Après avoir quitté le Golfe du Morbihan, je poursuis ma visite de la Bretagne par une semaine sur la côte d’Emeraude avec Saint-Malo comme point de chute, du 22 au 29 juin 2019.Arrivé par le train je découvre progressivement la ville historique ceinturée d’impressionnants remparts d’où émerge une forêt de toits ardoisés.Mon logement en plein cœur de la ville de Chateaubriand me laissera le loisir de flâner dans les rues qui ont conservé le pittoresque du Moyen-Âge.C’est pendant cette période contemporaine de la découverte des Amériques que la cité prend son essor : Jacques Cartier est natif d’ici.
Les armateurs de la compagnie des Indes apporteront la prospérité encore visible aujourd’hui à travers les nombreux hôtels particuliers où ils négociaient leurs affaires.
Saint-Malo intra-muros.
Erigés au fil des siècles, les remparts de Saint-Malo constituent une ceinture de fortifications parfaitement hermétique en vue de conjurer l’invasion de celui qui a longtemps été l’ennemi héréditaire : l’Anglais
La porte Saint-Vincent constitue l’entrée principale dans la cité.
Deux écussons apparaissent sur la façade de la porte : à gauche, une herse surmontée de l’hermine des ducs de Bretagne qui représente les armoiries de la ville et à droite les hermines surmontées d’une couronne symbolisant le Duché de Bretagne.
Le château dresse fièrement ses tours et donjon à l’entrée de la cité.
Il abrite la mairie et le musée d’histoire.
Un peu plus loin, un escalier taillé dans les remparts permet d’accéder au chemin de ronde, offrant une vue panoramique sur l’océan et sur l’agglomération.
Il suffit de se pencher entre deux créneaux pour apercevoir la plage du Sillon dont la largeur est réglée par le rythme des marées.
Les remparts, restés intacts après les bombardements de 1944 ceinturent la ville et permettent d’en faire le tour avec en permanence un double paysage intra et extra-muros
Dés le départ le fort de la Reine s’impose par sa masse est ses formes arrondies.
Construit par Vauban après le bombardement de la ville par les Ango-Hollandais.
Vis-à-vis du fort de la reine, le fort national est un ouvrage impressionnant, œuvre de vauban, uniquement accessible à marée basse.
Il devient une île à marée haute.
Autre élément des fortifications, le fort du Petit Bé.
Sur l’ilot du Grand Bé, se trouve la tombe de Chateaubriant, natif de Saint-malo
Ils forment un archipel à marée haute.
La baie de Saint-Malo offre les grandes marées d’Europe avec 14 mètres d’amplitude.
La tour Bidouane, située près de la maison du Québec offre un beau paysage sur les îles.
Juste en face, sur un terre plein, siège la statue de Surcouf pointant son doigt vers l’Angleterre.
Symétrique de la tour Bidouane, le bastion de Hollande offre une belle terrasse surplombant la plage de Bon Secours et sa piscine d’eau de mer.
La statue de jacques Cartier en assure la garde aujourd’hui alors qu’autrefois, 24 chiens affamés interdisaient l’approche de ce bastion stratégique.
La façade ouest des remparts débouche sur le port où cohabitent ferries et voiliers.
Le tourisme a remplacé le commerce.
Rue d’Orléans, les remparts voisinent avec les riches hôtels particuliers des armateurs qui y menaient leurs affaires. Largement détruits en 1944, ils furent reconstruits à l’identique.
Au rond point de l’île Maurice, trône la statue de Mahé de Bourdonnais, gouverneur de îles Mascareignes (aujourd’hui : la Réunion, Maurice et Rodrigues)
Du haut des remparts, son contemporain Duguay-Trouin semble le saluer.
La frégate, l’Etoile du Roy (autrefois commandée par Robert Surcouf) semble parée pour la course dans le bassin qui porte son nom.
Le bassin Vauban accueille un port de plaisance.
La cathédrale Saint-Vincent, héritée du XIIéme siècle s’illumine de ses magnifiques vitraux.
Cancale : la côte d’Emeraude
Célèbre port de la côte d’Emeraude, Cancale est réputé pour ses élevages ostreicoles.
Sa côte découpée, tantôt rocheuse, tantôt sablonneuse en constitue la deuxième perle.
Une petite heure de bus à travers la campagne bretonne me conduit de Saint-malo à Cancale où je descends en plein centre, au pied du clocher de l’églie Saint-Méen.
Sur la place centrale, une fontaine de bronze rend hommage aux laveuses d’huitres.
La route du Hock conduit au port de la Houle et à la pointe des Crolles prolongée par un sémaphore.
Un sentier fleuri permet de progresser le long du littoral constituant l’extrême ouest de la baie du Mont Saint-Michel.
Le temps couvert permet de discerner péniblement l’abbaye.
La pointe du Hock débouche sur un sentier côtier qui jouxte l’îles des Rimains.
Le port Briac s’accompagne d’une vaste plage blottie entre deux affleurements rocheux
Un bunker rappelle que cette côte était âprement défendue par l’occupant.
