par contre, nous déconseillons de venir en voiture au Matka canyon: la route est particulièrement dégradée (c’est la pire que nous avons vu dans notre séjour), et surtout ça semble très compliqué de se garer sur place…

Par curiosité, nous avons un autre jour aussi fait une excursion vers la ville voisine de Veles (à une heure de route de Skopje), en prenant un bus (mini-bus). Pour ce faire, nous sommes allé à la gare routière (juste à côté de la gare ferroviaire, et à côté de la gare centrale des bus urbain de Skopje), et avons pu prendre nos billets le jour même au guichet (180MKD de mémoire par personne pour l’aller, avec un bus toutes les ½ heures ou heures selon le moment de la journée). Nous sommes passés un peu vite, si bien que nous n’avons pas vraiment pu nous faire une impressions sur cette ville toutefois.

Le dernier jour de notre voyage arrivant, nous nous sommes rendus à l’aéroport en prenant le bus de l’aéroport (wtransporter) (arrêt en face de l’hôtel Holiday inn dans le centre de Skopje). Celui-ci est très pratique, avec des horaires adaptés aux vols. Attention toutefois, contrairement à ce qui est indiqué sur le site internet, il n’est pas possible de payer en carte dans le bus directement (mais seulement à l’aéroport). Cependant nous avons l’impression que les chauffeurs ont l’habitude, car ils nous ont laissé monter sans problème, et quelqu’un nous attendait à la descente du bus avec un terminal de paiement…

Ainsi s’est achevé notre voyage dans un pays qui nous a beaucoup plu, notamment car il offre des paysages et des ambiances très contrastées (notamment pas les différentes cultures que le pays abrite), une super gastronomie et de très belles excursions nature

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