Bonjour,
Il existe deux faits à prendre en compte :
Plus on va au sud, plus le risque de pluie est important.
Plus on avance dans l’été, plus le risque de pluie est important.
Personne ne peut prédire quelle sera l’hivernage. Le précédent a été étrange. Peu d’averses mais quelques tempetes (surtout la nuit). L’été précédent a été très pluvieux, et celui d’avant, quasiment sec à part quelques averses impressionnantes.
D’une manière générale les averses durent peu, une demie journée au maximum. Mais c’est l’inondation. La moiteur est étouffante jusqu’à ce que ca pète, et une fois que ca a pété, on souffle un peu, pas longtemps, jusqu’à la suivante.
Franchement si j’étais vous je partirai en Juillet sans hésitation. Le plus gros des pluies se concentrent entre aout et septembre. Et puis il aura déjà un peu plu alors la végétation sera magnifique, le pays change complètement d’allure.
Un texte écrit par un margouillat, au sujet de cette période :
Comme vous avez raison !
Raison de fuir ce pays avant l’hivernage !
N’y revenir, timidement, que quand il ne pleut plus, que la chaleur et l’humidité insoutenables s’en sont allées.
Quand les petites bébêtes désagréables, voire dégueulasses ont disparu ou hibernent enfin.
Vous vous évitez ainsi bien des désagréments, des déceptions, des dangers même!
Imaginez !
Oui, imaginez à quel point, si vous veniez en villégiature de juin à septembre, vous vivriez un véritable calvaire, un chemin de croix insoutenable !
Quelques averses tropicales énormes, aux gouttes chaudes et lourdes.
Des ciels noirs, rouges, mauves, violets, orange.
Des éclairs d’orages inimaginables, des vents soudains et brefs à décorner un troupeau de zébu.
Des énormes flaques d’eau qui empêchent de circuler “tranquil” et risquent d’éclabousser votre bermuda ou votre Dacia.
Des torrents de boue rouge qui traversent le goudron et creusent les pistes.
Des chemins bordés de champs de mil si haut qu’on n’en voit plus le paysage.
Des charrettes chargées de moisson qui ralentissent la circulation.
Des campagnes inondées où poussent d’horribles roseaux, du riz, des nénuphars énormes.
Des flaques immenses où viennent boire d’horribles oiseaux qui chient partout et font un vacarme assourdissant !
Une végétation tellement luxuriante que vous en auriez la nausée !
Des gosses nus qui nagent, s’éclaboussent dès qu’un point d’eau nait de la dernière averse.
Des animaux partout ! Sur les routes, les pistes, dans les villages, dans les champs, les forêts. Trop, c’est trop n’est ce pas !?!
Et puis, cette fraicheur agressive juste après l’averse !
Cet océan qui gronde ou devient lac en quelques minutes. Mais, sur quel pied dansons-nous, dites-moi !?!
Trop d’eau, trop d’enfants en vacances, trop de dépenses en anti-moustiques. Trop d’odeurs, de couleurs, de fêtes villageoises, de circulation dantesquement amphibie, de réceptifs fermés, de restaurants en vacances, de calme, de clims bruyantes, de ventilos tournoyants, de vêtements en sueur !
Trop quoi !
Oh oui ! Comme vous avez bien raison ! Restez en Toubabie !
Ainsi, nous, les fous-malades qui restons au pays…on en profite jusque là ! On s’en gave grave de ce Sénégal fabuleux !
De cette saison fantastique où plus qu’en toute autre saison: on est en Afrique !
Prendre les pistes sans savoir si on les reconnaîtra ! Si elles sont noyées, impraticables.
S’offrir de l’adrénaline en passant un gué gonflé de l’orage de la nuit. Marcher dans un champs de mil plus haut que soi.
Embrasser du regard une brousse verte, haute, vivante, laborieuse.
Rire de tout, de chaque situation, de chaque galère, de chaque bonheur. Aller vers l’anecdote, franc battant !
S’arrêter quand un enfant fait un petit signe de la main, quand un noyé, un embourbé, un naufragé a besoin d’aide. Saluer le Peuhl, la Sérère qui mène troupeau, auto stopper la maman au fagot de bois si lourd.
Le village est encore loin, la concession offre l’eau, la bouille, les sourires, l’attente sous la tôle quand l’averse survient, dure…
Nettoyer le 4X4 dans la dernière marre avant le goudron. A fond la caisse !
Et puis, surtout: ressentir, être heureux, sourire seul au volant, savourer. En prendre plein la tronche de vivre ÇA !