Port Pican et la pointe du Chatry constituent une autre source de villégiature.
Le sentier de grande randonnée GR 34 longe la côte avec une alternance de pointes (Barbe brûlée, Grouin, Roche froide, Moulière) et de plages (Saussaye, Verger, petit port).
Une variante du sentier GR 34-4 permet de rejoindre Cancale en traversant lacampagne et les villages périphériques.
Rotheneuf : Un peu du GR 34
Terminant l’agglomération malouine, Rotheneuf, jusqu’à Cancale offre une belle portion de côte naturelle balisée par le GR 34.
Je prends le bus jusqu’au ruisseau de la Trinité dont le lit conduit à l’océan.
Son embouchure offre une perspective sur le fort Du Guesclin, autrefois habité par Léo Ferré.
L’anse Du Guesclin se compose d’une grande plage dont les dunes sont fixées par des milliers d’oyats.
Elle se poursuit par les rochers de l’anse Margot et la pointe des Grands Nez.
Un tunnel végétal permet de rejoindre une autre plage.
L’horizon à cet endroit semble occupé par une longue péninsule où le sentier s’élève au dessus d’une falaise : c’est la pointe du Meinga.
Le GR longe un bunker
Le sentier navigue dans les fougères.
Une plage de sable servait autrefois à la mise à l’eau des bateaux. Il ne reste plus aujourd’hui qu’un vestige rouillé .
A marée basse, le parcours s’adapte au nouvel environnement, les piétons remplaçant les bateaux.
Au loin se profile la petite ville de Rotheneuf terminus de l’étape.
Saint-Malo Dinard : l’Embouchure de la Rance
Depuis les remparts de Saint-Malo, Dinard se profile à l’horizon.
Station balnéaire réputée au XIXème siècle, elle conserve un charme désuet incontestatble.
S’y rendre en passant par l’usine marémotrice de la Rance sera l’occasion de parcourir les deux berges du fleuve, à son embouchure.
Le parcours débute à la porte de Dinan au pied des remparts de Saint-Malo.
Je franchis l’écluse qui permet aux bassins de communiquer avec l’océan et en quelques enjambées, je traverse la plage des Salons et son port de plaisance.
La vue sur la vieilles cité malouine est magnifique.
La Cité d’Alet fut le siège de durs combat à la libération et les traces subistent.
Aujourd’hui, le chemin de ronde dans un univers arboré est l’occasion de belles vues sur l’embouchure de la Rance et Saint-Malo.
La cité d’Alet abrita une agglomération gallo-romaine ainsi que d’une cathédrale du Xème siècle.
Je passe devant la tour Solidor, forteresse élancée dans le ciel de Saint-Servan, qui abrite le musée du long cours Cap-hornier.
Progressivement l’agglomération s 'éloigne et la trace s’enfonce dans la forêt qui borde le fleuve
Le moment est venu de traverser sur le barrage qui coupe le fleuve avec l’usine maremotrice au milieu.
C’est l’amplitude exceptionnelle des marées qui a déterminé le choix du site pour exploiter cette source d’énergie en 1966.
De l’autre côté, un chemin de ronde longe une falaise boisée offrant de jolies vues sur l’autre rive.
Une fois dépassée la pointe de la Vicomté, la ville de Dinard semble surgir des flots de la baie du Prieuré.
Ses jolies villas offrent un cachet incontestable à cette ville.
Entre la pointe de la Malouine et le pointe du Molinet, la plage de l’Ecluse recueille un franc sucès en ce début de saison.
Le retour par la navette maritime dure une quinzaine de minutes.
Saint-Jouan-Lès-Guérets : au fond de l’estuaire.
À une encâblure de Saint-Malo, Saint-Jouan-Lès-Guérets est une agréable villégiature s’étirant sur le bord de la Rance.
Une petite route quitte le centre pour rejoindre la rive au lieu-dit Quinard, siège d’une usine textile desaffectée alimentée par un moulin à marée.
Le GRP Tour du pays malouin offre un balisage qui guide mes pas dans cette campagne endormie.
Le sentier taillé dans les broussailles et les joncs offre une ombre salutaire en cette journée ensoleillée. A l’écart du littoral, les températures grimpent vite.
À marée basse, les bancs de sables sortent de l’eau.
entre les lieux de mouillage des bateaux et les plages, les activités balneéaires sont variées. Un kiosque de livres peut même secourir les plagistes desoeuvrés.
Par endroit il faut franchir des passages à gué ou sinon il faut faire un détour.
La pointe de la Roche du Port s’avance dans le fleuve
Il faut s’élever dans les fougères mais au sommet de la côte, un joli panorama s’étale sous mes yeux : l’île Chevret dans un méandre de la Rance.
À Quelmer, un cimetière de bateau est devenu un atelier de peinture. Une façon de redonner vie à des épaves condamnées à l’oubli.
De retour dans les terres, je croise le régional de l’étape.
Cette quinzaine sur la côte atlantique m’a rassasié de paysages bretons où la nature et l’histoire font si bon ménage.
Il me reste encore beaucoup à découvrir.
Dominique