Ce qu’il faut retenir de ce type de passage en bateau, c’est que :
1 : Ca mouille ! En pleine mer, les « embruns » (enfin, les paquets de mer) vous trempent jusqu’aux os en quelques minutes. Le double sac poubelle pour rendre les bagages hermétiques n’est pas un luxe, il vaut même mieux faire cela avec soin. Et pour les objets fragiles (passeports, argent, téléphone portable, appareil photo), le minimum est qu’ils soient enfermés dans des sacs type congélation avec zip, eux-mêmes dans le sac, lui-même empoubellisé. Vous pouvez vous orner d’un sac poubelle vous-même, façon poncho, ça retardera le fait d’être complètement trempé, et de greloter de froid.
2 : Ça secoue ! Et c’est vite fatiguant. Au-delà de deux heures de temps, pour ma part, je trouve cela vraiment pénible. Mais bon, je vieillis… En tout cas prévoir une journée de repos à l’arrivée, histoire de laisser le corps se reposer. 15 heures de bus?? hahahha! pardon de rire, mais ca n’a rien à voir. J’ai déjà fait 10 heures de taxi brousse sur les pistes les plus défoncées de Madagascar, et je peux te dire que je préfère encore cela à 6 heures de lancha en pleine mer. Les coups sont violents! Rien à voir avec un fauteuil de bus inconfortable. Tu es sur une planche en bois, parfois vaguement matelassée, et tu dois t’accrocher où tu peux pour pas faire des bonds, ou encore pire, passer par dessus bord si tu es placée sur un coté. C’est un peu comme un manège de fête foraine, mais pendant des heures…
3 : Ca tombe en panne ! Aucune sécurité sur l’embarcation. Pas de radar, pas de radio à bord, et en cas de problème mécanique (panne de moteur, cela m’est arrivé et c’est pas drôle), et bien tu ne peux compter que sur les embarcations qui passeront (peut-être) à proximité. Dois-je rappeler qu’une embarcation à l’arrêt en pleine mer se remplit très vite des vagues qui déferlent ?, et qu’une embarcation ainsi alourdie, coule inexorablement ? Un moteur, ça s’entretien, mais dans ces coins-là, c’est la plupart du temps de la bricole.
4 : C’est pas super sécurisé ! Comme toutes les zones frontalières, il y a du trafic, et qui dit trafic dit trafiquants, des personnes pas forcément sympas à fréquenter. Mais comme tu le dis, c’est juste un niveau de risque qui augmente.
L’idée n’étant pas de dissuader, mais de simplement avertir de l’aspect incertain et très inconfortable de ce type de traversée.