… le misérabilisme de l’intérieur attire le misérabilisme de l’extérieur, c’est tout à fait naturel.
Certains Brésiliens attirent les étrangers pour visiter leurs bidonvilles, d’autres parlent volontairement très mal la langue portugaise pour démontrer leur refus d’accepter la richesse de notre patrimoine linguistique hérité des Portugais, agrémenté de mots indigènes, allemands, italiens, polonais, français… la même chose que l’anglais aux Etats-Unis, qui continuent à parler l’anglais, naturellement.
C’est étonnant de voir des Brésiliens dire “je parle brésilien” mais oui, ça existe, ces drôles. Mais, contrairement à ce qu’on peut croire tout d’abord quand on est étranger sans connaître la raison de cette affirmation, c’est qu’ils voudraient dire qu’ils parlent une autre langue dérivée de la langue portugaise, celle que nous apprenons au collège à Lisbonne, Brasilia ou Luanda.
Mais en tant que Brésilien avisé dans la bonne lecture, je peux vous expliquer que cela vient du simple nationalisme bête brésilien anti-portugais au Brésil. La phobie anti-portugaise exacerbée par les blagues de mauvais goût et tout qui veut dire relation avec l’ancienne puissance coloniale, c’est ce refus même d’accepter que nous parlons, lisons et écrivons la même langue que les cousins Portugais, quoique variée dans ses régionalismes et particularités dans les accents nationaux et régionaux. Dire “eu falo brasileiro” va alors à l’encontre de cette discrimination bête à la langue “portugaise” juste parce qu’elle prend le titre naturellement de “langue portugaise au Brésil” comme il y a la langue anglaise en Australie ou la langue allemande en Suisse. Pas de quoi réveiller des nationalismes linguistiques dans ces pays où les gens ont une bonne éducation.
Le Brésilien moyen passé la fin des études secondaires ou le baccalauréat sélectif (vestibular) est presque complètement inculte, rarement il ouvrira un autre livre de culture à part ceux auxquels il été obligé de lire pour en faire une dissertation durant ses jours de collège ou lycée. Les “telenovelas” participent activement à cet abrutissement populaire jusqu’aux couches plus aisées.
Ne sachant pas lire correctement, naturellement il ne saura pas parler correctement, quoi dire écrire, et c’est un fait consternant de l’entendre en s’exprimant au même niveau que le vendeur de tomates au marché qui n’a pas eu la chance de passer plus de 5 années au collège, le pauvre travailleur. La grammaire, l’orthographe et la bonne prononciation sont massacrés joyeusement au rythme de carnaval et du délire du “football” dans les masses. Le pain et le le vin dans le cirque de la langue portugaise. Ensuite, ne sachant pas conjuguer “eu, tu, ele, nos, vos, eles” ils se voient refouler l’entrée dans un bon emploi où l’épreuve terrible de langue portugaise les attends, eux, si fiers de parler comme ils bien entendent sans aucun respect pour les heures gaspillées par leurs pauvres professeurs de langue. Et parfois ils appellent ça “parler brésilien”, parler mal et très mal de façon voulue pour être différent de ceux qui tiennent à pratiquer ce qu’ils ont appris au collège, l’ultime pied de nez aux Portugais, si cultivés et si bons travailleurs de l’autre côté de l’océan, avec une culture millénaire unique. Ils ne savent pas faire la concordance verbale, mêlent dans la même phrase le tutoiement et le vouvoiement, ils disent “você” à la troisième personne du singulier sans retenue à leurs chiens, leurs enfant ou la grand-mère et c’est la fête du massacre de la grammaire loool
Porto Alegre, la capitale bien sage et bien cultivée de l’Etat de Rio Grande do Sul, est vraiment bien différente des autres capitales du Brésil car c’est là justement où l’on parle le meilleur portugais du pays, à des années-lumière des si gentils Nordestins, sauvés in extremis par les habitants de l’Etat de Maragnon, dans la ville de Sao Luis (fondée par des Français), rivale du bon portugais avec Porto Alegre.
Dans mes voyages au Nordeste j’ai pu vérifier avec horreur comment les natifs de cette région parlent le portugais, mais c’est tout à fait compréhensible vu le niveau d’analphabétisme et de la mauvaise éducation. Le président en place, LULA, est un exemple type de cette région, avec un vocabulaire d’ouvrier et un comportement linguistique à faire pâlir de honte un bon élève de troisième. Faites un tour sur les vidéos Youtube pour entendre LULA parler en “brésilien”, tss tss
Le Brésilien moyen scolarisé s’exprime souvent en “petit nègre”, comme on dit en France. Aimeriez-vous entendre des étrangers parler à Paris en français “je veux elle, j’aime elle, j’ai vu elle, etc”… mais c’est ça le plus souvent au Brésil, juste un petit exemple des horreurs courantes qu’on veut appeler “parler brésilien”.
Pour ceux qui on un bon niveau de langue portugaise fin troisième collège, ils peuvent remarquer les horreurs commises dans les reportages et articles du prestigieux journal O GLOBO par ses nouveaux journalistes de moins de 30 ans.
Résultat, le Français moyen qui connaît Lisbonne ou 2 ou 3 immigrés portugais en France, qui débarque à Rio de Janeiro et entend toute cette désinvolture du mal parler par la grande majorité des Brésiliens, il croit naturellement qu’il vient de débarquer dans un pays où ses habitants sont tellement créatifs qu’ils ont mise à jour une nouvelle langue sur la défunte coloniale. Fort heureusement que pour faire une bonne rédaction en français ou en anglais, il faut déjà aimer sa langue maternelle et cela se voit dans l’apprentissage des langues étrangères, pas besoin d’être un nouveau Machado de Assis.
Mais pour voyager dans le pays, un bon livret avec des phrases construites peuvent servir aussi et même créer des moments de rire et camaraderie avec les autochtones.