Le centre commercial El Duque et tous les quartiers du sud sortis de nulle part qui l’entourent sont ce que le XXème siècle a fait de pire à Tenerife.
Entre ça et les judicieux habitats troglodytes utilisés depuis la nuit des temps par les habitants des îles et les pistes de terre en lieu est place du massacre paysagistique que suppose l’autoroute qui va bientot faire le tour de l’île, je ne sais pas ce qui est pire.
1973… La plupart de mes amis natifs de Tenerife avaient entre 10 et 30 ans, ils vous parleront aussi de leur vie tranquille dans les petites villes du nord, de leur lycée, de l’université et des idées qui déjà préparaient le post-franquisme , du lieu de passage international et d’échange qu’était le port de Tenerife loin de la peninsule plus sclérosée entre ses frontières (et encore : Franco est mort en 75, en 1973 la chape de plomb n’était déja plus ce qu’elle était dans les années précédentes) , cocorico, c’est vers ce port de Santa Cruz de Tenerife que le “France” fit en grande pompe son voyage inaugural en janvier 1962 et certains amis en question, en bon écoliers tout proprets, étaient massés sur le quai à admirer la merveille. Et ils n’étaient pas préciséments fils l’oligarches. Mais pas troglodytes non plus…
Certains, déjà maîtres d’école, prenaient cette route du sud partiellement de terre pour s’en aller enseigner de l’autre côté de l’île et s’en souviennent encore comme des belles époques de leur vie : on partait à l’aventure et on se sentait utile en allant vers la partie de l’ìle qui en avait le plus besoin.
Le sud était comme il était, car il n’y avait pas d’eau : c’est pour cela que massivement, les habitants vivaient dans le nord plus humide oú les villes et les villages ont pris racine dès la fin du XVème siècle : si vous ne les aviez pas visités à l’époque n’en faites pas l’impasse aujourdhui.
Franco était certes une chose, mais la société d’aujourd’hui a généré un autre type de misère économique et sociale sans doute bien plus poignante que la vie simple oú tout un chacun avec son lopin de terre, des “papas”, une chèvre, un climat de rêve , l’océan à côté oú pêcher des “chicharros” et un petit boulot (les plantations de tomates et les bananeraies étaient déjà présentes en de nombreux secteurs de l’île) on pouvait vivre simplement en avançant vers des jours meilleurs.
Bref, la sortie précise pour aller a El Duque je n’en sais rien, je ne mets jamais les pieds dans ce secteur, ne vit pas à proximité, de mémoire c’est entre la sortie Torviscas et Adeje en venant de l’aéroport, côté océan, et là j’imagine qu’il y a des panneaux qui vous orienteront dans le dédale des hôtels et des centres commerciaux : google map vous mettra sans doute sur la bonne voie ;0)
Bien cordialement,
France (Tenerife Autrement)